Disons tout de suite ce que le sujet du film (une communauté villageoise réagit par la haine et le racisme à l’arrivée de trois travailleurs sri-lankais) ne pouvait que nous faire pressentir : contrairement à l’affirmation unanime des médias, R.M.N. n’est pas un film réaliste mais, au contraire, un voile épais de symboles plaqués sur la réalité, et une supercherie intellectuelle, tendant à nous donner de la Roumanie (pays si lointain et mystérieux) une image conforme au récit UE et mondialisateur.
Auteur de plusieurs romans où, entre autres choses, elle dénonçait le capitalisme (Une fièvre impossible à dénoncer, Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce), Lola Lafon – qui a grandi en Roumanie – explore, dans cette très belle biographie fictive de Nadia Comaneci, la manipulation d’une sportive par le système communiste, mais également par le monde du marché.
Le discours anti-immigré ne prend pas chez les habitants de l’île italienne, désormais habitués aux drames quotidiens.
Voici donc le troisième épisode de la saga bovino-équine, commencée avec Harinordoquy puis continuée avec Bresciani.
Si nous avons pu identifier les destinataires, il nous restait à bien mesurer la méthode au plan local, et c’est ainsi que deux journalistes de France 2, Tristan et Antoine, tels Don Quichotte et Sancho Pansa décidèrent, un beau jour de février, de venir chasser en Roumanie les moulins à viande.