Le président François Hollande a déclaré mercredi dans la soirée que "la République reconnaît avec lucidité" la répression "sanglante" de la manifestation d'Algériens à Paris le 17 octobre 1961.
Sur le fond d’abord.
Est-ce à la République d’assumer la responsabilité d’actes commis par ses représentants et responsables de l’époque, en premier lieu le Préfet de Police Maurice Papon, qui se montrèrent indignes d’elle.
On sait que le crime n’empêcha pas ce dernier de poursuivre une brillante carrière... jusqu’aux Tribunaux en 1997 pour crime contre l’humanité.
Il s’agit d’un crime d’État, certes, mais commis par des personnes bien précises.
Au lieu de « rendre hommage » benoîtement aux victimes, en cette circonstance la République se devait peut-être de rappeler d’abord cette vérité.
On cherche donc aujourd’hui bel et bien à escamoter des responsabilités réelles et incarnées en les noyant dans les brumes du temps qui a passé.
Sur la forme, ensuite.
Le 16 juillet de cette année, le Président F. Hollande commémorait officiellement la rafle du Vel’d’Hiv en prononçant un discours officiel dans lequel il établissait scandaleusement une continuité entre la moitié de la France occupée à l’époque par les Nazis avec la France qu’il représente aujourd’hui.
Ce matin même, à l’issue du Conseil des Ministres, la porte-parole Mme N.V-B répondait à un journaliste que la question du massacre du 17 octobre 1961 n’avait pas été abordée.
Il a fallu attendre la fin de soirée pour que, sous la pression de la rue un communiqué de quatre lignes sorte de l’Élysée.
C’était une promesse de campagne du candidat, que le Président honore d’une étrange et bien méprisante façon... et pour les victimes et pour les défenseurs de leur mémoire !