RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
L’art de la guerre

Le puits afghan sans fond (Il Manifesto)

« C’est merveilleux d’entendre les oiseaux saluer de leur chant cette belle journée ici à Kaboul » : ce sont les paroles romantiques par lesquelles Hillary Clinton a ouvert la cérémonie officielle au milieu des arbres du très blindé palais présidentiel dans la capitale afghane. Tandis qu’elle parlait, d’autres oiseaux à la queue à rayures et étoiles volaient dans les cieux afghans : les chasseurs F/A 18 qui, ayant décollé du porte-avions Stennis dans la Mer Arabique, survolent l’Afghanistan. Une fois leur proie choisie, ils l’attaquent avec des missiles et des bombes à guidage laser et la mitraillent avec leur canon de 20mm, qui tire à chaque rafale 200 projectiles à l’uranium appauvri.

Ces avions et d’autres, dont le prix dépasse les 100 millions de dollars, coûtent 20 mille dollars l’heure de vol : chaque mission durant environ huit heures, elle emporte une dépense de plus de 150mille dollars, auxquels s’ajoute celle des armes utilisées. Et l’an dernier, selon les chiffres officiels, les avions Usa/Otan ont effectué 35mille missions d’attaque sur l’Afghanistan. On ne s’étonnera donc pas que les Etats-Unis à eux seuls aient dépensé jusqu’ici, pour cette guerre, environ 550 milliards de dollars. Un puits sans fond, qui continuera à engloutir des milliards de dollars et d’euros. A Kaboul Clinton a annoncé la bonne nouvelle : « J’ai le plaisir d’annoncer que le président Obama a officiellement désigné l’Afghanistan comme plus grand allié non-Otan des Etats-Unis ». Ceci signifie que ce pays a acquis le statut dont jouit Israël et que, sur la base de l’ «  Accord de partenariat stratégique », les Usa s’engagent à garantir sa « sécurité ».

Selon des fonctionnaires de l’administration, les Usa conserveront en Afghanistan 10-30 mille hommes, surtout des forces spéciales, flanqués de compagnies militaires privées. Et ils continueront à utiliser en Afghanistan leur propre force aérienne, y compris les drones d’attaque. Le « plus grand allié non-Otan » recevra de l’Otan une aide militaire de plus de 4 milliards de dollars annuels. L’Italie, qui s’engage à verser 120 millions annuels, continuera à fournir, selon les mots du ministre de la défense Di Paola, « assistance et support aux forces de sécurité afghanes ». Le gouvernement afghan recevra en outre, comme décidé à la conférence des « donateurs » de Tokyo, 4 autres milliards annuels pour les « exigences civiles ». Et dans ce domaine aussi, a déclaré le ministre des affaires étrangères Terzi, «  l’Italie accomplira sa part ». Selon la motivation officielle, on aidera de cette façon la « la société civile afgane ».

Selon l’expérience réelle, chaque dollar et chaque euro, dépensé officiellement à des fins civiles, sera utilisé pour renforcer la domination militaire Usa/Otan sur ce pays. Pays dont la position géographique est de première importance stratégique pour les puissances occidentales et leurs groupes multinationaux, qui avancent de plus en plus vers l’est, en défiant la Russie et la Chine. Pour convaincre les citoyens étasuniens et européens, lourdement touchés par les coupes dans les dépenses sociales, qu’il convient de prélever d’autres milliards de dollars et euros des caisses publiques pour les destiner à l’Afghanistan, on raconte qu’ils servent à apporter de meilleures conditions de vie au peuple afghan, en particulier aux femmes et aux enfants. C’est la fable qu’Hillary Clinton a racontée, accompagnée par le gazouillis des petits oiseaux de Kaboul et par le choeur de ceux qui jouissent de toute cette largesse.

Edition de mardi 10 juillet 2012 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20120710/m...

Traduit de l"italien par Marie-Ange Patrizio

URL de cet article 17215
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Ainsi parle Chávez
Hugo Chávez, figure du Venezuela et de l’Amérique latine contemporaine, si critiqué et diffamé dans la plupart des médias, était indéniablement le président métisse, issu d’une famille pauvre, avec lequel les classes populaires pouvaient s’identifier. Pendant 13 ans, chaque dimanche, il s’est adressé à son peuple dans une émission appelée « Allô président », fréquemment enregistrée sur le terrain et en public. Ce livre recueille certaines de ses allocutions. Tour à tour professeur, historien, blagueur, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si la liberté a un sens, c’est celui d’avoir le droit de dire à quelqu’un ce qu’il n’a pas envie d’entendre.

George Orwell

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.