RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

En un mot : la Démocratie !

Mes dernières réflexions, sous le titre : «  Le nouveau temps des révolutions », m’ont valu de nombreux retours, la plupart pour me remercier, d’autres pour questionner, poursuivre le débat.

Dans cet esprit, et pour aller plus loin dans des débats loin d’être clos, quelques de mes réponses.

KADHAFI

Kadhafi, je n’ai aucune sympathie pour lui, plutôt le contraire.

Est-il cependant le seul tyran à martyriser son peuple un jour ou l’autre ?

Et ces autres tyrans ont-ils eu, et ont-ils encore, "droit aux mêmes égards" ?

Mais c’est vrai aussi que l’on ne peut pas laisser faire, solidarité entre peuples oblige !
Mais là , ce n’est pas la solidarité des peuples ! Sarkosy et quelques autres bienfaiteurs des peuples ! la plaisanterie serait bonne si l’affaire n’était pas sérieuse ! Les interventions dans les affaires intérieures des peuples sont une pratique constante et permanente des dirigeants impérialistes.

Un autre exemple : Bush et les tours de New-York pour pouvoir intervenir en Irak ! Et derrière, le pétrole, déjà , ou encore, le pétrole, le pétrole qui tue des milliers de personnes tous les jours, mais dont l’impérialisme veut s’assurer la maîtrise ! Comment faire des profits si les capitalistes n’ont pas pas la maîtrise du pétrole pour faire tourner l’économie ?

Ici, les pays intervenants, pays à régime capitaliste, pays coloniaux ou ex-coloniaux ou néo-coloniaux ! Est-il possible d’avoir des doutes sur la "pureté" des intentions ? La naïveté doit avoir ses limites, et cela ouvre une question, une vraie question celle-là : quels sont les objectifs réels de ces grandes puissances ?

Cela étant, la "guerre" était-elle la seule façon d’intervenir ?

Ces pays capitalistes ne disposent-ils pas d’autres moyens de pression, n’en n’ont-ils pas plutôt toute une gamme, avec progression possible ? Pourquoi le pire, l’intervention militaire, et donc la guerre tout de suite ?

Mais fondamentalement, avec cette intervention, n’est-on pas dans les "contradictions inter-impérialistes" ? Quels intérêts contre quels intérêts ? La maîtrise du pétrole est-elle le seul centre d’intérêt ? N’y a-t-il pas d’autres enjeux ?

Voilà donc une première série de questions auxquelles il faudrait répondre pour être crédible.

CROISADE, EST-CE SEULEMENT SPIRITUEL ?

Le terme de croisade seulement "spirituel"

Les guerres de religion, que nous avons bien connues, étaient-elles aussi et seulement de caractère spirituel ?

Beaucoup y voient les premiers affrontements entre bourgeoisie et féodalité/royauté.
Les croisades n’avaient-elles pas, par delà les objectifs spirituels affichés, également des objectifs économiques ?

Pourquoi donc certaines d’entre-elles se sont-elles terminées par des sièges et des saccages de villes, de Constantinople par exemple ?

Pourquoi certaines de ces croisades se sont-elles trompées de chemin, telle celle qui s’est retrouvée en Arménie par exemple ?

Et pourquoi n’était-ce souvent que les cadets des grandes familles féodales, lesquels cadets ne bénéficiaient donc pas du droit d’aînesse, qui partaient pour la croisade ? Et n’était-ce pas la constitution de fiefs, dans cet Orient à la civilisation brillante, qui était en fait un des objectifs principaux ?

Donc, si je parle de croisade, ce n’est pas des motivations religieuses que j’évoque, mais bien des objectifs économiques, stratégiques, que sais-je encore ?

DES PEUPLES LIBRES !

Effectivement, le peuple libyen se voit refuser le droit de choisir son modèle de gouvernement ! Mais est-il le seul parmi ces peuples, ou est-ce plutôt la règle générale jusqu’à il y a peu ? Le peuple iranien n’était-il pas un des rares à avoir acquis quelques droits, dont celui d’élire une partie de ses dirigeants, après deux révolutions ?
Et puis, dites-moi, le peuple français est-il aussi libre de choisir son gouvernement et son régime qu’on veut bien le dire ?

La question est fondamentale : un peuple est-il libre sous un régime capitaliste, même si les formes sont différentes de celles de la Libye et de maints autres pays ?

Et le peuple américain est-il libre ? Que se passe-t-il dans le Wisconsin ?

Et je reviens au boycott des élections en France : pourquoi ce boycott est-il devenu majoritaire ? La démocratie est-elle si démocratique que cela ? N’avez vous là rien à dire sur les avantages de la "démocratie représentative" ? Est-elle la seule forme de démocratie possible, ou même réelle ?

DES PEUPLES VERSATILES !

Les peuples des pays arabes seraient-ils les seuls à être versatiles ?

Mais pourquoi donc l’Allemagne, la Russie, la Chine, après s’être abstenues sur la résolution ont-elles critiqué l’agression dès ses premières manifestations ? Versatilité aussi ?

Et dites-moi encore si vous connaissez quelque pays au monde qui ne change pas de position au gré des circonstances, lesquelles ne sont jamais les mêmes, sinon il n’y aurait pas d’histoire...

Et qui plus est s’agissant de pays dont les dirigeants réels ne sont pas ceux qui s’affichent dans le pays même, ne sont en réalité que des pantins dans le système néo ou post-colonial ?

Et savez-vous quelle est l’indépendance de décision dont dispose le Président de la République française vis-à -vis des dirigeants des grands groupes capitalistes ?

Enfin, dernière question : à l’ONU, pourquoi ce sont seulement quelques pays, et lesquels, ceux du Conseil des sécurité (les membres permanents) qui décident la plupart du temps ? Pourquoi n’est-ce pas plutôt l’Assemblée générale ? Pourquoi l’ONU n’est-elle pas démocratisée en ce sens ?

NOTRE TACHE PRINCIPALE

Alors, nous, peuple français, en dehors de la solidarité que nous devons à tous les peuples, nous avons une tâche première : en finir chez nous avec le capitalisme colonial dont je parle, et qui perdure, et qui exploite, qui domine, et qui aliène le peuple français et d’autres peuples !

C’est notre tâche principale !

LE DEBAT SUR LES ENERGIES

Le pétrole ne tue pas qu’en Libye, il tue en France, tous les jours, partout, presque dans tous les actes de la vie de chacun.

Les centrales, c’est différent, et il n’y a pas que les centrales, il y a aussi les bombes, y compris celle à l’uranium appauvri, qui d’ailleurs serait utilisé en Libye aussi, je ne reviens pas sur Hiroshima.

Je pense que vous connaissez la différence entre la fusion et la fission, je devrais dire les différences, tout est est différent.

Mais bon, ou mal plutôt, sur ces questions de l’énergie, donc de grandes questions.
Et il y a le capitalisme productiviste qui développe la production de marchandises pour produire des profits maxi. Et donc de forts besoins d’énergie.

Et il y a la société qui pourrait lui succéder, qui pourrait ne pas être productiviste et se contenter de répondre aux besoins des hommes.

Je suis donc pour que les hommes, je veux dire les êtres humains, débattent de ces questions de l’énergie et décident de ce dont ils ont besoin et de ce qu’il faut pour le satisfaire.

LA DEMOCRATIE

Ce débat est difficile sous le système capitaliste, la démocratie ne peut exister avec le capitalisme, Anicet Le Pors disait, ou rappelait, que quelqu’un disait que là où est la propriété là est le pouvoir.

Quand les êtres humains se seront libérés du capitalisme et pourront décider en toute liberté, on pourra avoir le vrai débat.

Mais, on le voit bien, le débat ne peut pas attendre, il faut qu’il ait lieu ici et maintenant, même s’il ne sera pas totalement vrai. Le capitalisme doit aussi tenir compte des rapports de forces qui s’établissent dans la société, et aussi ils sont prêts à faire de l’argent avec n’importe quelle énergie.

Mon opinion, c’est donc la démocratie, le maximum de démocratie possible.

Michel Peyret
jeudi 24 mars 2011

URL de cet article 13208
   
Même Auteur
Un futur présent, l’après-capitalisme, de Jean Sève
Michel PEYRET
Une façon de dépasser le capitalisme Le livre de référence L’essai de l’historien Jean Sève intitulé Un futur présent, l’après-capitalisme (La Dispute, 2006). Ce livre propose une interprétation du mouvement historique actuel dans le sens du dépassement possible du capitalisme. Il énonce ce qu’il envisage comme des preuves de l’existence actuelle de « futurs présents » qui seraient autant de moyens de ce dépassement du capitalisme déjà à l’oeuvre dans le réel. Sur la question (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Croire que la révolution sociale soit concevable... sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés, sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., c’est répudier la révolution sociale. C’est s’imaginer qu’une armée prendra position en un lieu donné et dira "Nous sommes pour le socialisme", et qu’une autre, en un autre lieu, dira "Nous sommes pour l’impérialisme", et que ce sera alors la révolution sociale !

Quiconque attend une révolution sociale “pure” ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution.

Lénine
dans "Bilan d’une discussion sur le droit des nations", 1916,
Oeuvres tome 22

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.