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Thème : Cuba

Comment j’ai perdu mon ESTA après un voyage à Cuba

Saliha Hadj-Djilani

Personne ne le sait mais il est désormais illégal de voyager aux Etats-Unis avec un ESTA si vous êtes allé à Cuba ! L’ESTA c’est cette autorisation en ligne qui vous permet de voyager aux Etats-Unis sans visa… Or, si vous allez à Cuba, que ce soit via les Etats-Unis, ou un autre pays, vous perdez désormais votre ESTA en arrivant chez l’Oncle Sam. Voici en détails comment j’ai découvert, à mes dépends, cette nouvelle disposition complètement inconnue et écrite nulle part.

Alors que je revenais d’un séjour à Cuba en mars 2022, via un vol La Havane-Miami, j’ai eu la très désagréable surprise de faire l’expérience de la « pièce du fond » à l’aéroport de Miami. C’est ainsi qu’on appelle, dans le jargon de la police aux frontières US, cette petite salle où on envoie tous les « voyageurs à problèmes ». En résumé, tous ceux qui ont transgressé les lois américaines et n’ont pas vraiment le droit de séjourner sur le territoire. Pourtant jusque là, en tant que citoyenne française voyageant régulièrement aux Etats-Unis depuis plus de 20 ans, je n’avais jamais eu aucun problème à l’arrivée. Il suffisait de présenter mon passeport français ainsi que mon autorisation ESTA approuvée, et le tour était joué. Pourtant, dès que j’ai dit à la policière aux frontières que j’arrivais de Cuba, sa réaction a été immédiate « You gonna see an officer » (Vous allez voir un officier). Et me voilà envoyée dans la fameuse pièce… Bien entendu, je n’ai eu aucune explication. (…) Lire la suite »

Les concepteurs du vaccin 100% cubain

Lina Sankari

À Cuba, les scientifiques Dagmar Garcia Rivera et Vicente Vérez Bencomo ont élaboré la série de sérums Soberana malgré le blocus et les sanctions. Une prouesse qui ne demande qu’à s’exporter.

Lorsqu’il était petit, le docteur Vicente Vérez Bencomo passait des heures tournevis en main. Inlassablement, il démontait et remontait ses petites voitures pour comprendre leur fonctionnement. « La première qualité d’un scientifique est la curiosité », s’amuse le directeur général de l’Institut Finlay de Cuba, spécialisé dans la recherche de vaccins, sans se départir de ce demi-sourire qui ne le quitte jamais. Issu d’une famille pauvre, il n’aurait jamais pu entamer d’études sans la révolution de 1959, concède-t-il. Il a poursuivi un cursus d’ingénierie chimique à Moscou sans se douter qu’il sauverait des vies. Par millions. Lorsque sa première fille naît, en 1984, la Grande Île est frappée par une virulente épidémie de méningite B. Il voit des parents porter des enfants déjà morts à l’hôpital. « On était terrifié par cette situation », se souvient-il. Une équipe de scientifiques cubains élabore un vaccin : « Le soulagement que cela nous a procuré en tant que parents a agi comme (…) Lire la suite »

Les médecins cubains, solidaires des Sahraouis

Rosa MOUSSAOUI

Depuis 1977, des soignants venus de La Havane se relaient auprès des réfugiés. Avec le Covid, cette brigade médicale est la seule à avoir maintenu une présence permanente dans les camps, en plein désert.

Dans la pierreuse asphyxie du reg, c’est le seul havre de fraîcheur à des lieues à la ronde, un patio planté de palmiers, de tamaris et de lauriers, ouvrant sur la pénombre silencieuse de longues coursives. Plus loin, un bloc chirurgical est déserté ; le sable s’y engouffre ; au mur, un gecko se prélasse : la pandémie de Covid a stoppé net les opérations pratiquées ici par des médecins étrangers, qui se succèdent en temps normal à l’hôpital central de Rabouni. Dans cette structure accueillant les patients des camps de réfugiés sahraouis de la région de Tindouf, une mission, pourtant, n’a jamais plié bagage : la brigade médicale cubaine, qui assure depuis 1977 une présence permanente auprès de ce peuple en lutte pour son droit à l’autodétermination. Elle a compté jusqu’à 21 membres, médecins, infirmiers, techniciens et formateurs ; ils sont 16 aujourd’hui, de nouvelles recrues n’ayant pu, encore, rejoindre leur affectation, coincés par la dernière vague de Covid. « Éduqués à (…) Lire la suite »

Cuba montre l’exemple en matière de changement climatique (Jacobin Mag)

Helen YAFFE

Cuba, petite île assiégée par les États-Unis, prend des mesures concrètes pour réorienter son économie dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. C’est un exemple que le monde entier devrait prendre au sérieux.

Cuba n’est peut-être responsable que de 0,08 % des émissions mondiales de CO2, mais cette île des Caraïbes est touchée de manière disproportionnée par les effets du changement climatique. La fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes – ouragans, sécheresse, pluies torrentielles, inondations – sont en augmentation, au détriment des écosystèmes, de la production alimentaire et de la santé publique. Si aucune mesure n’est prise pour protéger le littoral de l’élévation du niveau de la mer, jusqu’à 10 % du territoire cubain pourrait être submergé d’ici la fin du siècle. Cela risque d’anéantir les villes côtières, de polluer les réserves d’eau, de détruire les terres agricoles, de rendre impraticables les plages touristiques et de forcer un million de personnes à se déplacer – soit environ 9 % de la population. Mais à la différence de nombreux pays, pour lesquels l’action en faveur du climat est toujours une promesse pour l’avenir, à Cuba, des mesures sérieuses (…) Lire la suite »

Cuba présentera ses vaccins avec l’International Progressiste

Prensa Latina
Havane, 23 janvier (Prensa Latina) Cuba présentera mardi prochain le développement, la réglementation et la distribution de ses vaccins anti-Covid-19 aux côtés de l’Internationale Progressiste, en présence d’éminents scientifiques. Les participants décriront la mise en œuvre de la campagne de vaccination sur l’île et le soutien aux besoins médicaux d’autres pays, "et ce face à un blocus économique de six décennies imposé par les États-Unis", a précisé le programme divulgué. La séance d’information débutera par une introduction de David Adler, coordinateur général de l’organisation internationale regroupant des militants de gauche du monde entier, promotrice de l’Union pour l’internationalisme des vaccins. Dans un deuxième temps, le directeur de l’Innovation et de l’Industrie du Groupe Biopharmaceutique BioCubaFarma, Rolando Pérez, développera le thème "Comment Cuba a développé sa production locale de vaccins avec succès". Ensuite, la directrice du Centre de Contrôle (…) Lire la suite »

« Washington continue d’asphyxier Cuba » : Fernando Gonzalez

Fernando GONZALEZ

La présidence de Joe Biden n’a rien changé : les sanctions économiques imposées par les États-Unis freinent les réformes de la Grande Île. Retour sur la situation avec le député Fernando Gonzalez, ex-agent du contre-terrorisme cubain à Miami, aujourd’hui membre du Parlement. Entretien

Il est l’un des « Cinq de Miami », ces agents secrets cubains infiltrés dans les milieux anticastristes de Floride pour une mission de renseignement et de contre-terrorisme. Arrêté en 1998 comme ses quatre compagnons, il a été condamné trois ans plus tard à dix-sept ans et neuf mois de prison pour « espionnage ». Il a été libéré en 2014. Fernando Gonzalez est aujourd’hui député au Parlement cubain et dirige l’Institut cubain d’amitié avec les peuples. Le blocus décuple les effets de la crise sanitaire et place plus que jamais le pays dans une situation d’étranglement économique. Comment évaluez-vous les intentions de l’administration Biden ? Fernando Gonzalez Durant l’administration Trump, nous avons atteint un paroxysme dans la guerre économique livrée à Cuba. Une guerre économique qui inclut ce blocus économique, commercial et financier, avec des entraves faites à l’importation de carburants, des transactions financières bloquées. L’un des derniers actes de Trump fut d’inclure (…) Lire la suite »

Cuban Network : l’histoire des cinq héros

Jacques FRANJU

« Ce qui m’a frappé, et nous l’avons dénoncé à l’ONU, c’est qu’il est inouï que le pays qui espionne le plus au monde accuse d’espionnage le pays le plus espionné du monde. Certes, parfois, nous avons envoyé des citoyens cubains pour infiltrer des organisations contre-révolutionnaires et nous informer d’activités qui nous intéressent beaucoup. J’estime que nous avons le droit de le faire tant que les Etats-Unis tolèrent que, sur leur sol, on planifie des sabotages, des incursions armées, des attaques contre nos installations touristiques, l’introduction d’armes et d’explosifs et surtout des attentats pour nuire à l’économie et au tourisme. Tous ces faits que nous avons dénoncés. » Fidel Castro.

Au début des années 90, l’Union soviétique et le bloc de l’Est s’écroulaient, laissant la petite île de Cuba dans l’embarras. En effet, coupé d’un partenaire de premier plan, l’île des Caraïbes se trouvait seule face à un blocus organisé par les Etats-Unis. Mis en place depuis l’année 1961, le blocus a selon l’ONU (rapport de novembre 2017) fait perdre à Cuba un chiffre d’affaires de 822 milliards 280 millions de dollars. Selon des économistes Cubains, c’est environ 12 millions de dollars perdus par jours à cause du blocus (1). Ces mêmes années concordent avec la période dite « spéciale » à Cuba, dans le sens où le pays était dans un état économique proche de celui d’une période de guerre mais en temps de paix, avec son lot de famine et de coupure d’électricité. En 1992, la loi Toricelli aux Etats-Unis interdit aux filiales des compagnies étasuniennes établies dans des pays tiers de commercer avec Cuba. En 1996, la loi Helms-Burton interdit à n’importe quelle personne ou (…) Lire la suite »

CUBA et la marche des charlatans*

Andrea DUFFOUR

Note du Grand Soir : Cet article a été écrit le 14 novembre, veille de la "grande manifestation à Cuba" contre la révolution.
Ce fut un bel échec, ainsi expliqué par le Monde (et de nombreux médias) : "A Cuba, la police déjoue le projet de manifestation de la dissidence". Rires.

Le 15 novembre aura lieu, sur l’appel de la cinquième colonne mercenaire des États-Unis (US) à Cuba, une « marche pacifique, civique » dans plusieurs villes de l’île. Une fois de plus c’est Washington qui tire les ficelles. Cette marche est illégale et viole plusieurs articles de la Constitution de l’Etat de droit socialiste de Cuba que le peuple cubain a démocratiquement mise en place et ratifiée à 84% en 2018. Chaque pays a des articles pour se protéger contre ce genre de violation de sa souveraineté, voici par exemple les articles du Code pénal français : • Article 411-4 Le fait d'entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou avec leurs agents, en vue de susciter des hostilités ou des actes d'agression contre la France, est puni de trente ans de détention criminelle et de 450 000 euros d'amende. Est puni des mêmes peines le fait de fournir à une puissance étrangère, à une entreprise ou (…) Lire la suite »

Provocation des États-Unis contre Cuba le 15 novembre 2021 !

Casa de Las Ameicas, La Havane

Une fois de plus, nous, les Cubains, sommes confrontés à un assaut brutal de l'Empire. Alors que le pays commence à se remettre des durs effets de la pandémie, alors que l'on entrevoit enfin une issue aux mois angoissants que nous avons vécus, les tambours de la guerre se remettent à battre. Ces nouvelles manœuvres sont dissimulées sous des termes tels que "droits constitutionnels", "marches pacifiques", etc.

Il semble que la politique de l'administration Trump ait porté l'hostilité envers Cuba à des limites insurmontables en mettant en œuvre 243 mesures supplémentaires au blocus. Cependant, son successeur, faisant preuve d'un cynisme étonnant, non seulement n'a pas atténué cette politique criminelle, mais l'a en fait intensifiée en la soutenant contre vents et marées et en l'assaisonnant de toutes sortes de menaces et de débordements. Du 22 septembre à aujourd'hui, des fonctionnaires du gouvernement des EU et des personnalités influentes du Congrès ont publié vingt-neuf déclarations insolentes sur la provocation prévue pour le 15 novembre, instiguée et financée depuis les États-Unis, avec l'aide de leurs représentants locaux – ces "hommes taillés à genoux", selon l'image de Martí – qui tentent de servir de cinquième colonne aux fins de leurs maîtres. Il y a vingt ans, le 1er mai 2001, dans ce qui devait être le premier tollé continental contre les prétentions expansives de la ZLEA, (…) Lire la suite »

Cette nuit, à Cuba, un autre ami est parti.

Viktor DEDAJ
Il faisait nuit noire à la Havane. Comme souvent en cette période spéciale, l'électricité se faisait rare et son absence péniblement remarquer. Et il y a quelque chose de particulièrement imposant, pour ne pas dire solennel, lorsqu'une grande ville se recroqueville sur elle-même en attendant l'aube. On en arrivait presque à chuchoter entre nous pour ne pas troubler le silence ponctué par quelques rares aboiements. Et le silence d'une ville à l'arrêt n'est pas celui d'une campagne ou d'un désert. Ce silence là est un intrus. Comme une respiration trop longue au milieu d'un concert. On se retient d'applaudir, parce qu'on sait que ce n'est pas fini. Et on retient son souffle, parce qu'on sait que ce pays n'a pas dit son dernier mot. C'est par une telle nuit que j'ai rencontré Ibrahim. * * * La maison est une bizarrerie architecturale. Elle a la forme d'un bateau – le rez-de-chaussée est la « coque », ponctuée de fenêtres-hublots, et le premier étage fait office de « pont » - et (…) Lire la suite »