Appel contre l’expulsion de travailleurs maliens
GASProm - ASTI de Nantes
Nantes, le 02/02/2004
L’esclavage moderne n’émeut pas Sarkozy,
Il expulse les victimes !!
Le GASProm-ASTI de Nantes, dénonce avec la plus grande vigueur les Arrêtés Préfectoraux de Reconduite à la Frontière (APRF) décidés par la Préfecture de Maine et Loire et confirmés aujourd’hui par le Tribunal Administratif de Nantes à l’encontre des 11 Maliens d’Angers et ST Mars la Jaille, travailleurs au Groupe International de Désossage (GID).
Une procédure prud’homale et pénale est enclenchée contre leur patron qui les a exploités sans vergogne pendant des années. En confirmant les APRF, le Tribunal administratif empêche les Maliens, victimes de leur patron de témoigner à charge lors des procès.
L’Etat français expulse les victimes d’un trafic de main-d’oeuvre éhonté !!
Les expulsions concernent des personnes ayant pour certaines plus de 10 ans de présence en France, n’ayant plus d’attache au Mali. Ces personnes ne sont coupables que du seul fait d’avoir fait confiance à leur patron qui les a exploité plus de 15h par jour, trafiquant de fausses cartes de résidents, les payant un salaire de misère ; tout cela avec la complicité passive des autorités (DDTE, Préfecture...).
Le fait de prendre des Arrêtés Préfectoraux de Reconduite à la Frontière à l’encontre de ces personnes est une décision politique et illustre parfaitement les orientations des nouvelles lois sur l’immigration mises en place depuis le 1er Janvier par le gouvernement CRS (Chirac, Raffarin, Sarkozy). Les autorités rendent totalement instable la situation des étrangers, précarisent encore plus les personnes et ; de ce fait, offre sur un plateau une main-d’oeuvre malléable et corvéable à merci à des patrons esclavagistes.
Nous exigeons la levée immédiate des APRF pris contre ces personnes, et leur régularisation comme acte politique de refus de l’esclavage moderne dont sont victimes ces personnes.
Ce sont les exploiteurs qui doivent payer, pas les victimes !!
– Nous appelons toutes les personnes et toutes les structures solidaires de ces personnes à exprimer leur mécontentement et à exiger la levée des APRF ainsi que leur régularisation.
– Préfecture de région (Nantes) :
Tél : 02.40.08.64.64.
Télécopie : 02.40.47.66.66.
– Préfecture de Maine et Loire (Angers) :
Tél : 02.41.81.82.83.
Télécopie : 02.41.88.04.63.
Contact : 24, rue fouré - 44000 NANTES - 02.40.47.00.22 - gasprom@nantes.fr.ns
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Le mouvement ASTI est né dans les années 60 en réaction aux conditions d’accueil et de traitement faites aux immigrés. Il prône la solidarité entre Immigré-e-s et Français-es pour l’égalité des droits.
La FASTI fédère plus de 70 ASTI réparties sur le territoire français et compte plusieurs centaines de militant-e-s, adhérent-e-s et sympathisant-e-s.
www.fasti.org
solidarite@fasti.org.ns
Le Mrap demande la condamnation des véritables coupables
C’est avec indignation que le Mrap vient d’apprendre que des arrêtés
de reconduite à la frontière ont été émis contre 12 maliens mis à
disposition par le Groupement international de désossage (GID),
installé en Moselle. Cette entreprise a fourni des salariés à divers
abattoirs de l’Ouest, notamment à Candé (Maine et Loire), où des
Portugais et des Maliens travaillaient dans des conditions
scandaleuses (salaires, horaires, etc.) ; logés par l’entreprise, on
leur interdisait tout contact avec l’extérieur. Leur employeur faisait
croire aux Maliens qu’il s’occupait de toutes les formalités
administratives, allant même jusqu’à leur donner de fausses cartes de
séjour et leur faire remplir des déclarations d’impôt. Les salariés
portugais s’étant plaints des conditions de travail, une enquête a été
diligentée et a abouti à l’arrestation des douze maliens dans le cadre
d’un trafic de main d’oeuvre. La préfecture du Maine et Loire a tout
de suite pris des arrêtés de reconduite à la frontière sans qu’ils
n’aient été traduits en correctionnelle pour faux et usage de faux,
faisant de ces victimes des coupables. Onze d’entre eux ont fait appel
devant le tribunal administratif de Nantes pour contester leur arrêté
de reconduite à la frontière.
Le Mrap rappelle que la France ne peut tolérer en son sein le
développement de l’esclavage moderne. Il demande à ce titre que les
mesures d’éloignement prises à l’encontre des victimes soient annulées
et que ces maliens puissent demeurer en France pour y faire respecter
leurs droits. Les secrétaires généraux adjoints Jean-Claude Dulieu et
Renée Le Mignot saisissent ce jour le Ministre de l’Intérieur afin que
soit mis fin à cette situation indigne et intolérable.
Paris, le 03 février 2004.
www.mrap.asso.fr