Décès de Gilles Perrault : 
le SNJ-CGT perd un ami

Gilles Perrault, de son vrai nom Jacques Peyroles, est décédé le 3 août d’une crise cardiaque, à l’âge de 92 ans, à son domicile de Sainte-Marie-du-Mont, dans la Manche.

L’écrivain qu’il fut aura surtout été connu et reconnu pour son œuvre « journalistique ». Nombre de ses livres sont en effet le fruit d’un long travail d’enquête, bien avant qu’on ne parle de journalisme d’investigation.

On pense évidemment en premier lieu au Pull-over rouge, paru en 1978, dans lequel il remet en cause la culpabilité de Christian Ranucci, guillotiné deux ans plus tôt pour le meurtre d’une petite fille.

En 1990, il publie Notre ami le roi, enquête sans concession sur trente ans de règne d’Hassan II, qui provoqua de fortes tensions diplomatiques entre la France et le Maroc.

Il y en aurait bien d’autres à citer : L’Orchestre rouge, Le grand jour : 6 juin 1944, Les gens d’ici…

Militant contre la peine de mort, il mena aussi un combat très actif contre le Front national, contre l’intolérance, pour la paix et contre les méfaits du capitalisme.

Ses enquêtes lui ont valu de nombreuses poursuites et de profondes inimitiés, mais, fidèle à ses engagements, il n’a jamais cessé de rechercher la vérité.

Son dernier combat, il l’aura mené contre l’indécent projet de création d’un parc d’attractions consacré au Jour J, un « D-Day Land » sur les côtes normandes du Débarquement.

Proche du SNJ-CGT, Gilles Perrault avait appelé à plusieurs reprises à voter pour les candidats du syndicat aux élections à la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP).

Le SNJ-CGT rend aujourd’hui hommage à un homme de conviction et de combat, qui a fait honneur à la profession.

SNJ-CGT
Montreuil, le 6 août 2023.

COMMENTAIRES  

07/08/2023 10:54 par Geb.

C’est une grande perte pour le journalisme littéraire dans la lignée des Jack London, et le décodage historique, ainsi que pour le Syndicalisme de la Presse démocratique... ou ce qu’il en reste.

Le premier bouquin que j’ai lu de lui c’était "L’Orchestre rouge" dans les années 68. Ca a permis de comprendre au jeune militant que j’étais alors que tout dans la vie n’était pas obligatoirement ce qu’on voyait en apparence... et occasionnellement que ma maman avait travaillé pour la "société couverture à Marseille" de l’Organisation de Léopold Trepper, (L’Excellent Trench Coat Company Ldt), sans le savoir elle-même au tout début de la guerre après l’arrestation de mon père par Daladier et l’autodissolution du Parti et la Répression antisyndicale contre la CGT.

C’est la roue qui tourne. On cherche des remplaçants.

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