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Avec Marx, pour l’autodétermination du peuple

Je donne à nouveau la parole à Maximilien Rubel. Mon dernier texte à son sujet, «  Parti et auto-détermination ouvrière », avait laissé une porte ouverte à propos de la démocratie, notamment dans les rapports entre «  dictature du prolétariat » et «  démocratie ».
Dans une note, j’avais largement cité un extrait d’un autre article de Maximilien Rubel, «  le concept de démocratie chez Marx » (1962), dans lequel il abordait ces rapports.
C’est donc sur ce second texte que je reviens aujourd’hui, la citation donnée n’en ayant pas donné à voir tout ce que Rubel met en évidence s’agissant de l’apport de Marx sur ce thème qui traverse toute son oeuvre comme s’il en était le fondement véritable, bien que souvent dissimulé par ses sucesseurs.

LES DEUX CIBLES DE MARX : L’ETAT ET L’ARGENT

Pour Maximilien Rubel, «  la critique sociale, qui constitue la substance de l’oeuvre de Karl Marx a, pour l’essentiel, deux cibles : l’Etat et l’Argent. »
Selon lui, il est significatif que Marx ait commencé cette oeuvre critique avant d’adhérer au communisme.
Pour y parvenir, dit-il, il lui suffisait de concevoir la démocratie comme la voie d’une libération fondée sur des rapports sociaux modifiés et, tout d’abord, de fournir la preuve théorique de l’incompatibilité foncière d’institutions telles que l’Etat et l’argent avec la liberté humaine.
Cette position, qui impliquait de s’évader de la philosophie hégélienne, se trouve proclamée dans deux écrits qui, rédigés à quelques mois de distance, paraissent ensemble dans les Annales franco-allemandes de janvier 1844, quatre ans avant le Manifeste communiste dont ils présentent, en quelque sorte, une variante en deux volets de style philosophique. Il s’agit de l’Introduction à la critique de la philosophie du droit de Hegel, d’une part, et de l’Essai sur la Question juive, d’autre part...
De ces travaux, et d’autres, notamment le volumineux manuscrit, dit de Kreuznach (1843), une conviction se dégage qui n’abandonnera plus le savant et l’homme de parti : la démocratie ne peut trouver son achèvement que dans une société où les hommes, librement associés, n’aliènent plus leur personnalité à travers de fallacieuses médiations, politiques et économiques...

MARX ET SPINOZA

Marx a découvert chez Spinoza, comme il les trouvait en lui, les raisons majeures qui l’incitèrent à donner à l’Allemagne le signal de la lutte pour la démocratie.
La république démocratique, la liberté humaine sont chez Spinoza les éléments d’une éthique rationnelle, d’une conception des hommes et du bonheur humain dans les domaines de la nature et de la société ; on y trouve l’idée que l’individu peut atteindre la liberté par la conscience, la connaissance et l’amour.
C’est de Spinoza, non de Hegel, que Marx apprit à concilier nécessité et liberté. Et quand il entreprit de démolir la mystification hégélienne, quand il s’attaqua à la métaphysique de l’Etat, défini par Hegel comme le but suprême de la Raison, il était déjà préparé pour s’attaquer aux fondements réels de l’autorité politique : la propriété et la bureaucratie...
Et Rubel cite Marx : «  La démocratie est l’énigme résolue de toutes les constitutions. Ici, la Constitution est incessamment ramenée à son fondement réel, à l’homme réel, au peuple réel ; elle est posée non seulement en soi, d’après son essence, mais aussi d’après son existence, d’après la réalité, comme l’oeuvre propre du peuple. La Constitution apparaît telle qu’elle est, un libre produit de l’homme. »

LA DEMOCRATIE, UN LIBRE PRODUIT DE L’HOMME

Marx s’attaque à Hegel pour qui l’homme provient de l’Etat-démiurge. Il lui oppose la démocratie qui part de l’homme, qui fait de l’Etat un objet, un instrument de l’homme...
De même que la religion ne crée pas l’homme, que l’homme crée la religion, ce n’est pas la Constitution qui crée le peuple, mais le peuple qui crée la Constitution.
La démocratie est en quelque sorte, à toutes les autres formes de l’Etat, ce que le christianisme est à toutes les autres religions. Le christianisme est la religion par excellence, l’essence de la religion, l’homme déifié considéré comme une religion particulière.
De même, la démocratie est l’essence de toute Constitution : l’homme socialisé considéré comme Constitution particulière...L’homme n’existe pas à cause de la loi, c’est la loi qui existe à cause de l’homme : c’est une existence humaine, tandis que dans les autres (formes politiques) l’homme est l’existence légale.
Tel est le caractère fondamental de la démocratie...

LA DICTATURE DU PROLETARIAT : L’AUTODETERMINATION DU PEUPLE

Plus tard, Marx associera au concept de démocratie un autre concept qu’il en aura tiré, à savoir «  la dictature du prolétariat ».
Mais, dans un cas comme dans l’autre, il s’agira, à ses yeux, d’une seule et même chose : «  l’autodétermination du peuple ».
C’est dans ses études que Marx se convainquit sans nul doute que l’aboutissement normal et inévitable de la république démocratique est dans le communisme, autrement dit «  la vraie démocratie où l’Etat politique disparaît ».
Selon Maximilien Rubel, Marx va trouver, en 1843, dans l’expérience américaine de la démocratie, une autre source de réflexion, notamment au travers de ce qu’en rapporte Tocqueville, et peut-être davantage encore par le récit d’un Ecossais, Thomas Halmiton, qui, visitant les Etats-Unis en 1830-1831, parvient à des conclusions plus radicales que celles de Tocqueville.
Cela concerne notamment le «  fédéralisme et le suffrage universel, la situation légale et réelle des citoyens, les conflits d’intérêts entre le Nord et le Sud, la constitution des Etats de la Nouvelle Angleterre, etc... »

MARX ET THOMAS HAMILTON

«  Ce qui pique son intérêt, dit Rubel, c’est la façon dont Hamilton comprend, ou plutôt ressent, les tendances sociales dans le fonctionnement de cette démocratie...
«  Selon Tocqueville, l’Amérique offrait l’image même de la démocratie, car elle jouissait d’une égalité quasi complète des différentes conditions. A la vérité, il craignait que la démocratie ne fut exposée à devenir la tyrannie d’une majorité ; mais il était essentiellement optimiste quant aux perspectives sociales et économiques des régimes démocratiques.
«  Hamilton, lui, a observé certains traits de la vie économique américaine : il y a discerné une tendance que Marx va considérer comme décisive pour l’avenir de l’Amérique : la lutte des classes. »
Pour lui, New-York est une ville où les différents ordres de la société se sont rapidement séparés.
«  La classe laborieuse, rapporte Rubel, s’est déjà constituée en une société qui porte le nom de «  Workies », par opposition à ceux qui, favorisés par nature ou par la fortune, jouissent d’une vie de luxe sans connaître les nécessités du travail manuel.
«  Ces gens ne font point mystère de leurs revendications, et il faut leur rendre cette justice qu’elles sont peu nombreuses, quoique énergiques. »

LA DEMOCRATIE AMERICAINE ET SON AVENIR

«  Leur première exigence, toujours selon Hamilton, c’est l’égalité et l’universalité de l’instruction. Il est faux, disent-ils, de soutenir qu’il n’existe à présent aucun ordre privilégié, aucune aristocratie de fait dans un pays où l’on admet les différences d’éducation.
«  Toute une partie de la population, contrainte au travail manuel, se trouve forcément exclue des charges importantes de l’Etat. Il existe donc vraiment une aristocratie, et de l’espèce la plus odieuse : l’aristocratie du savoir, de l’éducation et de l’élégance, qui contredit an véritable principe de démocratie, l’égalité absolue.
«  Ils se font fort de détruire une injustice aussi flagrante en y consacrant toute leur activité physique et morale. Ils proclament à la face du monde que cette plaie doit disparaître, faute de quoi la liberté d’un Américain sera réduite à l’état de simple vantardise... »
Mais ceux-là sont en vérité des modérés. D’autres vont bien plus loin, réclamant hautement une loi agraire et une distribution périodique de la propriété.
«  Sans nul doute, rend compte Rubel, c’est l’extrême gauche du parlement «  workie », mais ces gens se contentent de pousser jusqu’au bout les principes de leurs voisins moins violents... »
Hamilton ne doute point que les Etats-Unis soient destinés à devenir une grande nation manufacturière.

DE QUEL COTE OSCILLERA LE PENDULE ?

«  D’importantes cités de manufactures jailliront aux divers points de l’Union : la population se rassemblera en masse, et l’on verra mûrir les vices qui accompagnent actuellement un tel état de société. Des millions d’hommes verront leur subsistance dépendre de la demande d’une industrie particulière, et encore cette demande sera-t-elle soumise à une perpétuelle fluctuation.
«  Quand le pendule oscillera dans une direction, ce sera un flux de richesse et de prospérité ; quand il reviendra en sens contraire, ce sera la misère, l’insatisfaction et le désordre à travers tout le pays. Un changement dans la mode, une guerre, la fermeture d’un marché étranger, mille accidents imprévisibles et inévitables se produiront, qui ôteront la paix aux multitudes. Un mois plus tôt, elles profitaient de toutes les facilités de la vie. »
Et voici maintenant, dit Rubel, une prédiction d’Hamilton dans le plus beau style marxien :
«  Qu’on se rappelle que c’est la classe souffrante qui sera, en pratique, dépositaire de tout le pouvoir politique de l’Etat : qu’il ne peut y avoir de force militaire pour maintenir l’ordre civil et protéger la propriété ; et dans quel coin, j’aimerais qu’on me le dise, l’homme riche pourra-t-il chercher refuge et mettre à l’abri sa personne et sa fortune. »
Certes, poursuit Rubel, aucun des «  éminents » interlocuteurs de Thomas Hamilton n’a refusé de voir qu’une belle période de désordre fût inévitable. Mais on lui répondait souvent que ces redoutables événements étaient encore éloignés, que pour l’instant le peuple d’inquiétude au sujet des afflictions à venir.

HAMILTON INSPIRATEUR DE MARX ?

Mais Hamilton rétorquait : « Je ne peux pourtant m’empêcher de croire que le temps de l’épreuve est bien moins éloigné que ces raisonnements ne l’imaginaient pour se rassurer ; mais si l’on concède que la démocratie mène nécessairement à l’anarchie et à la spoliation, la longueur du chemin qui nous y mène n’a pas grande importance. Il est évident qu’elle peut varier selon les circonstances particulières de chaque pays où l’on peut en faire l’expérience. L’Angleterre pourrait faire le trajet à la vitesse du chemin de fer ; Aux Etats-Unis, étant donné les grands avantages qu’on y trouve, les choses peuvent durer encore une génération ou deux, mais le terminus est le même. Il y a doute sur la durée, non point sur la destination. »
Devenu communiste, ajoute Rubel, Marx n’avait qu’à inscrire le mot de communisme là où Hamilton écrivait «  anarchie » ou «  spoliation » ; devenu économiste, il donnera aux avertissements de l’Ecossais une armature théorique dans le fameux chapitre du Capital qui s’intitule : «  La tendance historique de l’accumulation du capital... »

LE LIEN ENTRE DEMOCRATIE ET COMMUNISME

«  Ce que nous avons essayé de montrer, dit-il, c’est que, dans la formation politique de Marx, il existe un lien étroit entre ses convictions pré-communistes et son adhésion au communisme ; entre le Marx démocrate et le Marx communiste ; entre les premières oeuvres, qui ne sont point économiques, où le communisme prend simplement la forme d’une dénonciation véhémente du culte de l’argent (La Question juive, par exemple), et le Capital où la même dénonciation est présente, quoique souvent tacite, dans le schéma scientifique du système de production capitaliste. »
Pour lui, deux concepts séparés, celui de démocratie et celui de communisme, correspondent chez Marx à la révolution politique et à la révolution sociale, c’est-à -dire aux deux étapes de la révolution prolétarienne.
La première, la «  conquête de la démocratie » par la classe ouvrière, aboutit à la «  dictature du prolétariat ».
La seconde, c’est l’abolition des classes sociales et du pouvoir politique, la naissance d’une société humaine.
«  Marx, écrit-il, a distingué entre révolution politique et révolution sociale, et il faut s’en souvenir si l’on veut comprendre ses attitudes d’homme de parti...Retenons seulement que le développement social lui paraissait assujetti aux lois historiques, et que les révolutions sociales dépendaient donc des conditions données, tant matérielles que morales.
«  Ce processus est caractérisé par la croissance des forces productives, progrès technique d’une part, maturité de la conscience humaine d’autre part.
«  Au vrai, la thèse de Marx (la conscience sociale est déterminée par l’existence sociale) contient des ambiguïtés pour l’épistémologie. Pourtant, il convient de souligner en tout ceci le caractère éthique de la thèse de Marx ou de son postulat sur une conscience prolétarienne... »

LE MARX POLITIQUE

A chaque période de sa carrière politique, dit Rubel, on voit Marx combattre inlassablement pour les libertés démocratiques. Il donne quelques exemples : au début des années 50 aux côtés des Chartistes ; pendant toute la durée du second empire, par des centaines d’articles anti-bonapartistes ; par sa lutte cintre le tsarisme et contre le prussianisme qui en est l’instrument ; au cours de la guerre de Sécession, où il prit parti pour le Nord contre le Sud, pour le travail libre contre l’esclavage...
En 1871, Marx magnifie la Commune de Paris comme «  le vrai représentant de tous les éléments sains de la société française », et donc le «  vrai gouvernement national » en même temps que «  le gouvernement ouvrier », comme «  le champion courageux de l’émancipation du travail », comme l’antithèse du bonapartisme et de l’impérialisme, comme le self-gouvernement des producteurs, un gouvernement élu au suffrage universel, responsable et révocable à tout moment. C’était «  la forme politique enfin découverte pour réaliser l’émancipation économique du travail. »

LE MARX THEORIQUE

Marx, ajoute Rubel, «  ne vantait pas volontiers ses propres mérites de théoricien social. Il ne prétendait pas avoir découvert ni l’existence des classes sociales, ni la lutte de celles-ci dans la société moderne.
«  Il revendiquait cependant sans hésitation la paternité d’une démonstration originale, à savoir :
 que l’existence des classes est liée à des phases déterminées de développement économique ;
 que la lutte des classes aboutit «  nécessairement » à la dictature du prolétariat ;
 que cette dictature conduit à la disparition de toutes les classes dans une société régénérée... »
«  Il serait aisé d’énumérer les écrits, publics ou inédits, dans lesquels Marx a effectivement tenté, avant 1852, de «  prouver » les trois thèses divulguées par sa lettre à Weydemeyer. On y verrait comment il fait appel, avec un judicieux équilibre, à deux méthodes simultanées : d’une part l’analyse, la description précise, l’information sérieuse ; de l’autre, la déduction, la synthèse valorisante, et donc l’éthique. »

LA DICTATURE DU PROLETARIAT : LA DEMOCRATIE AU VRAI SENS DU TERME

«  Quant au concept de dictature du prolétariat, Rubel y revient, il est étroitement lié à une conception de l’Etat et des formes de gouvernement. »
Là se situe la citation que je donnais déjà dans mon récent article relatif à Rubel : «  Parti et auto-émancipation sociale ». Prenant en compte son importance, je le reproduis à nouveau, le replaçant ainsi dans son contexte :
«  Or nous venons de montrer, dit Rubel, que Marx a fait une large place, dans sa théorie politique, aux principes de la démocratie en tant que conquête de la bourgeoisie et du prolétariat dans leur lutte commune contre l’Etat féodal.
«  Il y voyait, sans plus, la première étape d’une lutte à poursuivre désormais, au sein même de la société capitaliste libérée des vestiges du passé féodal, jusqu’à la «  conquête de la démocratie » par la classe la plus nombreuse et la plus misérable.
«  Légale ou violente (nous savons que Marx n’excluait pas la possibilité d’une passation de pouvoir à l’aide du suffrage universel), cette conquête ne pouvait pas ne pas conserver un caractère dictatorial à toutes les actions de classe.
«  Mais cette fois et, selon Marx, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la dictature était en même temps la démocratie au vrai sens du terme : la destruction de l’Etat et le règne du peuple ; plus exactement : le règne de l’immense majorité sur des minorités autrefois dominantes et possédantes.
«  Là s’inaugure la phase de l’émancipation totale, autrement dit l’utopie réalisée : la société sans classes.
«  Marx le disait dès 1847, en polémiquant avec Proudhon : la classe laborieuse substituera, dans le cours de son développement, à l’ancienne société civile, une association qui exclura les classes et leur antagonisme, et il n’y aura plus de pouvoir politique proprement dit, puisque le pouvoir politique est précisément le résumé officiel de l’antagonisme dans la société civile. »

LE COMMUNISME : UNE SIGNIFICATION PLUS HAUTE DE LA DEMOCRATIE

Maximilien Rubel en vient à ses conclusions.
L’idée de socialisme et de communisme a son origine dans l’idée d’une démocratie totale.
Marx l’avait rencontrée chez Spinoza, et se souvient de la leçon pour critiquer la philosophie politique de Hegel et pour rejeter sa théorie de la bureaucratie, du pouvoir des princes et de la monarchie constitutionnelle.
En adhérant au communisme, Marx ne rompait point avec sa première conception de la démocratie : il la sublimait.
Dans le communisme tel qu’il l’a entendu, la démocratie est maintenue, et elle s’élève à une signification plus haute...
Pour Rubel, Engels pouvait ainsi écrire : «  Pour le triomphe ultime des idées exposées dans le Manifeste communiste, Marx se fiait uniquement et exclusivement au développement intellectuel de la classe ouvrière tel qu’il devait nécessairement résulter de l’action et de la discussion communes. »
Rubel poursuivait : «  Ce que Marx appelle conquête de la démocratie, c’est-à -dire la conquête du pouvoir politique, est garanti par principe aux ouvriers par le fonctionnement normal de la démocratie qui exclut théoriquement toute violence dans la lutte pour l’égalité sociale.
«  La violence n’est pas une loi naturelle de l’histoire humaine ; elle est le résultat naturel des conflits de classes qui caractérise les sociétés où les forces de production sont devenues des forces d’aliénation sociale.
«  Fiction juridique, la démocratie dissimule une dictature réelle, un rapport de classe exploiteuse à classe exploitée, un divorce entre les droits fondamentaux et l’oppression matérielle.

SUPPRIMER L’ETAT ET LE CAPITAL

«  L’antithèse historique et morale de ce phénomène permanent de l’histoire passée et présente, c’est le gouvernement réel de la majorité, résultat normal des conflits sociaux quand le suffrage universel se transforme, comme le dit Marx, «  d’un instrument de duperie en un moyen d’émancipation. »
«  La démocratie apporte aux producteurs, organisés en syndicats ou en partis, les moyens légaux de conquérir le pouvoir et d’oeuvrer progressivement à la transformation de toute la société en vue de bâtir «  une association dans laquelle le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous... »
«  Il faut, écrivait Proudhon en 1840, ou que la société périsse, ou qu’elle tue la propriété.
«  Avec Marx, il dirait aujourd’hui : il faut, ou que la société périsse, ou qu’elle supprime l’Etat et le Capital. »

Michel Peyret

13 juin 2011

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