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Les taureaux (et les Verts) s’ennuient le dimanche…

Le Conseil Constitutionnel composé de bénis oui-oui toujours prêts à enfiler des perles et à s’opposer, à genoux, aux différents pouvoirs, a été saisi pour statuer sur le sort de la tauromachie. Vaste programme, vital pour l’avenir de l’humanité. Les Verts ont raison : le sort des toros importe plus qu’un pacte budgétaire guillotine, qu’une "règle d’or" qui enchaîne et musèle, qu’un traité super-austéritaire, qui lie pieds et poings, et même les oreilles et les queues. Les Verts ont raison : l’avenir des peuples passe par la défense des animaux opprimés : toros, veaux, moutons, escargots, saumons, cochons, etc. Laissons-les vivre en paix, et mangeons bio. C’est à la portée de toutes les bourses.

Le Conseil Constitutionnel a compétence à choisir entre les formes d’art. Les amis de la Chanson Populaire viennent d’introduire un recours contre l’opéra, expression ultime de l’art bourgeois. Ils attendent le verdict de classe. Un deuxième recours a été introduit par l’AAJO contre TF1 pour "décervelage de masse". Nous sommes persuadés que le Conseil Constitutionnel sera aussi exigeant qu’il l’est envers la barbarie de la corrida. Quant aux pacifistes, ils l’ont saisi pour "Crimes de guerre et contre l’humanité" en Irak et en Afghanistan, libérés par l’OTAN.

Quant à moi, je l’ai interpelé au sujet de la désignation très démocratique (on appelle cela en Amérique latine : le "dedazo", désigner du doigt) du successeur désiré de Mme Aubry, qui fit une campagne à gauche, et s’est convertie au sarkomerkozisme. Il y a là violation de la démocratie, et "abus de confiance". Qu’en pensent les braves du Conseil Constitutionnel ? Je leur ai également demandé de statuer sur l’éthique des deux candidats à la succession de la dame au brie.

Le PS a le choix entre deux vierges, certes bourrées de casseroles au cul, mais c’était il y a si longtemps... En 1998 le Sieur Désir fut condamné à 18 mois de prison... avec sursis (il y a beur et beur) pour "recel d’abus de confiance". Il était un "emploi fictif" dans une association lilloise, sans doute très antiraciste vu que Harlem était à l’époque président de "SOS-Racisme-je roule pour le PS"

Le rival pour la succession, Le Sieur Cambadélis, a été jugé coupable en 2006 dans les affaires des emplois fictifs de la mutuelle étudiante MNEF, pompe à fric du PS, mais vieil acquis social de la grande UNEF de l’époque. Condamné à six mois de prison... avec sursis. Il était rémunéré pour faire carrière entre 1991 et 1995, pour la modique somme de 620 500 euros. Plus une autre condamnation à cinq mois de prison... avec sursis, pour un "emploi de complaisance" dans une société gestionnaire de foyers de travailleurs immigrés dirigée par un ancien cadre du Front National. ça c’est de l’antiracisme ! Certes la justice a soldé tout cela ; mais ces tristes sires ont coulé la belle MNEF et sali l’éthique en politique.

Qu’en pense le Conseil Constitutionnel ? Il y a une forme d’art de la corruption alors que la corrida n’est qu’une forme d’art tout court, qui englobe tout le Bassin méditerranéen et une grande partie de l’Amérique latine depuis des siècles.

Que pense le Conseil Constitutionnel des dirigeants sans scrupules de PSA, et d’un gouvernement de gauche, qui selon le Monde du 12 septembre "valide la fermeture d’Aulnay" ? Si le Conseil Constitutionnel se positionne courageusement sur tous ces sujets, je suis prêt à modérer ma passion pour la tauromachie, et à lui attribuer de grandes oreilles et beaucoup, beaucoup de queues, pour avoir mis sa vie en danger dans une arène tendue de velours.

Jean Ortiz.

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John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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