Tous les atouts semblaient réunis et la sortie éclatante du film au soir du 3 juillet 2013, veille de la fête Nationale aux États-Unis, laissait prévoir un ‘événement’ avec ‘The Lone Ranger’ jamais remis à l’écran depuis trente ans (1) … Ce fut un tir à boulets rouges et un désaveu cinglant de la critique du pays !
Alors que s’est il passé ? Pas un ‘ratage’ cinématographique : le western est somptueux, tourné dans six États étasuniens et pour une large part dans les déserts du Nouveau Mexique, avec tout l’éclat du genre. L’interprétation est magistrale, avec les outrances et les éclats auxquels nous a habitué Johnny Depp, dans le rôle principal de l’Indien ‘Tonto’. Les cascades et effets spéciaux dépassent souvent le ‘déjà vu’ dans le genre, de façon flamboyante… Alors ?
Alors, non, il s’agit d’autre chose : producteurs et scénaristes ont choisi de réécrire un « Mythe Américain » à leur manière, et de quelle manière ! Qu’ils aient pu déclencher une telle hostilité mérite analyse et réflexion. L’anathème est toujours ‘révélateur de quelque chose’ et il se pourrait bien que ce ‘Lone Ranger’ soit un personnage de notre temps encore… Briser le miroir ne suffit pas à effacer une certaine image de l’Amérique et son histoire.
1. Un ‘blockbuster’ de la maison Disney ‘massacré’ par la critique :
– Au jour même de la sortie, le 3 juillet 2013, une critique impitoyable accable le film ‘Antiaméricain’ et ‘Antibusiness’. Il est reproché au Lone Ranger d’être ‘un crétin opposé au port d’arme’, stigmatisée aussi l’importance donnée à l’Indien ‘Tonto’ par rapport au héros que devait être ‘The Lone Ranger’. Condamné aussi le mauvais rôle donné aux ‘Américains, civils, militaires ou vétérans ou entrepreneurs, qui ont développé le chemin de fer au travers de l’Amérique…’ Et qui auraient fait ‘Des travailleurs chinois ou des natifs indiens…des victimes’. Pour la critique Debbie Schlussel qui s’exprime ainsi (2), ‘les enfants qui verraient cette ‘chose’ recevraient un poison dans leur esprit concernant l’Amérique’. Il est décrit une ‘trahison de ‘l’original’ Lone Ranger… Héro patriote protégeant les citoyens étasuniens des criminels…’ Il est dénoncé un film qui montre une corruption d’une manière que sûrement ‘Obama love’ ; il est même reproché au héro ‘Non seulement d’être contre les armes à feu, mais de vouloir traduire les criminels en justice’, véritable ‘plaidoyer contre l’assassinat des terroristes’. Et en sus avec un ‘Indien d’une minorité indigène qui veut instruire un homme blanc’… Le ton est donné ici de ce qui fonde ‘l’antiaméricanisme’ du film et il est précisé que ce propos est comparable au discours ‘communiste et marxiste’… Sur le forum de ce pamphlet on parle de ‘Bombe de l’été’ et le schéma antiétasunien est résumé par l’équation ‘Marx + Obama + Bin Laden’ ! Rien moins…
– Cette déclaration sulfureuse extrême n’est pas isolée, mais reflète ce qui est dit de façon moins claire ou subliminale dans nombre d’autres critiques où le contenu ‘politique’ du jugement est moins apparent. L’attaque massive de ‘The Lone Ranger’ porte souvent sur des aspects annexes, voire dérisoires, ou dévoie mensongèrement son contenu ou dénonce en ultime argument son coût, pour ne pas démasquer les causes véritables de la volonté de ‘Tuer the Lone Ranger’ (sic !) (3). Nous verrons plus loin ce qui a pu offusquer la perception américaine qui baigne dans ses mythes nationaux comme dans un élixir de bonne conscience.
– A la veille de la sortie du film, le 2 juillet, la revue critique de Spencer Perry (4) qualifiait le film de ‘stupidité’ ayant ‘échoué’ dans ses ‘parodies d’archétypes’ et soulignait pour dissuader (comme le feront la plupart des critiques) ‘l’excessive longueur, 2h30’ et le ‘quart de milliard de dollars’ investis, même si dit il, ce n’est ‘pas le pire des western à gros budget’… Belle promotion !
– Dés le 5 juillet, la revue de Devon Pack s’acharne à démontrer le ‘fiasco’ et lui trouver une explication en ’26 points’, pour démolir le film et conseiller d’utiliser à un autre usage les ‘douze dollars’ du ticket d’entrée, conseillant quelques titres d’ouvrages sans doute plus apologétiques de la conquête de l’Ouest (5). Dans une autre revue critique plus exhaustive Glenn Kerry retient ensuite le bas score de popularité du film (30%) au terme de la première période d’exploitation de ce ‘Bizarre blockbuster’ (6). En évoquant ‘l’acte de subversion’ de la part de ses producteurs dans ce scénario situé ‘au XIXm siècle dans la phase d’expansion capitaliste’. Mais il s’interroge sur la pertinence des principales critiques et en particulier sur ‘le traumatisme que le film induirait chez les enfants’.
– Le ‘traumatisme infantile’ présumé est en effet mis en avant par plusieurs critiques (7) ; pourtant des associations parentales ont un jugement plus nuancé, allant jusqu’à admirer le film (8).D’autres parents le condamnent sévèrement, prétextant du choix pour le rôle du ‘méchant’ d’un sujet porteur d’une ‘fente labiale’ (ou ‘bec de lièvre’) devant traumatiser les enfants porteurs d’une anomalie semblable (9).
– D’autres motifs seront mis en avant : ‘A crazy 250 millions fantasy’ (10), un ‘Confused Lone Ranger’ (11). Certains tenteront de mobiliser la colère des ‘Natives Americans’ (Indiens) contre Johnny Depp en accusant un caractère ‘raciste’ du film (12), mais pondérant cette appréciation par l’avis d’un réalisateur d’origine Indienne qui ne s’associe pas à ce jugement. Pourtant ce reproche est renforcé par Aicha Harris dénonçant les ‘Stéréotypes ethniques’ (13) tout en nuançant le caractère raciste. Les associations confessionnelles participent à l’attaque (14) en dénonçant le dénigrement de la religion dans ce ‘Dark movie’ (15).
– Le ‘flop financier’ est annoncé dés le jour de la sortie le 3 juillet 2013, fondé sur ’70 revues critiques négatives’, à propos d’une production venue d’un Hollywood ‘lobotomisé’ et recommandant de ‘Ne pas aller voir le film’ (16). La perte annoncée après un mois de ce boycott orchestré se chiffrerait de 160 à 190 millions de dollars. Dans la Revue des ‘gagnants et des perdants de la saison 2013’, Mark Lankester (Royaume-Uni) placera ‘The Lone Ranger’ en tête des ‘losers’ (17).
Johnny Depp répliquera aux détracteurs, qu’il soupçonne d’avoir prémédité l’attaque ‘bien avant la fin de la réalisation’ (18). Sean O’Neal évoquera aussi une ‘conspiration pour tuer Lone Ranger’ (3). L’équipe de production entière s’exprimera (19).
D’autres critiques plus rares resteront favorables au film (20-21-22). Rudi Azank salue avec enthousiasme l’originalité créative (23). La dérive haineuse est dénoncée (24).
Spielberg, sans avoir encore vu le film, énonce que ‘ des budgets de 250 millions de dollars, pour ‘World War Z’ comme pour ’The Lone Ranger’ semblent peu défendables’. Il ironise sur la réaction au ‘flop’ de la maison Disney déclarant ‘Tout était parfait sur le papier’ et annonce ‘La fin de l’ère des blockbuster’ dans le fonctionnement du ‘capitalisme hollywoodien’ (25).
Peut être l’objectivité vient elle des critiques ‘Non US’, globalement beaucoup plus favorables, particulièrement au Royaume-Uni. (26). Le caractère injustifié des critiques est relevé par beaucoup (27-28-29-30-31-32)). ‘Les critiques sont stupides, particulièrement celles accusant Depp d’être raciste’ (33). Certains saluent la dénonciation de la ‘corruption des notables, des militaires’ et la critique du ‘capitalisme triomphant’ (34). C’est Robie Collin qui est le plus clair : critique en chef au Telegraph (Royaume-Uni) il explique bien le rejet étasunien par le fait qu’il s’agit du ‘Plus antiaméricain blockbuster jamais réalisé’ ; mais constate qu’il ‘n’aurait eu aucune raison d’être’ dans un ‘monde sain d’esprit’ et il s’enthousiasme que ‘quelqu’un l’ai fait’ (35).
Il faut donc bien soupçonner qu’un ‘Mythe américain’ essentiel a été ébranlé, et peut être aussi subverti le ‘genre même du western’, d’une façon jugée intolérable pour nombre d’étasuniens !
2. Le mythe du ‘Lone Ranger’, nous allons le voir, est lui-même une légende révisionniste et patriotique, que le film effectivement bouscule dans ses fondements mêmes.
Le mythe a été créé dans les années trente (Au moment ou se situe le début du film de Gore Verbinski), avec la création d’un feuilleton radiophonique de 3.000 épisodes en vingt ans jusqu’aux années cinquante. Suivi de séries TV, de 90 jeux vidéo… Le héro est toujours irréprochable, parlant bien, n’usant ni de tabac ni d’alcool, ne tirant jamais pour tuer et possédant une Silver bullet (une balle en argent) pour rappeler le caractère précieux de la vie. Des films seront produits avec des versions successives reproduisant la légende du défenseur de la Loi et de l’Ordre dans des États-Unis aux autorités respectables. A ses cotés, un Comanche orphelin d’une guerre interindienne joue le rôle d’un apprenti, mais il aide aussi le Lone Ranger à faire accepter ‘l’Ordre blanc’ dans les tribus soumises à la loi nouvelle, dont la légitimité va de soi. (7-21-36).
Mais cette ‘belle légende’ est elle-même une ‘story telling’ révisionniste comme le rappelle Devon Pack (5), car le personnage qui a inspiré le récit se nommait Bass Reeves (37) et avait été le premier African-American marshal, ancien esclave évadé né en Arkansas, tireur d’élite, intègre au point d’arrêter son propre fils, nommé en territoire indien et à l’origine de 3000 arrestations et 14 criminels abattus par lui... Mais aucun représentant du Lone Ranger n’a jamais été ‘black’, le mythe américain est à la gloire des Blancs !
La question s’est donc posée en effet : ‘Comment adapter ‘The Ranger’ dans la société multiculturelle, post 11 septembre et post crise financière ?’ Et le choix de Gore Verbinski a été de sévèrement écorner la légende (2-10) :
+ John Reid, ‘The Lone Ranger’ de Gore Verbinski est bien un homme de Loi détestant les armes à feu, poursuivant le terrible Butch Cavendish, hors la loi qu’il verra tuer de façon horrible son frère ; mais l’intrigue fera qu’il deviendra lui-même ‘hors la loi’ de circonstance et portera le masque offert par ‘Tonto’ pour démasquer toutes les autorités civiles, militaires et notables entrepreneurs, tous en association criminelle avec Butch Cavendish ! C’est ‘le système’ qui se révèle corrompu et criminel, et pas seulement ‘le méchant’ dont la présence est incontournable dans tout bon western !
+ Mais le personnage principal n’est pas même le ‘Lone Ranger’, c’est ‘Tonto’. L’Indien Cheyenne dont la tribu a été exterminée non pas par d’autres indiens mais par des Blancs dont Cavendish… Et c’est lui ‘Le Noble Sauvage’ réveillé au début du film en 1933 dans un Musée de San Francisco, qui va enseigner à un jeune enfant admirateur du Lone Ranger, l’envers de la légende et une réalité ‘autre’ que celle cultivée dans la mémoire étasunienne. Dans ce rôle Johnny Depp, un temps prisonnier, résume le sort fait à son peuple dans la réponse à la question ‘Quel est ton crime ?’- ‘Indien’ dit Tonto.
+ Et l’envers de la légende est accablant. Il apparaît que le criminel sanguinaire Davendish ‘travaille’ en réalité pour l’entrepreneur de la construction du chemin de fer Lathan Cole, voulant incarner ‘le progrès’ et ‘la prospérité’ qui résulteront d’une conquête de l’Ouest dont la face sombre est clairement révèlée : les truands simulent des attaques d’indiens pour terroriser les fermiers et susciter l’extermination des tribus par l’armée. C’est pour le compte d’un emblématique ‘capitaliste’ que se produisent les crimes de celui qui s’empare aussi dans une ‘opération hostile’ dit il lui-même cyniquement, de la majorité des actions de la société ferroviaire, abattant le seul protestataire avant la soumission de tous les autres. Et pire encore, l’armée en la personne du ‘Captain Jay Fuller’ est totalement impliquée dans la combinaison et va jusqu’à se laisser convaincre de passer par les armes le ‘Lone Ranger’ pour avoir démasqué toutes les connivences !
Sont donc réunies des forces ‘mercenaires’, au service des intérêts d’un ‘capitaliste’ de la grande période d’expansion vers l’ouest et supplétives de l’armée pour effectuer des missions de terreur qui justifieront la répression sur les tribus indiennes. Une armée complice qui laisse massacrer des fermiers et aussi des ‘Rangers’… Toute ressemblance avec une armée en campagne pour des intérêts économiques et employant des effectifs nombreux de ‘mercenaires’ pour les plus basses besognes, et pourchassant ceux qui révèlent ses méfaits, ne saurait être fortuite… C’est ce miroir que la critique étasunienne a voulu briser !
Après la mort de Cole et de ses complices, au final du film, le Ranger masqué sera salué comme un héro par ceux des actionnaires de la société ferroviaire enfin délivrés de leur prédateur et par les autorités civiles qui lui demandent de ‘Montrer enfin son visage’… Mais parce que ‘le système’ reste en place, inchangé pour les mêmes ignominies reproductibles, le ‘Ranger’ répondra ‘Il est trop tôt’ et conservera son masque avant de s’éloigner vers le désert, signifiant que la défense de la Loi et de la vérité nécessite encore de rester masqué, voire hors la Loi, pour affronter les turpitudes de l’Amérique dans son système politique, économique et militaire… Cette courte phrase conclusive du film ‘Il est trop tôt’ en est la leçon pour les spectateurs du présent…. Toute ressemblance avec des pratiques comme celles de Wikileaks ou des Anonymous dont le masque est le symbole, n’est évidemment pas fortuite… Et si le dernier Lone Ranger a avoir été incarcéré se nommait Bradley Manning pour avoir dévoilé les crimes de l’armée et les turpitudes de son commandement ?
Au final du générique l’Indien Tonto lui aussi regagne le désert… Pour quel avenir ?
3. Aussi grave peut être que la destruction d’un mythe national, est la subversion du ‘genre western’ au-delà de ce qui avait été osé précédemment. Un genre qui se veut constitutif de la construction de ‘l’identité’ américaine elle-même
Ce ‘genre’, comme le rappelle Eileen Jones (36) a été dans une période ‘classique’ mis au seul service de l’épopée construite de la nation étasunienne, glorifiant le pays naissant et occultant les zones d’ombre.
Ce que les américains ont ensuite nommé le ‘western révisionniste’ est apparu dans les années 60-70, incluant des ‘problèmes sociaux’, évoquant le ‘racisme’, l’idéologie exacerbée de ‘l’autodéfense’ et les conflits ‘psychologiques’. John Ford et Anthony Mann ont été emblématiques de ce virage. Les aspects ‘politiques’ et la ‘violence psychotique’ se banaliseront avec Sam Peckinpah et Sergio Leone.
Pour les critiques étasuniens de ‘The Lone Ranger’ il s’agit d’un nouveau ‘western révisionniste’ qui explose comme une bombe éclaboussant le monde politique, l’armée et le capitalisme !
Ce révisionnisme inclus aussi l’inversion des rôles avec un Tonto devenu le véritable héro et un Ranger au rôle secondaire, véritable offense à l’Amérique ‘blanche’ !
Et lorsque les critiques voient du ‘racisme’ dans le film pour demander au public de s’abstenir de le visionner, c’est pour leur éviter de voir l’extermination des Cheyennes par des blancs, l’assassinat d’un travailleur Chinois et le mépris des Indiens en général ; tandis que les ‘minorités’ montrées ne manifestent aucune violence et que c’est chez les Cheyennes et dans une famille chinoise que le ‘Ranger’ trouvera hospitalité. Là aussi le mythe du western est inversé ; même lorsque Tonto reproche un temps au ranger de ne pas achever Cavendish à sa merci ‘Je ne suis pas un sauvage’ dit le Ranger, ‘Tu n’es pas un homme’ réplique Tonto, mais au final c’est sur la conduite du Ranger que s’alignera Tonto ! Une leçon irrecevable pour l’Amérique blanche, celle de l’exécution sommaire des terroristes, des guerres préventives et d’Abuh Grahib !
En conclusion :
Oui, ‘The Lone Ranger’ est bien le blockbuster le plus subversif de la saison 2013 !
Mais la réaction de la critique étasunienne peut nous inquiéter : il semble que là bas beaucoup regrettent la grande époque du Mac Carthysme qui aurait n’en doutons pas fait interdire le film et brisé les carrières de ses producteurs et acteurs.
Il n’est pas sûr que tout public perçoive la dimension politique évidente de ce formidable ‘divertissement’ ; mais ceux qui tentent de museler son message savent ce qu’ils font, dans une époque où une partie de l’Amérique doute des vertus affichées par son gouvernement.
On pourrait objecter qu’il y a longtemps que les ‘séries’ étasuniennes ébranlent les bonnes consciences, mais généralement elles dénoncent des turpitudes dans les marges ou dans la proximité d’un pouvoir dont la légitimité n’est pas contestée. Aucune concession semblable dans ‘The Lone Ranger’, dont le message final ‘Il est trop tôt’ (Pour se passer du masque) dit clairement que le temps n’est pas venu encore de croire à cette démocratie imaginée par des pionniers et pervertie par des prédateurs.
Ceux là ont reçu en cadeau pour la Fête Nationale du 4 Juillet 2013 un miroir impitoyable ! C’est tout le ‘Storry telling’ de l’Amérique qui est ébranlé, pas seulement dans a période historique, mais dans son présent. Le récit de ‘Tonto’ nous redit ce qu’avait décrit Howard Zinn sur les origines (38) et ce que nous disent les plus sérieux critiques des dérives de l’ère capitaliste qui ne survit que par sa collusion avec un ordre armé.
Nous sommes à l’ère du Lone Ranger de Gore Verbinski, confronté aux turpitudes et mensonges et crimes dissimulés … Il suffit de regarder nos écrans pour le savoir et écouter les récits de tous les ‘Tonto’ de la terre, orphelins de nos guerres.
Jacques Richaud
9 septembre 2013