RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Qui sont ceux qui ont les mains souillées de sang ?

Nos chefs d’État et nos médias officiels nous ont habitué à pointer du doigt les principaux ennemis des politiques impériales qui dominent nos sociétés. Ce seront, en général, ces chefs d’État qui leur tiennent tête et qui se font les promoteurs d’une souveraineté sans dépendance et d’une politique, sans compromis, de contrôle et d’exploitation de leurs propres richesses. Ces derniers seront d’abord désignés comme des dictateurs, même s’ils ont été élus par leur peuple. Viendra par la suite l’accusation à l’effet qu’ils soutiennent la contrebande de la drogue et qu’ils font partie de la mafia qui en assure la production et la distribution. S’ils sont dans un environnement où il y a des groupes armés révolutionnaires, ils seront accusés de les soutenir de diverses façons. Ils seront enfin associés aux assassinats et aux règlements de compte. De là à dire qu’ils sont devenus des tyrans sanguinaires et sans conscience, il n’y a qu’un pas à franchir.

Lors d’une émission, toute récente, de Radio-Canada à « tout le monde en parle » des invités parlèrent de Fidel Castro comme d’un dictateur aux mains souillées de sang. Je savais que l’image, projetée par nos médias officiels, faisait de cet homme un dictateur sanguinaire. Je m’attendais, toutefois, que quelqu’un pose la question à savoir ce que voulait bien dire cette expression. Ne vivons-nous pas dans un monde où les guerres cruelles et sanguinaires font partie de notre quotidien. Le million de morts en Irak, les centaines de milliers en Afghanistan et les 70 000 en Libye font-ils de Bush, Blair, Sarkozy, Cameron, Harper et les autres des chefs d’État aux mains souillées de sang ? Il est évidemment facile de répéter ce à quoi on nous a habitué. Mais de la part de personnes bien informées et professionnelles, je m’attendais à autre chose.

Je suis allé sur Google et j’ai tapé « accusations contre Fidel Castro ». J’y ai effectivement trouvé plusieurs plaintes présentées à des Cours internationales, mais aucune n’a été retenue par manque de preuves.

Pour en savoir plus sur tous les crimes qu’on lui impute, je me suis rendu à ce lien, sur Wikipedia, et j’y ai lu, entre autres, ce qui suit :

« Le gouvernement révolutionnaire avait décidé de punir de façon exemplaire les responsables des meurtres et des crimes commis sous la dictature (Ndr de Batista). Dans l’histoire cubaine, les tortures et les meurtres de patriotes et de combattants révolutionnaires avaient toujours été impunis, et le peuple espérait maintenant un changement : le pays entier exigeait la mort pour les assassins. Des tribunaux révolutionnaires furent établis et des jugements publics furent tenus, avec toutes les garanties pour les coupables. Les sentences appropriées furent rendues, y compris la peine capitale.

Dans les premiers mois qui suivent la Révolution, les opposants au régime prétendent que plusieurs centaines d’opposants sont exécutés en 1959, plusieurs milliers dans les années 1960. Plus de 600 partisans de Batista - ou considérés comme tels - auraient été exécutés dans les premiers temps de la Révolution cubaine et du régime castriste. D’autres opposants sont emprisonnés et la presse est censurée.

En fait, les accusés sont pour la plupart des officiels du régime de Batista : policiers, hommes politiques ou personnes influentes accusées d’avoir contribué à la répression à laquelle le régime s’était livré notamment en 1958 juste avant sa chute, des membres du « bureau de la répression des activités communistes » qui avaient recours à l’enlèvement, la torture et l’assassinat, ou des militaires accusés de crime de guerre, mais aussi des dissidents politiques [réf. nécessaire]. Seuls les militaires et policiers sont condamnés à mort, les civils étant conduits devant un autre tribunal. »

De ce texte je tire trois conclusions. La première est qu’après la victoire, des « tribunaux révolutionnaires furent établis et des jugements publics furent tenus, avec toutes les garanties pour les coupables. Sur ce point, Fidel, lors de sa visite au Chili, en 1971, avait reconnu, dans une de ses interventions, qu’il y avait eu des erreurs de commises et que des abus de pouvoir de la part de certains de ces tribunaux révolutionnaires avaient été rapportés. Il y aurait eu des règlements de compte. Dès qu’il en fut avisé il a aussitôt procédé à des changements pour que de telles pratiques ne se répètent pas.

Le deuxième point repose essentiellement sur ce que les « opposants au régime » prétendent. Il est possible qu’il en ait été ainsi, mais il est également possible qu’il en ait été autrement. Ils parlent d’une centaine d’opposants exécutés dès 1959 et de plusieurs milliers durant les années 1960. Dans ce dernier cas une visite au lien suggéré ne m’a pas permis de voir le nombre plus précis des morts et des circonstances dans lesquelles ils auraient été exécutés. S’agit-il de 1000, 2000, 3000 ou plus, nous ne le savons pas. Il en va de même pour les 600 participants de Batista qui « auraient été exécutées ».

Ma troisième remarque est que nous savons, aujourd’hui, plus que jamais, toute la facilité avec laquelle des nouvelles peuvent être inventées de toute pièce de manière à influencer l’opinion des gens sur telle ou telle personne ou encore sur telle ou telle guerre. Par exemple, pour certains, l’intervention de l’OTAN en Libye est une véritable intervention humanitaire alors que pour plusieurs autres, il s’agit d’un véritable désastre humanitaire. Dans un cas comme dans l’autre, il y a eu plus de 70 mille morts dans une période de 8 mois. Le sang de ces morts coule quelque part dans les mains de certains responsables.

Ce que nous savons, toutefois, avec certitude au sujet de Fidel et de Cuba c’est que les valeurs de base que sont la subsistance, la santé, l’éducation et le sens de la solidarité ont atteint un niveau qui fait l’envie de nombreux pays. Nous savons également qu’il ne s’est pas enrichi à même son peuple et la corruption internationale pour se payer des châteaux et des voitures de grand luxe. Il est resté lui-même, près des conditions de vie de son peuple. Ses enfants qu’il n’a pas voulu différents des autres mènent une vie sans luxe et sans privilège. Nous sommes bien loin des Moubarak en Égypte, ou de Ben Ali en Tunisie, deux grands alliés de Washington.

Aujourd’hui, Fidel Castro, à 85 ans, poursuit ses réflexions sur les grands problèmes du monde. Il parle, entre autres, de l’importance de protéger l’environnement, de la nécessité de la solidarité, devenue indispensable à la survivance des peuples. Il rappelle avec encore plus d’actualité les dangers que représentent toujours le capitalisme et l’impérialisme pour la justice et la paix dans le monde.

Ceux et celles qui s’en approchent découvrent le sage, l’humaniste, le révolutionnaire dont le regard porte toujours sur la liberté des peuples et le bien-être de tous et de toutes. Ce n’est pas pour rien que de nombreux chefs d’État du monde, soucieux du bien-être de leur peuple, vont à sa rencontre pour s’en inspirer. Celui que les adversaires prennent plaisir à présenter comme un tyran aux mains souillées de sang, se révèle être le révolutionnaire ayant toujours à coeur la libération des peuples pour qu’ils s’assument dans la solidarité et le respect mutuel. Sa vie est en continuité avec ses principes et ses idéaux.

Oscar Fortin

Québec, le 21 octobre 2011

http://humanisme.blogspot.com

URL de cet article 14919
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Cuba, Fidel et le Che - ou l’aventure du socialisme
Danielle BLEITRACH, Jacques-François BONALDI
Voilà notre livre, il est enfin sorti de l’imprimerie, tout chaud comme un petit pain… Il faut que je vous explique de quoi il s’agit, comment se le procurer s’il vous intéresse et comment organiser des débats autour si bien sûr vous êtes en mesure de le faire… Danielle Bleitrach D’abord sachez que ce livre inaugure une collection du temps des cerises, collection qui portera le nom "aventure du socialisme" Je reviendrai sur cette idée du socialisme comme aventure. L’idée donc du livre (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Même les morts ne peuvent reposer en paix dans un pays opprimé.

Fidel Castro

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.