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Thème : Inde

Du ciment pour l’Europe ?

Eva CANTAVENERA

Nous sommes au Nord de l’Inde, dans le Gujarat où l’influence spirituelle de Gandhi se fait encore largement sentir : en hommage au grand homme, tout l’état se veut pacifiste, végétarien, non-fumeur et sans alcool. L’industrialisation est toutefois très présente et, comme ailleurs, les problèmes liés à la mondialisation se posent avec difficulté voire, parfois, violence. Mais tandis qu’en France, nous manifestons, que les syndicats soutiennent toutes les causes et qu’un relais publique est toujours possible (média alternatif, internet, pétitions...) pour que chaque voix puisse se faire entendre, qu’en est-il là -bas et comment font ces gens pour se mobiliser ? L’exemple de la résistance villageoise de Mahuva à la construction d’une cimenterie nous a semblé passionnant.

Etat des lieux Une des particularités de l'Inde est qu'en dépit de l'empreinte coloniale anglaise et d'une classe dirigeante continuellement formée depuis l'indépendance de 1947 dans les meilleures écoles du monde anglo-saxons, le pays a su rester proche de son identité profonde, notamment dans la vie campagnarde. Ce trait de caractère, Gandhi l'avait parfaitement compris et ne dissociait pas l'Indépendance de l'autonomie des villages. A sa mort, c'est son plus cher disciple, Vinobha Bhave (1895-1982), qui continua son oeuvre en se lançant dans une longue marche (yatra) à travers le pays pour parler avec les paysans. Ce Land gift movment, non-violent et basé sur la coopération, a consisté en une distribution et une collectivisation volontaires des terres agricoles. En Inde, la terre appartient au village et à ceux qui la cultivent et entre 1951 et 1975, le mouvement distribua sans heurts l'équivalent de la superficie de la France. Dans l'état du Gujarat, le parti du BJP (…) Lire la suite »

Soutien à Arundhati Roy

COMAGUER
Le 29 Mars le magazine indien Outlook publiait le récit de la visite de la célèbre écrivaine dans les zones libérées de la guérilla conduite par le Parti Communiste Indien Maoïste. Ce récit qui donne à comprendre les raisons de la lutte armée a eu un très large écho national et international et constitue une critique radicale de la politique de guerre totale lancée contre la guérilla par le gouvernement indien sous le nom d'opération « GREEN HUNT » en anglais « chasse verte », mais en réalité gigantesque chasse à l'homme menée avec les techniques les plus sophistiquées de la guerre contre un peuple et visant non pas à régler les problèmes politiques posés par la guérilla mais à exterminer jusqu'au dernier ceux qui les posent. Le récit d'Arundhati Roy a constitué un véritable camouflet pour La propagande gouvernementale visant à présenter les maoïstes comme des terroristes sauvages. La riposte officielle n'a pas tardé puisque le 7 mai le ministère de l'Intérieur indien, dirigé (…) Lire la suite »

L’Avènement des pays du BRIC peut-il changer le monde ?

Chems Eddine CHITOUR
« Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme, le communisme, c'est exactement le contraire. » Propos prêtés à Nikita Khrouchtchev (ancien premier secrétaire du PCUS) Cette boutade du premier secrétaire du Parti communiste soviétique de l'Union soviétique au temps de sa splendeur, résume toute l'ambiguïté de la stratégie des nouveaux pays émergents qui veulent prendre les règles du capitalisme et lui donner un visage humain. Leur « réussite » actuelle la doivent-ils au marché et au fait que comme tout pays qui se développe on doit passer par une phase ascensionnelle ? Ou est-ce l'avènement d'un monde nouveau qui peut servir d'exemple aux autres pays en développement ? Ainsi, leur coordination pour « contrer » les anciens pays industrialisés et leur doxa est pour nous un signe d'un changement qui, contrairement à la philosophie altermondialiste, repose sur du concret. Ainsi, on apprend qu'à Brasilia, le 15 avril, quatre pays continents et non des moindres, ont (…) Lire la suite »

Bhopal : les coulisses feutrées d’une catastrophe (Le Soir de Belgique)

reprise d’article
Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, une explosion dans une usine de pesticide répand un gaz toxique sur la ville de Bhopal, en Inde. Suite à cet accident industriel, un des plus lourds à ce jour, de dix à vingt mille personnes perdront la vie. Plusieurs centaines de milliers d'autres en sortiront blessées. Le propriétaire de l'entreprise était alors Union Carbide. En 1984, Victor Dedaj travaillait comme consultant informatique pour cette multinationale à Genève. Vingt-cinq ans après, il témoigne. 4 décembre 1984. Le lendemain de la catastrophe. Victor Dedaj arrive au prestigieux immeuble d'Union Carbide. Le siège « Europe and Middle East » de la multinationale se trouve à Genève, chemin Louis Dunant. Du septième étage, ses occupants observent régulièrement les manifestations des laissés-pour-compte devant les bâtiments des Nations unies. Même s'il est un consultant externe, Victor n'a aucune difficulté à franchir les portiques de la société Union Carbide SA. En permanence (…) Lire la suite »

Inde, Pakistan et les Etats-Unis : Les Pousse au crime

COMAGUER

Il y a ceux qu’on traine devant des tribunaux d’exception pour démontrer que les dirigeants qui s’opposent à l’ordre impérialiste sont châtiés, leur peuple ayant, quant à lui, subi directement l’épreuve de la faim ou celle des armes.

Et il y a ceux qui appellent à la guerre, ceux qui menacent et qui sont d'autant plus inquiétants qu'ils ont déjà mis leurs menaces à exécution. Dans ce rôle les Etats-Unis tiennent brillamment leur place de première puissance militaire mondiale, d'envahisseur en Irak et en Afghanistan et de puissance occupante dans les 170 pays où ils ont de bases militaires. Ce rôle de semeur de guerre vient encore d'être confirmé au Pakistan. Bien avant que ne soit débrouillé l'écheveau des attentats de MUMBAI, bien avant que ne soit reconstituée, si elle doit l'être un jour, la filière qui remonte des petits malfrats mercenaires, acteurs directs d'une tuerie supérieurement organisée, aux organisateurs du complot et par eux aux bénéficiaires de la crise politique internationale ainsi engendrée, deux dirigeants politiques étasuniens viennent d'appeler à une action militaire contre le Pakistan. Non pas la simple prolongation des incursions, déjà régulières depuis plusieurs mois, de l'armée US (…) Lire la suite »
Le Rapport Anti-empire : Obama, Mumbai,

D’abord les élections, ensuite les questions.

William BLUM
Bon, commençons par le plus évident. Oui, ce fut un moment historique. J'ai moi-même retenu mes larmes plus d'une fois, même si je n'avais pas voté pour lui. J'ai voté pour Ralph Nader, pour la quatrième fois consécutive. Au cours des huit dernières années, lorsque j'écoutais la radio, je m'arrangeais toujours pour me trouver à proximité de l'appareil pour pouvoir changer de station dés que l'autre énergumène ou un des ses disciples prenait la parole. Je ne suis pas un masochiste, je ne supporte pas les imbéciles et je m'impatiente facilement. C'est triste à dire, mais je suis déjà en train d'éteindre la radio lorsque Obama s'exprime. Il ne dit rien ou alors pas assez, ou pas assez souvent. Rien que des platitudes, des clichés, des promesses sans consistance, « espoir et changement », pratiquement tout sans la moindre consistance, « changement et espoir », sans autre précision, taillés pour ne froisser personne. Quels sont les principes de cet homme ? Il ne remet jamais en (…) Lire la suite »
Mumbai, carrefour Usa-Inde-Pakistan-Chine-Russie

Le grand jeu asiatique.

Manlio DINUCCI

Afghanistan-Pakistan, le "juste champ de bataille" (B. Obama)

La bataille de Mumbai, quelle que soit la régie des attaques, prend place dans une dispute de grande ampleur conduite avec des outils politiques, économiques et militaires par plusieurs protagonistes : non seulement l’Inde et le Pakistan, mais les Etats-Unis, la Russie et la Chine. L’Asie centrale est le principal terrain de confrontation, aire d’énorme importance de par sa position géostratégique et pour le contrôle du pétrole de la Caspienne et des « corridors énergétiques ».

L'épicentre en est l'Afghanistan. C'est là que s'embourba pendant dix ans l'armée soviétique, alors que la Cia entraînait au Pakistan, par l'intermédiaire de l'Isi, plus de 100 mille moudjahidin pour la guerre en Afghanistan. Parmi eux se distingua Ossama Ben Laden, le riche saoudien qui apporta de gros financements et des milliers de combattants. Toujours au Pakistan fut entraînée et armée, avec le consensus de Washington, la milice taliban qui en 1996 conquit le pouvoir en Afghanistan. C'est là , en 2001, qu'arrivèrent les troupes étasuniennes, officiellement pour combattre les talibans et faire la chasse à Ben Laden. L'objectif stratégique est en réalité d'occuper un positon clé dans le nouveau scénario créé en Asie par la désagrégation de l'URSS et par l'émergence des puissances chinoise et indienne. « La possibilité existe qu'émerge dans la région un rival militaire avec une formidable base de ressources », prévenait un document publié par le Pentagone une semaine avant (…) Lire la suite »

Pour qui sont morts 49 bébés indiens ?

Jean-Michel ARBERET
The Times of India révèle que 49 bébés, dont la plupart avaient moins d'un an, sont morts à l'Institut des sciences médicales de New Delhi alors qu'ils subissaient des tests cliniques pour de nouveaux médicaments avant leurs mises sur le marché (contre les carences en zinc, les problèmes de pression artérielle ou encore une maladie du foie). En deux ans et demi, 42 séries de tests ont été réalisés sur 4.142 bébés. Un officiel de l'Institut a déclaré que certains bébés étaient déjà malades avant les tests et qu'on ne pouvait donc pas leur imputer tous les décès. De plus l'Institut indique avoir prévenu les familles des risques avant le début des tests. Mais selon Rahul Verma, fondateur de l'ONG Uday pour les maladies congénitales et les groupes sanguins rares, qui a mené l'enquête, la plupart des patients sont issus de familles extrêmement pauvres et illettrées, il est peu probable dans ces conditions que les familles aient compris ce qu'est un teste clinique et ce que subissent (…) Lire la suite »

Bush accuse New Delhi d’avoir provoqué une crise alimentaire

NEW DELHI, 5 mai - RIA-Novosti. Les Indiens sont indignés par les propos de Georges Bush selon lesquels l'Inde aurait provoqué la hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché mondial, fait savoir le correspondant de RIA-Novosti sur place. Le président américain voit les raisons de la crise alimentaire mondiale dans la "voracité" des classes moyennes indiennes qui constituent 350 millions d'individus et dont le niveau de vie est en constante progression. "La politique des Etats-Unis est une des raisons de la pénurie de denrées sur le marché mondial" , a déclaré le ministre indien de la Défense qui a qualifié les propos de Bush de "plaisanterie cruelle" avant de proposer aux Etats-Unis de renoncer aux subventions d'Etat aux fermiers qui utilisent des végétaux pour produire de l'éthanol. De plus, les experts indiens ont indiqué qu'il fallait chercher les raisons de la hausse des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux (…) Lire la suite »

Dans les campagnes du monde : des luttes armées méconnues

COMAGUER

Le discours sur le terrorisme dont abusent tous les pouvoirs menacés, particulièrement depuis le 11 Septembre 2001, tend à étouffer et même à interdire par des législations de plus en plus attentatoires à la liberté d’expression toute information sur les peuples, organisations ou mouvements qui ont décidé de recourir à la lutte armée

L'interdit politique s'accompagne souvent, principalement dans les classes moyennes des pays riches, d'un interdit moral tendant à stigmatiser toute violence et mettant sur pied d'égalité la violence d'Etat et la violence insurrectionnelle ou révolutionnaire. Or cette égalité est doublement inacceptable : quantitativement : les moyens mis en oeuvre par la violence et le terrorisme d'Etat sont incommensurablement plus importants que ceux mis en oeuvre par les opposants qualitativement : en effet, comme l'a justement exprimé Nelson Mandela, les conditions de la lutte des opprimés sont entièrement déterminées par l'oppresseur. Le passage à la lutte armée n'est évidemment pas l'expression d'une violence innée ou congénitale, mais une réponse à un étouffement politique de classes dirigeantes. Celles-ci n'hésitent pas devant l'assassinat de masse, présenté lui comme « légal » pour reprendre la qualification de Max Weber, pour qui l'Etat a le monopole de la violence « légale ». Il (…) Lire la suite »