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Thème : Etats-Unis

Qui veut la guerre ? Bilan de 20 ans de « lutte antiterroriste » au Moyen-Orient

Rorik DUPUIS VALDER
Lancé en 2010 à l’université Brown de Providence aux États-Unis, le projet de recherche Costs of War se donne pour mission de documenter et d’évaluer les coûts humains, sociaux, financiers et environnementaux des guerres menées au Moyen-Orient depuis les attentats du 11 septembre 2001, liées aux politiques antiterroristes et opérations militaires des EU. Impliquant des économistes, anthropologues, avocats, humanitaires et politologues, le programme Costs of War s’efforce, en un travail interdisciplinaire non partisan, de fournir des données précises et indépendantes en vue de sensibiliser les médias, les acteurs politiques et les législateurs aux dégâts colossaux, massivement criminels, de la tradition impérialiste et militariste étasunienne. Ainsi, on estime que les guerres engagées par les États-Unis en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, en Syrie, en Libye et au Yémen depuis 2001, ont tué directement 905 000 à 940 000 personnes, et indirectement 3 600 000 à 3 800 000 (…) Lire la suite »

C’est nous les putains de terroristes

Caitlin JOHNSTONE

Le Hezbollah tue des soldats israéliens qui envahissent leur pays tandis que les soldats israéliens tuent délibérément des femmes, des enfants, du personnel médical et des journalistes. Devinez quel camp l’Occident qualifie de terroriste ?

Au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, « organisation terroriste » est une désignation totalement arbitraire qui est utilisée comme un outil de contrôle narratif occidental pour justifier la guerre et le militarisme. En fait, cela signifie simplement « population désobéissante qui a besoin qu’on lui balance des bombes ». La lettre ouverte au président Biden de 99 professionnels de santé étasuniens qui se sont portés volontaires à Gaza contient une citation du Dr Mark Perlmutter, « Gaza a été la première fois que j’ai tenu la cervelle d’un bébé dans ma main. La première d’une longue série ». Vous savez quoi ? C’est nous les putains de terroristes. C’est nous. Nous tous qui vivons dans l’alliance des puissances occidentales et qui n’avons pas empêché nos gouvernements de soutenir cette atrocité de masse. Le mot « terroriste » n’aura aucun sens ni aucune pertinence tant qu’il ne s’appliquera pas d’abord et avant tout à la gigantesque structure de pouvoir mondiale qui (…) Lire la suite »

Radicalisation des États-Unis contre le Venezuela ?

Saïd BOUAMAMA

Tandis que le Venezuela du président Maduro - réélu depuis 2013 - semble sortir de l’ornière sur le plan économique, les agressions étasuniennes au faux-nez démocratique se multiplient contre l’Etat pétrolier. A tel point que les autorités vénézuéliennes ont récemment dénoncé une nouvelle tentative de coup d’Etat invariablement financée et pilotée par les Etats-Unis.

Si la guerre d’Ukraine et le génocide en Palestine sont les deux points brûlants de la situation mondiale, le conflit qui caractérise notre planète est d’ampleur mondiale. La crainte des puissances occidentales de perdre leur hégémonie mondiale et avec elle les surprofits qui l’accompagne, les pousse à multiplier leurs ingérences et agressions sur tous les points stratégiques de la planète. Le Venezuela est depuis longtemps dans le viseur de Washington en raison de sa situation géographique, de ses prises de position tant au niveau de la politique économique interne qu’au niveau international et enfin de ses alliances stratégiques avec les BRICS, la Chine, la Russie, l’Iran, Cuba, etc. Le dernier épisode des agressions contre le Venezuela a été révélé par l’annonce, le 14 septembre, de l’arrestation de sept ressortissants étrangers, quatre étasuniens, deux espagnols et un Tchèque, accusés de préparer un coup d’Etat en faveur de la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado et (…) Lire la suite »
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Guerre, Guerre, vente, vent

Jean-Claude COUSIN
Bonjour. J'ai repris le titre d'une ancienne chanson des Tri Yann que j'ai connus un peu. Voici d'ailleurs les paroles de cette chanson. Oui, la guerre est une affaire de plus en plus pressante, parce que justement de plus en plus femmes, enfants y sont associés, imbriqués, victimes de "ceux qui se connaissent, et ne se [mesurent] pas" bien qu'aujourd'hui ce soit moins vrai. Excepté les vrais fauteurs de troubles, qui se tiennent soigneusement à l'écart des conflits, tout en donnant de la voix pour les aggraver (je pense en particulier à William Gates Junior, qui a bien été le successeur de son père). Récemment j'avais osé mélanger des souvenirs personnels (directement ou pas) à des considérations sur ceux qui, en apparence, mais aussi souvent en sous-main, déclenchent des conflits continuels aux "quatre coins" du monde parce que cela finance (ils approvisionnent indifféremment les antagonistes, eux qui sont apatrides) leurs méfaits suivants. Comme cela inclut plusieurs (…) Lire la suite »

Qui l’"économie de l’opportunité" annoncée par Kamala Harris effraie-t-elle (et qui en bénéficie) ?

Alessandro VOLPI

Soutien annoncé au logement social privé et à la lutte contre la spéculation sur les prix, mais aussi suprématie militaire mondiale pour battre la Chine au rythme des dépenses publiques et intouchabilité de la finance, notamment celle des grands fonds comme BlackRock, Vanguard et State Street. Saura-t-elle ébranler les super-riches ? L'analyse des recettes de la candidate démocrate par Alessandro Volpi

Kamala Harris s'est présentée en Caroline du Nord avec un programme visant à défendre la classe moyenne, d'ailleurs identifiée comme celle ayant des revenus allant jusqu'à 400 000 dollars par an, engagée à soutenir le logement social privé et avec l'indication d'une stratégie pour freiner la spéculation sur les prix. Un programme générique, sur lequel nous reviendrons dans un instant, que la candidate démocrate a qualifié d'économie de l'opportunité. Mais la référence à la volonté d'entraver la spéculation sur les prix a effrayé les Big three, les grands fonds BlackRock, Vanguard et State Street, qui ont investi dans les démocrates pour éviter "l'autre capitalisme" domicilié chez le clan Trump. C'est ainsi que le New York Post a publié un titre criant dans lequel Kamala Harris était qualifiée de "communiste" précisément parce qu'elle voulait contrôler les prix et augmenter les dépenses fédérales. Il convient de noter à cet égard que le Post est la propriété de News Corp, dans (…) Lire la suite »

L’Europe peut-elle sortir de la guerre de l’OTAN en Ukraine ?

Vijay PRASHAD

La guerre en Ukraine se poursuit, mais l'appétit pour cette guerre, même en Ukraine, a diminué. L'Europe ne sera pas éternellement le paillasson de la politique américaine, si cela signifie que les besoins européens doivent être subordonnés à ceux des États-Unis. Il n'est pas certain qu'une nouvelle volonté politique puisse se développer en Europe.

LA guerre en Ukraine n'aurait pas dû avoir lieu. Le gouvernement russe a clairement fait savoir, il y a près de vingt ans, qu'il ne tolérerait pas l'expansion de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) vers l'est. En 1990, avant la chute de l'URSS et lorsque les deux parties de l'Allemagne avaient négocié leur unification, il avait été clairement indiqué aux Soviétiques que l'OTAN ne dépasserait pas la frontière orientale de l'Allemagne. Après la chute de l'URSS en 1991, l'OTAN a violé cet accord et a commencé à absorber des États le long de la frontière russe. Cette expansion de l'OTAN vers la Russie, ainsi que la sortie unilatérale des États-Unis des traités de contrôle des armements, sont au cœur de la guerre en Ukraine. En 2004, deux groupes de pays situés à l'est de l'Allemagne avaient rejoint l'OTAN : le groupe de Visegrád (République tchèque, Hongrie et Pologne) en 1996, puis le groupe de Vilnius (Albanie, Bulgarie, Croatie, Estonie, Lettonie, Lituanie, (…) Lire la suite »
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"Souvenez-vous d’Aaron"

Djamel LABIDI

Nous sommes le 24 février 2024. Aaron Bushnel est un jeune homme de 25 ans. Il est dans l'armée des Etats-Unis. Aaron est à la veille de sa mort. Il le sait car il a décidé de se sacrifier, de s'immoler par le feu, le lendemain, pour la Palestine, pour Gaza.

Que ressente-t-on la veille de sa propre mort. Que ressente-t-on lorsqu'on a 25 ans et que l'on va mourir de la pire des façons, qu'on va mettre le feu à son corps ? Comment peut-on faire pareille chose ? Comment peut-on en avoir le courage, ou plutôt la folie ou plutôt la volonté ? Qui peut le dire. Seuls peuvent le dire vraiment ceux qui sont habités par quelque chose qui nous dépasse. Pour qu'on s'arrête de tuer Aaron est croyant. Il est certain que Dieu lui pardonnera. Aaron a été membre d'un groupe religieux Community of Jesus, à Orléans dans le Massachusetts. Aaron," Haroun" en Arabe, est, à l'origine, le nom d'un prophète, célébré à la fois par la Bible et le Coran. Aaron veut mourir en martyre pour le peuple arabe de Gaza. Il pense à son acte comme à un acte d'espoir, pas de désespoir. Aaron avait été profondément marqué par l'immense mouvement de protestation, qui, aux cris de "Black Lives Matter" avait suivi le meurtre de George Floyd. Peut-être a-t-il été (…) Lire la suite »
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Les intérêts américains dans l’invasion du Koursk

Elena BASILE

Les bénéfices immédiats sont multiples, en termes de campagne, d'injections d'argent et de revenus des oligarchies de l'armement et de l'énergie. La déstabilisation de régions du monde, qu'il s'agisse de la frontière orientale de l'Europe ou du Moyen-Orient, est une fin en soi. Elle n'implique pas d'approfondissement à long terme. Koursk, c'est bien, quel que soit le résultat final. Les victimes, on le sait, ont toujours eu leur utilité dans l'histoire.

L'approche analytique des événements conduit à souligner leur complexité, l'entrée en jeu de multiples facteurs. La synthèse, au contraire, dans la reconstruction historique, permet de saisir l'essentiel. Je ne suis pas un stratège militaire et, plutôt que les logiques autonomes et les petits espaces, je m'intéresse au cœur des problèmes. Il m'est donc difficile de donner à l'Ukraine une subjectivité indépendante de la volonté de la CIA et des autres acteurs du blob étasunien. Kiev est la capitale d'un pays brisé, qui survit économiquement et militairement grâce à l'aide occidentale. Sa classe dirigeante est soumise aux intérêts des EU et restera dans l'histoire pour avoir vendu son peuple, pour avoir massacré une génération de jeunes, les membres de la glorieuse résistance nationale (selon les journaux grand public) qui fuient maintenant à l'étranger, se cachent chez eux, se cassent les os pour ne pas aller à l'abattoir. La guerre contre la Russie n'est même plus une guerre (…) Lire la suite »

Ruiner l’Europe pour redonner sa puissance aux États-Unis

Maryse Laurence LEWIS
Au niveau technologique, les Japonais n’ont rien à envier aux Étasuniens, que ce soit dans le secteur des appareils électroniques, de l’intelligence artificielle ou l’industrie automobile. De même, il est révolu le temps où l’on pouvait considérer les objets faits en Chine comme de la camelote. Des villes gigantesques sont pourvues de la plus haute technologie. En quelques années, on a transformé des dizaines de villages en zones urbaines. Les Chinois sont de grands pourvoyeurs mondiaux de composantes électroniques. Leurs entrepreneurs fortunés s’installent en Afrique et projettent des mégaprojets en Amérique du Nord, notamment au Québec. En 2022, l’unique mine de lithium alors opérationnelle au Canada, située au Manitoba, appartenait à l’entreprise chinoise Sinomine Resource Group, qui envoie sa production en Chine... À lui seul, ce pays contrôle 91 % de la production d’anodes et 78 % des cathodes. ¹ Les États-Unis sont devenus des spéculateurs plus que des producteurs. En (…) Lire la suite »
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Vous avez dit démocratie ? Les Etats-Unis bâillonnent leurs plus grands critiques

Karel VEREYCKEN
Si ce n’était pas aussi dramatique, on rirait à pleine gorge. Dans sa livraison du 21 août, sous le titre « Tous unis contre l’Occident, la confrérie mondiale des autocrates », Le Nouvel Economiste (qu’on a connu plus lucide) consacre un long article au dernier livre d’Anne Applebaum, Autocracy, Inc. Égérie néo-conservatrice et porte-voix du Council on Foreign Relations, cénacle réunissant les pires va-t-en guerre de l’anglosphère, Applebaum explique avec le plus grand sérieux « comment les despotes du monde entier s’organisent en réseau d’entraide et de soutien mutuel pour garder pouvoir et argent ». Quelle ne fut pas ma déception en découvrant que ce livre n’était pas consacré à Hillary Clinton, Emmanuel Macron ou Ursula von der Leyen ! Il s’agit évidemment de Poutine, Xi Jinping, Maduro et autres. Quelle que soit l’idéologie qu’ils professent, insiste Applebaum, ils « n’aspirent guère à autre chose qu’au pouvoir lui-même et au butin qu’il procure ». Et surtout, « ils ont un (…) Lire la suite »