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José Herrera Aguilera, Arturo Serrano Plaja

Poésie et exil (19)

José Herrera Aguilera est né en 1909 à Guadalajara et est mort à Gen ève en 1977. Il était le fils du IIe président de la République espagnole en exil, Emilio Herrera.

Il est l’auteur, entre autres de Dimanche, vers le sud (Hacia el sur se fue el domingo), publié en français par Seghers et de ¿Por qué no estamos en España ? (Pourquoi ne sommes-nous pas en Espagne ?).

Le très court poème suivant exprime la condition des travailleurs espagnols émigrés, sans nom, et même sans voix :

GARE EN EUROPE

Exportation d’esclaves
La valise sur l’épaule
Les Espagnols arrivent

Mordus par les lézards

Sans soleil ni famille
Va dehors et travaille
Et envoie des devises

Gare à toi !
Si tu parles au retour
Disant à tes voleurs
Que tu veux une patrie !

Également né en 1909, on pourrait mentionner, dans la même veine, Arturo Serrano Plaja lorsqu’il chantait de manière dramatique l’exil intérieur des travailleurs de ce qui était à l’époque une terre de grande misère, l’Andalousie :

De mes yeux, je les ai vus,

misérables, exilés,

marchant par les grands chemins

ces paysans andalous,
hommes, femmes et enfants,

marchant je ne sais vers où,

cheminant perdus,

de mes yeux, je les ai vus
au bord de ces grandes routes

qui coulent telles des fleuves vers Cordoue...

(trad. : BG).

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Bernard GENSANE
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En transformant les violences de l’extrême droite vénézuélienne en "révolte populaire", en rhabillant en "combattants de la liberté" des jeunes issus des classes aisées et nostalgiques de l’apartheid des années 90, c’est d’abord contre les citoyens européens que l’uniformisation médiatique a sévi : la majorité des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs ont accepté sans le savoir une agression visant à annuler le choix des électeurs et à renverser un gouvernement démocratiquement élu. Sans démocratisation en profondeur de la propriété des médias occidentaux, la prophétie orwellienne devient timide. L’Amérique Latine est assez forte et solidaire pour empêcher un coup d’État comme celui qui mit fin à l’Unité Populaire de Salvador Allende mais la coupure croissante de la population occidentale avec le monde risque un jour de se retourner contre elle-même.

Thierry Deronne, mars 2014

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