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Auteur : Emrah KAYNAK

Israël : le loup qui veut se faire passer pour un agneau

Emrah KAYNAK

Le "Rebranding" est un mot qui a actuellement la cote en Israël. Conscient de son image plus que discutable, Israël investit dans les champs culturel, touristique et sportif pour redorer son blason terni par des années d’oppression et de colonisation de la Palestine ainsi que par les incessantes manœuvres de déstabilisation contre ses voisins arabes. Une stratégie promotionnelle de marketing a été mise en place, à coup de millions de dollars, pour développer un complexe d’évocations positives autour de la marque Israël.

Le rebranding ou « changement d’image », désigne le processus de refonte d’une image de marque dans le but de la rendre plus attractive. A partir de 2006, le gouvernement israélien a élaboré, de concert avec des agences de relations publiques, un nouveau plan visant à repositionner l'image du pays à l'étranger pour contrer la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanction) qui venait de voir le jour. Le but affiché étant de gagner la bataille de la communication à travers un chapelet d’initiatives à caractère international : organisation d’événements sportifs, scientifiques, artistiques, etc... Il s’agit de créer une perception déconnectée du conflit israélo-arabe en mettant en avant des valeurs positives tels que le « life style Tel Aviv », l’« innovation technologique » ou la « réussite économique » . Sous le gouvernement Tzipi Livni, le projet « Brand Israel » a bénéficié en complément du budget de propagande habituel, d’un financement de 4 millions de dollars rien que (…) Lire la suite »

Le Barça : messager de la paix ou agent du sionisme ?

Emrah KAYNAK

Dans le cadre de son "Peace Tour", le FC Barcelone s’est rendu en Israël. Le président Sandro Rosell et la délégation catalane ont été reçus par Shimon Peres et Benyamin Netanyahu, respectivement président et premier ministre de l’entité sioniste. Les plus ingénus ou les plus fourbes ne manqueront pas de saluer l’initiative au nom de la paix tandis que d’autres se demanderont pourquoi le prestigieux club catalan va se compromettre dans une telle entreprise de propagande.

En dépit des récriminations que l'invitation au Camp Nou du soldat israélien Gilad Shalit avait suscitées, le F.C. Barcelone persiste et renforce même ses affinités électives avec l'Etat juif. Le 7 octobre 2012, à l'occasion du clasico opposant le Barça à son éternel rival madrilène, le soldat israélien Gilad Shalit avait été invité ni plus ni moins dans la tribune présidentielle. Ce caporal tankiste, promu par la suite sergent-major, avait été capturé par un commando palestinien au sud de la bande de Gaza et détenu pendant cinq ans par la résistance palestinienne. Quelle sournoiserie que de présenter cette invitation pour anodine lors même qu'il s'agit d'un militaire officiant dans des territoires occupés illégalement depuis 1967 et non d'un citoyen lambda ! Face au tohu-bohu occasionné par cette invitation, le F.C. Barcelone avait convié trois Palestiniens, le footballeur Mahmoud al-Sarsak (incarcéré et mis en isolement pendant trois ans dans les geôles israéliennes) et deux (…) Lire la suite »

Les cinq piliers du système Erdogan

Emrah KAYNAK
"Quand l'ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice." - Romain Rolland Sous l’ère de l’AKP (Parti de la Justice et du Développement) qui a débuté en 2002, la Turquie a connu une série d’importantes mutations très disputées tant quant à leur nature qu’à leur portée. La politique générale de Recep Tayipp Erdogan est bâtie sur cinq piliers qui après une dizaine d’années de pouvoir se dévoilent peu à peu : monopolisation du pouvoir, ultralibéralisme, conservatisme socio-religieux, politique internationale néo-ottomane articulée sur l’hégémonie états-unienne, autoritarisme. Larvatus prodeo (j’avance masqué) semble être la devise de l’AKP qui a pris le parti de dissimuler partiellement ses intentions le temps de fortifier son pouvoir. Les derniers soubresauts en Turquie lèvent néanmoins toute ambiguïté sur l’ADN réactionnaire de ce parti qui jouissait jusqu’il y a peu encore d’une forte cote de faveur auprès de l’opinion publique tant nationale (…) Lire la suite »
La machine à abrutir ne connaît pas la crise

La stupidité programmée

Emrah KAYNAK
Nous vivons à une époque où les nouvelles idoles, résonances de la vacuité, s'appellent Steve Jobs, Paris Hilton, Cristiano Ronaldo, Lady Gaga. Servie par une machinerie implacable, l’inculture de masse régie par l’interdit de penser hypnotise la jeunesse mondiale. Aucune contre-éducation formelle ne peut faire face à ce torrent d’images et de sons cumulatifs qui domine le quotidien de chacun. Sport, télévision, publicité sont devenus les piliers de la manipulation des consciences. Le soubassement premier de l’hégémonie capitaliste n’est plus fondé sur la coercition mais bien plutôt sur la séduction et la servitude volontaire. Depuis longtemps, l’industrie du spectacle est « le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu ». Elle est le nouvel opium du peuple pour reprendre les mots fameux de Marx relatifs à la religion. Par son caractère distrayant, l’industrie culturelle est un redoutable (…) Lire la suite »
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Regis Debray : l’homme qui parlait trop

Emrah KAYNAK

Dans la mafia, il baccio della morte est pratiqué par un parrain mafieux sur les membres de la famille dont l’exécution a été décidée. La visite de Regis Debray (1) dans le maquis bolivien prend rétrospectivement les apparences d’un baiser de la mort qui se soldera quelque temps plus tard par la traque acharnée du Che et son infâme exécution.

S'il plane une certaine incertitude quant aux déclarations exactes des uns et des autres dans cette sombre affaire, la trajectoire ultérieure de Régis Debray dans les arcanes du pouvoir, son goût immodéré pour les titres ronflants, ses accointances avec les services d'intelligence français, ses déclarations impétueuses et revanchardes contre la Révolution cubaine et la personnalité de Che Guevara, lèvent tout doute sur la facette cynique de ce renégat et son esprit d'accommodement en fonction des circonstances et des époques. L'ancien « guérillero » égaré dans la selva bolivienne devenu conseiller présidentiel est parfaitement à son aise dans les salons parisiens. De présidence en mission, de mission en direction (2), Régis Debray est un serviteur obligeant des instances de pouvoir de « gauche » comme de droite. Il a joué en 2004 un rôle de premier plan dans l'enlèvement, la séquestration et l'exil forcé du président haïtien Jean-Bertrand Aristide comme le précise l'historien et (…) Lire la suite »

Le culte de l’Amérique en Europe

Emrah KAYNAK

Le rapport que l’Europe entretient avec les États-Unis ressemble à s’y méprendre au rapport traditionnel métropole-colonie à ceci près que la colonie d’antan s’est muée en modèle-type universel. Le moindre événement qui a lieu aux États-Unis a une projection hors norme dans le Vieux Continent. Un attentat engendre trois morts outre-Atlantique et aussitôt le plan Vigipirate est renforcé en France ; un cyclone s’apprête à toucher la côte est des Etats-Unis, après avoir dévasté les Caraïbes, et c’est toute l’Europe qui retient son souffle.

La double explosion qui a frappé le marathon de Boston a joui d'une exposition médiatique extraordinaire : éditions spéciales dans les journaux télévisés et dans la presse écrite. Un événement similaire dans un pays périphérique n'aurait très certainement pas joui du même écho. A l'inverse, les États-Unis sont recroquevillés sur leur société et font très peu cas de ce qui se passe au-delà de leurs frontières, hormis lorsque leurs intérêts directs sont en cause. Ce qui est nommé fâcheusement « mondialisation » n'est en réalité que la propagation virale de la culture consumériste étasunienne et de son corrélat moral dans le reste du monde. Ce qui se déroule aux états-Unis préfigure très souvent ce qui se passera d'ici peu en Europe : combat entre le moderne (néo-libéralisme anglo-américain) contre l'ancien, le dépassé (modèle social européen). Sarkozy, qui faisait du jogging à New-York affublé d'un T-shirt NYPD, incarne à merveille cette dévotion infantile pour l'Oncle Sam. En son (…) Lire la suite »
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Jay-Z en visite à Cuba : qui interdit de voyager à qui ?

Emrah KAYNAK

Le séjour du rappeur-producteur Jay-Z (Shawn Corey Carter à l’état civil) à La Havane en compagnie de son épouse Beyoncé, pour célébrer le cinquième anniversaire de leur mariage, a suscité une vague de critiques tout autant endiablées que consternantes dans les rangs de l’extrême-droite républicaine.

Cette réaction intempestive révèle le maximalisme d'une certaine engeance haineuse incapable de réformer son approche vis-à -vis de la Révolution cubaine. Les congressistes cubano-américains Mario Diaz-Balart et Ileana Ros-Lehtinen, chiens de garde de la ligne dure contre Cuba, ont interpellé le Ministère des Finances afin de vérifier si le couple jouissait de l'autorisation ad hoc pour voyager à Cuba, pays frappé d'un blocus inepte et anachronique depuis 51 ans. Certains énergumènes comme Mauricio Claver-Carone, directeur d'une officine contre-révolutionnaire basée à Washington, y voient une opération de propagande orchestrée par Castro [1]. Les sévères restrictions de voyage font partie d'une stratégie multilatérale d'encerclement-isolement de Cuba. Il est interdit à tous ressortissant des Etats-Unis de voyager dans l'île sous peine de se voir infliger une amende de 250.000 dollars (1 millions de dollars pour les entreprises) et jusqu'à 10 ans de prison, à l'exception de cas (…) Lire la suite »

La piraterie des marques cubaines par les Etats-Unis se poursuit

Emrah KAYNAK

Les Etats-Unis s’emploient avec obstination à piller, sous des prétextes d’une bassesse inqualifiable, les marques cubaines à écho international telles que Cohiba ou Havana Club. Imaginons un seul instant ce qu’il adviendrait si les Etats-Unis dupliquaient les appellations Roquefort ou le champagne Dom Perignon ou encore si Cuba lançait, après avoir décrété un embargo contre les Etats Unis, les copies des marques Apple, Mc Donald ou Coca-Cola.

Il n'est pas loin le temps où pirates et flibustiers écumaient les côtes caribéennes pour s'emparer de l'or, de l'argent et autres émeraudes en provenance des mines du Pérou ou de la Colombie ; il n'est pas loin le temps où les colons spoliaient, par la violence et la fourberie, les terres ancestrales des peuples amérindiens. Une commission fédérale étatsunienne a accordé dernièrement, après une âpre bataille juridique de plus de 15 ans, à l'entreprise General Cigar le droit d'user le nom de la prestigieuse marque de cigare cubain Cohiba. L'histoire de cette marque qui représente, d'un point de vue unanime, l'excellence est intimement liée à l'histoire de la Révolution cubaine ; cigare personnel du Comandante en Jefe Fidel Castro pendant de nombreuses années, le Cohiba a été mis sur le marché international en 1982. Cette sentence juridique repose sur une logique particulièrement spécieuse : puisque Cubatabaco (1), la société détentrice de la marque cubaine, n'a pas le droit de (…) Lire la suite »

Affaires des caricatures ou la liberté de stigmatisation collective

Emrah KAYNAK
Partons d'abord d'un constat. Comme le souligne André Tosel, les conflits identitaires ont tendance de plus en plus à surdéterminer les conflits sociaux. Le dipôle civilisation/barbarie ou Occident/Islam, qui pose deux principes irréductibles, acquiert un pouvoir explicatif du monde intangible. L'autre, c'est le musulman, celui dont les traits divergent le plus du modèle-type capitalisto-occidental. Ce modèle conceptuel dualiste se retrouve aux antipodes de la thèse marxiste de la lutte des classes. Cette opposition « culturelle », au sens large du terme, où le religieux occupe une place centrale, supplante les dimensions économique et sociale de l'existence. La société n'est plus clivée verticalement par les différenciations idéologiques entre bourgeois et capitalistes mais par les particularismes ethnico-religieux. La question de la libre circulation des opinions et du droit à la satire est un sujet d'intérêt public qui fait l'objet de plusieurs interprétations. Certains (…) Lire la suite »

Je rêve d’un monde

Emrah KAYNAK
Je rêve d'un monde où la note de Moody's sera dégradé par Standard Poor's et vice et versa ; Je rêve d'un monde où une coalition africaine et sud-américaine libérerait le peuple étasunien de son asservissement à la bêtise, de son aliénation à l'argent ; Je rêve d'un monde où le peuple élu serait déchu de son impunité ; Je rêve d'un monde où la presse parlerait plus de politique que des hommes politiques, plus des hommes politiques que de leurs épouses ; Je rêve d'un monde où Dieu se souviendra qu'il a créé l'Afrique ; Je rêve d'un monde où l'ONU et l'OTAN seront poursuivies pour crime de guerre ; Je rêve d'un monde où Cuba serait aidé par tous les pays du monde pour service rendu à l'humanité ; Je rêve d'un monde où le producteur ne sera pas un sous-produit de la société ; Je rêve d'un monde où chacun sera jugé pour ce qu'il a fait et non pour ce qu'il a accumulé ; Je rêve d'un monde… Lire la suite »