Dans le sillage du printemps arabe, et depuis quelques semaines qu’a commencé la révolution espagnole, on voit fleurir un peu partout des mouvements populaires qui aspirent à un profond changement. En Grèce bien sûr, mais aussi au Portugal, aux Etats-Unis, en France, au Chili, au Mexique et un peu partout dans le monde, se développent des vagues de contestation contre l’ordre inique qui emmène le monde. Bien sûr ces mouvements restent encore parfois limités à quelques dizaines voire quelques centaines d’individus donnant de leur personne pour répandre la flamme de la révolte nécessaire. Mais le mouvement de contagion est exceptionnel et ces révoltes s’appuient sur des bases sociales très solides : d’une part les printemps arabes, espagnol, grec, etc., démontrent quoi qu’on dise une détermination sans faille à sortir de ce système intrinsèquement totalitaire ; d’autre part, le monde de ces dernières années a marqué une capacité grandissante à faire front malgré le terrorisme économique, intellectuel et policier de l’oligarchie mondiale.
L’opportunité qui se présente aujourd’hui est infiniment précieuse alors répondons présents à l’appel et sonnons le glas du totalitarisme qui nous enserre !
L’établissement de la Démocratie et de la Justice exige de s’attaquer aux racines du mal, c’est-à -dire à toutes les structures fondamentales de domination qui asservissent, précarisent, terrorisent et tuent, au Nord et surtout au Sud. Pour atteindre cet objectif suprême, il faut des mouvements qui dépassent et fédèrent les luttes et portent des revendications universelles. Ainsi, lorsqu’une telle possibilité de mouvement se fait jour, et que celle-ci, qui plus est, dépasse les horizons nationaux, il est du devoir de tous les indignés de faire briller cette lueur d’espoir en donnant corps au mouvement.
Le mouvement qui se répand actuellement dans le monde s’inscrit dans des contextes locaux mais partout - et c’est bien cela qui en fait un mouvement cohérent digne de la plus haute attention, il procède de cette volonté d’en finir avec cette espèce de totalitarisme furtif qu’une toute petite élite insuffle pour conserver le pouvoir. Ce pouvoir qui repose sur une distribution des richesses absolument abjecte et dont la perpétuation nécessite d’inhiber l’émancipation des peuples, que ce soit par la terreur ou la séduction (du latin sub ducere = conduire par dessous).
Une assemblée constituante populaire : la seule revendication sérieuse qui vaille
Il ne saurait s’agir de revendiquer des « réformes » qui, pour positives qu’elles soient, ne pourraient par définition qu’être marginales au regard des défis qu’il s’agit de relever. Il faut en effet autrement plus qu’un ajustement à la marge pour renverser la tendance et contrecarrer un système qui par nature ne peut que renforcer la concentration des richesses qui aujourd’hui atteint des niveaux hallucinants.
Dans ce cadre, et étant entendu qu’il est pertinent de travailler à l’unification des revendications à travers le monde, une première évidence s’impose : ce n’est que par l’instauration de gouvernements du peuple, par le peuple et pour le peuple que pourra advenir un ordre véritablement équitable. Et l’existence de tels gouvernements au delà de la simple formule nécessite, où que ce soit, une loi fondamentale qui émane du peuple lui-même et qui soit lisible et accessible à tous. Et de ce point de vue, il est clair que c’est très loin d’être le cas dans les pays où germe cette contestation. La première des revendications sérieuses est donc celle d’une assemblée constituante populaire. Dans nos pays où l’apathie cultivée par les médias (presse, télévision, écoles, etc.) atteint des sommets et où la démocratie par les urnes se révèle tout à fait illusoire, cette exigence est un passage obligé pour la renaissance de la souveraineté populaire et la réappropriation du politique par le citoyen. Il n’y a là rien d’utopique et il suffit d’observer les processus actuellement à l’oeuvre dans nombre de pays pour s’en convaincre.
L’écriture citoyenne d’une nouvelle Constitution pourrait par exemple être le fait de citoyens tirés au sort, dans le cadre d’un modèle présentant un certain nombre de gardes-fou. Ce faisant, on ne ferait que s’inspirer de la démocratie athénienne qui fut le modèle démocratique sans doute le plus abouti ainsi que s’évertue aujourd’hui à le démontrer Etienne Chouard.
De plus, le potentiel d’une telle initiative en terme d’énergies citoyennes est à n’en pas douter absolument considérable.
Alors n’ayons pas peur, soyons cohérents, réalistes et exigeons, non l’impossible, mais seulement ce qui dans toute société saine serait parfaitement normal : un fonctionnement institutionnel qui garantisse le respect, dans les faits, des droits universels consacrés par la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
Le modèle de la démocratie publicitaire et plébiscitaire a assez duré ! YA BASTA !
INDIGNEZ-VOUS, DESCENDEZ DANS LA RUE ET APPELEZ LE PEUPLE SOUVERAIN A REVOQUER LES MANDATS ET A FORMER UNE CONSTITUANTE !