Dans le Cadre de la Réforme de l’Enseignement, planifiée, semble-t-il, par la Commission du Parti ’’Ennahdha’’, chargée de la Réforme de l’Enseignement Civique et Religieux (et ce avant les Elections pour l’Assemblée Nationale Constituante, qui ont eu lieu le 23 octobre 2011), et afin de renouer avec l’Islam des Lumières, je propose de considérer comme Textes Basiques du dit Enseignement les deux Textes suivants d’Ibn Roshd (Averroès) et d’Ibn"Arabi, en insistant sur le fait que le premier est le précurseur du Féminisme , le second celui de la Fraternité Universelle et que le Texte d’Ibn"Arabi pose les fondements de ce que devrait être toute spiritualité respectueuse de l’autre.
Dans ce contexte, rappelons qu’Averroès (1126-1198) est un philosophe, médecin et juriste arabe, contemporain de Moïse Maïmonide (1138-1204) et presque contemporain de Thomas d’Aquin (1224-1274), trois figures emblématiques de la tolérance et de l’ouverture dans le domaine religieux. Quant à Ibn"Arabi (1165-1241), il est une prestigieuse figure du soufisme et l’un des plus grands visionnaires de tous les temps.
1. Le Texte d’Averroès qui suit a été traduit par moi-même, et ce, à partir du livre de Khalil Charf-Eddine : « Ibn Roshd, al-shu"aa al akhir », Dar al-Hilal, Beyrouth, 1988 :
« Nous ne faisons pas assez pour l’épanouissement des femmes. Les considérer comme étant seulement aptes à enfanter et allaiter peut nuire à notre prospérité, alors qu’elles ont d’énormes capacités que nous avons étouffées par la situation de dépendance dans laquelle nous les avons mises, et qu’elles peuvent contribuer efficacement à la vie de la cité.
N’oublions pas qu’elles constituent les deux tiers de l’humanité : si on laisse ces deux tiers vivre comme des plantes ou vivre en parasite sur le compte du tiers restant, cela ne peut que conduire nos cités à la ruine et au malheur ».
2. Le Texte d’ Ibn"Arabi est un Extrait d’un Poème qui se trouve dans le beau livre édité, en1999, par Mango-Jeunesse (en collaboration avec l’Institut du Monde Arabe à Paris), livre intitulé « La poésie arabe : Petite anthologie » :
La religion de l’Amour
« O merveilles, un jardin parmi les flammes !
Mon coeur devient capable de toute image :
Il est prairie pour les gazelles, couvent pour les moines,
Temple pour les idoles, Mecque pour les pèlerins,
Tablettes de la Thora et livre du Coran.
Je suis la religion de l’amour, partout où se dirigent ses montures,
L’amour est ma religion et ma foi »
Salah HORCHANI