Rafael ne le sait pas, mais il a changé ma vie. Une femme est entrée au cimetière d’Aguilar de la Frontera et une autre en est sortie. La tendresse et le respect de cet homme envers ces os prélevés à la terre avec amour et répertoriés dans l’attente d’une identification par ADN m’a profondément émue. Des os comme seuls restes et seules preuves des crimes contre l’humanité commis par les fascistes après le coup d’Etat du 17 juillet 1936. J’en suis sortie déterminée à récupérer cette mémoire, celle dont ma mère me parlait depuis l’enfance, que l’on m’avait arraché avec mon grand-père le 23 août 1936. J’y ai travaillé et ouvert d’autres portes et ma vie a pris un sens qui ne me quittera plus jusqu’à la mort, lutter pour la récupération de nos grands-pères qui sont mort pour leur loyauté à la République. En Andalousie, il y a eu peu d’affrontement, une campagne systématique de terreur, de village en village, qui consistait dans des assassinats, des viols, des spoliations, des disparitions forcées… Le Gouvernement du PP a mis un point final à la loi de mémoire historique en supprimant l’administration d’aide aux victimes et le Budget consacré aux familles. C’est pour cette raison que je partage l’appel à la solidarité lancé par Rafael, parce que chaque os réclame son nom et sa dignité :
« … la lutte de l’homme contre le pouvoir est la lutte de la mémoire contre l’oubli » Milan Kundera.
AREMEHISA (Association pour la récupération de la mémoire historique d’Aguilar de la Frontera (Córdoba) s’est fixé pour objectif de récolter le montant nécessaire pour pouvoir inhumer dignement les personnes exhumées des fosses communes de la guerre civile situées au sein du cimetière municipal d’Aguilar de la Frontera.
AREMEHISA lance un appel aux dons intitulé " Dons contre l’oubli" .
Le lancement de cette campagne est une des actions que AREMEHISA mettra en oeuvre dans les mois à venir afin de pouvoir faire face aux plus de 18.000 € demandés par l’administration locale afin que les familles puissent enfin donner une sépulture digne à leurs disparus.
Devant l’absence de financement public, quelle que soit l’administration sollicitée, AREMEHISA souhaite, une fois de plus, faire appel à la solidarité et à l’engagement personnel afin que beaucoup de familles qui ne disposent pas des moyens nécessaires puissent enfin mettre un terme à leur longue attente.
Dans ce cadre, AREMEHISA a ouvert un compte courant à CAJASUR où vous pouvez déposer vos dons :
IBAN ES18 0237 6062 2091 6405 0027
BIC : CSURES2C
Merci de mettre en communication le nom de la personne physique ou juridique qui effectue le don ainsi que la mention "Donativo contra el olvido" .
Quel que soit le montant, même minime, il peut aider à rendre la dignité aux 46 personnes qui sont toujours en attente d’une sépulture. Leurs familles espèrent pouvoir enfin leur donner une sépulture digne et ainsi pouvoir terminer un deuil ininterrompu et prolongé depuis trop longtemps.
AREMEHISA, a toujours revendiqué la prise en charge par l’Etat, depuis ses diverses administrations, des coûts engendrés par ces procédures. Mais devant la carence de celui-ci, l’association poursuivra son engagement envers les familles en ne leur réclamant pas un centime d’Euro. Pour nous, c’est la meilleure façon de rendre hommage aux victimes et à leurs familles. Rafael pour AREMEHISA.