Vous roulez sur la rocade entourant Albi. Soudain, un panneau flamboyant et fier de l’être : " ALBI UNIVERSITE".
Antéposons comme des bêtes, ou plutôt comme des Zuniens. Les universitaires albigeois ne sont pas les premiers à avoir cédé à cette mode imbécile. Alors allons-y à fond la caisse :
ALBI COMMISSARIAT DE POLICE
ALBI HOTEL DE VILLE
ALBI RECETTE FISCALE
ALBI MUSEE
ALBI PISSOTIERES
Bon sang de bonsoir : nous sommes dans une ville de culture, d’histoire millénaire, une ville inscrite au Patrimoine mondiale de l’Unesco. Dire "Université d’Albi", ça vous écorcherait la goule (comme on dit en Poitou) ?
Le plus drôle, c’est que cette petite chose est une invention de Fioraso, qui a par ailleurs fait tant de mal à l’Université française. Au départ, un Institut national universitaire, antenne de l’université de Toulouse. Il s’agit de l’Institut Champollion, du nom du célèbre égyptologue né à ... Figeac dans le Lot et qui fit ses études à Grenoble Ecole centrale.
La devise de cette petite chose est "Small is beautiful". J’ajouterais "American is Great".
Croire que la révolution sociale soit concevable... sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés, sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., c’est répudier la révolution sociale. C’est s’imaginer qu’une armée prendra position en un lieu donné et dira "Nous sommes pour le socialisme", et qu’une autre, en un autre lieu, dira "Nous sommes pour l’impérialisme", et que ce sera alors la révolution sociale !
Quiconque attend une révolution sociale “pure” ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution.
Lénine dans "Bilan d’une discussion sur le droit des nations", 1916, Oeuvres tome 22