"Cela suppose que le problème n’est pas l’excès policier, mais son insuffisance, qui n’est pas le manque d’opportunités éducationnelles ou de programmes pour la jeunesse dans ces quartiers, mais les parents qui ne peuvent contrôler leurs enfants" .
Il est avéré que Cameron et son staff, de par les indélicatesses, sorties dans la presse, de son équipe absolument avide, ainsi que par les soutiens répugnants dont il s’entoure - notamment l’ex-directeur du tabloïd espionnant les gens pour vomir ensuite sur eux et faire de l’argent avec ça - ne parle de rien d’autre que de sa propre faillite morale, faillite générique d’une classe de parasites brutaux dont il est un des plus profilés membres.
Presque aussi inquiétante est la réaction de la chercheuse, qui ne voit comme solution au problème des banlieues londonniennes, que la multiplication des forces de police.
On peut voir là un esprit d’époque que Cameron porte à incandescence, mais qui formate l’ensemble des élites, c’est-à -dire ceux qui échappent, pour l’heure à cette misère dos au mur qui se répand.
Cet esprit manifeste une volonté non pas de résoudre, mais de contenir, et une incapacité à voir les racines du mal : chômage endémique, racisme, déculturation généralisée diluant les possibilités de former un tissu collectif fédérateur et protecteur.
En quelque sorte, pour l’Angleterre préservée, voire choyée, il s’agit de considérer les personnes et les événements comme une menace. Deux, de valider et utiliser la contrainte alors qu’elle n’a pas de légitimité et n’aura aucun résultat probablement, si ce n’est l’inverse. Ce comportement typique des régimes autoritaires est sans doute validé et intériorisé comme horizon conceptuel indépassable, par la droite et la "gauche" anglaise.
On pourrait le comprendre comme une conséquence de la marchandisation du monde appliquée aux individus.
Les êtres transformés en marchandises ont pour caractéristique principale de ne pas avoir de caractéristiques et donc de ne pas mériter un traitement singulier, personnalisé. En quelque "ils" ne sont pas là , donc n’ont pas être des facteurs perturbateurs, ni même des éléments à prendre en compte a priori, pas plus qu’on n’articule le plan d’un quartier autour d’un lampadaire ou d’un abribus.
Etat d’esprit réifié, qui n’épargne pas les "élites". Elles aussi sont sommées par l’esprit-marchandise qui les traverse de même, de faire une réponse qui privilégie la circulation, le maintien d’un ordre sinon naturel qui soit une réponse évitant d’analyser des causes et de prendre en compte les demandes des gens, des personnes vivantes, des êtres. En quelque sorte, Cameron et la chercheuse arbitrent un match ou deux joueurs ont eu une jambe brisée, tant le match est dur. Mais pas peur de révéler l’affrontement réel, les enjeux qui dépassent et dénaturent ce qui apparaissait comme du sport, ils préfèrent dire " Jouez !".