En introduction à la réflexion suscitée par une exaction singulière (1) J’avais proposé : « J’ai pissé sur les cadavres … Et alors ? » (2)
Dans la deuxième partie j’évoquais la réplique prévisible et le mépris que l’évènement révélait. (3)
Mais la "ritournelle du mépris", dans sa signification et ses conséquences, est bien plus grave que ce seul fait !
Nausée, barbarie, impunité… Ne voyons nous pas combien "Nous acceptons cela" ? Combien ce vertige dans la civilisation, en ce début de XXI me siècle est bien plus qu’un malaise ?
Entre « Dieu sauve l’Amérique ! » et « Allah Akbar ! » que sommes nous devenus ?
1 - De l’aveuglement au vertige :
Nous "savons" et pourtant… Nous étonnons nous vraiment que, lorsque certains crimes de guerre sont révélés (4), ce soit celui qui en fournit la preuve, comme le soldat Bradley Manning, qui risque la cour martiale ? (5). Ou que les réseaux diffusant des documents accablants ou d’autres informations comme l’a fait Wikileaks, soient l’objet d’une offensive sévère et de menaces ? (6) Sur ce site l’enjeu a été clairement exposé déjà (7)
Nous souvenons nous que l’ensemble des journalistes, dés le début de ces guerres du XXI me siècle, se soient vu imposer l’obligation d’être "embedded" (encadré) sous contrôle de l’armée US, sans aucun libre accès aux zones non contrôlées par la coalition, ou alors à leurs risques et périls ? Avons-nous oublié qu’avant son offensive terriblement meurtrière sur Gaza, le gouvernement de Tel Aviv avait interdit l’accès de cette zone autonome palestinienne mais depuis l’origine sous blocus sévère, a tous les journalistes y compris israéliens ? Ne percevons nous pas que ces guerres servent aussi d’alibi pour accentuer le contrôle sécuritaire sur toute la planète, en particulier des activités Internet y compris privées ? (8)
Ces faits ont une importance qui dépasse et de loin le seul théâtre afghan ou moyen oriental. Ils accompagnent une croissance programmée de la violence globale et l’instauration d’un ordre sécuritaire mondial, sur fond de crise du capitalisme et d’émergence de puissances économiques nouvelles et rivales de l’Occident.
L’effort de militarisation est considérable. Les troupes US qui viennent de quitter l’Irak ravagé au prix exorbitant de quatre mille milliards de dollars estimés de dépenses passées ou à venir (9) se regroupent déjà pour d’autres exploits… (10)
Nous savons… Et pourtant nous acceptons l’anesthésie mentale qui favorise nos amnésies et bien pensances collectives. Nous avons inventé les "guerres humanitaires’ ; mais nous refusons de percevoir enfin que celles-ci n’étaient que l’euphémisation de la violence éternelle pour la défense d’intérêts singuliers. (11) Cette prise de conscience serait vertigineuse.
2 - Blasés ou cyniques :
Les blasés comme les cyniques mobilisent, en ces occasions, la rengaine du caractère éternel des horreurs de la guerre… Ils ne veulent ni songer qu’elle est financée par leur contribution, ni qu’elle est entreprise au service au moins pour une part de leurs intérêts… Le "niveau de vie" de l’Amérique "N’est pas négociable" disait Georges Bush ; pas plus que "le contrôle de son approvisionnement énergétique" disait Bill Clinton… C’est cela que l’on nomme la défense du monde libre.
Tout le reste est littérature et les effets collatéraux de nos entreprises prétendument altruistes ne sont que secondaires … Meurtres, viols ou pisser sur les cadavres ne parviennent qu’à attiser les sensibleries malvenues de ceux qui bien évidemment sont désignés "amis des dictateurs"… Les plus ardents défenseurs des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes sont la cible constante des défenseurs, conscients ou manipulés, de l’axe du bien (12)
Faudrait il créer un "problème" à cause de quelques pulsions barbares résiduelles lors de la croisade ? Le monde occidental tout entier est invité à se rallier derrière le panache blanc, mais ensanglanté, de notre "civilisation"… Qui relaie les rares propos venus de personnages de haut rangs, tels El Baradaï qui nomment un crime "un crime" et réclament justice ? (13) "Prends ton Nobel de la Paix et tais toi" semble penser un autre nobélisé, un peu trop tôt peut être, qui dirige l’Amérique telle qu’elle est, "embedded" toute entière dans la machine militaro industrielle qui la gouverne. L’auteur du "beau discours" du Caire (Voir deuxième partie de cet article) (3) avait omis de citer celui qui pour avoir fait la seconde guerre mondiale comme général en chef, mesurait en 1961 les dangers venus du fond du capitalisme américain lui-même, le Général Eisenhower (14) .
Mais "l’afghan" n’est pas seul ciblé dans ces débordements. Il suffit de lire le rapport du département américain de la défense pour apprendre que dans l’armée américaine se produit un viol toutes les trois heures, dont 37% sur des femmes soldats ! (15) En février 2011 une plainte contre le Pentagone protestait contre ce fléau "Military Sexual Trauma" ; malgré les révélations et plaintes déposées depuis 2007, le Département de la défense avait signalé alors 2200 cas de viols dans l’armée, plus récemment les déclarations seront de 3158 viols en 2010 ; mais seulement 8% entraîneront une procédure contre leurs auteurs… Alors n’est ce pas, pisser sur un cadavre…est bien peu de chose.
Un mal de l’armée US ? Une "indignation" en forme d’antiaméricanisme primaire ? Allons donc ! Lisez les lettres d’Algérie de Gilles Caron : « …9 septembre 1960…Un joli petit village neuf. Cinq fels tués…En partant nous avons tout brûlé…On évite d’emmener un sommier, mais il suffit de fermer la porte pour violer… Tous les hommes sont systématiquement suspects et Dieu sait ce qu’ils deviennent…Tous ces résultats sont obtenus sur renseignements et la torture est rentable… » (16)
Alors, pisser sur les cadavres, peccadille…, non ? Dans la désespérance de toutes les guerres absurdes remonte la phrase de Cioran : « Dieu s’en est allé, et avec lui le Diable » Signifiant ici la disparition de toute forme de culpabilité et crainte de châtiment… Pourtant le prix psychologique de la guerre est terrible, même pour les forces dominantes (17) Et les séquelles seront là bas effroyables pour plusieurs générations, avec une destruction et déstructuration durable des sociétés concernées.
3- Est-il possible de tenter de comprendre ?
Connaître les faits ne nous éclaire pas sur leur origine. La littérature et les études sur la pensée de "l’homme en guerre" sont immenses, il semble que rien ne nous protège du pire aux frontières de la mort donnée ou de la crainte de mourir.
Ces réflexions ne sont pas à réinventer, mais nous en souvenir peut être salubre en ce temps où sous des uniformes de l’axe du bien se produisent des exactions que nous pensions "réservées" à nos pires adversaires, et se préparent des guerres nouvelles.
Un invariant semble être que pour parvenir à certains "actes" il est nécessaire que "l’autre", l’ennemi, soit d’une forme d’humanité décrétée inférieure. Il n’est en réalité, nous le savons, qu’une seule civilisation et elle est humaine, dans sa complexité et ses noirceurs. La déconstruction de cette unicité d’évidence est le premier acte de toutes les guerres et la prémisse de toutes les horreurs qui se travestiront de l’argument de la culture, la religion ou la coutume de celui qui nous effraie avant même de nous menacer…
Cela nous est dit par les auteurs d’hier et d’aujourd’hui, qui observent avec effroi nos dérives nationales ou internationales. La "Nouvelle Droite", celle qui se défend d’être "relativiste" sur le plan culturel pour défendre un pluralisme culturel qui serait aussi une "hiérarchie des civilisations", arme déjà dans leur tête ceux qui sur le terrain commettront les crimes de demain ( 18). Là bas, en Afghanistan, nous nous "ensauvageons" écrit Chems Eddine Chitour (19) qui site aussi Aimé Césaire (20).
4 - Accepter notre barbarie :
Nous savions qu’une barbarie douce est compatible avec la société du spectacle, qui élève le divertissement au rang d’un programme anesthésiant… "On achève bien les chevaux" et "Dieu que la guerre est jolie"… Dans les fulgurances nocturnes qui pulvérisaient Kaboul et les pluies de phosphore incandescent qui recouvraient Gaza… Nous sommes "libres" croyons nous, puisque nous pouvons "voir", même si on nous cache les cadavres… Tiens ils ont pissé sur les cadavres… Un "bonus" pour le spectacle …
Jacques Lacan prédisait que le XXme siècle et ses barbaries n’auront été que prémisse d’un pire à venir. Gérard Granel philosophe écrivait « Les années trente sont devant nous » ; pas pour un retour semblable, mais pour dire que les démocraties n’ont pas connu qu’un "accident de parcours" dans ces années là d’émergence des fascismes. Il observait que « Les concentrations qui ont aboutit au nazisme s’accélèrent » Et que les peuples voient naître « L’inexistence de chacun »… Oui ils ont pissé sur cette inexistence…
Avant eux était annoncée cette "volonté de puissance" et cette "inversion de toutes les valeurs" par Friedrich Nietzsche dans "Ainsi parlait Zarathoustra" en 1883. Il prolongeait en 1888 dans "L’antichrist" la prophétie de nos barbaries à venir. Il annonçait ce surhomme « A la fois surhomme et non homme, au bord de l’abîme ou de la monstruosité »… Celui peut être qui tue et qui pisse sur les cadavres…
Gilles Deleuze, dans "L’Ile déserte" anticipait sur les conséquences d’une mauvaise "lecture" de l’expérience du totalitarisme : « Sous prétexte de fascisme, on prépare un nouveau fascisme, qui n’est pas fait en vue de la guerre mais de la sécurité ». Peut être avons-nous la guerre "et" la sécurité… Sans doute nos guerres humanitaires sont elles de cette nature. (21)
Dans "L’homme révolté" Albert Camus explique à sa manière les racines du mal en remontant aux sources "culturelles" : « Le seul homme de culture supérieure qui ait donné au nazisme une apparence de philosophie, Ernst Jünger, a d’ailleurs choisi les formules mêmes du nihilisme : La meilleure réponse à la trahison de la vie par l’esprit, c’est la trahison de l’esprit par l’esprit » Ce travail de destruction de l’esprit n’a cessé de se poursuivre. Le procès de Nuremberg n’a pas tourné la page du totalitarisme ni de la barbarie, il en a seulement établi le fait. Ce fut l’intuition de Jacques Lacan d’en pressentir l’inéluctable reproduction. Encore Camus dans l’homme révolté décrira « Cette exaltation des puissances obscures du sang et de l’instinct… De ce que l’instinct de domination produit de pire ». Et aussi « Seule l’action le tenait debout. Etre pour lui c’était faire »… Et la guerre incite à ce que se "faire" soit n’importe quoi. Et faute de gagner la guerre, tuer et pisser sur le cadavre est un faire qui en vaut bien un autre à défaut d’être vraiment triomphant, lorsqu’il faut conjurer ses peurs…
Camus en effet percevait que, en dernière analyse : « Le fascisme c’est le mépris, en effet… » Pisser sur les cadavres est sans doute de cet ordre, comme l’étaient les humiliations qui précédaient les pogroms et tous les "nettoyages" par les milices ou armées du monde ensauvagé… Autre clairvoyance, l’idée que : « Le vrai sujet des procès, celui des responsabilités historiques du nihilisme occidental, (soit) le seul pourtant qui n’ait pas été vraiment discuté à Nuremberg, pour des raisons évidentes ». Cette évidence perdure lorsque nous n’interrogeons pas ce que nous appelons nos "valeurs" dans la vision "binaire" du monde adoptée par un Georges Bush et réactivée par un Claude Guéant. Tous deux ne sont que les prédicateurs de la supériorité de la civilisation occidentale. (18).
En effet une fois posé le postulat de l’infériorité de l’autre, tout devient possible. Un monde devenu nihiliste prospère sur un sacré dégradé, dans lequel, oui "Dieu sauve l’Amérique" et "Fuck l’Islam" et on peut pisser sur les cadavres ou brûler les exemplaires du Coran également.
Pour y parvenir l’infériorité proclamée ne suffit pas ; là aussi Camus et d’autres nous éclairent : « Celui qui tue ou torture ne connait qu’une ombre à sa victoire. Il ne peut se sentir innocent. Il lui faut donc créer la culpabilité chez la victime elle-même pour que … La culpabilité générale ne légitime plus que l’exercice de la force ». C’est ainsi que le plus modeste paysan afghan, comme avant lui le vietnamien des rizières ou le berger des Aurès seront élevés tués au statut de terroriste, viet cong ou fellagha… Ce n’est que si une inversion de l’histoire survient que renaîtra la distinction entre victimes civiles "innocentes" et résistants morts au combat…
Là bas on pisse encore sur des "terroristes". Ils ont pissé sur eux comme ils pisseraient sur nous si nous étions en travers de leur chemin.
5- Un racisme de troisième génération.
Dans cette désespérante reproduction des horreurs de toutes les guerres, percevons nous que se déplacent les limites de la perception de ces horreurs mêmes ?
Si la torture n’était pas avouée en Algérie c’est qu’elle aurait été en ce temps insupportable et ses auteurs indéfendables, moins de vingt ans après le départ de la Gestapo de notre territoire… Percevons nous combien l’impunité s’est imposée comme une norme ? En identifions nous les causes ?
Dans "La peur des barbares" (22) Tzvetan Todorov rappelle que : « La peur des barbares est ce qui risque de nous rendre barbares ». Il interroge "le concept de barbarie" et retient pour critère essentiel : « Les barbares sont ceux qui nient la pleine humanité des autres. Cela ne veut pas dire qu’ils ignorent réellement leur nature humaine, ni qu’ils l’oublient, mais qu’ils se conduisent "comme si" les autres n’étaient pas humains, ou entièrement humains » Et parfois il suffit de peu : « L’impuissance linguistique devient un signe d’inhumanité ». C’était devant la même "inhumanité" proclamée par les conquistador que Bartolomé de las Casas s’était fait défenseur des Indiens d’Amérique du Sud lors de la "controverse de Valladolid" en 1550 !
Et si être "civilisé", comme le définit Tzvetan Todorov, c’est "reconnaître pleinement l’humanité de l’autre", fut il ennemi, à l’évidence notre temps nous éloigne de cette catégorie. Todorov précise bien que : « Ce sont les actes et les attitudes qui sont barbares ou civilisés, non les individus ou les peuples » Et que la "Lutte entre l’Eros et la mort, entre la pulsion de vie et la pulsion de destruction" a été avant lui explorée par Freud dans "Malaise dans la civilisation", qui observait aussi que nous avions tendance à nous dissimuler à nous même cette pulsion barbare. Entre ces deux auteurs Freud et Todorov, Walter Benjamin dans ses "thèses sur le concept d’histoire" énonçait que : « Il n’est aucune oeuvre de civilisation qui ne soit aussi oeuvre de barbarie » (23).
Avec la prise en compte des savoirs accumulés, nous pouvons tenter d’identifier partout les forces qui nous tirent dans la direction d’un pire non désiré ; lorsque Elie Barnavi par exemple conclut un essai (24) par un : « Contre le dialogue des civilisations » En affirmant : « Il y a la civilisation et il y a la barbarie, et entre les deux il n’y a point de dialogue possible », il légitime les violences de notre temps , celles de "son camp" ; et éclaire de façon singulière la lecture qui est la sienne des évènements dans ce point brûlant du monde qu’est le Moyen Orient. Mais selon les critères de Todorov il se condamne lui-même à être ce qu’il ne souhaite sans doute pas paraître. Souvenons nous aussi avec Claude Levi Strauss de l’égale légitimité de toutes les cultures et que "Le barbare c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie". Nous observons de nos jours hélas l’aboutissement de toute forme de hiérarchisation de l’humanité… Oui "les années trente sont devant nous"…
A bien y songer nous dévoilons peut être l’émergence d’un racisme de troisième génération : Après le racisme "biologique" du XIX et XXme siècle et son apogée nazie. Après son avatar "culturaliste" qui alimentait dés l’origine le "choc des civilisations" et toutes les idéologies "identitaire" que viennent renforcer le dévoiement d’une certaine conception de la laïcité mise au service de l’intolérance, où en sommes nous ?
Nous parvenons à une posture nouvelle et "décomplexée", que nous n’osons encore qualifier de raciste. Pourtant il ne s’agit même plus de nommer, de qualifier, expliciter la présumée "infériorité" de "l’autre" ; il s’agit simplement d’affirmer dans le mépris total l’évidence de la supériorité de "l’un".
Plus besoin de théorie raciale ou culturaliste complexe. Ce "un" est par essence un représentant de "l’axe du bien" et n’a pas à s’en justifier. Dans sa bonne intention toute kantienne son impunité va de soi, quelles que soient les conséquences de ses actes et même ses crimes. L’axe du mal, c’est tous les autres… Tous ceux au moins comme l’avait explicité avec une sincérité désarmante Georges Bush qui « Menacent de se défendre » (sic !). Et c’est ainsi que l’Empire US comme son fidèle allié de Tel Aviv se placent "au dessus des lois", refusant en particulier la reconnaissance du TPI (Tribunal Pénal International). C’est eux qui légalisent la torture. Eux qui théorisent la doctrine de la "guerre préventive" et banalisent comme l’avait fait Ariel Sharon "les assassinats ciblés" par la publication dés 2009-10, avant même le 11 septembre 2001, de "listes" d’opposants qui seront par centaines éliminés la plupart en dehors du territoire souverain. Le crime d’Etat extra judiciaire mais vertueux au nom de la sécurité préventive a fait son entrée dans le siècle ! Quelques centaines d’assassinats "au nom de la civilisation" précéderont des offensives de bien plus grande envergure… Qui seront parfois qualifiées "d’humanitaires"…
Au cours de ces guerres il peut arriver que surgisse, comme une grimace de l’histoire, un vieux symbole nazi brandi impunément à la face du monde. (25) ; les auteurs de cet affichage ne subiront qu’une réprimande légère sans sanction véritable…
Conclusion :
Là ou domine le mépris, nous ne savons comment qualifier ces états qui permettent de pisser sur des cadavres ou brandir un emblème du nazisme, en toute connaissance de l’impunité assurée… La supériorité ressentie par ceux là a son corollaire qui est l’infériorité de tous ceux qui leur entravent la route.
Ils ont pissé sur les cadavres comme ils auraient pissé sur nous si nous étions en travers de leur chemin.
Les effets observés de ces attitudes sont déjà aussi radicaux que ceux créés par les pire politique raciales, car c’est bien d’un nouveau racisme qu’il s’agit, quels que soient les critères de la discrimination exercée, qui ne cherche même plus à se justifier.
L’axe autoproclamé du bien est désormais "au dessus" de tout débat théorique, au dessus de l’exigence de la pensée ; il est dans "l’action" pour elle-même, jusque vers l’abîme s’il le faut ! Oui dans ce monde nouveau une néo barbarie s’affirme.
Parviendrons nous à briser la ritournelle du mépris ?
Il est un laisser faire qui équivaudrait à attendre que les pire prophéties du XXme siècle deviennent "réalisatrices". Si les barbaries d’hier n’étaient qu’une répétition générale, ce qui s’annonce concerne nos vies et celles de nos enfants autant que celles des peuples plus lointains.
Jacques Richaud
26 février 2012