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L’Egypte, Cuba et The Wall Street Journal (La Isla Desconocida)

photo : médecin cubain au Pakistan après un tremblement de terre (2005). Extrait de Cuba : Une Internationale… de la santé, de Hernando Calvo Ospina

Dans son édition du 7 février dernier, The Wall Street Journal a exprimé clairement son désir de voir se produire, à Cuba, une explosion sociale semblable à celle que le peuple égyptien déchaîne pour éliminer le régime de Hosni Moubarak. L’éditorialiste a déclaré avec franchise qu’il y a quelque chose qu’il ne comprend pas : Pourquoi cela arrive-t-il en Égypte et n’arrive pas à Cuba ?

Il y a 20 ans, les patrons du journal se sont posé cette même question : pourquoi, alors que l’URSS s’est effondrée et que le socialisme est mort en Europe de l’Est, cela n’est-il pas arrivé à Cuba ?

Leur image de sérieux et de puissance ne parvient pas à occulter le degré atteint pas leur fanatisme et leur haine.

Il existe une question clé qui heurte les convictions des patrons du Wall Street Journal : comment est-il possible qu’un homme politique soumis aux États-Unis et soutenu par toute la puissance de l’Empire puisse être balayé par la volonté populaire ? Comment est-ce possible qu’un peuple ose défier les États-Unis ?

Les contre-révolutionnaires que le gouvernement des États-Unis finance et manipule en sont au même point, sauf que leur rage est tellement démesurée qu’ils en arrivent à déclarer que le peuple cubain est lâche et bête.

Voilà le tableau.

Reste une seule solution : nous poser quelques questions qui dépassent la très courte et très schématique logique impériale :

Mais pourquoi donc les Cubains ne se révoltent-ils pas contre les soins médicaux gratuits ?

Comment est-il possible qu’ils ne se jettent pas dans les rues pour exiger le paiement des vaccins auxquels ont droit tous les enfants cubains ?

Mais pourquoi donc les Cubains ne protestent-ils pas contre l’éducation gratuite ?

Pourquoi n’accepteraient-ils pas de devoir payer 15.000 $ US annuels, durant 5 années d’études, pour décrocher un diplôme de philologie ?

Pourquoi ne demandent-ils pas la fermeture des nombreuses écoles spécialisées destinées aux enfants handicapés ?

Pourquoi continuer à accepter que des milliers de jeunes d’Amérique Latine et d’Afrique viennent étudier gratuitement la médecine à Cuba et que des milliers de médecins cubains aillent prêter leur aide pour une meilleure santé dans des dizaines de pays ?

Pourquoi donc les Cubains ne rétablissent-ils pas la domination des États-Unis ?

Pourquoi n’introduisent-ils pas à nouveau, dans leur Constitution, le droit pour le gouvernement des États-Unis d’occuper militairement Cuba, d’y implanter un chapelet de bases militaires comme celle de Guantanamo et de faire main basse sur l’île des Pins, (d’une superficie de 3.056 Km2), en la transformant en partie intégrante des États-Unis ?

Pourquoi les Cubains ne réclament-ils pas de faire don de leurs richesses et de leur économie nationales aux monopoles nord-américains ?

Pourquoi le peuple cubain ne se soulève-t-il pas pour réintroduire l’exploitation de l’homme par l’homme et la discrimination à l’égard des femmes et des « non-blancs » ?

Pourquoi les Cubains s’acharnent-ils à maintenir la justice sociale et l’égalité entre les êtres humains et pourquoi n’acceptent-ils pas ces inégalités qui découlent de tout cet argent que les riches possèdent et que les travailleurs n’ont pas ?

Pourquoi les Cubains ne participent-ils pas à corriger les principes du Droit International et n’éliminent-ils pas le respect de la souveraineté des États et le droit à l’autodétermination des peuples ?

Pourquoi les Cubains ne rendent-ils pas hommage à ces individus, nés à Cuba, à la solde d’une puissance étrangère, je veux parler du gouvernement des États-Unis, pour appliquer leurs plans visant à renverser la Révolution ?

Voici une des choses qu’on a du mal à comprendre dans un monde comme le nôtre : vouloir que les Cubains se soulèvent pour créer, dans leur pays, des situations semblables à celles qui ont conduit les Égyptiens à se révolter !

Mais il est impossible qu’il soit bête et lâche ce peuple d’un petit pays qui a su résister durant 50 ans aux agressions militaires, au terrorisme d’État, aux attaques médiatiques permanentes et massives du plus puissant empire qui ait jamais existé, sans oubier celles de ses alliés.

Le journal de « l’Empire de la Haute Finance » comme l’économiste nord-américain Victor Perlo appela les monopoles financiers de Wall Street, dans son livre, au début des années 60, ne peut pas comprendre la haine suscitée par la domination et l’ingérence des États-Unis dans les affaires des autres nations et par l’exploitation des travailleurs et des richesses des autres pays par les multinationales nord-américaines.

Ceux qui possèdent l’argent du monde et croient qu’ils peuvent tout acheter, y compris la conscience et la bêtise d’un grand nombre, et imposer leur domination, l’égoïsme et l’individualisme, ne comprennent pas toutes ces choses-là .

Arnaldo Hernández

Source : http://la-isla-desconocida.blogspot.com/2011/02/egipto-cuba-y-wall-street-journal.html

Traduit par Manuel Colinas Balbona pour Le Grand Soir

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