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Les Etats-Unis contre la République Populaire Démocratique de Corée, L’impérialisme contre le socialisme ?

Scénario d’attaque contre la Corée

Les tensions entre Pyongyang et la communauté internationale s’accélèrent dans la péninsule Coréenne. Les chefs de la diplomatie de l’OTAN, ont condamné une nouvelle fois les programmes d’armements nucléaires de la République Populaire Démocratique de Corée (RPDC). Ce pays détient le triste record du plus vieil embargo de l’histoire contemporaine, le second étant celui de Cuba. Cet embargo qui dure depuis 1953 a un impact très néfaste sur l’économie du pays.
Les États-Unis refusent toujours les discussions avec la RPDC, ils ne savent que sanctionner et provoquer. La RPDC a réitéré son exigence d’être respectée et de procéder souverainement aux expérimentations scientifiques spatiales et nucléaires. 

Entre 2006 et 2013 la République Populaire Démocratique de Corée a effectué trois essais nucléaires. Le premier essai nucléaire a eu lieu le 9 octobre 2006, le deuxième le 25 mai 2009 et le 12 février dernier, a été effectué le troisième essai nucléaire.

Selon l’OTICEN (organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires) des traces de radioactivité ont été détectées à Takasaki (Japon), à environ un millier de kilomètres du site des essais nucléaires nord-coréens. Car, selon l’OTICEN, la proportion d’isotopes est conforme à un cas de fission nucléaire, et des études d’experts sont actuellement en cours.

En parallèle de ces essais, selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, la RPDC a installé deux tracteur-érecteur-lanceurs (tel) de missiles à courte portée. Ils ont été installés dans la province de Hamgyang Méridional dans le sud-est du pays. Le 12 décembre dernier, la communauté internationale avait une fois de plus présenté ses inquiétudes, suite à la mise en orbite d’un satellite par la RPDC.

Ces événements ont attisé les relations diplomatiques déjà très difficiles, entre la RPDC et les États-Unis. Pour les États-Unis et leurs corollaires de l’OTAN, ces événements n’ont qu’un objectif :

« Les actes provocateurs de la Corée du Nord sont une violation directe des résolutions du conseil de sécurité des nations unies et ils nuisent gravement à la stabilité régionale, mettent à mal les perspectives de paix durable dans la péninsule Coréenne et font peser une menace sur la paix et la sécurité internationale ».

Il y a deux points qui sont d’une incohérence flagrante, avec ces prises de positions de l’OTAN :

  • Le conseil de sécurité, le principal organe de l’ONU responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales, est composé de 5 pays membres permanents (la Chine, les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni).

Ces cinq pays impérialistes, sont aussi ceux qui sèment la terreur à travers leurs guerres, interventions et invasions en Afghanistan, Libye, Syrie, Mali, Cote d’Ivoire etc.…et dès que la RPDC effectue des essais nucléaires, la paix et la sécurité du monde qui sont déjà des souvenirs éloignés, prétendent que la RPDC constitue une menace !

Ainsi, le 7 mars 2013, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité la résolution 2094 renforçant les sanctions à l’égard de la RPDC. Qui plus est, entre 1960 et 1990, la France a effectué plusieurs essais nucléaires. Le premier essai nucléaire de la France a été effectué en 1960, sur ordre du Général de Gaulle, à Regagne, dans le désert Algérien avec pour nom de code « gerboise bleu ». Les autres pays du conseil de sécurité de l’ONU ont fait de même. Des associations militent pour défendre les victimes contaminées à la radioactivité et morts, à cause de ces différents essais nucléaires.

  • Le TICEN (traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires) a été ouvert à la signature en septembre 1996 aux États-Unis. Ce traité, pour qu’il puisse être mis en œuvre, doit être signé et ratifié par les différents pays signataires. Dans l’annexe 2 de ce traité, les 44 pays les plus avancés dans l’énergie nucléaire doivent impérativement ratifier ce traité, mais seuls 35 pays l’ont fait.

La Chine, l’Égypte, les États-Unis, l’Iran et Israël n’ont pas ratifié ce traité. L’Inde, le Pakistan et la RPDC n’ont pas signé le traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires.

Faisons-nous « l’avocat du diable »... deux questions se posent alors :

1. Pourquoi l’Inde et le Pakistan ne subissent pas de pressions de la communauté internationale ?

2. Pourquoi des pays membres du conseil de sécurité se permettent d’exiger l’arrêt des essais nucléaires aux autres pays, alors que ces mêmes pays ne veulent pas ratifier le TICEN, ce traité qui a pour objectif l’interdiction totale des essais et explosions nucléaires ?

Mais les relations épineuses entre la RPDC et les États-Unis ne datent pas d’hier.

Pendant la guerre de Corée les États-Unis étaient alliés à la Corée du Sud. En 1958, les États-Unis, ont installé des missiles à tête nucléaire en Corée du Sud, visant la Corée du Nord. Ils avaient installé, de plus, des missiles de croisière Matador, visant toujours la RPDC.

Cette attaque va pousser la RPDC à s’armer pour se défendre et pour dissuader les attaques.

Ces installations ont été officiellement retirées sous la présidence de Jimmy Carter, à la fin des années 1970.

En 1965, l’Union Soviétique avait fourni à la RPDC un réacteur de recherche, qui avait été installé à Yongbyon.

L’Agence à l’énergie atomique (AEA) avait annoncé en 1970 que la RPDC avait un programme clandestin d’armement nucléaire, et qu’un second réacteur avait été construit.

En dépit de cette annonce, des incidents diplomatiques de l’AEA et des gouvernements des pays occidentaux ont eu lieu et la RPDC a signé, en 1985, le traité de non-prolifération nucléaire, pour démontrer que ses installations nucléaires devaient être utilisées à des fin civiles.

Malgré cela, en janvier 1993, la CIA et le pentagone ont réitéré leurs accusations, selon lesquelles la RPDC avait toujours des programmes d’armements nucléaires clandestins. Cet incident diplomatique, parmi tant d’autres, voulu et prémédité par les États-Unis, marquera une radicalisation diplomatique.

Dix années après, en janvier 2003, et après plusieurs attaques diplomatiques, la RPDC s’est retiré du traité de non-prolifération nucléaire. Les réponses à tous ces incidents se trouvent peut-être dans les déclarations présentées par Les Aspin en 1994 qui était alors secrétaire d’état à la défense des États-Unis :

« Notre objectif est centré sur la nécessité d’étendre notre pouvoir dans des régions vitales pour nos intérêts et de vaincre des puissances régionales potentiellement hostiles telle que la Corée du nord et l’Irak ».

En 2002 ont été menées des négociations entre la RPDC, la Corée du Sud, le Japon, la Russie, les États-Unis, la République Populaire de Chine. Les États-Unis ont clairement présenté leurs points de vue, qui ne concernent pas seulement la question nucléaire.

En effet, en plus de la domination et le contrôle de la région Asie-Pacifique, ils veulent un changement du régime.

Le problème nucléaire s’est annoncé alors comme un argument parmi d’autres.

Suite aux sanctions imposées le 07 mars 2013 à cause de l’essai nucléaire du 12 février 2013 et les manœuvres militaires entre les EU et la Corée du Sud, la RPDC s’est déclarée prête à procéder à une frappe nucléaire préventive. Selon les déclarations du porte-parole des affaires étrangères, diffusées par l’agence de presse KCNA :

« Comme les États-Unis sont sur le point de déclencher une guerre nucléaire, nous exercerons notre droit à une attaque préventive contre les quartiers généraux de l’agresseur afin de protéger notre intérêt suprême ».

Selon Yonhap, l’agence de presse Sud-Coréenne, une frappe nucléaire avait été prévue pour le 15 avril 2013. Cela devait coïncider avec la date de naissance de Kim Il-sung, le père de la nation, et créateur de l’idéologie du « juche ». Actuellement, la marine Sud-Coréenne est en état d’alerte. La République Populaire de Chine, quant à elle, a placé ses forces armées à la frontière Sino-Coréenne.

Ce n’est pas la question de l’arme nucléaire nord-coréenne qui a causé la crise actuelle, mais la conséquence d’une crise qui dure depuis 60 ans dont est victime la RPDC.

Les EU, source de cette situation avec des provocations et sanctions suivies par leurs alliés impérialistes, ont pour but de conserver les positions en Asie pour leurs intérêts.

S’ils se souciaient réellement de la paix et la sécurité, ils arrêteraient les provocations, les sanctions, les manœuvres militaires qui se déroulent systématiquement tous les ans avec leur colonie la Corée du Sud, à commencer par celles entreprises il y a deux mois. En outre, les troupes étasuniennes doivent se retirer totalement de la Corée du Sud et arrêter de s’ingérer dans les affaires coréennes.
 
jimmy dalleedoo

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