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Pour que les révolutions ne meurent pas, ajoutons la réflexion à l’action.

Pour que les révolutions ne meurent pas, ajoutons la réflexion à l’action.On le voit bien ces derniers temps, la déception laisse place, peu à peu et à mesure que les sacrifices demandés aux peuples augmentent, à la colère. Cette colère qui monte sourdement, tranquillement, en chacun de nous et chacun dans son coin, un peu comme ça vient. Les «  indignés », de quelque nationalité qu’ils soient, comprennent que quelque chose ne va pas, et sentent plus ou moins consciemment qu’un unique ennemi les réunit, sans vraiment savoir comment le combattre.

Cet ennemi commun, c’est un système injuste au service des plus riches, et au détriment de la démocratie, c’est à dire du peuple. Face à la conjonction du retournement capitaliste et de la destruction de l’environnement, l’humanité est entraînée dans une spirale accélératrice qui la conduira inévitablement à faire des choix quant à son avenir. Car le véritable ennemi de la démocratie, c’est le capitalisme : un capitalisme autodestructeur, qui ne remplit pas les exigences démocratiques, qui tue, asservit, déshumanise. On ne peut soumettre le capitalisme à la démocratie, car l’existence de l’un exclut celle de l’autre. Soumettre le capitalisme à la démocratie, cela signifierait en réalité supprimer le capitalisme. Ce qui pourrait bien arriver...

Tant que ce système nous favorisait encore, nous les pays «  riches », il n’était pas difficile de croire à l’illusion de bonheur que ce système procurait. Mais aujourd’hui nous sommes confrontés à la possibilité de voir nos «  acquis » (faits sur le dos des pays «  pauvres ») disparaître au profit de ces mêmes pays que l’on appelle désormais «  émergents ». Car le capitalisme est un système qui ne peut satisfaire au bonheur de tous : il conditionne le bonheur de certains aux malheurs d’autres

L’agitation qui règne actuellement dans les hautes sphères politiques est la preuve la plus évidente de l’intérêt qu’elles portent à cette question du «  retournement » du capitalisme, ou de sa fin. Car si nous laissons les lois du capitalisme régler la crise économique et financière, alors il faut que tous les pays dits «  développés » aujourd’hui se préparent aux plus grands sacrifices, à savoir se séparer de certaines libertés, de protection sociale, de la démocratie enfin. Nous devrions peut-être même alors nous préparer à devenir les futurs «  immigrés » de Chine, du Brésil ou de l’Inde... Ce que nos gouvernants, et même la plupart d’entre nous, ne veulent même pas imaginer.

Pour sortir de cette spirale et éviter la perte de leur pouvoir, les Etats «  développés » n’ont donc pas d’autre choix que de pousser, à terme, à la fin du capitalisme au travers ou du bancor, ou de la guerre. Car les pays émergents, qui veulent aujourd’hui profiter enfin des fruits de leurs sacrifices passés, ne se laisseront sans doute pas si facilement berner.

Mais attention, la fin du capitalisme ne signifie pas pour autant la mise en place de la démocratie : seulement sa possibilité. Prenons garde que les révolutions qui couvent ici ou là ne tombent pas sous le coup de la sentence de George Orwell « on n’établit pas une dictature pour sauver une révolution, on fait une révolution pour établir une dictature » et qu’elles ne conduisent pas à pire encore que ce à quoi les peuples ont échappé.

Le soutien de ces mouvements par les pays dits «  démocratiques » est plus que suspect (aux vues des liens troubles qu’ils entretiennent) car il rentre en contradiction totale avec le refus d’accepter les émigrés des pays concernés. En soutenant d’une part ces évènements d’un point de vue moral et en refusant ses conséquences économiques d’une autre, les gouvernements montrent ainsi au grand jour les contradictions, l’injustice et la corruption du système : les plans de sauvetage, les bisbilles autour du FMI, le contrôle d’internet et le racisme éclairent d’une lumière crue leurs véritables volontés, car ils ont eux bien compris que si la démocratie doit se soumettre au capitalisme, ce capitalisme ne les favorisera plus pour longtemps... D’où l’idée de supprimer à la fois le capitalisme et ce qui nous reste de démocratie.

Car en s’appuyant sur les révolutions pour mettre à bas le capitalisme, ils évitent ainsi le combat avec les plus forts (les «  émergents »), pour porter leur attention sur d’autres cibles (les Musulmans et les ’assistés’). S’explique ainsi toute la politique actuelle, qui pousse peu à peu les peuples à accepter, de gré ou de force et à travers le bancor, la guerre ou les deux, un nouvel ordre économique mondial qui n’aura plus rien ni de capitaliste, ni de démocratique : et tout cela, officiellement bien sûr, pour «  sauver » les révolutions que nous aurons conduites pour eux.

C’est donc pour éviter d’avoir à choisir entre «  1984 » ou «  le meilleur des mondes » qu’il ne s’agit pas seulement de manifester, de se battre ou de supprimer le capitalisme ; et cela, c’est faire encore la moitié du travail pour ceux qui nous exploitent. La révolution est certes nécessaire, mais à condition qu’elle s’appuie sur une réflexion globale, un espoir, un avenir sur lequel travailler, et surtout nous unir.

Car il faudra bien nous unir, et canaliser les indignations au travers de projets constructifs ou en construction (http://laconstituante.forumgratuit.fr/) nous permettant d’établir un autre système capable d’échapper aux alternatives qu’on voudra nous imposer. Les jeunesses de tous les pays ont ce pouvoir, car pour l’instant encore ils maitrisent mieux ce formidable outil «  internet » que la génération précédente. Nous pouvons, et devons le faire, car viendra bientôt le temps du choix : soit nous prendrons ce qu’il veulent bien nous donner, soit nous créerons nous-mêmes notre propre voie. Mais les choses ne pourront pas durer ainsi très longtemps.

Après l’indignation il y a l’action mais pas seulement : il faut y ajouter la réflexion. 

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr

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