RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le Sarkophage n° 24

Dans l’éditorial du Sarkophage n° 24 (qui a désormais le grand honneur d’être censuré en Chine !) Paul Ariès donne ce conseil : « Cessons de nous complaire dans un discours critique qui, collant de trop près à celui de nos adversaires, finit par se laisser imposer l’ordre du jour, jusqu’à épouser la grammaire de sa pensée, tout en croyant rester rebelles alors que nous ne faisons qu’escalader son autre face. »

Pour Thierry Brugvin, l’OMS est sous le pouvoir de l’industrie nucléaire : « Quelques jouurs après Fukushima, l’OMS annonce que les risques pou la santé des populations civiles vivant hors du Japon sont assez faibles. »

Le premier qui mange du porc de supermarché après avoir lu l’article d’Isabelle Saporta (" Une agriculture de cochon ! " ) gagne son poids en saucisson Géo : « Que mange un porc ? Tous les déchets des industries du monde entier ! Pardon, maintenant, on dit les coproduits, ça fait plus chic, et surtout, ça fait moins peur. […] Les truies enchaînent les mises bas à une cadence infernale. 30 petits chaque année, deux fois plus qu’il y a 30 ans . Un miracle rendu possible grâce aux hormones. »

Dans un article théorique bien mené, Irène Pereira nous invite à construire « une grammaire de la gauche radicale » : cela permettra de « mieux comprendre les divergences à l’oeuvre dans les discours, les positions et les stratégies d’action des acteurs en mettant en valeur des logiques philosophiques différentes. »

Yann Fiévet (ici, l’article dans son intégralité : http://www.legrandsoir.info/De-la-gratuite-de-l-engagement.html) explique ce qu’est la « gratuité de « engagement » : « Depuis que l’Homme éprouve l’injustice frappant ses semblables ou croit souhaitable de changer l’ordonnancement des choses terrestres l’engagement pour ces objets inhabituels tient en éveil certains de ses congénères. L’engagement ne semble certes pas chose naturelle. Ses contours sont difficiles à délimiter tant les causes à défendre semblent innombrables et souvent incertaines. L’engagement est bien sûr indissociable de la personne de l’engager qui le vit. La figure de l’engagé est complexe car faite d’un mélange inextricable d’éléments plus ou moins fortement intériorisés par la conscience de l’individu au cours de son histoire - et de celle des siens y compris ceux des générations antérieures - et des nombreuses sollicitations du contexte vécu au jour le jour par l’individu attentif. Qu’il soit admiré ou raillé l’engagé est avant tout fidèle à son engagement qu’il veut gratuit de surcroît afin d’en renforcer le noble caractère. Et si l’engagement était un art, un art dont l’esthétique serait destiné à combattre la vulgate du monde marchandisé ? »

Une contribution originale de Véronique Petiot : " L’habitat vernaculaire, une clé pour habiter la terre " : « É tait vernaculaire tout ce qui était confectionné, tissé, élevé à la maison et destiné non à la vente, mais à l’usage domestique. En anglais comme en français, il s’emploie principalement pour désigner la langue natale. Pourquoi ne pas ranimer ce terme pour penser nos habitats ? […] Le vernaculaire, c’est l’alternative au tentaculaire. »

Dans le coin des sophistes, Laurent Paillard évoque, dans la droite, la fiction politico-médiatique « d’une invasion de la France par des hordes de clandestins. […] Bien sûr, une bonne partie de l’électorat de l’UMP n’est pas prête à assumer une politique ouvertement raciste, mais cela fait bien longtemps qu’il est gêné dans son ensemble par la différence de couleur. C’est sur cette corde sensible que tire le discours sur l’immigration clandestine au risque de déclencher une violence incontrôlable. »

Un entretien passionnant avec Clifford Conner après son Histoire populaire des sciences : « La production et la propagation du savoir scientifique ont été pour la plus grande part le fait de la masse anonyme des petites gens, ceux du commun, et ce, bien plus qu’on ne le reconnaît généralement. La capacité de Newton à voir plus loin n’est pas tant la résultante du fait qu’il se soit, comme il le formulait " juché sur les épaules de géants " , que du fait qu’il se soit hissé sur le dos de milliers de petits artisans anonymes et illettrés. »

La décroissance est-elle de gauche, demande Serge Latouche ? « Pour sortir de la crise qui est inextricablement écologique et sociale, il faut sortir de cette logique d’accumulation sans fin du capital et de la subordination de l’essentiel des décisions à la logique du profit. »

Une conceptualisation novatrice de Nicolas Sersiron : « La stratégie de l’obsolescence organisée veut forcer les consommateurs à renouveler inutilement nombre d’objets et à augmenter les profits des détenteurs de capitaux. Mais une telle stratégie n’aurait pas pu exister sans l’accès facile aux matières premières du Sud, lesquelles n’auraient pas pu arriver à des prix aussi bas dans les pays industrialisés sans le couple infernal formée par les dettes illégitimes et la corruption organisée. »

Jacques Testart explique le concept de « l’homme augmenté » : « La déculturation à l’oeuvre des projets transhumanistes est évidente avec le macro organisme planétaire dans lequel les individus, dépourvus d’identité, seraient reliés entre eux pour former un monstre unique dont le cerveau serait le réseau internet. »

Pierre et Maïta Lucot nous demandent d’en « finir à gauche avec le progressisme » : « Si le progrès technologique a accompagné la désappropriation de l’outil de production, il a également engendré le découplage entre utilisateur-consommateur et production-producteur. Son objet est même d’accroître la distance séparant l’objet de son utilisateur pour empêcher toute réappropriation, toute possibilité d’autoentretien et conduire l’usager à une totale dépendance porteuse d’obsolescence. […] L’énergie nucléaire est le paroxysme de ce système. »

Avant l’événement que l’on sait, Paul Ariès demandait : « « Que faire face à DSK, Hulot et compagnie ? » : « Qui sera le candidat du revenu garanti ? Qui sera le candidat de la défense et de l’extension de la sphère de la gratuité ? »

URL de cet article 13748
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Auteur
Philippe Bordas. Forcenés. Paris, Fayard 2008.
Bernard GENSANE
Ce très beau livre, qui montre à quel point le cyclisme relève du génie populaire et comment il a pu devenir une « province naturelle de la littérature française », me donne l’occasion d’évoquer des ouvrages qui m’ont, ces dernières années, aidé à réfléchir sur la pratique du vélo, sur le cyclisme professionnel et la place du sport dans notre société. Ce n’est pas l’argent qui pourrit le sport (l’argent, en soi, n’est rien), c’est le sport qui pourrit l’argent. La première étape du premier Tour de France en 1903 (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"cette cloture a été placée pour votre protection. Ne vous en approchez pas, ne tentez pas de la traverser ou nous vous tirerons dessus".

panneau (en anglais) accroché sur une cloture de fils de fer barbelés qui entoure la ville d’Abu Hishma (Irak)

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.