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Tintin le Magicien

Une nouvelle civilisation est née. C’est une forme d’existence parallèle, qui s’est mutée en mode de vie, avec ses propres valeurs, ses propres démons et ses propres rêves. Sa naissance est la conséquence d’une succession d’évènements. Elle a émergé suite à la rencontre de plusieurs courants spirituels, culturels, moraux, migratoires... Il ne s’agit pas d’une société organisée comme le monde moderne se limite à les concevoir, mais plutôt d’un ensemble variable d’individus qui partagent le même but et la même volonté. Cette communauté de fait n’a pas dû faire de guerre pour s’imposer et être reconnue, ni se prostituer pour subsister, elle existe car nous existons. Elle ne conçoit pas la hiérarchie, sans être pour autant anarchique. Elle n’a développé aucune administration et n’a eu besoin d’aucune approbation ni d’aucun appui. Elle ne dépend d’aucun culte, d’aucun gouvernement, d’aucun enjeu économique ou idéologique. Elle entend, elle voit et elle s’exprime. Elle se développe et se nourrit d’instincts primaires, du sens commun et de ses rapports au monde. Elle est insaisissable car sans cesse en évolution. C’est ce qui fait d’elle une rivale redoutable. Son expansion est fulgurante et ses multiples manifestions nous le prouvent et ce depuis que les voix du peuple se font entendre aux quatre coins du monde.

Même si Tintin le reporter s’évertue inexorablement à manipuler les masses, les victimes de la supercherie ne sont plus les dindons de la farce. Car si parfois la réalité dépasse la fiction, nous évoluons dans un monde où la fiction a surpassé la réalité, où Tintin le reporter s’est mué en magicien, en charlatan raconteur d’histoires à la sauvette, en alchimiste maudit qui change les mots et les images en or et qui monnaie ses élixirs aux impérialismes les plus offrant, assoiffé de pouvoir et vaniteux à souhait. Comment ne pas recracher celui qui me bouche la gorge ! Le flot incessant de ses tours de passe-passe ne peut agir sur ceux qui pensent et vivent de ce qu’ils voient et de ce qu’ils sont. Les penseurs, les artistes et bien d’autres savants de l’âme humaine ne peuvent se laisser aveugler. C’est une mondialisation de la conscience qui voit le jour. Une myriade de croisements de vies et de relations, décuplés par le développement des réseaux virtuels. Les armes des dictateurs de l’information sont devenues les nôtres. Cette nouvelle donne du monde devenu binaire a aboutit à une redistribution de l’espace d’expression. Le monopole des médias classiques est à présent caduque - aujourd’hui, quasi tous les citoyens de la planète ont la possibilité de communiquer et de revendiquer leur révolte à la face du monde. Un nouveau siècle a débuté, c’est une nouvelle partie qui commence, et la table de jeu s’est agrandi pour accueillir les nouvelles mises.

Et c’est plongé dans ce foisonnement que je fais fumer mon encre sèche et que je catapulte mes boulettes de papier buvard, imbibées de la crapulerie de l’Histoire moderne. Car même si le destin les voue à butter sur les murs de l’indifférence, leur mérite d’exister n’en est pas moins une fin en soi !

Fraîchement dégorgé,

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Viktor Dedaj

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