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Nous vivons en dette écologique depuis le 27 septembre : L’avenir est-il à la géo-ingénierie ou à la sobriété énergétique ?

« Un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l’homme, le respect des autres êtres avant l’amour-propre » - Claude Lévi-Strauss

Il est connu que nous consommons plus que ce que la Terre peut produire en une année. Depuis quelque temps, il y a comme une conspiration du silence de la part des pays industrialisés et émergents pour ne pas parler des dégâts actuels et imminents des changements climatiques. Pendant ce temps-là , le climat devient erratique. La biodiversité rétrécit.

La publication de l’overshoot day me donne l’opportunité d’attirer l’attention sur le fait que la détérioration risque d’être irréversible. Dans cette publication après la présentation du footprint, nous donnerons quelques pistes proposées pour s’en sortir... Comme chaque année, on évalue la consommation humaine par rapport à ce que met la Terre à notre disposition. Les Terriens vivent à crédit pour finir l’année, et cela commence tous les ans un peu plus tôt. La date établie par Global Footprint Network arrivait début novembre en 2000 et tombe maintenant fin septembre. Pour répondre à leurs besoins, les hommes épuisent désormais la planète sans lui permettre de renouveler ses ressources. Les habitants de notre bonne vieille planète Terre ont consommé au 27 septembre tout ce que la planète est capable de fournir en une année. Pour terminer la dite année, ils compromettent le renouvellement des ressources naturelles, coupant plus d’arbres qu’ils n’en replantent, pêchant sans permettre aux stocks de poissons de freiner leur baisse. Le cap a été franchi dans les années 70. (1)

Aveuglée par un humanisme contre-productif, source d’irrespect écologique et d’un infini gaspillage, l’humanité vit à crédit et consomme annuellement une planète et demie, soit nettement plus que ce que la Terre est en capacité de lui offrir. Selon « Global Footprint Network », le jour du dépassement global, ou jour de la dette écologique (Earth Overshoot Day), avance irrévocablement chaque année. En 1987, nous vivions à crédit dès le 17 décembre, en 2007 dès le 26 octobre, en 2010 le 21 août, en 2011 le 27 septembre ! Selon les chiffres de « Global Footprint Network », il faudrait entre 1,2 et 1,5 Terre pour permettre de nourrir la planète. Mais tous les hommes n’ont pas les mêmes appétits : les habitants des Etats-Unis consomment 5 planètes quand ceux de l’Inde vivent avec moins d’une moitié. Ce jour fatidique du dépassement est la date dans l’année où, théoriquement, les ressources renouvelables de la planète pour ladite année auraient été consommées. Au-delà , l’humanité puise dans les réserves naturelles planétaires d’une façon non réversible, si bien qu’à terme, la raréfaction des ressources condamnera l’humanité à un incontournable rationnement (2).

La civilisation du déclin

De tout temps, l’homme a été avide d’énergie pour satisfaire ses besoins... sans trop utiliser la sienne ! De la maîtrise du feu au paléolithique à la non-maîtrise du nucléaire à Fukushima, le rapport de l’homme à l’énergie fut toujours placé sous le signe de la domination, économique, sociale ou politique. Or, il est clair aujourd’hui que la course à la puissance énergétique est indissociable du chronomètre de la Terre et de la manière dont les hommes sauront prendre en compte ses limites. Quelles options reste-t-il ? Après le feu et la machine à vapeur, une troisième révolution énergétique semble aujourd’hui inéluctable. Pour Sabine Rabourdin, le concept d’énergie prend aussi des connotations multiples : l’un entendra « chaleur, électricité, transport », quand l’autre pourra aussi bien entendre « pétrole, uranium, panneaux solaires, communication », ou bien « enjeux géopolitiques, factures à payer, puissance, effet de serre, énergie vitale... ». Toute la matière, tous les échanges sont des formes d’énergie. Aussi peut-on la considérer comme le socle des sociétés humaines. (3)

L’homme de la révolution industrielle a pu consommer quotidiennement 20.000 Kcal. 1à fois plus que l’homme préhistorique . L’homme technologique symbolisé par l’Américain consomme lui 8,5 tonnes de pétrole soit dix fois plus que l’homme industriel et 100 fois plus que préhistorique. Soit 230.000 Kcal/jour si l’on inclut toutes les formes d’énergie utilisées quotidiennement (chauffage, déplacement, production, alimentation, etc.). Cependant dans certains pays africains la consommation ne dépasse pas les 150 kg équivalent pétrole par an. Retenons que dans ce cas l’Américain consomme en une semaine ce que consomme l’Africain du Sahel en une année. C’est cela l’égalité des hommes, les différents droits incantés par l’ONU, le droit à l’alimentation, le droit à l’eau au logement à la santé à la sécurité pour les objectifs du Millénaire et il y a fort à parier qu’aucun de ses droits ne sera atteint sauf le droit de se taire et de mourir en silence comme nous le crie les somaliens.

Nous avons abouti de ce fait à une société de puissance qui ne connaît pas de limites à sa volonté de croissance. Mais cette croissance repose sur la consommation démesurée d’énergies fossiles. Des limites se sont enfin imposées à nous : elles viennent des ressources qui se tarissent, des risques et des pollutions qui ont atteint un seuil nuisible. La catastrophe nucléaire de Fukushima a aussi créé une faille dans la confiance envers les machines thermo-industrielles. C’est à partir de là que nous pouvons explorer les voies qui s’offrent à nous pour construire la transition vers cette nouvelle « révolution énergétique ». (4)

Les gouvernements, obnubilés par une boulimie énergétique, ont un comportement énigmatique. D’un côté, on parle de changements climatiques, de la nécessité d’aller vers des énergies renouvelables pour ne pas dépasser le seuil de non-retour en termes de changements climatiques. De l’autre, une véritable frénésie s’est emparée des pays industrialisés pour traquer la moindre bulle de gaz et même la moindre goutte de pétrole. (5)

Que faut-il faire ?

Dans ce cadre, un nouveau regain est donné au carbone et donc à la pollution. C’est le cas de l’exploitation irrationnelle des gaz de schiste aux Etats-Unis et qui fait des émules en Europe et...en Algérie. Cependant en France, suite à l’interdiction de la technique controversée de la fracturation hydraulique, le gouvernement va abroger les trois permis exclusifs de recherche accordés à Schuepbach et Total. La ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a expliqué que « Total annonce aussi vouloir continuer à rechercher du gaz de schiste avec des techniques qui ne sont pas la fracturation hydraulique, or on sait aujourd’hui que ces techniques ne sont pas opérationnelles. » (6)

Justement, la même compagnie Total qui se voit confier l’exploitation de gaz de schiste dans le Sud-Est algérien sachant les dangers de cette technique, l’entreprise et les pouvoirs publics n’ont pas cru bon de faire un audit d’une technique controversée (2000 produits chimiques injectés, 14.000 m3 par forage, danger de sismique et destruction totale de l’environnement devant une société civile atone et considérée comme quantité négligeable.

Innombrables sont les indicateurs qui nous alarment d’une surchauffe de la planète, d’un épuisement gravissime d’une Terre sur-occupée et surexploitée : bouleversement global du climat, mort biologique des sols suite aux abus d’usages productivistes et courtermistes, pollutions sans cesse plus irréversibles, recul effarant des autres espèces dont nous occupons indument les niches, déclin d’une biodiversité pourtant salutaire à l’humanité, déforestation sur tous les continents, épuisement des mers et des océans, tarissement de toutes les ressources dont la grande majorité n’est pas renouvelable...Ce sont les signes avant-coureurs d’un effondrement. Comme le déclare Mathis Wackernagel, président de Global Footprint Network : « Une reconstruction à long terme ne peut réussir que si elle est conduite avec une réduction systématique à notre dépendance aux ressources. » « Nous sommes conscients que nous vivons au-dessus des moyens de la planète. De nombreuses solutions sont disponibles et permettent de s’attaquer au problème : nouvelles technologies, aménagement urbain, éco-constructions, réforme fiscale écologique, régimes faibles en viande, calcul du cycle de vie des produits, etc. » (7)

La géo-inginierie sauvera-t-elle le monde ?

La géo-ingénierie présentée comme la solution miracle désigne les efforts visant à stabiliser le système climatique en gérant directement le bilan énergétique de la Terre...Pour Paul Joseph Crutzen, le prix Nobel de chimie 1995, nous avons quitté l’holocène tardif qui existe depuis 10.000 ans et nous sommes entrés depuis deux cents ans dans une nouvelle ère terrestre : « L’anthropocène », où l’homme modifie la biosphère mais aussi la géologie planétaire. De gigantesques bouleversements terrestres d’origine humaine sont survenus ; il s’agit d’abord, de l’accroissement de la population, la disparition de nombreuses espèces d’animaux et de plantes à un rythme 100 à 1000 fois supérieur qu’au cours de l’évolution. Les hommes utilisent 50% des réserves en eau douce, respirent 15% de l’oxygène émettent 200% de SO2 et 30%de CO2 contribuant malgré les climato-sceptiques à une aggravation de l’effet de serre et à un alarmant relèvement du niveau de la mer !

Le prix Nobel a la solution : il propose d’imiter le volcan Pinatubo dont les énormes rejets de gaz soufrés ont diminué la température de la terre de 0,5 °C, en envoyant des millions de tonnes de soufre chaque année. Pour lui, c’est une opération possible de géo-ingénierie. Elle perpétue la logique de l’anthropocène en transformant l’atmosphère et le climat terrestre. Ces propositions sont combattues par plusieurs spécialistes qui pensent que l’homme joue une fois de plus à l’apprenti sorcier ; c’est l’avis de James Hansen de la Nasa, qui le premier a modélisé l’effet de serre pour qui cela devrait être le dernier recours de l’humanité. Il est vrai que de petites opérations cosmétiques comme le fait de faire pleuvoir sur « commande » comme l’a fait la Chine pour les Jeux olympiques de Pékin, ne doivent pas faire illusion. Comme le pense la climatologue Catherine Gauthier : « Les Chinois le savent bien,c’est d’abord en empêchant les voitures de rouler, en ralentissant les émissions que la situation va s’améliorer. » (8)

Sortir du nucléaire sans revenir à la bougie ?

Des « études  » qui sont tout sauf utopiques présentent des scénarios qui tiennent la route et qui, justement, permettent d’aller d’une façon rationnelle vers les énergies non carbonées. Ainsi, en France, l’association Négawatt - créée en 2001 - a rendu son scénario pour la période 2011-2050. Il prévoit la fin de l’atome à l’horizon 2033 et ce, sans sacrifier au confort actuel. : « Avec 75% d’électricité d’origine nucléaire, la France serait pieds et poings liés, assurent certains. Négawatt, qui a rendu son nouveau scénario, dit tout le contraire. Elaborer un scénario pour la période 2011-2050. Une feuille de route susceptible de donner à la France les moyens de participer comme il se doit à l’effort de réduction de gaz à effet de serre et de limiter l’augmentation de la température du globe à 2°C. Comment éviter un retour à la bougie et aux peaux de bêtes sans cracher du CO2 dans l’atmosphère ? Jusqu’ici beaucoup brandissaient en guise de solution la carte nucléaire. Négawatt table sur une sortie du nucléaire à l’horizon 2033. L’association table sur plusieurs outils. D’abord la sobriété et l’efficacité énergétiques. Encouragées par une fiscalité attractive notamment dans le bâtiment ou la mobilité, elles pourraient réduire la demande en énergie primaire de 65% à l’horizon 2050. Les énergies renouvelables enfin. Boostées par un prix des fossiles en forte croissance, encouragées par une baisse du coût de production, les énergies renouvelables pourraient représenter 91% du bilan énergétique en 2050. Les émissions de CO2 seront alors divisées par 16 et la production nucléaire arrêtée dès 2033. (9)

Dans les pays industrialisés, on pense que «  nous sommes nombreux  » et que la Terre ne pourra nourrir 9 milliards de Terriens en 2050, sauf si l’immense majorité consomme comme les Somaliens et une immense minorité comme les Américains, le rapport étant de comme nous l’avons écrit de 1 à 50 pour l’énergie et de 1à 60 pour l’eau. Ce que consomme un Américain en une semaine est consommé par un Somalien en une année.

Cela n’empêche pas de parler dans le sociétés occidentales de parler de la qualité de la vie, partant du fait que le PIB n’est pas suffisant pour qualifier le niveau de vie d’une société …occidentale. On parle alors de Bonheur Intérieur Brut (BIP) en lieu et place de PIB comme le propose Stiglitz. Allez parler du bonheur au Somalien, l’Ethiopien qui galère au quotidien pour survivre, quel serait son bonheur ! Rien n’arrête en fait, le ridicule ! Même aux Nations unies un eugénisme déguisé reprenant les thèses du Club de Rome est proposé « L’effort à long terme nécessaire pour maintenir un bien-être collectif qui soit en équilibre avec l’atmosphère et le climat exigera en fin de compte des modes viables de consommation et de production, qui ne peuvent être atteints et maintenus que si la population mondiale ne dépasse pas un chiffre écologiquement viable ». Rapport 2009 du Fonds des Nations unies pour la Population. Nous préférons pour notre part la sentence sans appel du professeur Albert Jacquart qui situe les responsabilités de cet immense gâchis qui peut amener à l’irréversible : « Procréer était autrefois un devoir ; c’est aujourd’hui un droit limité » ; « S’il y a déjà des hommes de trop sur cette Terre, ces hommes de trop sont ceux qui se montrent exigeants, autrement dit ce sont des gens de l’Occident ».

Frédéric Denhez pour sa part, dénonce l’oligarchie qui gouverne le monde et entretient l’addiction au carbone au lieu de chercher autre chose de moins compromettant pour l’avenir de la planète. Il écrit : « La recherche du « mieux », du mieux-vivre, du mieux-bouger, du mieux-manger, du mieux-vieillir, du mieux-travailler qui hystérise notre société et fait le bonheur des coaches et des bureaux d’études ne sera pas bouleversée demain par la quête obsessionnelle du mieux-carbone. Au contraire, elle sera plus encore enfermée dans quelques mains. A moins que le citoyen se réveille, que l’Etat retrouve ses racines, que la société réapprenne le sens du collectif : notre avenir, qui dépendra de l’état de nos biens communs, au premier chef la composition de notre atmosphère, ne peut pas être approprié, car il nous appartient. La dictature du carbone doit être l’aiguillon de notre réveil sociopolitique, pas celui de l’oligarchie qui fait profil bas depuis le début de la crise. » (10)

Dans le même ordre comment comprendre la décision britannique de relever la vitesse permise sur autoroute de 70 miles (116 km/h) à 80 miles (128 km/h) ! Jean Michel Normant nous en parle : «  (…) Dans le Times daté du 30 septembre, Philip Hammond, le ministre chargé des transports, explique que le temps est venu  » de remettre la Grande-Bretagne sur la voie rapide de l’économie mondiale ». Selon lui, la mesure qui entrerait en vigueur en 2013  » permettra de gagner des centaines de millions de livres en réduisant la durée des trajets ».  (…) Selon un groupe d’études parlementaire, le relèvement de la vitesse devrait engendrer une augmentation de 5 à 10 % des accidents. Le souci de l’environnement ne semble pas non plus au coeur des préoccupations du gouvernement. Pour le Royal Automobile Club (RAC) de Grande-Bretagne, un gain de 16 km/h équivaut à accroître de 20 % la consommation d’un véhicule  ». (11)

Pourtant mises à part ces dérives inexplicables si l’on veut réellement lutter contre le réchauffement climatique, il existe des solutions raisonnables que les pays développés peuvent adopter sans diminuer l’attrait d’une vie simple qui n’est pas indexée sur 8 tep/an. C’est peut- être cela le nouveau bonheur brut pour tout le monde. En fait comme le pense Hervé le Treut climatologue membre du Giec : « La géo-ingénierie apparaît comme dernier rêve de Prométhée. Nous avons appris que nous ne sommes pas les maîtres et possesseurs de la nature mais l’inverse. Non, nous sommes entièrement dépendants de notre environnement. Nous sommes des créatures terrestres menacées comme les autres espèces, pas les conquérants de l’univers. » Tout est dit. A nous de choisir entre le chaos et la sobriété énergétique.

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

1. A partir du 27 septembre, les Terriens vivent à crédit Le Nouvel Observateur 27.09.11

2. http://cdurable.info/Credit-Terre-le-Jour-du-depassement-global-est-arrive.html

3. David Naulin 26 septembre 2011 http://cdurable.info/vers-une-nouvelle-revolution-energetique-Sabine-Rabourdin.html

4. Sabin Rabourdin : Vers une nouvelle révolution énergétique Le Cavalier Bleu 22.09.2011

5. C.E.Chitour : Gaz de schiste : Miracle ou calamité écol ? Mondialisation.ca, 27.01.2011

6. http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/les-permis-exclusifs-de-recherche-de-gaz-de-schiste-abroges_263957.html?xtor=EPR-175

7. http://cdurable.info/Earth-Overshoot-Day-Ressources-naturelles-Humanite-vit-a-credit,2785.html

8. Frederic Joignot : Ils veulent mettre la Terre sous cloche. Le Monde 27 octbre 2007

9. http://www.terraeco.net/Sortir-du-nucleaire-sans-revenir-a,19453.html

10. Frédéric Denhez : La dictature du carbone - Editions Fayard, septembre 2011

11. http://www.lemonde.fr/m/article/2011/10/07/rouler-plus-vite-est-il-bon-pour-la-croissance_1583334_1575563.html


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En finir avec l’eurolibéralisme - Bernard Cassen (dir.) - Mille et Une Nuits, 2008.
Bernard GENSANE
Il s’agit là d’un court ouvrage collectif, très dense, publié suite à un colloque organisé par Mémoire des luttes et la revue Utopie critique à l’université Paris 8 en juin 2008, sous la direction de Bernard Cassen, fondateur et ancien président d’ATTAC, à qui, on s’en souvient, le "non" au référendum de 2005 doit beaucoup. La thèse centrale de cet ouvrage est que l’« Europe » est, et a toujours été, une machine à libéraliser, au-dessus des peuples, contre les peuples. Dans "La fracture (…)
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