RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

#OccupyBrussels : 10.000 personnes dans les rues

C’est arrivé près de chez vous !

"Contre toute attente", disent certains. "C’était prévisible", rétorquent d’autres. Mais le fait est que sur le coup de midi, personne encore n’aurait pu prédire le succès de la Marche. Or ce sont tout de même près de 10.000 personnes qui ont répondu à l’appel des Indignés à Bruxelles. De nombreux syndiqués, des membres d’associations, des familles et bien d’autres acteurs de la société civile ont finalement rejoint le Mouvement, preuve supplémentaire, s’il en fallait, que les Indignés ne sont que la surface émergée de l’iceberg. Plus de 200.000 personnes se sont mobilisées en Italie, des dizaines de milliers de personnes à Madrid, plus de 15.000 en Asturie, 6000 devant le siège de la BCE à Francfort et encore des centaines de milliers d’autres sur la planète.

Peu avant ces événements, une information de source officielle tombait ce matin. Après avoir fait la une de la presse d’hier, le policier ayant violenté la jeune marcheuse Niki a été relâché. Stupeur, incompréhension, comment cela est-il possible ? Voilà qui donnait le ton de la journée.

Lien vers l’article de ce matin sur le site lesoir.be

Lien vers l’article du site lalibre.be

Lorsque peu après 14h nous avons rejoint la queue de cortège au niveau de la Porte de Flandre, la tête de la marche se trouvait déjà au niveau de la Bourse, au bout de la rue Antoine Dansaert. Le camion bigarré des Indignés de Bayonne se trouvait en plein coeur de la marche pour diffuser musique et informations.

Il nous a fallu pas mal de temps pour longer la foule et finalement atteindre le groupe de tête, déjà bien installé sur les marches de la Bourse, elles-mêmes habillées par les banderoles, les slogans et la diversité des couleurs des Indignés. Sur un grand caliquot nous lisions les slogans - "La Bourse ou la vie ?" ... - tandis que des dizaines de chaussures étaient balancées par-dessus les grilles de l’édifice, sous les chants et l’énoncé de la sentence du peuple : "Coupables ! Coupables !"

Le moment est historique car inédit. Au moment où nous marchions, nous apprenions en direct qu’un important dispositif policier profitait de la manifestation comme d’une diversion pour assiéger le bâtiment universitaire HUB qu’occupaient les Indignés depuis le 8 octobre. Les quelques personnes restées sur place dans le Média Center, pour assurer le relais des informations, ont été expulsées sans aucun avertissement. C’est à nouveau le masque des autorités qui tombe. Leur vrai visage est aujourd’hui visible de tous, éclairé par le pacifisme des personnes présentes et le soleil qui s’est enfin décidé à plonger la capitale européenne dans sa lumière.

Il apparaît donc que les autorités souhaitent se débarrasser des Indignés au plus vite. Peut-être craignent-ils - la rumeur a circulé ces derniers jours - que les Indignés ne veuillent prolonger leur séjour sur le site, au-delà du weekend.

La police arrivera-t-elle à ses fins ? Fine stratégie ou pure provocation ? Cette fois en tout cas, les Indignés n’ont plus le choix. Le scénario qui se profile est clairement celui d’une REELLE occupation de l’espace public. Et le Parc du Cinquantenaire - choix initial des Indignés et point d’arrivée de la marche en cours - semble être l’endroit idéal, à deux pas du coeur de la Troïka européenne.

Comment les Indignés vont-ils gérer les inévitables problèmes logistiques que cette situation va engendrer ? Quelle attitude adopteront les autorités face à ces nouveaux problèmes qu’ils ont eux-mêmes causés ? Et peut-être surtout, quel sera l’écho qu’en donneront les nombreux médias présents dans le Parc ?

Une Assemblée Générale se tient actuellement au Cinquantenaire. Au moment de clôturer cet article, se sont entre 3000 à 5000 personnes qui sont sur place. Des retransmissions en streaming, vers et depuis d’autres villes dans le monde sont aux programme. Les débats et les festivités prévus laissent présager une des nuits les plus longues de l’année.

Informations de dernière minute : les autorités proposeraient aux Indignés de passer la nuit sur le site de l’ULB. Si ces informations sont exactes, c’est la répétition du même dilemme que le 8 octobre... cette question est en cours de discussion.

. Un millier d’indignés n’ont nulle part où dormir cette nuit.
Lien vers l’article de RTLinfo.be

. Des témoignages variés décrivent l’agressivité de la police autour du HUB à Koekelberg. De très nombreuses personnes ont laissé leurs effets personnels à l’intérieur avant de partir pour la manifestation. Les autorités ont fortement dissuadé ces Indignés de récupérer leurs affaires, n’autorisant qu’au compte-goutte l’un(e) ou l’autre à accéder au bâtiment, accompagné d’un policier.

Si vous souhaitez suivre les événements en direct du Parc du Cinquantenaire, voici quelques informations pratiques :

. Sur Twitter, suivez les "hashtags" #15oBxL, #WalktoBrussels ou #AgoraBrussels.

. En vidéo, suivez les "live streamings" sur www.walktobrussels.eu/streams/

Littéralement,

Badi Baltazar & Roland Nasky

Les liens, photos et vidéo sont accessibles à l’adresse :
http://www.lebuvardbavard.com/2011/10/occupybrussels-10000-personnes-dans-les.html

URL de cet article 14860
   
Même Thème
Meurtre au Burundi. La Belgique et l’assassinat de Rwagasore
Ludo de WITTE
En 1999, Ludo De Witte publie un livre-choc : L’Assassinat de Lumumba. Ses révélations sur le rôle du roi Baudouin, du gouvernement belge et de la CIA amèneront la Belgique à présenter des excuses officielles au Congo. En 2017, le sociologue belge sort chez Investig’Action L’Ascension de Mobutu. Salué par Jean Ziegler : « Un livre superbe d’érudition, de courage et d’intelligence analytique. Au magnifique peuple congolais, il contribue à restituer une mémoire claire… » En 2021, ce (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique.

Guy DEBORD

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.