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La difficile question libyenne…

Avant de développer la réflexion qui suit, je voudrais préciser deux choses :
1. Comme objecteur de conscience, je suis en principe, contre l’usage des armes
2. La guerre, quelle qu’en soit la forme, est toujours un aveu d’échec

En gardant ces deux affirmations comme balises, je suis aujourd’hui profondément embarrassé. La question libyenne fait débat et pour une fois, les arguments des uns me semblent valoir ceux des autres. Pourquoi ?

D’abord, parce qu’il me faut reconnaître modestement que la Libye est sans doute le pays du Maghreb - ou du Machrek selon les sources - qui m’est le plus étranger. Ensuite, parce que par rapport aux autres pays de la région, les informations en provenance de Libye ont toujours été moins nombreuses que celles de Tunisie, d’Egypte, d’Algérie ou du Maroc… ce qui n’en facilite ni l’approche, ni une bonne perception.

N’ayant pas la possibilité de réagir à tous les articles sur le sujet, j’en retiendrai un de mon ami Jean Bricmont, dont je partage la plupart des analyses, sauf dans ce cas ([http://www.michelcollon.info/La-Libye-face-a-l-imperialisme.html]). Bien que mon avis ne soit d’aucune utilité, vu que « je ne suis pas au pouvoir - et ne désire pas l’être - avec d’importantes responsabilités, et suis peut-être un petit gauchiste qui bavarde dans mon coin », comme le pointe J. Bricmont, j’ai par honnêteté intellectuelle pris position sur la question libyenne. Avec recul et avec beaucoup de difficulté. Mais je l’assume pleinement, même au risque de n’être pas compris, et peut-être de perdre l’un ou l’autre camarade en cours de route…

Je ne reviendrai pas sur la mainmise du clan Kadhafi sur le pays depuis 42 ans, ni sur les frasques du colonel dont chacun a pu apprécier les voltes-faces imprévisibles au cours de cette période. Pour ma part, j’en tire le constat que nous sommes bien en face d’un dictateur. Et que certains, au nom de leur opposition à l’intervention militaire étrangère, semblent d’un coup en tempérer les pires méfaits, me paraît plus qu’équivoque. Réticent à toute forme de pouvoir n’émanant pas du peuple, je n’en suis que plus déterminé face à une dictature. Le régime du colonel Kadhafi ne trouve donc pas à mes yeux le moindre espace de sympathie. Il me paraît dès lors incompréhensible que nos pays qui se targuent à la moindre occasion d’appartenir au camp démocratique, puissent fréquenter voire collaborent avec un tel régime. En théorie. Parce que dans la réalité, nos belles démocraties n’échappent pas à la duplicité d’un monde beaucoup plus complexe que nos morales l’exigeraient… et suite aux connivences multiples de nos pays avec les régimes déchus de Ben Ali et Mubarak, ne nous a-t-on pas dit que nos démocraties avaient pour usage de parler avec tout le monde, insistant même sur le fait qu’à force de ne vouloir des contacts qu’avec les seuls pays dont les pratiques convenaient à nos critères, peu d’entre eux auraient notre écoute ? Je cherche toujours les lieux où ces déclarations résolues ont favorisé la moindre rencontre avec le Hamas - pourtant élu de manière démocratique et sous leur contrôle ! - le Hezbollah, le régime de Mugabe, etc… sans grand succès, mais soit, on n’en est plus à une contradiction ou à une hypocrisie près…

Ceci étant et pour en revenir à la question libyenne, je veux préciser qu’à mon opposition au recours aux armes, je dois ajouter : sauf quand la situation l’exige. Non-violent, oui ; pacifiste à tout crin, non. Si mes proches et moi sommes agressés ou menacés de mort, sans capacité à nous défendre seuls, je ferai appel à l’aide extérieure pour éviter le pire.

Nombre d’articles écrits par une certaine gauche, dénoncent l’ingérence militaire actuelle, y voyant la plupart du temps une nouvelle occasion pour faire main basse sur le pétrole libyen. C’est une analyse à peu de frais qui me paraît erronée. Le pétrole coule à flots depuis la Libye vers quantité de pays occidentaux, et au contraire de ce que ces pseudo-analyses dénoncent, les tensions des derniers jours ne font que propulser ses cours de record en record, menaçant par-là même, la fragile reprise économique de nos pays.

J. Bricmont écrit : « On a évoqué la notion de la « responsabilité de protéger » les populations, mais en brûlant un peu les étapes. De plus, il n’y a pas de preuves que Kadhafi massacre la population dans le simple but de la massacrer. C’est un peu plus compliqué que cela : il s’agit plutôt d’une insurrection armée et je ne connais pas de gouvernement qui ne réprimerait pas ce type d’insurrection. »

D’abord, et pour ne pas « brûler les étapes » il conviendrait de s’arrêter sur ce principe relativement nouveau adopté par l’ONU sous Kofi Annan de « responsabilité de protéger les populations ». Lire à ce sujet, l’intervention de Hubert Védrine (http://www.medelu.org/spip.php?article768). Ensuite, si c’est effectivement « un peu plus compliqué », l’honnêteté intellectuelle se doit de corriger une première affirmation trompeuse : au départ, les manifestants au régime libyen étaient à l’instar des autres (Tunisie, Egypte, …) non-violents. C’est le régime qui a organisé la répression contre son peuple, mais les forces militaires étaient alors relativement maigres et quelque peu désorientées face à la masse des contestataires. Sans parler des nombreux soldats qui se sont rapidement ralliés aux manifestants, refusant les ordres de tirer sur des citoyens désarmés. Et c’est parce que dans un premier temps l’armée s’est retirée, que les manifestants ont eu accès aux dépôts d’armes que leur ont ouvert les déserteurs. Au départ, il ne s’agit donc pas du tout d’une « insurrection armée qu’aucun gouvernement ne réprimerait pas ». Il s’agissait comme ailleurs, d’une résistance populaire pacifique, opposée au régime… Par ailleurs, insinuer le doute que Kadhafi ne massacre sa population me semble également peu honnête, au vu des menaces mêmes du dictateur, des témoignages des déserteurs, des journalistes d’Al Jazeera ainsi que des opposants eux-mêmes… Et faut-il rappeler les deux chasseurs libyens qui se sont posés à Malte pour douter des intentions du colonel ? Mais, la question est peut-être bien celle-là  : qui écoutons-nous ? Nos certitudes et nos principes, ou les manifestants démunis qui jusqu’à présent encore, remercient les pays qui sont intervenus pour les sauver in extremis d’un massacre de plus sur Benghazi…

Plus loin dans l’article : « Il aurait déjà fallu essayer honnêtement toutes les solutions pacifiques. Ca n’aurait peut-être pas fonctionné mais là , il y a eu une volonté manifeste de rejeter ces solutions. »

Ici aussi je pense qu’au départ, les manifestants ont tenté de faire comprendre au régime qu’il fallait dégager, mais cela « n’a pas fonctionné ». Et comme en Tunisie, en Egypte et ailleurs, le pouvoir a d’abord tenté de mâter la contestation populaire par la force. Mais à la différence de ces pays (et on suivra comment cela se passe au Yémen, au Bahreïn, en Syrie,…) le régime Kadhafi, loin de rechercher un dialogue avec son peuple s’est réorganisé en faisant appel à des mercenaires étrangers qui n’auraient pas d’état d’âme à tirer sur la population. Penser que dans de telles circonstances, l’on soit encore dans le temps du dialogue me paraît relever au minimum d’une singulière naïveté. Et imputer par cette réflexion, la responsabilité de la situation actuelle à ceux qui sont devenus malgré eux des « insurgés » (selon la terminologie utilisée par le régime) me paraît quelque peu douteux.

Ensuite : « Au niveau politique, la plupart des partis soutiennent l’intervention. Même à gauche, des trotskistes à Mélenchon, tous partent la fleur au fusil. Les plus modérés soutenaient juste l’application d’une zone d’interdiction aérienne mais si Kadhafi envoie ses tanks vers Benghazi, qu’est-ce qu’on fait ? (…) La gauche, incapable de soutenir de vraies positions alternatives, se trouve piégée par la logique de l’ingérence humanitaire et est obligée de soutenir Sarkozy. Si la guerre se passe vite et bien, le président français sera sans doute bien positionné pour 2012 et la gauche lui aura mis le pied à l’étrier. Cette gauche n’assumant pas un discours cohérent opposé aux guerres est obligée de se mettre à la remorque de la politique d’ingérence. »

Passons sur la caricature facile que « tous partent la fleur au fusil » (ce que je ne crois pas) et mettons cela sur l’émoi qu’une telle problématique peut soulever. En ce qui me concerne, la Résolution votée à l’ONU me paraît claire et il convient de s’y tenir. N’y a-t-il pour autant, aucun risque de dérapage ? Sans doute que si. Et ce ne serait pas la première fois. C’est pourquoi les mouvements anti-guerre doivent rester plus vigilants que jamais. Le cadre a été donné, il convient de s’y tenir. Et cela représente un travail constant. Par ailleurs, si je me situe à gauche - sans me reconnaître dans celle du PS qui n’y est plus depuis longtemps - cela ne me met pas des oeillères au point de ne rien accepter qui vienne de Sarkozy , d’Obama ou d’ailleurs. C’est quoi ce délire !? Et c’est-là qu’à mon tour « je suis furieux » et que j’en veux à cette gauche qui décrète que parce que cela viendrait d’un tel ou d’un autre, cela n’aurait aucune valeur et devrait être automatiquement rejeté. Une telle attitude n’a pour fondement qu’une fixation sur des principes, ce que je conteste. Il faut me semble-t-il garder sa capacité d’analyse et ne jamais manquer de souplesse ni de recul dans toute réflexion. En d’autres occasions, ce type de fixation et de rigidité s’appelle de l’intégrisme, et pourrait être de la même manière que J. Bricmont le dénonce, le « piège » de cette gauche arcboutée coûte que coûte sur des principes bien éloignés des réalités de terrain…

Plus loin : « Pour s’assurer le contrôle de la région et protéger Tel-Aviv, les Occidentaux veulent probablement se débarrasser des gouvernements déjà hostiles à Israël et aux Occidentaux. Les trois principaux sont l’Iran, la Syrie et la Libye. Cette dernière étant la plus faible, on l’attaque. »

Oui, peut-être. Mais dans un tel entretien, n’eût-il pas fallu relever qu’un des fils de Kadhafi s’est rendu en Israël pour demander l’appui des « spécialistes » en termes de répression des révoltes populaires, et faut-il taire qu’Israël semble avoir fourni les bonnes adresses où recruter des mercenaires ? Etrange collaboration quand même pour ceux que l’on dit être des ennemis jurés…

Ensuite : « L’Occident, qui pensait pouvoir contrôler le monde arabe avec des marionnettes comme Ben Ali et Moubarak, se dirait soudainement : « On a eu tout faux, maintenant on va soutenir la démocratie en Tunisie, en Egypte et en Libye. » ? C’est d’autant plus absurde que l’une des grandes revendications des révolutions arabes est le droit à la souveraineté. Autrement dit, pas d’ingérence ! »

Il arrive peut-être un moment où l’Occident prenant conscience de ses déconfitures en Irak, en Afghanistan et ailleurs, se dit qu’en effet cela ne peut plus continuer, ni pour une question de faillite virtuelle de nos Etats désargentés, ni d’autant quand les forces populaires telles qu’on les a vues dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient exigent le changement et n’ont plus rien à perdre pour l’obtenir. Mais les changements politiques qui surviennent dans le monde sont-ils toujours de cette nature : du tout ou rien !? Ici aussi, il me semble qu’une certaine nuance aiderait au débat…

Enfin : « (…) si tout le monde faisait comme la Suisse, pour les raisons que j’ai expliquées précédemment, le monde irait beaucoup mieux. (…) Selon moi, la meilleure alternative est la coopération avec les différents pays, quels que soient leurs régimes. A travers le commerce, mais pas celui des armes évidemment, les idées circulent et les choses peuvent évoluer, sans guerre. On peut bien-sûr discuter des modalités : commerce équitable, écologique, etc. Mais le commerce est une alternative beaucoup moins sanglante aux sanctions et aux embargos qui sont la version soft des guerres humanitaires. »

Est-il bien certain que tout irait mieux si nos pays se comportaient comme la Suisse, à savoir : devenir des endroits où tout l’argent sale du monde converge pour les trafics les plus obscurs !? Combien de mafieux sans scrupules, de trafiquants de drogue, d’armes et de réseaux de prostitutions ne lavent-ils pas plus blanc via le système bancaire suisse !? Et même à mettre entre parenthèse ce système bancaire des plus troubles, cela ne me semble pas suffire à la démonstration. En restant lucide et pragmatique, il me paraît une fois encore quelque peu naïf de penser que « le commerce est une alternative beaucoup moins sanglante »… Et penser qu’il suffit de s’opposer au commerce des armes pour se dire que la solution se trouve-là me paraît non seulement léger mais dans le cas précis, particulièrement hors de toute réalité de terrain. Combien de sombres et odieux commerces sont pratiqués dans quantité de pays, jetant dans la famine, la misère et la mort nombre d’indigents… et dans un silence complice !?

Pour conclure, je dirais à J. Bricmont que si je le rejoins sur certains points - non au principe de la guerre ; réserve sur le droit d’ingérence ; rejet de toute course aux armements ; privilégier le dialogue tant qu’il est possible ; regret que la proposition Chavez n’ait pas été prise en compte ; etc… - je ne peux, cette fois, le rejoindre de manière globale. Parce que dans les exemples pris pour étayer les nombreux articles sur le sujet dont celui-ci, il est souvent fait référence à d’autres situations, en oubliant de rappeler d’une part, que comparaison n’est pas raison et d’autre part, que c’est la résistance libyenne qui a appelé à l’aide, relayée par la Ligue arabe. Ce n’est pas l’ONU qui a décidé d’une intervention de manière unilatérale. Et aujourd’hui, malgré les frappes aériennes, l’on peut voir les difficultés de cette résistance désorganisée, non-préparée et inapte au maniement des armes, avoir bien des difficultés à reconquérir les villes reprises par les mercenaires et l’armée du régime. C’est dire que s’il n’y avait pas eu d’intervention, l’on aurait probablement assisté à un bain de sang sur Benghazi dont le contentieux avec le pouvoir n’est pas vierge.

Je lis aussi ici-et-là qu’au lieu d’intervenir directement, il eût fallu armer la résistance. Déjà , une telle option s’inscrit dans une logique de guerre - or, les manifestants libyens ne s’inscrivaient pas dans cette logique au départ - puis, à partir du moment où l’on choisit d’armer ceux qui par obligation sont devenus résistants, d’où donc proviendraient les armes sinon des Etats-mêmes que l’on condamne pour leur intervention ? De la Chine ou de la Russie qui se sont abstenues lors du vote de la résolution onusienne ? Les armes chinoises ou russes seraient-elles moins létales que celles de l’Occident !? Et nous revoilà bien vite ramenés à la logique cynique mais implacable du monde qui est le nôtre…

Je me permets de rappeler aussi que nombreux sont les intervenants condamnant l’intervention en Libye qui la réclament pour la protection du peuple en Palestine. Alors de deux choses l’une : ou dans certains cas, une intervention est nécessaire ou elle ne l’est jamais. Et le fait qu’elle n’arrive pas pour soulager les Palestiniens nous rappelle autre chose : que nous sommes comme l’évoque J. Bricmont dans un rapport de force. Nous n’attaquons pas la Corée du Nord écrit-il, parce que l’on croit que le pays possède la bombe atomique (à vérifier !)… nous n’intervenons donc pas en Palestine, parce qu’on sait qu’Israël bénéficie d’une redoutable machine de guerre… Il est fort regrettable de devoir établir ce constat, mais c’est la stricte réalité. Et il y a ainsi deux manières de se positionner : rêver à des lendemains meilleurs - mais je laisse cela à la démagogie politique ou aux discours religieux - ou tenir compte de la stricte réalité pour construire le monde d’aujourd’hui. Si nous intervenons en Libye, c’est donc aussi parce que de manière bassement pragmatique, nous pensons la chose possible. Et plutôt que de la dénoncer, cela devrait servir à révéler le deux-poids deux-mesures dans le cas palestinien et rappeler aux politiques cette criante injustice.

En vérité, la seule loi qui régit nos rapports aux autres dans le monde, est la loi du plus fort. Et il en est ainsi depuis que la terre tourne. Nos bagnoles, nos écrans plats, nos portables, nos piscines, nos systèmes de chauffage, nos machines à laver, nos salles de bains climatisées, nos sorties-ciné ou resto, nos loisirs, nos congés payés, et jusqu’au moindre gadget… tout cela dont ne pouvons (voulons) plus nous passer, nous le construisons depuis toujours, par la force, mais on ne veut pas le voir. C’est ce confort sans pareil que nous ne voyons même plus, auquel tentent d’accéder les milliers de jeunes qui gisent au fond de la Méditerranée. Nous pouvons le déplorer, nous pouvons le dénoncer, nous pouvons tenter d’y mettre fin sous prétexte que ce qui fait la grandeur humaine est d’échapper à ce type de loi. Cela n’enlève rien aux faits. Et les faits sont sans appel et se vérifient chaque jour. Ne pas s’en rappeler, ne pas le reconnaître, ne pas en tenir compte est une hypocrisie ou une erreur de base de toute analyse, d’autant si elle est politique, terrain d’excellence de rapports de force entre parties. Si la politique peut être l’espace de réalisations concrètes de nos rêves, les acquis sont toujours la résultante d’âpres luttes, de grèves pugnaces, de combats sociaux déterminés pour arracher pouce par pouce au pouvoir un mieux-être toujours relatif. En réalité, rien ne change sous le soleil !

Daniel Vanhove -
Observateur civil -
Auteur -
25.03.11

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Daniel VANHOVE
D. Vanhove de formation en psycho-pédagogie, a été bénévole à l’ABP (Association Belgo-Palestinienne) de Bruxelles, où il a participé à la formation et à la coordination des candidats aux Missions Civiles d’Observation en Palestine. Il a encadré une soixantaine de Missions et en a accompagné huit sur le terrain, entre Novembre 2001 et Avril 2004. Auteur de plusieurs livres : co-auteur de « Retour de Palestine », 2002 – Ed. Vista ; « Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos (…)
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José Marti

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