Un nouveau jeu vidéo est en vente depuis le 9 novembre (2010) et a battu un record de ventes avec 5.600.000 unités vendues dés le premier jour et continue de battre des records. Le jeu s’appelle « Call of Duty : Black Ops » (l’appel du devoir : opérations clandestines) et se déroule dans les années 60 et fait revivre la Guerre Froide. Parmi les territoires ennemies, on trouve Cuba, le Vietnam, le Laos et la Russie.
Selon Associated Press, « dans une des missions … les joueurs doivent se frayer un chemin à coups de flingues dans la ville de la Havane pour assassiner le jeune Fidel Castro. » Les joueurs - pour la plupart jeunes et en majorité des garçons - s’amusent à massacrer au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de leur cible. Dans la vraie vie, la plupart des ces joueurs savent à peine qui est Castro. Mais ce jeu fournit à des millions et des millions de joueurs l’expérience virtuelle d’envahir Cuba et de l’assassiner. Ainsi les joueurs participent à cette normalisation du terrorisme qui devient de plus un plus une partie intégrante de notre culture aux Etats-Unis.
Peu importe que dans la vraie vie plus de 600 tentatives d’assassinat contre Fidel Castro ont échoué. Dans cette réalité virtuelle, les fantasmes de l’Empire l’emportent sur la réalité historique. Selon une dépêche d’agence cubaine : « Ce que le gouvernement des Etats-Unis n’a pas réussi à accomplir pendant plus de 50 ans, il tente à présent de le réussir virtuellement. »
Le critique de jeux vidéos du New York Times, Seth Schiesel, apparemment un homme adulte à l’esprit peu malléable, s’extasie sur son nouveau jeu. Après y avoir joué, il a aussitôt recommencé en déclarant « je voulais tenter encore une fois d’assassiner Fidel Castro pendant l’invasion de la Baie des Cochons. »
Allons, allons, diront certains, ce n’est qu’un jeu !
Dans ce cas c’est un jeu qui est joué pour de vrai par la personne qui sera nommée à la présidence de la Commission des Affaires Etrangères de la Chambre des Représentants (US). Le résultat des élections de novembre dernier signifie que chaque commission de la Chambre des Représentants sera désormais présidée par un Républicain. Ileana Ros-Lehtinen, représentante d’extrême-droite de la Floride, rêve depuis des années d’occuper ce poste important à Washington et de pouvoir jouer un rôle majeur dans la politique étrangère des Etats-Unis, non seulement à l’égard de Cuba mais aussi à l’égard du monde entier.
Elle est née en 1952 à la Havane où son père était un fervent supporter de la dictature de Batista. Après la révolution, il a emmené sa famille en Floride. En 1989, le Représentant Démocrate de la Floride, Claude Pepper, décéda et c’est Ros-Lehtinen qui remporta l’élection partielle. Sa campagne électorale était centrée sur la libération du terroriste Orlando Bosch, un des cerveaux de l’attentat en plein vol contre un avion de ligne cubain qui coûta la vie aux 73 passagers.
Le Département de Justice avait décidé que Bosch devait être déporté pour cause d’activités terroristes, mais Ileana Ros-Lehtinen bénéficiait du soutien de la puissante et fortunée Fondation Nationale Cubano-Américaine (Cuban American National Foundation). Son directeur de campagne à l’époque était Jeb Bush, fils du président George Bush (père) en exercice qui décida de gracier et libérer Bosch, qui vit encore en toute liberté à Miami où il se vante encore aujourd’hui de ses tentatives pour assassiner Fidel Castro. Ros-Lehtinen est devenue le premier Cubano-américain à siéger au Congrès.
Peu après son élection, elle est devenue membre de la Commission des Affaires Etrangères et depuis elle se démène en faveur du renversement du gouvernement cubain. En 1996, lors du programme « Today » de la chaine NBC, elle s’est expliquée sur ses appels en faveur d’une action contre Cuba. Lorsque Bryant Gumbel a dit que la plupart des Américains ne considéraient probablement pas Cuba comme une menace, elle a répondu : « Et quelle était la menace lorsque nous avons envahi Panama ? Pensions-nous que l’armée de Noriega allait nous envahir ? Et quelle était la menace lors de la guerre du Golfe ? Allaient-ils envoyer leurs avions... et nous envahir ? Il n’y avait pas de menace... et cela ne nous a pourtant pas empêché d’employer la force. » En d’autres termes, même si Cuba ne représente aucune menace, Washington pourrait recourir aux Forces Armées pour attaquer Cuba comme elles ont attaqué Panama et l’Irak.
Dans un documentaire britannique « 638 ways to kill Castro » (638 manières de tuer Castro), Ros-Lehtinen a déclaré au journaliste, « J’applaudirais si quelqu’un devait assassiner Fidel Castro. »
Les millions de gens qui jouent à assassiner Fidel Castro et à régner sur le monde par le biais d’opérations clandestines ont trouvé leur avatar en la personne de Ileana Ros-Lehtinen.
Jane Franklin
http://www.zcommunications.org/new-cuba-games-by-jane-franklin
Traduction VD pour le Grand Soir. N’oubliez pas que « lorsque les Etats-Unis sont venus chercher Cuba, nous n’avons rien dit, nous n’étions pas Cubains »
EN COMPLEMENT
http://www.dailymotion.com/video/x88sbu_638-facons-de-tuer-castro-1-4_news
638 façons de tuer Castro 1/4
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http://www.dailymotion.com/video/x88t1q_638-facons-de-tuer-castro-2-4_news
638 façons de tuer Castro 2/4
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http://www.dailymotion.com/video/x88tr2_638-facons-de-tuer-castro-3-4_news
638 façons de tuer Castro 3/4
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http://www.dailymotion.com/video/x88u8g_638-facons-de-tuer-castro-4-4_news
638 façons de tuer Castro 4/4
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