Costaude livraison de ce n° 17 du Sarkophage. On resserre les boulons. Tant mieux.
Paul Ariès dit « Nein Danke ! » à Daniel Cohn-Bendit. Au fait, pourquoi le dire en allemand ? Parce qu’il est allemand ? Faute de goût… Oui, Dany-le-rouge « est devenu l’un des meilleurs avocats du capitalisme vert. Il est l’homme dont le système a besoin pour casser toute véritable alternative. Faux révolutionnaire en 68, faux écologiste en 2010. »
Fort intéressant article d’Erwan Seznec sur Dominique Strauss-Kahn, cet homme politique, avocat d’affaires qui mélange les genres, qui sait rester juste au bord du conflit d’intérêts. Qui s’étonne qu’un membre de son cabinet en 1991 (Stéphane Richard) soit aujourd’hui membre du cabinet de Christine Lagarde ?
Patrick Silberstein et Gérard Chaouat font le point sur l’opération Bachelot, lors de la grippe A. Ils expliquent en détail comment Bachelot a accepté les exigences des laboratoires, dans la plus grande opacité.
Le sociologue Jean-Claude Paye analyse le « refus d’un nouvel abandon de souveraineté » de la part du Parlement européen qui, contrairement à la Commission, n’a pas voulu que les autorités étatsuniennes puissent utiliser à leur guise des données financières des citoyens européens. La Commission avait accepté cela, prétendument au nom de la lutte anti-terroriste, comme si les terroristes opéraient d’énormes transferts de fonds avant d’agir.
Aurélien Bernier, secrétaire national du M’PEP, explique pourquoi Sarkozy est « le fossoyeur de l’identité nationale ». « Difficile de concevoir une politique économique et une diplomatie plus antinationale que celle de Sarkozy. […] Le nouveau concept de diversité vient, dans le discours sarkozyste, effacer la valeur républicaine de l’égalité. […] Sarkozy flatte la " nation inconsciente " (Jaurès), obscurantiste, fataliste, pessimiste, qui enferme l’individu et les groupe sociaux dans les déterminants issus du passé, ceux de la race, du sang, du sol. »
Avec Sarkozy, la Françafrique a de beaux jours devant elle (Samuel Foutoyet). Pas étonnant quand on pense que Sarko a passé vingt ans dans l’ombre de Pasqua, que son conseiller en la matière est le foccartien et chiraquien Robert Bourgi, et qu’il a des liens privilégiés avec le patronat français d’Afrique (Bolloré, Bouygues etc).
Pendant ce temps-là , Areva exploite les travailleurs du Niger (Lilian Noiret). Les cancers du poumon développés au contact de l’uranium sont en augmentation.
Deux articles sur les retraites. Jacques Cossart explique pourquoi le chômage et la productivité sont éludés, pourquoi on va surtout s’efforcer de préserver les privilèges des capitalistes tandis que le PIB ne va cesser d’augmenter, ce qui ne devrait poser aucun problème pour le financement des retraites. Gérard Filoche dénonce la logique du Conseil d’Orientation des Retraites. Il faut trouver 230 milliards d’euros d’ici 2050, ce qui n’est pas la mer à boire.
L’éditeur Gérard Pignarre se demande « comment gérer les biens communs ». Son angle d’attaque est le suivant : « ce que le capitalisme fait faire à l’État et ce que l’État laisse faire au capitalisme. »
A noter une réflexion originale du philosophe Florent Bussy sur les mots " complexe " et " simple " .
Pour Gilles Sainati (parent d’élève FCPE), le flicage s’amplifie à l’école grâce à la biométrie « cheval de Troie du fichage », une « technique utilisée à l’envers ».
Un peu d’humour avec Étienne Rodin, qui a vu la neige tomber du ciel en janvier.
Stéphane Lavignotte met en regard la pensée de Daniel Bensaïd et celle de B-H L, avec ses raccourcis obscurs, ses impasses sur la justice sociale et le principe d’égalité.
Un entretien fort intéressant avec Jacques Guillon sur la " terrorisation " démocratique. Après Tarnac, entre autre. Nos classes dirigeantes n’ont pas attendu les twin towers pour instaurer ce qu’un essayiste a appelé la « terrorisation démocratique ». Depuis 25 ans, en France, les conditions de séjour des étrangers sont intimement liées aux mesures antiterroristes. Les mesures de rétention, d’expulsion, les mariages mixtes servent à intimider un volant de travailleurs dont le système a besoin.
Enfin, Philippe Ariès veut en finir avec « le mythe de l’opulence ». Voir son dernier livre La simplicité volontaire contre le mythe de l’opulence.