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Colombie : Trois lettres pour le dialogue

Monsieur le Président
Juan Manuel Santos
Président de la République
Palais de Nariño

Bogotá
Le mardi 17 janvier 2012

Avec ce courrier nous souhaitons vous saluer cordialement et vous signaler notre évaluation positive de vos dernières actions, notamment votre message de Noël, dans lequel vous avez fait référence à la paix, ainsi que celles de certains membres du gouvernement à propos de ce droit des Colombiennes et des Colombiens. Nous considérons que ces expressions sont un signe qui reconnaît la clameur pour la paix qui croît dans certains secteurs de la société colombienne et dans la communauté internationale.

La gravité de la confrontation militaire sans répit qui provoque de grandes souffrances, un profond déchirement et des pertes irréparables pour des centaines de familles colombiennes, aussi bien des combattants que des civils installés sur les espaces du territoire national et dans les régions frontalières où existent des affrontements continus et une tension permanente.

Alors que les décisions militaires sont maintenues, avant celles du dialogue, le conflit militaire obscurcit la grave situation sociale et économique du pays, de plus en plus calamiteuse, ainsi que le reflètent les rapports des organismes internationaux qui nous placent au troisième rang au monde parmi les pays les plus inégaux, juste derrière l’Angola et Haïti. A cela il faut ajouter la gravité de la situation de millions de Colombiennes et de Colombiens en raison des inondations et des pertes qu’ils ont subies.

La somme des douleurs générées par l’entrecroisement des multiples violences et par la dévastation économique, sociale et morale qui affectent les grandes majorités, ainsi que la possibilité d’ouvrir la porte pour une approche constructive, nous mènent à conclure et à exiger, de façon urgente, que la guerre fratricide cesse immédiatement. Nous avons écouté avec grand intérêt vos déclarations récentes indiquant des perspectives de dialogue pour la paix.

En conséquence nous vous soumettons respectueusement, en tant que représentant et premier responsable de l’État, les propositions suivantes :

1. Les FARC-EP ayant décidé de procéder à de nouvelles libérations, comme annoncé le 27 décembre 2011, nous exprimons notre disposition entière pour contribuer au développement de l’opération humanitaire qui les rendra possibles, comme un groupe de Femmes du Monde pour la Paix en Colombie l’a manifesté et demandé à cette organisation. En ce sens nous réitérons notre disposition à collaborer pour que la totalité des personnes captives retenues par la guérilla soient libérées pour pouvoir retourner auprès de leur famille.

2. Prendre des mesures impérieuses dans les rangs des forces armées et de la police pour que le droit international humanitaire s’applique à tout moment et pour que les infractions à cette norme soit suivies d’investigations.

De la même façon, prendre des mesures pour l’observation des normes internationales pour les droits humains et du droit international humanitaire pour le respect et la sauvegarde de l’intégrité des prisonnières et des prisonniers des FARC, de l’ELN et de l’EPL, des prisonnières et des prisonniers de conscience, et des milliers de personnes accusées du délit de rébellion en raison de leur défense des droits humains, pour leur exercice d’un rôle de dirigeant social ou simplement parce que vivant en des zones de conflit, et dont les droits - nous l’avons souvent observé - sont violés, de façon permanente - situation qui est généralisée dans les différentes prisons du pays.

3. Prendre la décision d’aller vers une trêve bilatérale ou un cessez-le-feu, pour le plus grand laps de temps possible, au moins pour quatre-vingt-dix jours, reconductibles. Cette même demande nous l’adressons aux organisations guérilleras FARC-EP et Armée de libération nationale (ELN). Ce sera là le cadre adéquat pour initier les approches en vue de dialogues et d’accords humanitaires.

Nous savons que vous avez exprimé votre volonté de construire une issue politique au long et profond conflit social et armé. Tous ces pas seront sans doute hautement considérés par la société colombienne et la communauté internationale comme des signes de votre disposition à aller vers des dialogues, pour la paix avec justice.

Nous sommes en attente d’une réponse, prompte, publique et positive.

Cordialement,

Colombiennes et Colombiens pour la Paix


Commandant Timoleón Jiménez
Messieurs les membres du Secrétariat de l’État major central
des FARC-EP

Montagnes de Colombie

Bogotá
Le mardi 17 janvier 2012

Nous voulons par la présente vous faire part de notre reconnaissance pour les gestes de bonne volonté que vous avez réalisés, non seulement en répondant positivement à la demande qu’en août dernier avaient émise le groupe des Femmes du Monde pour la Paix en Colombie, mais aussi pour vos messages successifs, dont vos lettres des 1er et 27 décembre 2011 et du 10 janvier 2012, dans laquelle vous réitérez votre disposition au dialogue avec le gouvernement national.

Avec espoir nous prenons connaissance de vos communications, malgré le fait douloureux que constitue la mort de quatre compatriotes membres de la force publique qui étaient en captivité. Ce fait nous l’avons regretté et condamné avec transparence, connaissant votre intention de libérer ce groupe de personnes privées de leur liberté. Que cela n’ait pas pu se réaliser démontre l’augmentation sans répit de la confrontation militaire, qui n’apporte que des grandes souffrances, un profond déchirement et des pertes irréparables pour des centaines de familles colombiennes, aussi bien des combattants que des civils installés sur les espaces du territoire national et dans les régions frontalières où existent des affrontements continus et une tension permanente.

Alors que les décisions militaires sont maintenues, avant celles du dialogue, le conflit militaire obscurcit la grave situation sociale et économique du pays, de plus en plus calamiteuse, ainsi que le reflètent les rapports des organismes internationaux qui nous placent au troisième rang au monde parmi les pays les plus inégaux, juste derrière l’Angola et Haïti, comme vous le signaliez dans de vos récents message. Cette situation est aggravée pour des millions de Colombiennes et de Colombiens par les désastreuses conséquences des inondations et de l’hiver.

La somme des douleurs générées par l’entrecroisement des multiples violences et par la dévastation économique, sociale et morale qui affectent les grandes majorités, ainsi que la possibilité d’ouvrir la porte pour une approche constructive, nous mènent à conclure et à exiger, de façon urgente, que la guerre fratricide cesse immédiatement.

En conséquence nous vous soumettons les propositions suivantes :

1. Vous avez annoncé votre décision de procéder à six nouvelles libérations il y a quelques jours, nous vous exprimons notre entière disposition pour contribuer au développement de l’opération humanitaire qui les facilitera et les garantira, ainsi que l’a manifesté un groupe de Femmes du Monde pour la Paix en Colombie. En ce sens, nous saluons cette décision qui nous réjouit, cependant que nous réitérons notre demande et notre clameur pour que la totalité des personnes détenues par vous soient remises en liberté pour pouvoir retourner saines et sauves auprès de leur famille.

2. Prendre des mesures impérieuses dans vos rangs pour que le droit international humanitaire soit appliqué à tout moment et que les infractions soient suivies d’investigations.

3. Prendre la décision d’aller vers une trêve bilatérale ou un cessez-le-feu, pour le plus grand laps de temps possible, au moins pour quatre-vingt-dix jours, reconductibles. Cette même demande nous l’adressons au gouvernement national représenté par le président Juan Manuel Santos et à l’organisation insurgée Armée de Libération Nationale (ELN). Ce sera là le cadre adéquat pour initier les approches en vue de dialogues et d’accords humanitaires.

Nous savons votre volonté de construire une issue politique au long et profond conflit social et armé. Tous ces pas seront sans doute hautement considérés par la société colombienne et la communauté internationale comme des signes de votre disposition à aller vers des dialogues, pour la paix avec justice.

Nous sommes en attente d’une réponse, prompte, publique et positive.

Cordialement,

Colombiennes et Colombiens pour la Paix


Commandant Nicolás Rodrà­guez Bautista
Commandement Central
Armée de Libération Nationale (ELN)

Montagnes de Colombie

Bogotá
Le mardi 17 janvier 2012

Nous souhaitons par la présente vous saluer et vous communiquer que nous avons apprécié avec confiance et espérance votre message du 26 décembre 2011 au peuple et à la nation dans lequel vous réitérez votre disposition pour la recherche du dialogue pour la solution politique du conflit social et armé que vit la Colombie depuis plus d’un demi-siècle.

Nous valorisons hautement tout ce qui peut nous approcher de cette option, nous vous demandons donc une réponse à notre dernière lettre du mois d’août 2011, dans laquelle nous vous signalions quelques éléments de dialogue et de rencontre pour avancer aussi bien dans l’application du droit humanitaire comme pour les possibilités de solution négociée.

Nous connaissons votre volonté de parvenir à une issue politique basée sur la recherche de la justice et de l’équité sociales, comme vous l’avez manifesté dans votre communication à la rencontre de la CELAC, reconnaissant pour lequel il est indispensable que soient entendues les clameurs du peuple et de la nation. Vous disiez : « Ce n’est ni un acte ni décret, c’est un processus consensuel, où les parties s’écoutent et se placent face à la majorité, comme sujet de changement et de futur ».

Effectivement, alors que les décisions militaires sont maintenues, avant celles du dialogue, le conflit militaire obscurcit la grave situation sociale et économique du pays, de plus en plus calamiteuse, ainsi que le reflètent les rapports des organismes internationaux qui nous placent au troisième rang au monde parmi les pays les plus inégaux, juste derrière l’Angola et Haïti. Cette situation est aggravée pour des millions de Colombiennes et de Colombiens par les désastreuses conséquences des inondations et de la vague hivernale.

La somme des douleurs générées par l’entrecroisement des multiples violences et par la dévastation économique, sociale et morale qui affectent les grandes majorités, ainsi que la possibilité d’ouvrir la porte pour une approche constructive, nous mènent à conclure et à exiger, de façon urgente, que la guerre fratricide doit cesser immédiatement.

En conséquence nous vous soumettons les propositions suivantes :

1. Prendre les mesures impérieuses dans vos rangs pour que le droit international humanitaire soit appliqué en toute situation et que

En conséquence nous vous soumettons les propositions suivantes :

1. Prendre des mesures impérieuses dans vos rangs pour que le droit international humanitaire soit appliqué à tout moment et que les infractions soient suivies d’investigations. En ce sens nous vous demandons de répondre aux questions posées dans notre lettre d’août 2011.

2. Prendre la décision d’aller vers une trêve bilatérale ou un cessez-le-feu, pour le plus grand laps de temps possible, au moins pour quatre-vingt-dix jours, reconductibles. Cette même demande nous l’adressons au gouvernement national représenté par le président Juan Manuel Santos et à l’organisation insurgée FARC-EP. Ce sera là le cadre adéquat pour initier les approches en vue de dialogues et d’accords humanitaires.

Nous savons votre volonté de construire une issue politique au long et profond conflit social et armé. Tous ces pas seront sans doute hautement considérés par la société colombienne et la communauté internationale comme des signes de votre disposition à aller vers des dialogues, pour la paix avec justice.

Nous sommes en attente d’une réponse, prompte, publique et positive.

Cordialement,

Colombiennes et Colombiens pour la Paix

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