La mesquinerie et l’esprit de vengeance typiques de l’administration Obama se sont donné libre-cours avec l’expulsion, hier, de 35 diplomates russes et la fermeture de deux domaines russes à New York et au Maryland. Obama a également sanctionné le service de renseignement externe russe FSB et le service de renseignement militaire GRU, ainsi que certains de leurs dirigeants pour avoir fait leur travail.
La raison de ce geste était officiellement le soi-disant "hacking" russe pour influencer les élections étasuniennes qui n’a absolument pas été prouvé. Mais la vraie raison est probablement le fait qu’Obama a perdu la face quand il a été écarté des négociations concluantes pour un nouveau cessez-le-feu en Syrie.
Comme il nous y a habitués, le gouvernement russe a répondu avec une grande classe et une grande générosité.
La première réaction est venue de l’ambassade de Russie au Royaume-Uni. Son tweet portait sur le statut actuel de l’administration Obama :
Le tweet a été retweeté plus de 17 000 fois dans la journée et a reçu plus de 19 000 j’aime – ce qui en a certainement fait un bon candidat pour le concours du "meilleur tweet de l’année".
En réponse, il y a eu des fuites et des spéculations, dans les médias alignés sur les États-Unis, sur les probables mauvaises, très mauvaises réponses russes à la décision d’Obama.
CNN a affirmé que la Russie allait fermer l’école anglo-américaine de Moscou :
L’école à but non lucratif, qui accueille des étudiants internationaux, de la maternelle à la 12e année, sera fermée ainsi que la dacha de vacances de l’ambassade des Etats-Unis à Serebryany Bor, à la périphérie de Moscou, selon un rapport de CNN.
La BBC et d’autres ont dit que la Russie allait expulser 35 diplomates et espions étasuniens.
Mais rendre coup pour coup n’est pas montrer une vraie grandeur. Le président russe Poutine a (à nouveau) surclassé Obama par sa réponse :
Poutine décide de ne pas expulser de Russie les diplomates américains
MOSCOU, le 30 décembre. / TASS. Le président russe Vladimir Poutine a pris la décision de ne pas expulser de Russie les diplomates étasuniens en représailles aux dernières sanctions de Washington contre Moscou.
Poutine a également déclaré que la Russie n’empêcherait pas les familles et les enfants (des diplomates) d’utiliser les installations de repos et de loisirs où ils ont l’habitude d’aller pendant les vacances du Nouvel An.
"De plus, j’invite tous les enfants des diplomates étasuniens accrédités en Russie aux fêtes de Noël et de la Nouvelle Année du Kremlin", a déclaré M. Poutine.
Les installations russes du Maryland et de New York qu’Obama a fermées accueillaient des enfants russes en vacances aux États-Unis.
Poutine profite d’un moment d’inertie de son adversaire pour le faire tomber. Une prise de judo classique réalisée par un maître de l’art.
"Nous nous réservons le droit de prendre des mesures de rétorsion, mais nous ne nous abaisserons pas au niveau de la diplomatie de comptoir, nous allons donc prendre des mesures supplémentaires pour rétablir les relations entre la Russie et les États-Unis en tenant compte de la politique de l’administration Trump" a dit Poutine.
Aïe, Aïe, Aïe ! Le tweet du "canard boiteux" a déjà dû atteindre Obama en plein cœur, mais la réponse de Poutine est si loin devant qu’Obama n’a aucune chance de rattraper son retard.
La politique étrangère des deux administrations Obama a été un terrible désastre. Pensez à ses grandes initiatives et aux résultats à la fin de son règne :
- "Reprise des relations " avec la Russie : ECHEC
- Négociations avec l’Iran : Relativement réussies mais pas institutionnalisées et en grand danger d’être inversées
- "Pivot" vers l’Asie : ECHEC
- Les pactes commerciaux TTP et TTIP : ECHEC
- Nouvelle initiative de paix au Moyen-Orient : ECHEC
- Changement de régime en Ukraine : relativement réussi mais a généré un gros problème fasciste
- Changement de régime en Libye : Relativement réussi mais a généré un gros problème de refuges de terroristes
- Changement de régime en Syrie : ECHEC
À peu près la seule chose qu’Obama ait réussi à faire en politique étrangère a été de garder ses caniches européens en ordre de marche. Une tâche facile du fait de la nullité des politiciens européens. Il n’avait aucune chance, cependant, contre le grand et magnanime adversaire que Poutine peut être.
La grande classe du geste de Poutine aujourd’hui a posé la pierre tombale sur une présidence que l’histoire jugera bien plus durement que ne laissent penser les médias contemporains.
Moon of Alabama
Note :
*Lame : boiteux.
Traduction : Dominique Muselet