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Malgré des indiscrétions de Wikileaks...

Yoani Sánchez, la blogueuse cubaine nie être membre de la CIA.

Yoani Sánchez, La blogueuse cubaine controversée, coqueluche des médias occidentaux et de la Maison Blanche, jouit actuellement de la liberté de voyager, permise par des modifications récentes concernant la réglementation des migrations, afin d’effectuer une tournée au Brésil dont on parle beaucoup dans les médias. Jusqu’à présent, cette tournée s’apparentait plutôt à un cirque.

Au Brésil, des sympathisants pro-cubains ont harcelé la " bloguera " et, naturellement, les projecteurs se sont braqués résolument sur elle. Au cours d’une conférence de presse (voir le film ci-dessus), lorsqu’il lui fut demandé s’il était vrai que Wikileaks avait révélé qu’elle était une agente de la CIA, elle nia en ces termes : « Je me souviens très bien des documents de Wikileaks où mon nom est mentionné et aucun d’entre eux n’affirme que " Yoani Sanchez est de la CIA ’. C’est complètement faux. Rien de cela n’existe. Cela ne pourrait exister car je ne suis pas membre de la CIA. » Elle a choisi ses mots avec soin. Après tout, il y a une différence entre être MEMBRE de la CIA et travailler POUR la CIA ou encore dans l’intérêt des Etats-Unis. De fait, son nom est mentionné dans de nombreux documents de Wikileaks qui l’associe à la Section des Intérêts Étatsuniens à La Havane. Un de ces documents, dont elle n’a pas fait état, révèle qu’en 2011, elle et son mari, Reynaldo Escobar, furent invités dans la résidence de Michael Parmly, alors chef de la Section des Intérêts Étatsuniens à La Havane.

http://www.cablegatesearch.net/cable.php?id=07HAVANA622&q=parmly%20sanchez%20yoani

Ce rapport est intéressant. Il explique sans détours :

« L’ÉQUIPE QUE CONSTITUE LE COUPLE REINALDO ESCOBAR ET YOANI SANCHEZ A VISITÉ LA RÉSIDENCE DU CHEF DE MISSION AMÉRICAIN POUR PARTAGER SES IMPRESSIONS QUANT A LA COUVERTURE MÉDIATIQUE DE CUBA ET A RÉFLÉCHI A LA POSITION UNIQUE DE LEUR PUBLICATION EN LIGNE CONSENSO.

La Section des Intérêts Étatsuniens décrit CONSENSO comme « INNOVATEUR A CUBA ET CONSTITUANT UNE MENACE POUR LE GOUVERNEMENT CUBAIN. »

Sur Yoani et son compagnon, la Section ajoute que :

CE COUPLE EST UNIQUE PARMI LES JOURNALISTES INDÉPENDANTS CUBAINS DANS LA MESURE Où IL EST RETOURNÉ VOLONTAIREMENT A CUBA POUR PERMETTRE LA RÉALISATION DE CHANGEMENTS APRàˆS UN PARCOURS PROFESSIONNEL RÉUSSI EN EUROPE. EN FAIT, MENTIONNANT LE FAIT QUE « LA BATAILLE DOIT ÊTRE MENÉE A CUBA, » MS SANCHEZ PRÉTEND S’ETRE DEBARRASSEE DE SON PASSEPORT. »

Bien sûr, Yoani a toujours son passeport et elle semble avoir abandonné la stratégie d’un combat à l’intérieur de Cuba. Après le voyage au Brésil, on peut s’attendre à ce que " Je ne suis pas Yoani CIAnchez " refasse surface aux États-Unis, où elle doit accomplir une tournée universitaire, semble-t-il organisée une de mes relations professionnelles, Ted Henken, dont le blog, El Yuma, suit son parcours avec une attention de tous les instants.

Tout cela nous fait penser à la comptine de Humbert Wolfe sur les journalistes britanniques :

N’espérez pas corrompre ou forcer la main
D’un journaliste britannique,
Dieu merci !
Mais quand on voit ce qu’un homme peut faire sans être corrompu,
Il n’y a pas lieu de se fatiguer.

Posted by Steve

Source (en anglais) : http://realcuba.wordpress.com/

Traduction : Bernard Gensane, pour Le Grand Soir.

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François Burgat sur RFI le 9 août 2016.

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