RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Aux Américains qui se posent des questions sur la morts des enfants du Connecticut (Countercurrents)

Les larmes que votre président a versées lors de son discours sur le meurtre des 20 "beaux enfants’ et des 6 "adultes remarquables" comme il les a appelés, m’ont profondément émue. Elles m’ont rappelé les larmes que j’ai versées lorsque mon pays a été détruit par les bombardements de l’opération shock and awe (choc et stupeur) pendant la guerre d’Irak, il y a 10 ans.

Vous vous êtes réunis pour faire ensemble le deuil de ces enfants, mais quand vous avez déclaré la guerre à mon peuple, ma soeur et moi qui vivions à l’époque aux Etats-Unis, nous étions seules à pleurer sur nos familles qui étaient en Irak et dont nous ne savions rien. Les missiles étasuniens ne faisaient pas la différence entre les enfants et les adultes pendant la guerre, tous les Irakiens ont été menacés de morts tout au long.

Personne ne nous a présenté ses condoléances pour la perte de notre pays, de nos rêves et de nos espoirs en des jours meilleurs. Nous étions seules avec notre chagrin ; le monde entier regardait les bombardements en silence. Personne n’a écouté les rares protestataires. Les leaders du Moyen-Orient ont regardé leurs frères et soeurs se faire tuer ; vos bases militaires se trouvaient dans leurs pays, mais ils n’ont pas fait un geste pour arrêter la guerre.

Votre président a nommé chaque enfant assassiné par son nom. Nos enfants assassinés par les bombes étasuniennes n’avaient pas de nom. Je me souviens d’une photo où l’on voyait des petits cadavres ensanglantés empilés à l’arrière d’un camion, des enfants tués pendant le bombardement d’une petite ville irakienne. Personne n’a présenté d’excuses à leurs parents ni aux Irakiens pour avoir pris la vie de ces enfants... Il n’y a pas eu d’ours en peluche ni de bougies..

Connaissez-vous Abeer ? Abeer est l’adolescente irakienne de 15 ans qui a été violée devant les membres de sa famille par des soldats étasuniens. Les soldats ont ensuite brûlé la maison pour cacher leur crimes. Combien d’Etasuniens savent ce qui est arrivé à Abeer ?

L’uranium appauvri que vos troupes ont utilisé à Fallujah a provoqué l’explosion des taux de cancer, de leucémie et de mortalité infantile. Les jeunes femmes de Fallujah en Irak ont peur d’avoir des enfants à cause du risque de mettre au monde un bébé difforme, un bébé sans bras, avec deux têtes, un seul oeil au milieu du front ou des membres manquants. Savez-vous que les petits enfants de Fallujah souffrent maintenant de cancer et de leucémie ?

Les troupes étasuniennes n’ont pas cessé de tirer sur notre peuple pendant la guerre et même après la reddition des troupes irakiennes, beaucoup de vos soldats ont continué à tirer sur tout ce qui bougeait. La femme d’un membre de ma famille a été tuée par des soldats à un checkpoint parce que son mari n’avait pas entendu le soldat qui lui avait dit de s’arrêter. La cause de la violence en Irak n’était pas "complexe" comme vous l’avez dit de celle qui vient d’endeuiller votre pays, la cause était la brutalité de vos troupes.

En Irak, personne ne se rend dans un centre commercial ou dans une école pour tuer des gens. Par contre, beaucoup d’innocents ont été assassinés par vos soldats. Pourquoi ?

Il y a quelques jours dans le Connecticut, votre président a cité les paroles de Jésus : "Laissez venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas car le royaume de Dieu leur appartient."

Les enfants irakiens que la guerre n’a pas tués ont regardé la télévision et ont compati à votre souffrance. Quant à ceux qui sont morts dans l’indifférence générale, le Royaume de Dieu leur appartient autant qu’aux petits Etasuniens qui viennent d’être assassinés. Les enfants sont des enfants, et ils méritent tous de vivre, qu’ils soient Irakiens ou Etasuniens.

Un homme a pris la vie de 20 beaux petits enfants et de 6 adultes remarquables, mais votre gouvernement a pris la vie de milliers de beaux enfants et de remarquables adultes en Irak pendant votre monstrueuse guerre.

Pourquoi la mort de 20 enfants vous affecte-t-elle tant alors que la mort de milliers d’enfants irakiens vous a laissés froids ?

Votre perte est grande, certes, mais la nôtre l’est infiniment plus...

Nesreen Melek

Nesreen Melek vit au Canada mais son amour et sa dévotion pour sa patrie, l’Irak, sont inaltérables. On peut la joindre à  : n_melek [a] hotmail.com

Pour consulter l’original : http://www.countercurrents.org/melek211212.htm

Traduction : Dominique Muselet

URL de cet article 18758
   
Même Thème
HOLLYWOOD PROPAGANDA
MATTHEW ALFORD
Examinant le fonctionnement interne de l’industrie hollywoodienne, cet ouvrage révèle les liens étroits entre le cinéma et les forces politiques américaines les plus réactionnaires. Ses analyses détaillées de nombreux films démontrent qu’Hollywood, loin d’être le lieu d’expression de la gauche américaine, n’est que le versant culturel d’une politique impérialiste. Alors que des films comme Transformers, Terminator ou La Chute du faucon noir, ouvertement financés par l’armée, glorifient (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

(...) quelqu’un a dit il y a vingt ans : "vous pouvez croire tout ce qu’on raconte sur cet homme, sauf qu’il est mort".

(...) Ce lieu sera pour toujours un témoignage de lutte, un appel à l’humanisme. Il sera aussi un hommage permanent à une génération qui voulait transformer le monde, et à l’esprit rebelle et inventif d’un artiste qui contribua à forger cette génération et en même temps en est un de ses symboles les plus authentiques.

Les années 60 étaient bien plus qu’une période dans un siècle qui touche à sa fin. Avant toute chose, elles ont été une attitude face à la vie qui a profondément influencé la culture, la société et la politique, et a qui a traversé toutes les frontières. Un élan novateur s’est levé, victorieux, pour submerger toute la décennie, mais il était né bien avant cette époque et ne s’est pas arrêté depuis. (...)

Avec une animosité obstinée, certains dénigrent encore cette époque - ceux qui savent que pour tuer l’histoire, il faut d’abord lui arracher le moment le plus lumineux et le plus prometteur. C’est ainsi que sont les choses, et c’est ainsi qu’elles ont toujours été : pour ou contre les années 60.

Ricardo Alarcon,
président de l’Assemblée Nationale de Cuba
Allocution lors de l’inauguration de la statue de John Lennon à la Havane, Décembre 2000

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.