En 1968, Robert Silverberg, écrivain de science-fiction, a publié L’homme dans le labyrinthe. Les critiques du livre se sont surtout attachés à faire le parallèle avec les mythes concernant le labyrinthe et à faire des parallèles avec les mythes de la Grèce antique.
A l’époque, en effet, les présidents-robots et les fausses informations données par celui-ci au peuple par la télévision étaient pure science-fiction, sans rapport avec une quelconque réalité sur Terre...
Cependant, dans L’homme dans le labyrinthe :
Les gens vivent sous terre car le monde extérieur leur est présenté comme inhabitable et théâtre perpétuel de guerres épouvantables. Ils ne savent ce qui se passe à la surface que par les écrans de télévision où apparaît un président qu’ils croient de chair et d’os mais qui, en réalité, est un robot construit à partir « d’études de marché » réalisées auprès de ce peuple souterrain. La majorité le trouve donc à son goût !
A la surface, cependant, tout est calme et serein, il n’y a pas l’ombre d’une guerre… et les riches jouissent de tout ce que produit, dans la peur qu’ils ont le soin de lui distiller à tout moment, le peuple qui est, du moins le croit-il, réfugié dans le souterrain grâce, du moins le croit-il, au bon président qu’il s’est lui-même, du moins le croit-il, choisi.
La « speculative fiction » américaine a depuis plus de 60 ans décrit le triste univers où nous vivons (même si elle le situe sur d’autres planètes, ce sont cependant bien des Terriens Américains qui écrivent !).
Elle a parfois donné des solutions pour un monde qui serait plus humain, et peut-être convient-il de les examiner sans préjugés : si des écrivains (Ph. K. Dick , Norman Spinrad, Franck Herbert, Robert Silverberg, etc…) ont pu envisager le futur qui attendait les humains à partir des prémisses qui se dessinaient aux USA, peut-être y a-t-il aussi à rechercher chez eux la manière dont l’humain peut survivre à tout cela ?
S’ils ces écrivains ont fait, ainsi qu’Orwell, des « prédictions réalisantes », il conviendrait, alors, d’en faire d’autres… Tout aussi réalisantes mais « dans le bon sens », comme aurait dit Marchais !
C’est un peu ce que fait la télévision cubaine où, par exemple, les « novelas » (histoires d’amour) sont crées par des Cubains et ne sont pas achetées au Mexique, par exemple, où… les héroïnes sont toujours blondes et de classe élevée alors que les serviteurs sont noirs… Où les hommes violent et tuent les femmes qui savent alors à quel sort malheureux il n’y a qu’à se résigner… Etc…Etc... Etc...