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Ma guerre contre Vital Hiban

"Shakespeare n’a jamais existé. Toutes ses pièces ont été écrites par un inconnu qui portait le même nom que lui." - Alphonse Allais

"Les gratte-ciel sont les tabernacles de la réussite financière, aussi agréable au Dieu des Puritains qu’une prière. Comme une flèche de cathédrale, ils tendent vers le ciel d’un élan à la fois mystique et économique." - Paul Morand (1929)

Récit virtuel d’une réalité non authentifiée.

Je me demandais d’où venait ce nom, ne sachant pas qu’il y avait des Hiban au Québec. Je sais qu’il y a des Cétoute, avec parfois des prénoms bizarres. Celle que j’ai trouvée sur Facebook se nomme Maculaine.

Chapitre 1

Ca a commencé par un simple vol de bouteille vide. Ca vaut dix dollars. J’en ai racheté une autre. Mais deux jours plus tard, on a vidé les tomates de mon potager.

Alors, je suis parti en guerre. Tout allait bien avant que cet « étranger » arrive. Du moins, la vie était normale : on parlait de météo et de l’arrivée des bleuets du Lac-Saint-Jean .

« Étranger », est une expression : il avait la peau foncée comme s’il avait emmagasiné 10,000 ans de soleil et une grosse barbe. Au départ, j’en avais déduit que nous avions des affinités : les rasoirs jetables.

Chapitre 2

Ca s’est poursuivi avec le vol de ma tondeuse à gazon. Neuve. Automotrice. Jaune. 623.36$.

J’ai décidé alors de faire affaire avec une Compagnie qui vendait des systèmes de surveillance. On m’en a installé un pour 3,200$. On disait que c’était infaillible. Mais il ne se passa pas trois jours avant qu’on ne me vole ma Volsk. La compagnie d’assurance refusa de me dédommager prétextant que les portières n’étaient sûrement pas verrouillées. On avait retrouvé la voiture dans un ravin, complètement bousillée, mais sans bris de vitre.

J’ai engagé une petite firme d’avocats. Au bout de deux semaines, on me réclama 8,232.93 pour une série de recherches et de lettres dites « rapports ».

Avec mes 632.24$ de revenus par semaine, je commençais à être essoufflé du portefeuille. La firme d’avocats, trois jeunots, me conseilla de poursuivre la compagnie de systèmes de surveillance.

Ce que je fis.

Je reçus par la suite une poursuite en diffamation par la compagnie pour 600,000$ pour diffamation.

Chapitre 3

Je n’arrivais plus à dormir, surveillant mes biens nuit et jour, si bien que je m’endormais sur mon bureau au travail. J’ai eu droit à une rencontre avec mon superviseur…

J’ai dû consulter. Mon assurance ne couvrant pas les psy, j’ai dû débourser 90$ la séance.

- Il vous en faut deux par semaine pendant deux mois.

Ce que je fis.

Je dormais d’un oeil et je payais de l’autre. Rien n’y fit : mon garage fut défoncé et je perdis ma tronçonneuse et une vieille moto de collection qui valait dans les 35,000$. Au moment de la réclamation, trois spécialistes de serrures firent un rapport sur l’état de la serrure en me déclarant « négligeant ».

La facture s’éleva à 2224.78$

J’ai déboursé - suite aux conseils du trio « d’inspecteurs » - 436$ pour une nouvelle serrure qualifiée de « cadillac » des serrures.

Le jour suivant, tout mon attirail de camping fut volé.

J’ai fait une réclamation à ma compagnie d’assurance, mais on prétexta que la fenêtre ne répondait pas aux nouvelles normes de sécurité.

Mon trio d’avocats me conseilla de poursuivre le fabricant de fenêtres. J’étais assez satisfait, car la le fabricant m’envoya deux types qui remplacèrent la fenêtre. C’était un vendredi p.m. et ils se mirent à boire de la bière avant de terminer leur journée, assis dans mon hamac, et l’autre dans la piscine.

Quand ils partirent, le chlorinateur avait disparu, ainsi que deux pelles, une chaise, et une scie ronde.

Heureusement, ils ne se soucièrent guère des bouteilles vides : ce qui me rapporta 40 cents.

Chapitre 4

Découragé, j’ai acheté un berger allemand qui avait été entraîné en Afghanistan pour détecter des mines. Il passait son temps dans les armoires, sortant tous les chaudrons et les amenant dehors.

Il les entassait sur le rebord de la route. Croyant que c’était à donner, des passants ramassèrent tous les chaudrons. En plus, ce sale chien détectait des les McDo à des centaines de kilomètres. Il ne mangeait jamais, sauf des Big Mac. Le plus proche McDo étant à 30 kilomètres, vu le prix de l’essence, il me coûtait environ 120$ par semaine pour le nourrir.

J’étais à bout de souffle et de patience avec ce canin débile, bien racé, le poil blond et les yeux bleus… Du moins, c’est ce que je voyais…

Alors, par un beau soir de canicules, pendant que je surveillais ma bière tout en la buvant, j’ai décidé d’enterrer Hitler.

J’ignorais que la dame qui habitait à deux rues s’occupait à temps plein d’une cause qui lui était chère : la cruauté envers les animaux.

Trois jours plus tard elle, qui saluait toujours Hitler en passant, n’avait plus le même visage lumineux. Il y avait des nuages dans sa pupille…

Une escouade de sympathisants vinrent fouiller ma cour en piochant ici et là pour découvrir les restes du chien. Le potager y passa…

Je fus condamné à payer une amende de 600$ et le juge, l’arme à l’oeil, me donna pour peine l’élevage de trois chiots bergers allemand. Ils grugèrent tout ce qu’il y avait de non comestible dans la maison : les divans, les rideaux, les vêtements, la literie, etc.

J’ai eu alors envie d’enterrer les trois chiots. Mais quand ils commencèrent à me lécher et à coucher avec moi, je me suis pris d’affection. Et je ne reçus pas de factures…

Chapitre 5

Après des mois de lutte, j’ai été obligé de prendre une autre hypothèque sur ma maison. Heureusement qu’on m’aida en finançant les 10,000$ que je devais débourser sans que j’en sache trop la raison.

Ma carte de crédit fut majorée de 5000$. Je m’en servis pour engager un gardien de nuit d’un parking d’hôpital. J’ai acheté pour 5000$ de clôture et j’ai fait poser une grille d’entrée avec un code secret.

Mes trois chiots étaient déjà devenus un peu plus massifs : Bernanke, Lagarde, et Déesse K, se promenaient tout nu sur le territoire.

Avec l’argent de l’hypothèque, j’ai décidé de me procurer une arme de poing. C’était tellement compliqué et coûteux que je suis allé à Montréal m’en procurer une. Au magasin, elle coûtait 799$. En parcourant les rues, je m’en suis procuré une pour 200$ avec 10 boîtes de balles, et le « vendeur », qui se mariait le lendemain, me donna trois grenades et une caisse de whisky.

Je revins à la maison et fut accusé de vente illégale d’alcool. On m’avait arrêté sur l’autoroute à cause d’une ampoule brûlée d’un feu arrière. Heureusement, j’avais caché le pistolet dans une poupée gonflable que je comptais faire flotter dans la piscine.

Elle était assise près de moi au moment de mon arrestation.

Déesse K2 ne disait pas un mot : elle était charmante.

Chapitre 6

Le téléphone sonna et mon comptable m’avertit que j’étais ruiné. A moins de m’entendre avec mon gérant de banque. ..

Je pris donc un rendez-vous.

C’était un type assez grand, le teint bronzé, barbu, l’air affable.

Il m’a donné une poignée de main avec un grand sourire.

Et quand je me suis assis, j’ai vu son nom sur une petite tablette noire :

Vital Hiban

P.S : Je vis encore avec les trois chiens. Et ce sont eux qui me nourrissent….

Comme je ne suis abonné à aucun journal, ils ne m’apportent que les factures qui s’entassent dans le sac posé en face de la tente où je vis.

http://gaetanpelletier.wordpress.com/2011/07/15/ma-guerre-contre-vital-hiban/

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