La situation dans la région du Bajó Aguán, sur la rive droite de la rivière Aguán dans le nord du pays reste très préoccupante et tendue. Les différentes coopératives mises en place par le mouvement paysan MUCA est sont sous la menace directe de près de 24 commandos militaires équipés d’armes de gros calibre et soutenus par la police et les gardes armés des trois propriétaires terriens de la zone.
Le gouvernement de Profirio Lobo dit maintenir le dialogue tout en faisant des déclarations contraires, accusant les paysans de vouloir déstabiliser le régime. Les médias pro-putschiste quant à eux déverse un flot de désinformations en faisant croire que le syndicat paysan serait un groupe guérillero armé, argument mainte fois utilisé au Chili sous Pinochet ou en Argentine avec la Junte.
La situation au Honduras est extrêmement tendue, les assassinats se sont multipliés depuis le début de l’année et la militarisation de la région du bas Aguán fait encore monter la tension d’un cran.
La forte présence militaire cantonnée dans la zone du Bajó Aguán, fait régner une atmosphère angoisse et d’incertitude quant à une possible évacuation des membres du Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguán - MUCA - ceux qui affrontent depuis des décennies les tout-puissants propriétaires terriens de la région, dans une lutte du pot de terre contre le pot de fer pour laquelle 6 personnes ont été assassinées depuis fin janvier.
La nouvelle est arrivée ce week-end. La Coordinatrice des Organisations Populaires de l’Aguán (COPA) a confirmé la présence militaire sur la zone. "Il y a 26 commandos pleins de militaires dans le secteur. Les soldats viennent dans des voitures de type 2.5 et dans des Land Rovers, ces derniers sont utilisés pour le transport d’armement lourd et se garent dans les propriétés des latifundistes du coin."
Elle dénonce également le terrorisme d’État du gouvernement, dirigé par le président Porfirio Lobo Sosa, qui a envoyé 29 commandos militaires et des véhicules sans plaques équipées d’armes de gros calibre, qui sont arrivées à la zone de l’Aguan, autour de 16h heure de l’après-midi du samedi 10 avril, avec l’objectif claire d’effrayer et d’intimider les populations locales.
Dans le document la COPA ajoute que "Nous Responsabilisons le Président de la République, le Ministre de la Sécurité, le Ministre de la Défense et les Entrepreneurs Miguel Facusse, René Morales et Reinaldo Canales, de tout fait violent qui pourraient arriver dans les prochaines heures".