RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

A Monsieur François Hollande, candidat à la présidence

Le 28 février 2012

Monsieur le Député,

Hier soir vous avez donné, pour la Syrie, votre position concernant celle que devraient avoir tous les candidats à la présidence de la république. Il s’agit là de propos bien hardis, semble-t-il.

Êtes-vous, par vous-mêmes, allé sur le terrain pour constater en Syrie quelle est la véritable situation ? Ne vous souvenez-vous pas de situations similaires, dans les années passées ?

En Irak, le président devenu rétif Saddam Hussein, après avoir été bien utile contre l’Iran (déjà ), a eu le malheur de déplaire au lobby militaro-industriel international. D’où des campagnes de désinformation grotesques, le présentant pour un tyran dix fois plus sanguinaire qu’il ne l’était, présentant son armée comme "la quatrième du monde", son industrie chimique assidue à fabriquer des produits de mort. Cela coûta une invasion presque comme une promenade, face à une armée quasi-inexistante, mais beaucoup de morts parmi les envahisseurs, en raison de la résistance civile qui l’a d’ailleurs payé fort cher elle aussi. Chacun sait aujourd’hui ce qu’il en était, et ce pays est ruiné pour des centaines d’années peut-être. On parlait d’Attila, autrefois...

En Libye, un homme parfois un peu bouffon dans ses comportements avait le malheur de nourrir des projets pour libérer l’Afrique entière de l’esclavage auquel le Nord l’astreint depuis déjà des centaines d’années, plus ou moins. Grâce à ses revenus pétroliers, il comptait bien sortir les pays frères de l’emprise du dollar et du franc CFA. Faute suprême. Là encore, des pseudo-renseignements l’ont chargé de tous les crimes, se sont appuyés sur l’éternel antagonisme entre la Cyrénaïque et la Tripolitaine pour susciter ou appuyer des mouvements de protestation. Bien entendu, des troupes d’invasion, là encore, ont "fait le boulot". Bilan actuel, le prétendu CNT se déchire, le pays est une vaste ruine là où il y avait quelque chose, il n’y a plus d’eau, mais la menace que faisait peser le président Kadhafi sur les banquiers du Nord est dissipée. Heureux ? Quant au président déchu, la façon dont il a été traité est d’une perversité telle que cela salit le nom d’humain.

Voilà que cela recommence en Syrie, là encore un pays qui gêne "le Nord". Des troupes de mercenaires, dont certains ont déjà sévi en Libye (tiens !), écument le pays, armés par l’extérieur. Une propagande extérieure abjecte charge les conscrits de l’armée Syrienne des crimes de ces bandes armées, et fustige toute voix discordante. C’est au point que vous-mêmes êtes victime de cette propagande, au point d’interdire une autre opinion à un autre candidat. L’affaire est grave.

Il y a pourtant suffisamment de témoignages pour infirmer tout ce que racontent des journalistes "officiels" sensés avoir enquêté sur le terrain, ou d’autres personnages bien accueillis sur les plateaux de télévision. La censure veille. Oui, la censure. Ces témoignages dont je parle ne sont jamais portés au grand public, dans un débat contradictoire équitable.

Monsieur le Député, j’espère que vous allez réagir à cet endoctrinement, et nuancer, voire rapporter vos propos. Il serait désastreux que par vos positions, vous contribuiez à la ruine d’un pays de plus, au bénéfice de stratèges financiers et militaires.

URL de cet article 15953
   
Dominique Fernandez : Ramon
Bernard GENSANE
(Paris, Grasset, 2008) La lecture des livres de Dominique Fernandez (romans, livres de voyage, photographies) m’a toujours procuré un très grand plaisir. Avec, cependant, deux petits bémols. Pour se rassurer, j’imagine, Fernandez éprouve le besoin d’en faire des kilos, d’écrire jusqu’à plus soif. Dans son très beau livre sur Tchaikovski, par exemple, s’il ne nous décrit pas trois cents rues et artères russes, il n’en décrit aucune. Dans son Ramon, il nous inflige, par le menu (c’est le cas (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« A toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes : autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose en même temps, de ce fait, des moyens de la production intellectuelle, si bien qu’en général, elle exerce son pouvoir sur les idées de ceux à qui ces moyens font défaut. Les pensées dominantes ne sont rien d’autre que l’expression en idées des conditions matérielles dominantes, ce sont ces conditions conçues comme idées, donc l’expression des rapports sociaux qui font justement d’une seule classe la classe dominante, donc les idées de sa suprématie. »

Karl Marx

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.