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Aller plus loin que ne le fait la brillante analyse de Lordon

Pour qu’adviennent de nouveaux “ jours debout ”

Réflexions sur un article de Frédéric Lordon.

Dans une analyse récente et intitulée « Nous ne revendiquons rien », Frédéric Lordon cloue au pilori, comme ils l’ont bien mérité, ces nouveaux chiens de Berger de l’oligarchie capitaliste que sont les pseudo-syndicalistes de la « proposition » rosâtre et de la « négo » jaune orangé.

Il faut en effet s’interroger sur le cadre précontraint de la revendication : il est aujourd’hui fourni par la « construction » euro-atlantique qui sert de référentiel commun à la droite et à la « gauche » néolibérale en place, bref à ce Parti Maastrichtien Unique qu’a déjà rallié sans le dire un FN de moins à moins enclin à faire de la sortie de l’euro un préalable à la gestion bleue Marine du capitalisme « français ». C’est en effet cette UE supranationale des guerres atlantiques (que l’article de Frédéric Lordon ne nomme pas comme telle mais que son auteur a suffisamment fustigée par ailleurs) et de la social-fascisation en cours qui présélectionne, au moins depuis 1992, les maigres « revendications » euro-compatibles que la Confédération européenne des syndicats est chargée d’estampiller : à l’instar de la loi Macron ou du Job Act de Matteo Renzi, la prétendue Loi El Khomri se contente de transposer en droit national les sommations de Bruxelles en matière de dérégulation des marchés nationaux du travail.

Revendications révolutionnaires

Toutefois il convient, selon nous, d’aller plus loin que ne le fait la brillante analyse de Lordon si l’on ne veut pas seulement nourrir une version radicalisée, et finalement impuissante, des Indignés refusant « le système » mais épargnant ce saint des saints de la domination qu’est le pouvoir politique d’Etat. Pour relativiser, ébranler et abattre l’ancien cadre oppressif, il faut ne serait-ce qu’esquisser le nouveau cadre que l’on veut promouvoir : et cela s’appelle toujours révolution ! Arrimée à ce nouveau cadre révolutionnaire, que nous persistons à appeler socialisme*, la véritable revendication syndicale – qui doit partir des besoins sociaux démocratiquement définis par les salariés et qui n’a cure de ménager les profits patronaux – ne saurait s’opposer à l’insurrection citoyenne. Contre le « réformisme » d’un Bernstein acceptant en principe la propriété capitaliste, mais aussi contre le gaucho-anarchisme infra-politique, le dialecticien matérialiste qu’était Lénine refusait à la fois le réformisme sans réformes et le révolutionnisme abstrait quand il remarquait déjà que « les réformes sont la retombée des luttes révolutionnaires »...

Affirmation et négation.

Tel est l’espace latent mais toujours ouvert d’un syndicalisme de classe et de masse qui ré-articulerait dialectiquement le refus catégorique des régressions – dont le retrait serait toujours posé en préalable absolu, à des revendications de rupture porteuses en filigranes du nouveau cadre révolutionnaire et appelant par cela même à briser l’ancien. Car dialectiquement, l’affirmation et la négation ne s’excluent pas, l’affirmation radicale nourrit la négation déterminée et celle-ci appelle comme sa négation propre l’affirmation d’une proposition dépassant le cadre de l’affirmation première. De sorte que si un peu de spinozisme « affirmatif » nous éloigne de la dialectique matérialiste, davantage de spinozisme nous en rapprocherait : « toute détermination est négation », disait déjà le grand rationaliste néerlandais...

Prendre politiquement « parti »

Mais cela ne suffit pas. Comment porter politiquement une alternative qui soit authentiquement définie par et pour les travailleurs salariés ? Comment éviter que cette alternative ne soit émoussée et absorbée par le sous-cadre non moins pré-contraignant d’une petite-bourgeoisie intellectuelle fort noble et fort bien intentionnée, mais structurellement inapte à dépasser le vieux cadre tribunitien de la « révolte » et de l’ « indignation », fussent-elles « nocturnes » ? Autrement dit, comment porter, y compris dans le cadre de vaste mouvements revendicatifs de classe et de masse partis du terrain principal : l’entreprise capitaliste (privée ou d’Etat), une alternative réellement construite par le monde du travail prenant politiquement parti pour et par lui-même ? Comment faire en sorte que, parce qu’il aurait préalablement affirmé son hégémonie organisatrice en dépassant le « réseautage » petit-bourgeois et son fétichisme de l’inorganique, le mouvement ouvrier et populaire de notre temps porte un nouveau projet politique plaçant à nouveau « le monde du travail au centre de la vie nationale » : c’est ce que prescrivait déjà en 1943 le programme du CNR intitulé "Les jours heureux" qu’avait fortement influencé le PCF clandestin, dont les bataillons FTPF et FTP-MOI étaient la force de choc de la Résistance armée ?

Dialectique du mouvement populaire et de son avant-garde en reconstruction
Cette question est d’abord celle du Parti communiste, que posèrent Marx et Engels en 1848 alors que la classe ouvrière française alors désorganisée ne cessait de verser son sang (1830, 1848...) pour porter au pouvoir de nouvelles fractions bourgeoises, et elle est encore plus incontournable aujourd’hui, alors que les appareils d’Etat se sont continentalisés. Ce n’est pas l’effondrement, dans des conditions historiquement données où la trahison avouée des chefs gorbatchéviens ne fut pas un élément subalterne (même s’il est loin d’être le seul, nul n’en disconvient !), de ce que Frédéric Lordon nomme ici l’ « alternative communiste » qui neutralise désormais les luttes et qui leur interdit de viser, donc de menacer le pouvoir et de le placer socialement sur la défensive : c’est au contraire l’absence persistante d’un vrai parti communiste, dont l’espace est aujourd’hui stérilisé par le PCF euro-constructif et socialo-dépendant. Dès lors, le pouvoir capitaliste n’a plus « rien à lâcher » ; au contraire, il se voit en position de tout reprendre comme l’avouait crûment le grand patron Denis Kessler dans un édito fameux de Challenges de novembre 2007. Rappelons à ce sujet le mot d’Yvon Chotard, prédécesseur des deux Gattaz à la tête du MEDEF et conseille très écouté de Giscard d’Estaing. Chotard ayant déclaré qu’« on ne fait pas la même politique avec un PCF à 20% qu’avec un PCF à 10% », Giscard, puis Mitterrand mirent au cœur de leurs septennats successifs l’objectif – depuis lors pulvérisé ! – de réduire le PCF à 15% des voix : et les dirigeants « mutants » et « refondateurs » du PCF y aidèrent puissamment en engageant, sous le nom de « mutation », la social-démocratisation intégrale de leur parti ; laquelle, comme de juste, favorisa le glissement néolibéral du PS, lequel accéléra à son tour la dérive actuelle de la droite vers le lepénisme. Et si le glissement à droite de l’arc politique français avait commencé... à l’extrême gauche, par l’abandon du marxisme-léninisme inlassablement censuré et diabolisé ?

Encore le PCF était-il encore alors, malgré l’effeuillage idéologique croissant auquel il commença à se livrer dès 1975, un vrai parti communiste ancré dans la classe ouvrière (cellules d’entreprise et de quartier), imprégné de l’esprit d’Octobre 17 et du Front populaire, associant l’Internationale à la Marseillaise, refusant frontalement l’Europe capitaliste, défendant les noms maudits de Robespierre et de Lénine... et faisant de Marx tout autre chose qu’une icone décorative...

Et si, à la veille du centième anniversaire d’Octobre 1917, la question communiste et même, osons le mot, un nouveau défi léniniste retravaillant l’idée d’avant-garde populaire à la lumière d’une lecture critique mais constructive du passé, redevenait l’actualité alors que le PCF officiel veut piteusement s’insérer dans la primaire socialiste et que sa direction s’interroge gravement sur sa propre appellation par la bouche d’Olivier Dartigolle ? Nulle opposition, bien au contraire, entre cette idée d’une avant-garde fortement organisée DE la classe ouvrière, au sens le plus large et le plus « moderne » possible du mot (car tous les prolétaires ne sont pas en col bleu !) et l’idée d’une organisation des masses en « communes », qu’on les appelle ainsi ou soviets ouvriers et paysans, comme ce fut le cas en Russie en 1905 puis en 17. C’est lorsque cette dialectique de l’avant-garde et de la démocratie populaire de masse se grippe faute d’un parti communiste de combat (c’est un fait d’expérience que toute insurrection populaire dénuée d’état-major court à la récup ou à l’écrasement sanglant), ou faute d’auto-organisation des masses (quand l’avant-garde se bureaucratise et que la démocratie socialiste devient purement formelle) que le capital, un moment étourdi par l’élan révolutionnaire, reprend l’offensive et reconquiert les citadelles ouvrières « à partir de leur donjon »...

FR.A.P.P.E. !

Mais la question du parti de classe ne saurait se concevoir en dehors de celle de la stratégie : certes, Frédéric Lordon a le mérite de mettre en avant la gauche de gauche qui, de fait, commence où s’arrêtent les gesticulations clownesques d’un Montebourg pour le produire en France, pardon, pour le made in France*. Cependant, cette proposition d’apparence radicale ne suffit pas selon nous.

Pas seulement parce que cette gauche de gauche, qu’ont édentée des décennies d’anticommunisme et d’antisoviétisme de confort, est aujourd’hui hors d’état de représenter le large mouvement syndical et estudiantin motivé par le refus de la loi El Khomri**.

Pas seulement parce que, dans les manifs, nombre de jeunes et de salariés se déclarent « apolitiques » et qu’il ne faut pas conforter ce qui n’est pas une force, mais bien une faiblesse liée aux félonies répétées des états-majors du mouvement populaire.

Pas seulement parce qu’il ne faut pas seulement unir les salariés, mais qu’au-delà d’eux, il faut fédérer ce qu’on nommait naguère les « couches non monopolistes » en voie de précarisation radicale : artisans écrasés par l’ubérisation néolibérale, paysans désespérés par les prémisses du Grand Marché Transatlantique, couches intellectuelles smigardisées qui devraient apprendre du mouvement ouvrier qu’elles prétendent si souvent « éclairer » et piloter.

Mais parce que la classe des travailleurs salariés ne pourra s’unir (public et privé, industrie et « services », ouvriers et employés, « manuels » et « intellectuels », actifs, retraités, étudiants et chômeurs, Français et étrangers) tout en fédérant les autres couches non oligarchiques, qu’en édifiant un large FRont Antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologique (FR.A.P.P.E. !) « cognant » à la fois l’UE néolibérale et le Rassemblement bleu marine, cette aile marchante de la libéral-fascisation de moins en moins rampante de notre pays. Très au-delà de la « gauche de la gauche », dont une bonne partie, hélas, vomit la nation, abandonne le drapeau tricolore aux Le Pen et cultive le mythe désarmant d’une « autre UE sociale, pacifique et démocratique », il faut rassembler majoritairement notre peuple sur l’idée des « quatre sorties » : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, et en perspective, du capitalisme lui-même.

Vers un nouveau défi léniniste ?

Car quoi qu’en pensent ceux qui confondent la criminalisation fascisante du communisme historique avec l’indispensable critique constructive de la première expérience socialiste de l’histoire, le léninisme ne consiste pas à isoler la classe laborieuse dans le solo funèbre d’une « révolution permanente » mal comprise, mais à reconstruire avec elle les outils de son auto-émancipation : parti communiste ancré dans les entreprises, syndicalisme de classe, lutte des idées menée sur la base d’une recherche marxiste affrontant l’actuel, large front des républicains progressistes, internationalisme prolétarien de nouvelle génération. Sans cela, impossible de pousser jusqu’au bout la lutte anticapitaliste, de résister à l’euro-fascisation et aux matraques de l’Etat policier, impossible de fédérer les couches populaires et moyennes précarisées par le capital et abandonnées au sarko-lepénisme. Sans cela, et même s’il n’est nullement question pour les syndicalistes de lutte et pour les militants franchement communistes de bouder quelque nouvelle forme de lutte, diurne ou nocturne, que ce soit, impossible de révolutionner la société et d’avancer vers un socialisme ancré dans notre histoire progressiste nationale, porteur d’une coopération internationale entre nations souveraines et réactivant en permanence la perspective d’une société communiste où « le développement de chacun serait la clé du développement de tous » (Marx-Engels) ou, pour le dire autrement, d’une Cité réconciliée où l’homme, « régi par la raison » et mû par la « recherche de l’utile commun », deviendrait enfin pour du bon « un dieu pour l’homme » (Spinoza).

 http://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/de-nouveaux-jours-debout/

COMMENTAIRES  

08/04/2016 01:34 par EricN

Pas sûr que cet article ne fasse se soulever les foules.
Dans une période d’action telle que nous la vivons, la recherche d’affects positifs ou joyeux prônée par le "tandem" Spinoza/Lordon (plaisir de se retrouver, d’échanger, de débattre, envie de changer de société, aller vers plus de justice, de solidarité, d’équité, etc...) paraît bien plus essentielle au mouvement pour qu’il prenne de l’ampleur.
Si 70% de nos concitoyens sont opposés à la loi (et plus si affinités - à l’euro, à l’UE et j’en passe), je ne crois pas que c’est le matérialisme dialectique ou le débat théorique sur le marxisme-léninisme qui va les amener à se rallier au mouvement. Le capitalisme crée de puissants affects positifs par le consumérisme de masse. Si en face ; on ne propose que des trucs chiants à mourir uniquement destinés à ceux qui ont lu les œuvres de Lénine en 110 volumes, on n’est pas sorti de l’auberge.
Ce que Lordon a parfaitement compris et exprimé...

08/04/2016 07:08 par macno

Entièrement d’accord avec EricN :
« Pas sûr que cet article ne fasse se soulever les foules.
Si (...) on ne propose que des trucs chiants à mourir uniquement destinés à ceux qui ont lu les œuvres de Lénine en 110 volumes, on n’est pas sorti de l’auberge. »
Et un éclat de rire le matin, ça fait au moins du bien...
Déjà que je trouve la forme de Lordon soit précieuse, soit chiante suivant mon humeur, la forme de cet article est pire. J’ai bien peur que ce style de forme illisible ne soit pas pour rien dans la lente descente aux enfers de la Gauche.

08/04/2016 09:12 par résistant

Complètement d’accord avec EricN.
Je vous conseille de voir ou revoir le film de Jacques Tati "Les vacances de monsieur Hulot". Tout particulièrement la description du marxiste chiant.
Ces gens-là sont complètement à côté de la plaque, coincés dans leur petite bulle théorique dogmatique tenant presque du fanatisme religieux.
On peut parfaitement comprendre ce qui se passe autour de nous sans avoir lu Marx.
J’ai lu le Capital et ça n’a pas du tout été pour moi une révélation qui a changé ma vie. J’ai trouvé ça brouillon, mal écrit, et je n’ai pas l’impression d’avoir appris ou compris grand chose de plus que ce que je comprenais avant.
La plupart des gens s’en tapent complètement, de la théorie marxiste, et ils ont bien raison, car ce n’est pas ça qui nous aidera concrètement.
On peut construire un meilleur projet de société en pensant par soit-même. C’est à mon avis plus sain que de répéter aveuglément des phrases d’un livre, soit-il la Bible ou le Capital.

08/04/2016 09:53 par résistant

Commentaire n°2 :
Georges Gastaud nous incite "à sortir du cadre précontraint des revendications", alors allons y pleinement : Vous appelez les humains des "travailleurs", et définissez leur valeur par leur capacité à produire. Je suis désolé, mais je trouve ces valeurs nauséabondes et archaiques. Je ne veux pas exister uniquement parce que je produis. Et j’aimerais bien que l’on produise moins de merdes inutiles. J’ai toujours eu le sentiment que les marxistes adhéraient pleinement au système capitalisme et son culte de la production. Ils veulent juste de plus grosses miettes. Des revendications, quoi...

08/04/2016 12:04 par CN46400

@ Résistant

Bien heureux celui qui peut, comme les bourgeois vivre, plutôt bien, sans devoir vendre sa force de travail....

08/04/2016 13:42 par yapadaxan

Le rôle de toute organisation révolutionnaire est de lier dialectiquement pratique et théorie pour un va et vient permanent. Je salue le camarade Gastaud qui intervient dans le champ théorique brillamment. Il possède une pensée et une plume de très grande qualité.
J’ajoute par ailleurs que Georges Gastaud est un militant qui dirige le PRCF. Il ne se masturbe pas l’intellect au fond d’une bibliothèque pleine de livres. Il mène dans la pratique le combat de classe dans la rue auprès des travailleurs.
Il est à la fois dans la théorie et dans la pratique militante. De ce point de vue, il agit (il est dans l’action) comme un marxiste-léniniste, comme un authentique communiste.
J’invite ceux qui ont signé les commentaires ci-dessus à suivre les activités du PRCF pour prendre la mesure du réel combat mené par cette organisation tout comme je les invite à suivre les travaux du camarade Aymeric Monville, ci-devant directeur des Editions Delga. Pour une pratique révolutionnaire il faut une théorie révolutionnaire et c’est à cette tâche que se consacrent ces 2 camarades. Marx et Lénine n’ont pas écrit tous leurs livres pour les ranger sur un rayonnage de petit-bourgeois livresque mais pour armer la classe ouvrière théoriquement. Gastaud et Monville poursuivent sans relâche ce combat en adaptant leurs analyses à la situation concrète de la lutte des classes aujourd’hui. Le PRCF s’est construit en rupture avec le PCF. Il dénonce le réformisme de ce parti et pour procéder à cette dénonciation critique, il convient de posséder la connaissance théorique du marxisme-léninisme permettant l’analyse du réel.

08/04/2016 17:52 par Nicolas

@ macno, Eric et Cie
"La lutte des classes existe et c’est même la mienne qui est en train de la gagner" Warren Buffet 2eme ou 3eme fortune des Etats Unis.
"On peut construire un meilleur projet de société en pensant par soit-même. C’est à mon avis plus sain que de répéter aveuglément des phrases d’un livre, soit-il la Bible ou le Capital."
Alors bon courage Warren Buffet en rigole encore.
Sans parti marxiste d’avant garde pas de solution. On le voit bien en Amérique latine où les régimes de gauche pour ne pas avoir théorisé sont en train de s’écrouler les uns après les autres.

Certains se contentent de j Tati, pendant ce temps J Gastaud est sur le terrain. Et vous que faites vous pour le changement ?
Honoré de Balzac disait : "la bétise a deux manières d’être, elle se tait ou elle parle" Il en oubliait une troisième, et votre misérable prose vient de le démontrer, elle s’écrit aussi !

08/04/2016 18:04 par Roger

Comme le disait K. Lewin, « En théorie rien ne vaut une bonne pratique, mais en pratique rien ne vaut une bonne théorie ».
Sauf si on est Platonicien (un ciel d’idées vraies d’où tombent parfois des théories), la théorie nait d’une observation/réflexion sur ou dans une pratique, de nos interactions réfléchies avec les autres et le monde, puis elle retourne se frotter à la réalité et s’en trouve modifiée dans un mouvement incessant. Les relations théorie-pratique ne relèvent pas d’une causalité linéaires mais en boucles rétroactives interminables. Plus que dialectiques, ces relations sont dialogiques.
En démocratie il n’ y a pas de théorie politique, il n’y a pas de "science politique" . Ce serait une négation de la démocratie, puisqu’il y aurait une "vérité" préalable à la délibération qui déterminerait la décision. Pour reprendre les belles leçons de Castoriadis sur cette question, on peut dire que par définition une démocratie est un régime d’opinions (doxa) dans une société autonome, c’est à dire qui décide de ses propres lois et se donne les moyens de les changer quand elles ne conviennent pas. C’est pourquoi le peuple est souverain : il a raison, tant qu’il n’a pas décidé qu’il avait tort, et qu’il faut faire autrement.
Bien entendu, en tant que les théories sont des outils d’élucidation et de compréhension, elles ont toutes leurs place dans le débat, mais pas plus que les expériences singulières et les pratiques vécues à partir desquelles chacun se forme une idée de ce que serait une "vie bonne" , individuelle et collective.

08/04/2016 18:29 par EricN

Qu’on se comprenne bien...
La critique faite au "camarade" Gastaud n’était pas un dénigrement de sa contribution à l’éducation des masses populaires (on sortira toujours moins con d’un cours sur le matérialisme dialectique que d’une émission d’Hanouna ou de la lecture de Closer), mais sur son léger décalage spatio-temporel : c’est le moment de se bouger à l’instant présent, pas de se faire une entorse des méninges.
Lordon au moins est dans la rue (suis pas membre de son fan club, mais bien emmerdé pour en trouver un autre à citer - si qqun a des tuyaux) et parle aux gens, même si son ton peut par moment sembler précieux.
Pourquoi le camarade GG n’en fait-il pas autant ? Comme aller-retour théorie-pratique, c’est pas demain la veille qu’il trouvera meilleure occasion.

08/04/2016 21:32 par Geb.

Dans le cas précis du commentaire ci-dessus, non seulement "yapadaccent", mais "y a pas d’erreur".

Qu’on considère Gastaud comme un "camarade" ou comme un "illuminé" sinon comme une personne "chiante" ou même "archaïque", la "Dialectique", en tant que science d’appréhension cosmogonique, et les phénomènes qu’elle permet de mettre en équation existent même en dehors, et surtout en dehors, des analyses de Gastaud, Lénine, Marx... Et les autres, dont moi-même.

Refuser d’utiliser les analyses "dialectiques" comme moyen de décryptage et outil pour mieux comprendre les phénomènes environnementaux et les contrôler au lieu de les subir, c’est comme refuser les mathématiques ou la physique pour aider à contrôler l’environnement ou le bien-être ou le mal-être de l’Humanité. On peut toujours s’en passer, mais dans ce cas la prochaine discussion entre nous se fera par pigeon voyageur... ((- :

Gastaud a le courage de revenir aux bases mêmes à un moment ou plus personne ou très peu, et en tout cas plus aucun "esclave", n’a même une idée, sinon une parcelle d’idée, de la manière d’analyser le Monde sans passer par la vulgate des "maîtres".

Et surtout à un moment de l’Histoire ou il va nous devenir impossible, (Ca l’est presque), de contrôler sans cette dialectique tout ce qui va nous tomber dessus de déplaisant.

Quand je lis quelqu’un qui déclare sur un site tel que celui-ci : "MOI je ne suis pas un "travailleur", cette notion est "archaïque", ma dévalorise, et ne me concerne pas , alors que la notion de "travailleur’" n’englobe évidemment pas uniquement ceux qui travaillent concrètement mais tous ceux qui sont exploités par une minorité, (Quelquefois même virtuelle), je comprend qu’on est pas sortis de l’auberge et qu’il va falloir partir de bien en dessous de la surface pour remonter tout ça à niveau.

Et-ce encore possible ??? Cela n’est pas certain.

Est-ce encore souhaitable ??? Bizarrement j’en viens quelquefois à me le demander.

Et ça n’est pas la moindre des choses à mettre au positif de Gastaud de de tenter de nous y ramener encore une fois.

Et au fait : Je ne suis pas membre du PCRF, bien que j’apprécie leur position et leur travail. J’ai déjà fait partie d’un autre chapelle durant plus de 40 ans et je ne peux pas dire que ça ait été une réussite. Du moins pour mon compte et au niveau du positif des résultats globaux. Comme aurait pu le déclarer en son temps G. M. , un de ses défunts Secrétaires généraux.

08/04/2016 23:12 par D. Vanhove

...vrai que les deux auteurs (Lordon et Gastaud) sont parfois qq peu... pénible à lire dans leur phraséologie, mais au-delà de leur manière de dire les choses, je retiens quand même ce qui me paraît le piège des manifs que l’on voit actuellemt, à savoir la récupération par l’ogre néolibéral qui finit par tout digérer et assimiler, tant ses mâchoires sont puissantes... n’est qu’à voir les multiples indignations auxquelles on a déjà assisté ces dernières années, et ce qu’il en reste... à ce titre, le mouvement "occupy walstreet" me paraissait bien plus puissant que les actuelles Nuits debout, et qu’en reste-t-il...? sans parler de ttes les indignations après la crise des subprimes et leurs banksters, puis des révélations des J. Assange et E. Snowden... ou encore de tous ces pourris qui se sont faits prendre les mains dans le pot de confiture, etc, etc... et qui rôdent tjr dans les coulisses du pouvoir (Balkany, Woerth, Juppé, Lagarde, Sarkozy, DSK, et j’en passe tant la liste est longue... et s’allongera encore dans qqs jours après les Panama Papers)

bref, je pense que si l’on veut donner un élan pérenne à de tels mouvements pour qu’ils aient une toute pte chance d’aboutir dans les généreuses idées qu’ils portent, il convient de réfléchir (avec des nuances quand même !) à ce que G. Gastaud écrit : "C’est lorsque cette dialectique de l’avant-garde et de la démocratie populaire de masse se grippe faute d’un parti communiste de combat (c’est un fait d’expérience que toute insurrection populaire dénuée d’état-major court à la récup ou à l’écrasement sanglant), ou faute d’auto-organisation des masses (quand l’avant-garde se bureaucratise et que la démocratie socialiste devient purement formelle) que le capital, un moment étourdi par l’élan révolutionnaire, reprend l’offensive et reconquiert les citadelles ouvrières « à partir de leur donjon »..."

c’est le risque majeur de tels mouvements... que tôt ou tard, ils s’épuisent faute d’auto-organisation, et se fassent bouffer et assimiler par ce système gargantuesque qui broie tout sur son passage... ce qui ne laisse d’autre alternative qu’une issue violente à la situation, si celle-ci devait devenir insupportable aux yeux de l’Etat et de son organisation...

et si l’on veut bien avoir le courage et la lucidité de voir les choses en face, quoi de plus normal que la violence de plus en plus terrible et implacable d’un tel système sur les individus, les animaux, l’environnement jsq’à mettre en péril l’écosystème de la planète, n’aboutisse en fin de compte, qu’à son éclatement par une même violence qu’il aura produite au fil du temps...
(un commentaire à l’article de Fr. Lordon n’indiquait-il pas que l’Etat français avait passé commande de plus de 50 millions d’euros pour des armes d’anti-émeutes typiques...?!)... c’est dire ce qui risque de se préparer...

09/04/2016 00:39 par patrice

Il y a eu de toute éternité tant de chiens de bergers, de brebis et surtout de loups leaders galeux que l’on ne sait plus à quelle idéologie se vouer à défaut de saint !
Et force est de constater que l’idéologie capitaliste et socialiste ne sont que les deux faces d’une même médaille machiavélique destinée à asservir l’humanité !
En nos temps de totale inversion des valeurs, et où seul le pouvoir de l’argent compte, il faudrait avant toute chose remettre l’éthique et la morale au goût du jour avec l’entraide et l’amour, ces vertus cardinales, sans quoi ce sera l’avénement d’un monde trans-inhumain où l’on pourrait inculquer, je vous l’accorde, le marxisme 3.0 aux robots en passe de remplacer les travailleurs ...

09/04/2016 08:06 par macno

@ Nicolas & Cie...
Sans parti marxiste d’avant garde pas de solution. On le voit bien en Amérique latine où les régimes de gauche pour ne pas avoir théorisé sont en train de s’écrouler les uns après les autres.

Que de postulats en si peu de mots !
Des « partis marxistes d’avant garde », il y en a eu tant et tant depuis des dizaines d’années, et ces fameuses « solutions » qu’ils auraient apportées, elles sont où ? Elles ont mené à quoi ? Au déclin de la Gauche...Ces partis se sont tous écroulés les uns après les autres, "qui n’avance pas recule"...
Le postulat le plus risible est quand même celui de lier les problèmes (euphémisme) rencontrés en Amérique Latine par les gouvernements(et non pas les "régimes" svp) de Gauche, avec leur supposée absence de « parti marxiste d’avant garde »...J’en renonce même à faire un commentaire !
C’est D. Vanhove qui exprime bien (à mots atténués) le cœur du problème :
« ...vrai que les deux auteurs (Lordon et Gastaud) sont parfois qq peu... pénibles à lire dans leur phraséologie ».
« Pénibles », leur phraséologie ne seraient rien d’autre que pénibles ?
En tant que travailleur indépendant dans le bâtiment, pour avoir suffisamment discuté avec des ouvriers, souvent assez qualifiés, donc devant faire partie des principaux intéressés par ces « partis marxistes d’avant garde », je peux affirmer que le style de langage utilisé dans cet article, pour eux, c’est du "chinois" !
Mais on peut continuer ainsi pendant des siècles, mais à mon avis le temps presse...

09/04/2016 09:17 par babelouest

J’ai eu l’occasion de voir Georges Gastaud sur le terrain d’une discussion. Eh bien, heureusement il ne contrôle pas ma vie. Quant à ses discours, désolé, mais comme le remarquent quelques autres, c’est un peu confus. De plus, autant j’apprécie les analyses de Marx, autant Lénine me sort par les yeux. Le productivisme, c’est déjà l’antichambre de la soumission totale au Capital. Il faut en sortir totalement, quitte à se tourner vers l’ouverture d’un pays au reste du monde de façon différente et plus sélective.

Il s’agit, je pense, de repartir sur des bases vraiment différentes, bien plus "modernes", parce qu’elle auront enfin pris en compte le côté limité de nos ressources, et le côté illimité de l’imagination, si on veut bien la laisser s’exprimer. Premier point, passer de cette société de l’échange (impliquant la monnaie) à une société du partage, bien moins gaspilleuse et n’oubliant personne. Second point, admettre tous que nous sommes TOUS égaux, et en même temps TOUS différents, avec des talents multiples qui le plus souvent sont aujourd’hui méconnus. Cela amène, lorsqu’on agit, à le faire dans l’intérêt de tous, les autres comme soi-même, pas de différence.

Que cela implique-t-il ? Oh pas grand-chose, simplement la fin du TRAVAIL, remplacé par des tâches aussi diverses que la toilette matinale ou la participation à la construction d’objets nécessaires, ou le balayage de l’agora locale où se prennent les décisions locales. On est très loin du marxisme-léninisme, là. Personne en-dessous, personne au-dessus, donc disparition des classes, des patrons, des donneurs d’ordres divers. Les seuls cas où quelqu’un donnerait des directives, ce serait un chantier complexe où l’un des participants, à tour de rôle, serait le coordinateur de ses compagnons de tâche.

Certes, un tel monde serait bien moins sophistiqué que celui que nous connaissons maintenant (il l’était beaucoup moins il y a 50 ou 60 ans). J’en viens à penser qu’en cas de cataclysme mondial - et cela aussi, il faut le prévoir - une telle société simplifiée et solidaire serait bien plus adéquate.

09/04/2016 10:07 par cunégonde godot

Georges Gastaud :
Très au-delà de la « gauche de la gauche », dont une bonne partie, hélas, vomit la nation, abandonne le drapeau tricolore aux Le Pen et cultive le mythe désarmant d’une « autre UE sociale, pacifique et démocratique », il faut rassembler majoritairement notre peuple sur l’idée des « quatre sorties » : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, et en perspective, du capitalisme lui-même.

Je n’ai sélectionné que cette phrase, bien que je sois en grande partie d’accord sur le fond avec cette analyse. J’ai toujours tourné en dérision la z’indignation, qui n’est qu’un miroir embellisseur (et aux alouettes) que se tend l’exploité à lui-même – au passage, la fonction p.ex. d’un "Charlie Hebdo" depuis sa fondation...
"Rassembler notre peuple" : mais avec tri sélectif. Voilà le credo. Alors, il faut rédiger cela plutôt ainsi pour être précis, et donc mieux compris : "Il faut rassembler minoritairement notre peuple sur l’idée des « quatre sorties » (et uniquement sur cela) : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, prétexte au but suprême l’avènement du communisme et son corollaire la dicture du parti (appelée dictature du prolétariat).
Autrement dit, il faut rassembler la poignée de marxistes ou marxisants (en voie de disparition) qui sont déjà convaincus, et par-là déjà... rassemblés. Ça va aller vite, c’est déjà ça...

09/04/2016 13:48 par Rakhmetev

@patrice Si je t’ai bien compris le monde va mal parce que les dominants ne s’embarassent pas des questions morales et ethiques. Donc moralisons le capitalisme et soyons gentils : on croirait lire les platitudes de la Bible. Soyons sérieux. En premier lieu dans votre analyse, il faut partir du principe que 2 classes sont en lutte pour la richesse sociale. L’objectif du capitaliste est d’accumuler. Comment ? En te faisant bosser gratuitement (merci Marx). Son profit est une part du travail que tu fournis et qui en retour n’est pas rémunéré. (Pour info, le profit récupéré par le capital s’élève a 700 mds pour un PIB de 2000 mds) Il n’a jamais été question de morale mais d’interet de classe. Toutes ces propositions de moralisations n’ont aboutit qu’à des farces dangereusement stupide que seul un enfant pourrait gober. Moraliser l’esclavage, c’est ca ta proposition ? Il y a pas a tortiller, a chicaner.. exproprions les une bonne fois pour toutes, prenons en mains notre foutu destin !!!!! Engageons nous dans les partis communistes marxiste leniniste en construction, armons nous théoriquement, et nous deviendrons irrésistibles.

Quand je lis que Marx et Gastaud ont un style illisible, et que tout cela c’est du verbiage pas utile je prends peur. Je suis étonné de voir que certains esclaves rechignent à prendre conscience de leur condition. Votez PS FDG allez y, faites vous enfler ENCORE une fois !!

09/04/2016 21:49 par Placide

@Eric N "sur son léger décalage spatio-temporel : c’est le moment de se bouger à l’instant présent, pas de se faire une entorse des méninges."

Et bien ta critique est mal venue. Avant que Lordon -dont les travaux sont d’ailleurs inspirés y compris sur la question de spinoza de ceux de Gastaud, et au style autrement plus indigestes - ne daigne sortir de ses bureaux , Georges Gastaud syndicaliste et militant était déjà dans la rue. Pour revendiquer, pour organiser et pour faire gagner le camps des travailleurs. Et c’est sans doute pour cela qu’il est totalement censuré sur les médias du capital et même jusque dans les colonnes de certains médias se disant de gauche.

Sur le fond, le nombre sans l’organisation et sans une stratégie correctement pensée ne fait pas la force nécessaire pour gagner. Et l’organisation, la stratégie doit tirer profit de l’expérience accumulée par le mouvement sociale. On peut proclamer que chacun doit faire son chemin, que réfléchir c’est chiant, mais cette démagogie, cela revient à perdre un temps precieux à réinventer le feu et la roue.

Ce que Gastaud propose, c’est de gagner du temps pour agir, et non d’en perdre à discuter. Et je suis parfaitement en ligne avec ce qu’il propose ici.

10/04/2016 00:17 par patrice

@ Rakhmetev,
Les puissants se sont servis des idéologies pour faire avancer leur agendas, il n’est qu’à constater l’état du monde avec le capitalisme et le communisme !
Et ne t’en déplaise, le marxisme n’est qu’un outil pour ce faire !
Lis Soljenystine, l’erreur de l’occident, pour te déciller l’esprit, et la citation de Vladimir Boukovsky, cet autre dissident soviétique qui déclara que l’union européenne est une autre union soviétique, il a fait cette citation :" j’ai vécu dans votre futur et ça n’a pas marché",
Personnellement je me sens de plus en plus anarchiste avec comme livre de chevet "l’entraide " de Pierre Kropoktine !
Nous n’avons pas les mêmes valeurs, mais à quoi bon demander à un aveugle de voir l’évidence...
Je préfére garder ma liberté de pensée plutôt que d’adhérer à des idéologies mortifères.

10/04/2016 00:51 par legrandsoir

Je préfére garder ma liberté de pensée plutôt que d’adhérer à des idéologies mortifères.

Ce qui ne vous empêche pas de commenter fréquemment sur un site à l’idéologie mortifère. Une attirance morbide ?

10/04/2016 01:00 par patrice

Cela ne m’empêche pas d’apprécier votre site, et d’être souvent en communion de pensée avec vos intervenants cher grand soir !

10/04/2016 01:07 par EricN

1) "Ce que Gastaud propose, c’est de gagner du temps pour agir, et non d’en perdre à discuter" : c’est pas ce que j’avais retenu de l’article, sinon je n’aurais pas mis mon premier commentaire et à priori je n’ai pas été le seul.
2) Si Gastaud est dans la rue en ce moment, c’est que ses partisans ne sont pas à la hauteur : pas un discours ou une intervention publique relayée. Si TF1 ou FR2 n’en feront pas leurs choux gras, je l’accorde volontiers, il y a d’autres possibilités de relais. On trouve d’ailleurs des vidéos de lui sur Youtube, mais si on met le filtre sur ce mois-ci, nada, aux abonnés absents, le Georges (ou du moins sa com’)
3) Un parti qui se prétend révolutionnaire doit avant tout être opportuniste dans le bon sens du terme, c’est-à-dire savoir reconnaître lorsque des conditions propices à un changement émergent.
La plus importante révolution (la russe pour ne pas la nommer) n’a pas démarré parce que les ouvriers voulaient appliquer ce qu’il y avait à la page 22 paragraphe 3 du Manifeste du PC.
Elle a démarré le 23 février 2017 (8 mars dans notre calendrier à nous) par la révolte des femmes de Saint-Pétersbourg qui demandaient du pain et le retour de leurs maris du front, choses très primaires comme peuvent l’être avoir un boulot décent ou réclamer plus de justice sociale. C’est d’ailleurs de là que vient la proclamation de la Journée de la Femme par Lénine qui a même commenté en disant "Sans elles, nous n’y serions jamais arrivé".. Son intelligence politique fut d’avoir été capable de saisir cette opportunité bien que les bolcheviks aient été minoritaires pour progressivement prendre la direction de la révolution. S’il avait dû attendre que les moujiks de l’Oural, de la Sibérie et du Kazakhstan aient capté Marx, les Russes en seraient toujours à faire des courbettes à un Romanov...
4) Aucune référence à Lordon ici car je ne cherche pas à faire un comparatif pour savoir qui marxise plus blanc. Celui qui a amené Lordon à la table, c’est quand même le camarade GG, faudrait pas l’oublier...

PS : c’est la der sur ce sujet. Je ne convaincrai pas les irréductibles mais j’ai pu exprimer mon point de vue aux autres. Merci à LGS (même s’ils ne le publient pas d’ailleurs, estimant que j’ai déjà assez ramené ma fraise sur la question)

10/04/2016 01:56 par Rakhmetev

@ patrice Tu as exactement le même discours que mon père qui est libertaire, sous ses conseils j’ai lu Soljenytsine et Margolin. L’anarchisme est l’idée la plus pure qu’on peut se faire de l’émancipation des exploités mais le refus catégorique, je dirai même dogmatique, de construire un Etat c’est a dire une domination de classe dirigée contre la minorité exploiteuse voue votre projet à l’état de rêve. C’est cet entetement idéaliste qui a mené la guerre civile espagnole à sa perte. L’anarchisme n’a jamais fonctionné. Le socialisme quant à lui existe bel et bien, et Cuba est un exemple assez pertinent.

Le marxisme est nettement plus pertinent que l’anarchisme. Tu veux comprendre ta condition d’Homme, tu te poses la question : suis-je objectivement un esclave ou un un Homme libre ? Je veux savoir exactement comment le capitaliste s’enrichit, et cela dans les détails. Et puis c’est quoi le capitalisme ? A toutes ces questions je réponds lis Marx, c’est du solide, du scientifique. A coté l’anarchisme... il y a pas grand chose à se mettre sous la dent, j’ai comme l’impression de lire des philosophes qui rentrent dans le sujet mais qu’a moitié ne rendant pas compte de la réalité du système dans toute sa globalité.

J’espère ne pas être désagréable... camarade quand même. :)

10/04/2016 13:10 par placide

@EricN

1) "Ce que Gastaud propose, c’est de gagner du temps pour agir, et non d’en perdre à discuter" : c’est pas ce que j’avais retenu de l’article, sinon je n’aurais pas mis mon premier commentaire et à priori je n’ai pas été le seul.

Ce n’est pas ce que TU a retenu. Certe. Qui plus est sur la base d’un postulat totalement faux sur lequel je t’ai interpellé

2) Si Gastaud est dans la rue en ce moment, c’est que ses partisans ne sont pas à la hauteur : pas un discours ou une intervention publique relayée. Si TF1 ou FR2 n’en feront pas leurs choux gras, je l’accorde volontiers, il y a d’autres possibilités de relais.

Drôle de raisonnement. D’imputer à la victime de la censure la responsabilité de cette censure ! C’est carrément pervers et un raisonnement sophistique. Personnellement j’observe l’asymétrie de traitement entre les "nuitdebout" et les mobilisations contre la loi travail. Entre un Lordon proclamant qu’il faut arrêter de revendiquer et un Wamen ou un gastaud qui sont concrètement engagés dans la lutte... Et cel a dire que les militants du PRCF, les goodyears ne sont pas à la hauteur ? ou que les médias du capital font des choix stratégiques sur lesquels vous devriez vous interroger !

On trouve d’ailleurs des vidéos de lui sur Youtube, mais si on met le filtre sur ce mois-ci, nada, aux abonnés absents, le Georges (ou du moins sa com’)

Votre raisonnement est bien curieux. vous réagissez bien à une expression de Georges Gastaud ici même. Preuve qu’il n’est pas aux abonné absent. Sans compter que le PRCF publie un journal, un site internet, annime des pages facebook, un compte twitter. bref, là aussi vos accusations sont infondées.
Exister sur le terrain ce n’est pas être sur periscope ! Periscope et youtube ne font pas trembler Valls !

3) Un parti qui se prétend révolutionnaire doit avant tout être opportuniste dans le bon sens du terme, c’est-à-dire savoir reconnaître lorsque des conditions propices à un changement émergent.

Si vous vouliez bien vous donner la peine d’aller lire ce que propose le PRCF, vous verriez qu’il fait des propositions d’action. Y compris en terme de participation aux nuits debouts. Auquelles participent d’ailleurs nombre de militants du PRCF.
Qui plus est je rappelle que dès l’automne georges gastaud et le PRCF ont interpellé organisation de gauches et figure intellectuelles (y compris Ruffin et Lordon d’ailleurs) pour l’organisation de table ronde permettant de donner un débouché à la colère populaire. Bref, pour donner des leçons, il faudra repasser ;-)

La plus importante révolution (la russe pour ne pas la nommer) n’a pas démarré parce que les ouvriers voulaient appliquer ce qu’il y avait à la page 22 paragraphe 3 du Manifeste du PC.
Elle a démarré le 23 février 2017 (8 mars dans notre calendrier à nous) par la révolte des femmes de Saint-Pétersbourg qui demandaient du pain et le retour de leurs maris du front, choses très primaires comme peuvent l’être avoir un boulot décent ou réclamer plus de justice sociale.

Je me permet juste d’observer que ce mouvement était purement revendicatif, comme l’est celui pour le retrait de la Loi travail. Votre exemple va donc plutôt dans le sens de ce qu’explique et propose Georges Gastaud.

10/04/2016 17:11 par patrice

@ Rakhmetev

Non pas du tout, au contraire ce sont des échanges stimulants !
Tu sais, j’ai un parcours de vie un brin atypique,
je n’ai pas lutté contre une classe il y a 20 ans, mais j’aurai mené un combat « homérique » pour revenir dans le monde des vivants suite à une apocalypse cérébrale qui m’avait laissé totalement paralysé et aphasique, la totale !
Outre le fait que j’en aurai bavé des ronds de sombreros" pour qu’advienne à nouveau mes jours debouts " après plus d’un an de poussette roulante, je m’en suis sorti par mon travail introspectif psychologique qui m’aura fait prendre conscience que je pouvais maîtriser ma destinée aussi paradoxal que cela puisse paraître pour un ancien athée, c’est pour cela que je tiens tant à ma liberté même si je te concède que le communisme sur le papier à des aspects bien séduisants, je regardais une conférence de Francis Cousin dernièrement, c’est te dire !

Je viens d’envoyer mon histoire à une maison d’édition,
Mon Odyssée sous le soleil de Zarathoustra !
D’ici peu je proposerais un petit texte de présentation avec un lien pdf de mon texte si les modérateurs l’acceptent, sans cela je me ferais un plaisir de te l’envoyer par courriel, mon adresse email : patrice.sanchez@neuf.fr
No pasaran !
Patrice

Préface de Mon Odyssée
UN HOMME EN GRANDE SANTÉ
Un adolescent inquiet, un jeune adulte que l’angoisse conduit à la dépression, voire au bord de la névrose. Et puis l’horreur... Et puis des mois d’hôpital, de vie confinée, de routine ennuyeuse, de traitements toujours pénibles, parfois atroces... Et puis... et puis au bout du compte une sérénité baignée d’humour, une joie de vivre, un amour de la vie, non pas malgré un lourd handicap, mais – je crois vraiment pouvoir le dire – grâce à un lourd handicap. Nietzsche l’appelle « grande santé », « cette santé débordante » qui, loin d’exclure la souffrance « se plaît à recourir à la maladie elle-même » ; cette santé qui sait faire de toute souffrance, physique et morale, un moyen de se dépasser soi-même, un instrument pour vivre plus, plus intensément, pour être plus puissant ; cette santé qui sait aussi faire de la maladie une occasion de penser, car – c’est encore Nietzsche qui l’explique – « la maladie [... offre] l’obligation absolue du repos, du désœuvrement, de l’attente et de la patience... Mais qu’est-ce tout cela, sinon penser ! ».
C’est parce qu’il fréquentait la pensée de Nietzsche que Patrice Sanchez m’a rencontré, comme il le raconte. Et c’est parce que j’ai trouvé dans son manuscrit plus qu’une illustration, une réalisation concrète, vécue de cette « grande santé » nietzschéenne que j’ai poussé Patrice à parfaire un peu son écrit pour faire éditer cette preuve, ce témoignage.
Preuve : preuve qui confirme – la vie de Nietzsche l’avait déjà établi – que ces idées ne sont pas simples élucubrations d’intellectuel.
Témoignage : témoignage qui ne se limite pas à rapporter des faits, mais qui est en même temps encouragement et qui n’est pas seulement encouragement, mais leçon ; disons, pour finir sur un de ces oxymorons qui plaisent tant à Patrice, témoignage qui est leçon de morale nietzschéenne.
Pierre Héber-Suffrin

10/04/2016 18:29 par cunégonde godot

EricN :
La plus importante révolution (la russe pour ne pas la nommer) n’a pas démarré parce que les ouvriers voulaient appliquer ce qu’il y avait à la page 22 paragraphe 3 du Manifeste du PC.
Elle a démarré le 23 février 2017 (8 mars dans notre calendrier à nous) par la révolte des femmes de Saint-Pétersbourg qui demandaient du pain et le retour de leurs maris du front, choses très primaires comme peuvent l’être avoir un boulot décent ou réclamer plus de justice sociale.

« La plus importante révolution (la russe pour ne pas la nommer) ».
La plus importante, selon la vulgate marxiste.
Que reste-t-il aujourd’hui, d’un point de vue de l’émancipation des peuples, de cette si importante Révolution ? Pas grand-chose, hormis la lutte des classes comme un des moteurs de l’Histoire (et non pas comme le moteur de l’Histoire).

Je dirais que la plus importante Révolution c’est la Révolution française car elle seule a réussi. Au moins en partie, et reste universelle jusqu’à nouvel ordre. Qui a commencé, comme la Révolution russe, par une simple révolte et fut prolongée par une avant-garde. Pas une avant-garde marxiste, mais l’avant-garde française de l’époque imprégnée des Lumières françaises et européennes.
La Révolution française irrigue encore aujourd’hui profondément la politique française, et mondiale. Elle reste l’ennemi à définitivement éliminer pour l’oligarchie financière nationale et transnationale, toujours l’ennemi des monothéismes, et toujours l’ennemi des mafias de toute espèce. Le seul ennemi car la Révolution russe – et son prolongement le régime communiste – a échoué et demeure un repoussoir aujourd’hui. Voilà les faits.

Reste à savoir si le communisme fait déjà partie de l’Histoire, ou s’il peut (re)devenir nécessaire, car une Révolution est nécessaire ou n’est pas (et ne naît pas). A mon avis, son heure est dépassée. Et c’est bien là le problème pour l’extrême-gauche qui vit dans la nostalgie bolchevique...

11/04/2016 06:32 par babelouest

« Reste à savoir si le communisme fait déjà partie de l’Histoire, ou s’il peut (re)devenir nécessaire, car une Révolution est nécessaire ou n’est pas (et ne naît pas). A mon avis, son heure est dépassée. Et c’est bien là le problème pour l’extrême-gauche qui vit dans la nostalgie bolchevique... »

Je pense, Cunégonde, que la Révolution reste nécessaire, mais certainement pas la Révolution bolchevique. Celle qui a écrasé la Makhnovtchina pour des raisons PUREMENT idéologiques. Les mêmes raisons idéologiques qui motivent Georges Gastaud. Pourquoi tenir tant à maintenir une lutte des classes, parce que c’est dans le manuel ? Si on passe de la société de l’échange à à celle du partage en toute ÉGALITÉ, les conflits n’ont plus lieu d’être. Bien entendu le pendant évident de l’égalité, c’est le concept de DIFFÉRENCE entre TOUS (aucune classe, aucune "race", sept milliards d’égaux différents)

11/04/2016 10:36 par EricN

Bon, puisqu’on m’interpelle, je reviens :-)
à Cunégonde
- La Révolution française a réussi ... à faire nommer 10 ans plus tard un empereur à vie qui a mis l’Europe à feu et à sang mais qui correspondait parfaitement aux desiderata de la bourgeoisie (j’y reviendrai plus tard)
- Les "Lumières" étaient avant tout des représentants de la classe bourgeoise : Voltaire vivait chez l’empereur Fredéric II d’Allemagne, Rousseau chez Mme de Warrens et donnait des leçons de musique à toute la haute société suisse, D’Alembert fréquentait tous les salons parisiens, etc... - mais à l’époque il n’y avait ni Acrimed, ni Victor Dedaj (clin d’oeil aux PanamaPapers) pour nous amener à nous interroger sur les origines et causes des évènements.
- Le fait marquant de la Révolution n’a pas tant été la prise de la Bastille que le fait de ramener à Paris "le boulanger, la boulangère et le petit mitron", à savoir Louis XVI et sa famille et de les garder sous surveillance. Or, étrange parallèle de l’Histoire, cela s’est fait par des femmes (celles des Halles) et parce qu’elles avaient faim.
"ces femmes n’étaient point, comme le dit la réaction, des mégères ivres de sang ou des filles de joie. C’étaient de bonnes et vaillantes femmes dont le grand cœur maternel avait trop souffert de la plainte des enfants mal nourris ... C’était une révolte de la pitié." (Jean Jaurès, Histoire Socialiste de la Révolution Française)

La question à se poser, c’est pourquoi la classe dominante met en avant la Révolution Française et la réponse est somme toute assez simple : c’est parce que c’est la sienne, celle qui a donné le pouvoir économique aux bourgeois commerçants en renversant le système féodal trop contraignant économiquement. D’ailleurs les premières mesures économiques, une fois l’ordre - napoléonien - revenu ont été de créer une monnaie unique, un système de mesures unique, un code législatif se substituant aux lois locales en vigueur et de libérer les échanges sur le territoire national. C’est bizarre, ça me rappelle quelque chose. Pas à vous ?

11/04/2016 13:50 par Alain62

" il y a une lutte des classes et nous sommes en train de la gagner " dixit le milliardaire Warren Buffet. Je ne pense pas que le Camarade Georges gastaud soit un Bolchévique compulsif , ni un hysterique Incorruptible, néanmoins un philosophe militant se doit de prendre ses sources quelque part ...
Toujours un plaisir de vous lire , Camarade Gastaud et Lordon.

11/04/2016 14:34 par Alain62

Ça me rapelle l’Incorruptible Robespierre et le réformiste Danton.
Les Bolchéviques et les Mencheviks en Russie.
La Sociale démocratie libérale etc ... et les Communiste dans le monde entier ...
De tout temps , toute époque, les dictatures ont imprimé frappé leur monnaie, l’Europe n’échappe pas à la règle .

11/04/2016 14:53 par cunégonde godot

@ ErcN,
Je vous réponds sur un mode lapidaire car vos arguments sont fallacieux et je ne veux pas me perdre dans une polémique stérile :

Ce n’est pas la Révolution qui a fait nommer Napoléon empereur. C’est absurde ! Ce n’est pas parce que Sarkozy ou Hollande se réclameraient de la Révolution française que celle-ci en serait salie à jamais. C’est débile.

Les "Lumières" étaient avant tout des représentants de la classe bourgeoise parce qu’il n’aurait pas été possible de trouver des représentants de la classe ouvrière ou paysanne, embryonnaires à l’époque, qui en seraient restés au stade de la révolte ; comme il eût été impossible de trouver des théoriciens de la Révolution bolchevique parmi les ouvriers ou les serfs semi-illettrés du peuple russe en 1917. Lénine venait de la bourgeoisie, Trostky aussi, Staline de la petite-bourgeoisie et tous ceux qui ont fait la Révolution russe étaient issus de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie. Il ne pouvait en être autrement.
La bourgeoisie grande et petite a entraîné le peuple à abattre l’Ancien Régime et son auxiliaire la Religion, en France et en Russie. Peut-on une seconde imaginer l’inverse ? Seuls des lettrés pouvaient être imprégnés des idées nouvelles développées depuis un siècle déjà par les penseurs des Lumières, et plus tard par les grands bourgeois Marx et Engels. C’est ainsi, et ça ne pouvait être autrement...
J’arrête là car ce niveau ras des pâquerettes de cette "discussion" me lasse très vite...

11/04/2016 22:03 par Aris-Caen

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les grands bourgeois à la lanterne,
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les grands bourgeois on les pendra !
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les grand bourgeois à la lanterne.
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
Les grands bourgeois on les pendra.
Si on n’ les pend pas
On les rompra
Si on n’ les rompt pas
On les brûlera.
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,

11/04/2016 22:06 par Aris-Caen
14/04/2016 22:59 par c.b2-1000

...une place (et pas n’importe laquelle !) de capitale... des jeunes-inquiets-pour-leur-avenir (leurs parents et grand-parents aussi)... ni partis ni syndicats... l’appui des médias de masse... quoi de différent avec une RÉVOLUTION COLORÉE ?

On connait maintenant la suite :

- Les "djeunes", une fois qu’ils auront bien"servi", seront impitoyablement réprimés par le pouvoir en place.
- Ce qui le fera "tomber" (il est déjà bien malade...) sous une forme ou sous une autre.
- Nomination d’un "gouvernement de transition" ... si possible fascisant sous un verbiage "démocratique"
- Élections "démocratiques" amenant au pouvoir une marionnette des USA, mais (fini de rire) ultra fascisante et pour ainsi dire nazi - nazional-socialism (sous un verbiage "démocratique", "d’égalité des chances", de "vivre ensemble", de "valeurs", et tutti quanti...)

Question : comment profiter du fric qui finance tout ça, tout en le dévoyant et tout en structurant un mouvement ( = obéir parfois aveuglément et ,qui plus est, à des ordres parfois injustes.) qui s’essoufflera inévitablement de n’être pas structuré ? Les "marxistes" (en tenant compte que nous ne sommes plus en 1917) peuvent-ils y aider ? Humblement ?

Sinon, restera le bon vieux rapport de forces. Mais ça fera encore plus de morts.

22/04/2016 21:42 par alain harrison

Bonjour.
Je reprends ce paragraphe.

« « « Prendre politiquement « parti »

Mais cela ne suffit pas. Comment porter politiquement une alternative qui soit authentiquement définie par et pour les travailleurs salariés ? Comment éviter que cette alternative ne soit émoussée et absorbée par le sous-cadre non moins pré-contraignant d’une petite-bourgeoisie intellectuelle fort noble et fort bien intentionnée, mais structurellement inapte à dépasser le vieux cadre tribunitien de la « révolte » et de l’ « indignation », fussent-elles « nocturnes » ? Autrement dit, comment porter, y compris dans le cadre de vaste mouvements revendicatifs de classe et de masse partis du terrain principal : l’entreprise capitaliste (privée ou d’Etat), une alternative réellement construite par le monde du travail prenant politiquement parti pour et par lui-même ? Comment faire en sorte que, parce qu’il aurait préalablement affirmé son hégémonie organisatrice en dépassant le « réseautage » petit-bourgeois et son fétichisme de l’inorganique, le mouvement ouvrier et populaire de notre temps porte un nouveau projet politique plaçant à nouveau « le monde du travail au centre de la vie nationale » : c’est ce que prescrivait déjà en 1943 le programme du CNR intitulé "Les jours heureux" qu’avait fortement influencé le PCF clandestin, dont les bataillons FTPF et FTP-MOI étaient la force de choc de la Résistance armée ? » » » »

En Amérique Latine ils ont su subordonner le marxisme au Bolivarisme fondé sur les idées du libérateur Simón Bolívar.
En Argentine la figure de Peron......mais controverser et mis à mal, ....Voir le Brésil : Dilma Rousseff et Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula.......
En France........
En ce qui concerne la grande figure qu’a été Simon Bolivar, le néo-capitalisme est impuissant, cette figure digne est bien ancrée au sein de l’Amérique Latine, car il est le générateur de l’espoir, mais bien plus de l’action révolutionnaire.
Qui est momentanément "bloqué".
Le vrai mal émerge au grand jour, le momentum ne fait que commencer, et le danger est bien là.
La France, la gauche (le ménage à faire, et les points de l’alternative rassembleuses ) saura-t-elle subordonner le marxisme à la figure contemporaine (XXe et XXIe siècle sont indissociablement liés) de Jean Jaurès.
Il y a eu quelques citations de Jean Jaurès adaptés aux sujets (voir le BLOG de Patrick Le Hyaric vous devrez chercher...). Mais jamais, sauf moi, un ptit Qébécois et de quoi jme mêle diront certains......

Je vous conseille fortement de mettre dans votre boîte à outil cet article du Québec....Vous savez l’adage qui dit : nul n’est prophète dans son pays Mais quand l’ailleurs nous montre notre erreur, c’est salvateur, à moins que l’ÉGO est pris toute la place.

Jean Jaurès et le supplément d’âme
Pour Jean Jaurès, la révolution socialiste n’est concevable que dans le cadre de la légalité démocratique, c’est-à-dire par une conquête graduelle et légale par le prolétariat des institutions parlementaires et de la puissance de la production.
7 juin 2014 |Robert Tremblay Chercheur autonome, Ph. D. (histoire)|
Le Devoir de philo
http://www.ledevoir.com/societe/le-devoir-de-philo/410354/le-devoir-de-philo-jean-jaures-et-le-supplement-d-ame#reactions

Vous avez un guide, et même plus :

« « « c’est ce que prescrivait déjà en 1943 le programme du CNR intitulé "Les jours heureux" qu’avait fortement influencé le PCF clandestin, dont les bataillons FTPF et FTP-MOI étaient la force de choc de la Résistance armée ? » » » »

Le retour aux sources est nécessaire, mais en voir les faiblesses et les forces est dès plus utiles.
Et le dépuossiérage, et la mise à jour.

Comme disait Krishnamurti, l’éducation doit être juste, mais dans le sens de justesse, dans le sens de l’époque contemporaine, actuelle, avec les connaissances, qui bien compris peuvent libérer, ou dans le cadre de l’esprit du Vieux Monde (le continuum historique) être instrumentalisée.....KAPUT
Il en est de même avec la gauche.......

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