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A Qousseir, l'humanité pendue au gibet

Il s’appelait Haytham Ali Taraf. Il était originaire de Jablé, ville côtière syrienne. Sa profession : employé au Croissant rouge syrien. Haytham a été retrouvé pendu dans la banlieue de Qoussayr en province de Homs dans une zone contrôlée par le Front Al Nosra. Son crime : être un « chabbih nossayrite ».

La nouvelle de cette exécution a été révélée mercredi par Syrian Truth, un site d’information qui dénonce à la fois les crimes de l’État syrien et ceux de la rébellion.

Dans le jargon journalistique occidental, « chabbih » désigne exclusivement les « voyous » du régime.

Mais sur le terrain, les rebelles qualifient de « chabbih » tout sympathisant pro-gouvernemental, c’est-à -dire des millions de femmes, d’hommes, d’enfants et de vieillards issus de toutes les confessions.

Pour l’écrasante majorité des brigades rebelles, un chabbih est une cible légitime, quel que soit son âge ou ses antécédents.

Tout individu qui refuse d’adhérer à la cause des rebelles peut ainsi être condamné à mort pour sa supposée appartenance aux chabbihas.

Si le prisonnier est un alaouite, ces chances de survie sont nulles.

Haytham Ali Taraf fait partie de ces milliers d’innocents coupables d’hérésie.

Il a été retrouvé au bout d’un gibet dans une rue de la banlieue de Qousseir en province de Homs.

Et comme les « pendus de Minsk » victimes de la barbarie nazie, Haytham portait autour du cou un écriteau expliquant le motif politique et confessionnel de son exécution.

Le martyre de Haytham montre une fois encore qu’en soutenant une rébellion gangrenée par une version locale de ce que nous appelons en Occident la peste brune, nos élites et leurs partenaires wahhabites, israéliens et turcs se rendent coupables de crimes contre l’humanité.

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Robert MacNamara
secrétaire à la défense étatsunien de 1961 à 1968
paru dans l’International Herald Tribune, 26 juin 2000.

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