@GS
Ca va les chevilles ? ;-)
Partiale, l’émission ? Le mot est faible.
Et pratiquement que des témoins à charge, évidemment. Ne regardant plus les débats tv depuis bien longtemps, j’ai regardé l’émission parce que cela m’avait été obligeamment signalé et qu’on me promettait une surprise (croyant qu’un des admins allait brusquement venir s’asseoir à la table commenter les contre-vérités et les omissions des personnes présentes, je surveillais les coulisses je n’ai pas vu l’image sur l’écran à la première lecture :-( ).
Le résumé en dit long sur la teneur des débats :
… depuis lundi dernier, les citoyens âgés de plus de 18 ans sont autorisés à quitter l’île et à voyager à l’étranger grâce à un passeport en règle qui leur sera délivré pour la « modique » somme de cent dollars. Un budget exorbitant pour le cubain moyen. Une première barrière financière à laquelle s’ajoute également un bon nombre de restrictions aux interprétations multiples qui permettent aux autorités de refuser la délivrance du fameux sésame (« pour garder au pays la main d’oeuvre qualifiée », « par intérêt public », etc.). S’il s’agit bel et bien d’un assouplissement des sévères restrictions imposées par Fidel Castro en 1961, la liberté de voyager promise par cette nouvelle législation semble encore plus qu’incertaine.
Oui, ces braves gens parlaient en effet d’une avancée, mais attention, restons prudents.
Le dictateur cubain est fourbe.Il promet et il ne fait pas ce qu’il a promis.
Je n’ai pas bien compris le changement, en fait, puisque les Cubains pouvaient partir et revenir à Cuba. Je suppose qu’ils avaient un passeport, ou assimilé, non ? Peut-être n’était-il pas "en règle" ?
D’autre part, cela a été brièvement dit par le Cubain exilé : "bien sûr, vous pouvez quitter l’île et revenir … si vous ne faites pas de politique", mais la présentatrice l’a vite interrompu. Pas des choses à dire, ça.
Quant à l’ancien diplomate français, il était bien encadré par les autres qui s’acharnaient à lui imposer de tempérer son discours et à recentrer le débat sur les mêmes arguments (le coût du passeport pour les Cubains, l’"épidémie" de choléra, la "démocratie en devenir", le pétrole de Chavez, etc. tous les clichés, quoi). Ils se délectaient, de toute évidence.
Pour ce qui est des médecins, l’économiste explique sans rire que s’ils produisent des médecins à la chaîne, c’est essentiellement pour l’exportation. A Cuba, ils en manqueraient, donc.
Ils doivent avoir des plantes sacrément efficaces sur l’île, à moins que ce soit l’air pur, alors, parce que l’OMS indique les chiffres suivants pour Cuba :
Espérance de vie à la naissance h/f (années) : 76/80
Quotient de mortalité infanto-juvénile (pour 1000 naissances vivantes) : 6
Quotient de mortalité 15-60 ans h/f (pour 1000) : 120/78
Pour Haïti, on trouve :
Espérance de vie à la naissance h/f (années) : 60/63
Quotient de mortalité infanto-juvénile (pour 1000 naissances vivantes) : 70
Quotient de mortalité 15-60 ans h/f (pour 1000) : 278/227
Pour les Etats-Unis :
Espérance de vie à la naissance h/f (années) : 76/81
Quotient de mortalité infanto-juvénile (pour 1000 naissances vivantes) : 8
Quotient de mortalité 15-60 ans h/f (pour 1000) : 134/78
Ou cet homme ment ou l’OMS est soudain devenue une fanatique de la révolution cubaine et a trafiqué les chiffres.
Ensuite, on nous annonce comme un fait extraordinaire que les Cubains vont pouvoir aller et venir librement.
Comme pour les capitaux en occident, donc.
Parce que pour les personnes, c’est un peu plus compliqué.
Ainsi, pour les étrangers (sauf Schengen et autres accords) qui veulent venir en France pour un séjour touristique de moins de 3 mois (d’après ce que j’ai trouvé ici, entre autres), il faut un passeport (qui coûte ce qu’on leur en demande dans leur pays)
Mais aussi :
Un visa de court séjour (3 mois maximum) Schengen (cout : 60€) et s’acquitter d’une taxe de 241€. Déjà , rien que pour cela, il faut débourser plus de 300 euros, plus de 3 fois le prix du passeport cubain.
Mais ce n’est pas tout :
Fournir une photographie d’identité
(Les empreintes digitales ainsi qu’une photographie peuvent être enregistrés sur un fichier européen au moment de la demande de visa. Le relevé des empreintes et de la photographie est obligatoire si le visa est délivré. Le consulat doit consulter le fichier informatisé dans lequel chaque État inscrit les étrangers signalés aux fins de non admission) ;
Présenter à la frontière les justificatifs du séjour, les justificatifs de moyens d’existence, des garanties de rapatriement et les justificatifs d’une couverture maladie et d’aide sociale (si l’on suit le raisonnement des intervenants, pour Cuba, l’affaire est simple : pas de médecins, donc pas de soins de santé) ;
Et également : il lui faut une attestation d’accueil (Ce document est complété par la personne qui l’accueillera à son domicile lors du séjour en France. La demande est faite en mairie. L’attestation est délivrée si l’hébergeant remplit les conditions requises).
Et enfin, l’étranger ou l’accueillant, s’engage à souscrire une assurance médicale prenant en charge à hauteur d’un montant minimum de 30.000 € les dépenses de santé pour les soins pouvant être reçus durant le séjour en France.
Celui qui accueille doit s’engager à prendre en charge financièrement l’étranger au cas où il serait défaillant, et, d’autre part, fournir tout document sur sa capacité à héberger le ou les étrangers dans des conditions normales de logement (en termes de superficie, de sécurité, de salubrité et de confort du logement).
Mais malgré tout cela, il n’est pas rare que, outre des délais effarants, les demandes soient rejetées. Dans ce cas, les sommes versées pour les formalités ne sont pas remboursées (sauf exceptions, toujours).
Quant aux "détentions arbitraires", qui semblent tant les inquiéter pour la "démocratie" à Cuba, on ne peut que constater que la question des "gardes à vue objectives" et autres détentions en France a été, une fois de plus, balayée d’un revers de main. Circulez, rien à voir.
Il vaut mieux laisser croire que c’est la liberté en France.
Pourtant, les ministres de l’intérieur successifs, dont M. Valls est le digne successeur, veillent eux aussi à l’"intérêt public" de la France :
Certains étrangers qui veulent rester en France auprès de leur famille sont enfermés dans des centres de détention, puis finalement expulsés, quelle que soit la situation dans leur pays, et même s’il est copieusement bombardé par l’armée française ;
Il n’est pas rare que les visas soient refusés à des artistes qui devaient participer à un événement culturel ou à des chercheurs/universitaires et autres invités en France ;
Mais il y a aussi des étrangers qui peuvent être contraints de rester en France, par la seule volonté d’un ministre ;
Sans parler d’une Française récemment extradée en Espagne par le même zélé ministre.
(Voir les témoignages recueillis en 2010 par des demandeurs de visas)
Mais de cela, je n’en ai pas entendu parler dans l’émission.
Pas entendu dire, non plus, que passeport ou pas, les pauvres n’étaient pas ceux qui voyageaient le plus dans le monde, quel que soit le pays d’où ils sont issus - sauf à être contraints de fuir à cause de la misère ou de la guerre, ou des deux, dont les "pays libres" sont largement responsables.
A part ça, sommes-nous libres de voyager à Cuba ? Leconte, dont j’ai vu par faiblesse une minute du reportage insoutenable, prétend que non.
Il n’y a qu’à Cuba et dans d’autres pays en ligne de mire que les autorités sont tenues de laisser entrer des pseudo-journalistes qui viennent faire des reportages partisans destinés uniquement à attaquer le fonctionnement du pays.
NB : on s’en fout de Colombani et autres Casanova. Un menteur chasse l’autre.