RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Lisbonne : une marée humaine contre la troïka

Des centaines de milliers de Portugais ont envahi samedi 2 mars les rues de Lisbonne pour une énième journée d’action contre les coupes claires faites dans les budgets de l’État. Des milliers de manifestants ont également crié leur colère dans quarante autres villes du Portugal devant les sacrifices toujours plus grands qu’impose la troïka. C’est un peu plus d’un dixième du pays, qui compte dix millions d’habitants, qui s’est ainsi retrouvé ce jour-là dans la rue.

La place Marquês de Pombal et l’avenue de la Liberté étaient à quatre heures de l’après-midi littéralement inondées de gens de tous les âges venus protester contre la politique du gouvernement de Pedro Passos Coelho. Tous les media du pays ont dû se rendre à l’évidence : cette journée de manifestations a été l’une des plus massives qu’a connues le Portugal ces dernières années.

Certains journalistes parmi les moins progressistes y voient même l’expression d’une colère sociale grandissante dans un pays qui a vu son activité économique chuter de 3,2 % en 2012 après une récession de 1,6 % en 2011. Le taux de chômage a atteint quant à lui 16,9 % de la population active. Et c’est au moment où le marché de l’emploi connaît les pires difficultés que le gouvernement multiplie les mesures d’austérité imposées par la troïka.

Ces manifestations sont un incontestable succès pour les organisateurs des manifestations, baptisées « Que se lixe a troïka ! » (dégage la troïka !), du nom du réseau social et populaire qui avait déjà envahi les rues de Lisbonne en septembre pour exprimer sa volonté d’en finir avec la dictature des marchés.

Les coordinations des Indignés, les associations contre les expulsions, les manifestants s’opposant aux coupes dans les budgets de la santé ou de l’éducation, les comités spontanés de sans-emplois... Tous ont défilé avec les syndicats et les partis progressistes. En premier lieu, le Parti communiste, le Parti communiste des travailleurs portugais et le Bloc de gauche. Aux différentes manifestations se sont jointes également des organisations étudiantes et féministes ainsi que des associations d’anciens militaires actifs lors de la Révolution des Å’illets. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le slogan qui a uni tous ceux qui battaient le pavé était « o povo é quem mais ordonna » (seul le peuple ordonne). Une parole tirée de la célèbre chanson Grândola, Vila Morena, qui servit de signal pour commencer la révolution qui renversa le régime salazariste après sa diffusion sur les ondes portugaises, le 25 avril 1974.

Cette marée humaine a réclamé la démission du Premier ministre fantoche Pedro Passos Coelho et la fin de l’ingérence de la troïka dans les affaires intérieures portugaises. Parmi les banderoles et les pancartes portées par les manifestants, on pouvait lire : « L’austérité tue » ou « Le pouvoir au peuple ! ».

Même le Parti socialiste s’est joint aux manifestants, bien qu’il n’ait jamais montré jusque-là la moindre opposition la politique économique du gouvernement, que ce soit en ce qui concerne les privatisations ou les mesures d’austérité. Il a simplement avancé que la droite avait exagéré, contribuant à l’appauvrissement du pays. Le secrétaire général de la SGTP-IN, Arméno Carlos, est en revanche beaucoup plus critique : « Passos Coelho n’a aucune légitimité politique, morale et éthique, de continuer à gouverner ».

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-lisbonne-une-maree-humaine-contre-la-troika-115890498.html

URL de cet article 19608
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Désobéissons à l’Union européenne !
Aurélien BERNIER
Délocalisations, destruction méthodique des droits sociaux, incapacité à protéger l’environnement, refus de la démocratie... Après l’adoption du traité de Lisbonne en 2008, on pouvait croire que l’Union européenne avait atteint le fond du trou libéral. Erreur ! Depuis la crise financière, elle creuse ! Même l’idéal de solidarité entre États vole aujourd’hui en éclat. Une vague d’austérité sans précédent déferle sur l’Europe, qui place elle-même ses peuples sous la tutelle des marchés financiers. Faut-il (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

(...) je suis d’accord avec le fait que le tsunami a été une merveilleuse occasion de montrer, au-delà du gouvernement des Etats-Unis, le coeur du peuple américain.

Condoleezza "oui, j’ai un grain" Rice
devant la commission sénatoriale des relations étrangères US - janv. 2005

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.