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Benoit XVI et le nazisme

Décidément, le Royaume Uni réussit à Benoit XVI, après avoir condamné la "dictature du relativisme", il vient de déclarer le 16 septembre à Edimbourg : "Même dans notre propre vie, nous pouvons nous rappeler combien la Grande-Bretagne et ses dirigeants ont combattu la tyrannie nazie qui cherchait à éliminer Dieu de la société, et qui niait notre commune humanité avec beaucoup jugés indignes de vivre, en particulier les Juifs….En réfléchissant sur les leçons dramatiques de l’extrémisme athée du XXème siècle, n’oublions jamais combien exclure Dieu, la religion et la vertu de la vie publique, conduit en fin de compte à une vision tronquée de l’homme et de la société, et ainsi à « une vision réductrice de la personne et de sa destinée » (Caritas in Veritate, n. 29)." Si l’on ne peut que se réjouir de la condamnation du nazisme, le rapprochement, le lien créé entre l’extrémisme athée et le nazisme sont pour le moins surprenants.

Benoit XVI omet de rappeler et d’expliquer la position de ses prédécesseurs Pie XI et Pie XII qui, sauf erreur de ma part, n’ont pas formulé de telles critiques du nazisme avant et après 1933. Ce silence n’est pas du à une absence d’intervention du Vatican sur la scène internationale. Pie XI, avec son secrétaire d’Etat le cardinal Pacelli qui a été nonce, accepte de signer un concordat en préparation depuis plusieurs années qui donne une garantie d’état au Catholicisme allemand. Nous sommes loin là de la virulente condamnation du nazisme.

Pie XII quelques années plus tard ira plus loin, adressant à Franco le 31 mars 1939 le message suivant : "Élevant notre âme vers Dieu, Nous Nous réjouissons avec Votre Excellence de la victoire tant désirée de l’Espagne catholique. Nous formons des voeux pour que votre très cher pays, une fois la paix obtenue, reprenne avec une vigueur nouvelle ses antiques traditions chrétiennes qui lui ont donné tant de grandeur. C’est animé par ces sentiments que Nous adressons à Votre Excellence et à tout le noble peuple espagnol Notre bénédiction apostolique." Certes il est question de franquisme et non de nazisme, mais ce message est une vibrante approbation, loin de la moindre remarque ou réserve.

Les responsabilités dans la montée du nazisme ne sont pas aussi simples que Benoit XVI voudrait nous le faire croire, est-il besoin de rappeler que l’antisémitisme nazi s’est développé sur un terreau entretenu, entre autres, par l’église catholique qui a attendu le concile de Vatican II pour en finir enfin avec l’accusation de déicide portée contre le peuple juif. Cet antisémitisme catholique s’était longuement et violemment exprimé lors de l’affaire Dreyfus quelques dizaines d’années auparavant.

Alors, par pitié au nom de celui qui croyait au ciel et de celui qui n’y croyait pas, arrêtez de réécrire l’histoire !

Le 21 septembre 2010

Jean-Michel Arberet
Conseiller municipal d’Arcueil
Partenaire du groupe communiste
jm-arberet.over-blog.com

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Circus politicus
Christophe Deloire, Christophe Dubois
A quelques mois de l’élection présidentielle de 2012, les Français sont saisis d’angoisse à l’idée que la fête électorale débouchera sur une gueule de bois. La crise aidant, la politique se révèle un théâtre d’ombres où les signes du pouvoir servent surtout à masquer l’impuissance. Qui gouverne ? Qui décide ? Circus politicus révèle les dessous d’un véritable « putsch démocratique », une tentative de neutralisation du suffrage universel par une superclasse qui oriente la décision publique. (…)
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« A toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes : autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose en même temps, de ce fait, des moyens de la production intellectuelle, si bien qu’en général, elle exerce son pouvoir sur les idées de ceux à qui ces moyens font défaut. Les pensées dominantes ne sont rien d’autre que l’expression en idées des conditions matérielles dominantes, ce sont ces conditions conçues comme idées, donc l’expression des rapports sociaux qui font justement d’une seule classe la classe dominante, donc les idées de sa suprématie. »

Karl Marx

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