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Quand le blé bolivarien est sous la grêle, les bobos français le caillassent

Le Venezuela ou la débâcle idéologique et atlantiste d’ATTAC.

Le Venezuela est dans le collimateur d’ATTAC, organisation dévoyée à qui nous disons tristement : « Nous nous sommes tant aimés ».

Christophe Aguiton, Geneviève Azam, Isabelle Bourboulon et Jean Castillo - membres de l’espace « mobilisations internationales »- d’ATTAC France ont commis sur Médiapart, un long papier «  Comprendre la débâcle du projet bolivarien au Venezuela » d’où il ressort que Nicolas Maduro ne devrait pas être président et où pointe leur dépit que Juan Guaido ne soit pas assez propre sur lui.

On peut arrêter la lecture de leur pamphlet (de facto, trumpien) dès l’endroit où on lit (souligné en gras par eux) : «  C’est donc fort de l’illégitimité de Nicolas Maduro sur la scène internationale que les députés de l’opposition… ». Un morceau de phrase, deux contre-vérités.

ATTAC affirme même que Guaido dispose d’un « fort soutien international. » C’est souligné en gras par les auteurs qui énumèrent : « ... dès le 22 mai 2018, l’Union européenne, les Etats-Unis, l’OEA (Organisation des Etats américains) et les pays du groupe de Lima (dont le Canada, la Colombie, le Pérou, l’Argentine et le Chili) ont annoncé qu’ils ne reconnaissaient pas les résultats du scrutin présidentiel. Celui-ci a été entaché d’irrégularités… »

Or, en vérité, sur « la scène internationale » (si l’on ne la réduit pas aux pays vassaux des USA), presque tous les pays, parmi lesquels les plus grands, l’ONU même, considèrent que Maduro est, par l’élection de mai 2018, le président légitime du Venezuela.

Sur les 197 Etats membres de l’Organisation des Nations unies, seuls 34 ont reconnu Juan Guaido. Maurice Lemoine (1), grand connaisseur de l’Amérique latine en a fait le compte : 16 en Amérique (sur 35) ; 15 en Europe (sur 50) ; 1 au Proche-Orient (sur 16) ; 1 en Afrique (sur 54) ; 1 en Océanie (sur 15).

Mieux : aucun des concurrents que Maduro a défait lors des présidentielles de mai 2018 n’a contesté la validité du scrutin qu’ATTAC ose qualifier « de scrutin non libre et non juste » (souligné en gras par les auteurs d’ATTAC).

Mieux encore : tous les candidats opposés à Maduro, les observateurs internationaux, parmi lesquels l’ancien Premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero ont validé le scrutin dans toutes ses étapes (préparation, déroulement, dépouillement, résultat final).

Mais, chose nouvelle, surprenante, affligeante, les dirigeants d’ATTAC s’informent désormais auprès des médias des milliardaires (Français et Vénézuéliens). A la paresseuse !

Et ils veulent qu’on sache qu’ils peuvent faire pire que les autres. Ainsi, dans son article de 15 300 caractères, ATTAC censure en partie ces médias-là (y compris BFM, Le Figaro, Valeurs Actuelles, pour donner quelques exemples) qui, eux, n’éludent pas le nom de Trump (nom absent de l’article d’ATTAC. C’est incroyable !) quand ils informent sur la situation au Venezuela. De même, la presse mainstream souligne, au moins en passant, l’enjeu d’un pétrole convoité par les USA. Les membres de l’espace « mobilisations internationales » d’ATTAC n’ont pas ces scrupules (ou cette honnêteté). Le mot « pétrole » est écrit une fois (une seule) et uniquement pour souligner que l’effondrement de son prix est une des causes des problèmes économiques vénézuéliens. Les noms « USA », « Etats-Unis  »ne figurent pas dans l’article où l’on peut néanmoins pêcher « américaines » pour qualifier les sanctions qui expliquent « dans une bien moindre mesure » et « en partie, la crise économique majeure à laquelle le pays est confronté » (en gras dans leur texte).

Pour finir, peut-être effrayés par la lourdeur de leurs attaques qui empestent un atlantisme déguisé en amour de la démocratie (ça marche toujours comme ça), les rédacteurs d’ATTAC consentent à donner un coup de rame symbolique à gauche en contestant la légitimité de Guaido (alors que tout leur article nous a jusque là persuadés qu’il devrait présider dans le palais de Miraflores à la place de l’autre incapable autoritaire et fraudeur répudié par le monde entier). Et, tenez, le quator s’enhardit à condamner par avance toute « intervention extérieure » (en maigre dans leur texte).
Intervention extérieure ? (souligné en gras par moi-même). De qui ? L’article d’ATTAC n’a pas soufflé mot des menaces répétées d’invasion par Trump. Trump ! S’ils s’avisaient de prononcer ce nom, un éclair illuminerait le ciel d’où descendraient Marx, Lénine, Jaurès, voire De Gaulle.
Le Che aussi ? Ne leur parlez pas de malheur.

S’il faut choisir parmi les crapuleries dans cet article d’ATTAC, prenons celle-ci : « …mais les manifestations [de 2017] sont réprimées à balles réelles (au moins 120 morts d’après Amnesty) ».
Que nenni ! Amnesty, pourtant peu bolivarienne, n’a jamais écrit que 120 manifestants avaient été tués par balles réelles. Amnesty a écrit : « Selon les chiffres officiels, au cours de ces manifestations de grande ampleur, 120 personnes au moins ont été tuées et plus de 1 177 blessées, parmi lesquelles des manifestants, des membres des forces de sécurité et des passants » (2).

Les morts parmi les policiers et les passants ? Effacés de la photo à la gomme stalinienne ! Les manifestants (« guarimbas ») tirant au pistolet, fusil, bazooka artisanal sur les forces de l’ordre ? Pas vus par les 4 pieds Nickelés d’ATTAC.

Cet article discrédite ATTAC. En témoignent les 51 commentaires qui le suivent, dont la plupart sont des critiques mordantes sur le contenu et sur la dérive « social-démocrate » d’ATTAC et dont 2 recommandent la lecture du Grand Soir.

Vladimir MARCIAC

Note.
(1) Maurice Lemoine a été le rédacteur en chef du Monde Diplomatique qui a eu comme directeur de la publication, un certain Bernard Cassen, fondateur d’ATTAC ! Autres temps, autres mœurs, grandeur et décadence d’une association altermondialiste tombée aux mains de bobos aux mains blanches.
(2) Le gouvernement bolivarien a engagé des poursuites contre les policiers ou militaires responsables de morts.

COMMENTAIRES  

10/02/2019 19:09 par robess73

j avais deja rayé attac de mes sources depuis longtemps.merci a cet article de me confirmer mon choix.

11/02/2019 00:57 par juan

Bernard Cassen fait aussi parti de Mémoire des luttes ....
c’est inquiétant , tout ça permet de mieux comprendre pourquoi Macron est passé en France , quand à Aguiton il y a longtemps que la planche est devenue vermoulue ...
pour continuer d’exister dans le monde capitaliste il faut faire quelques concessions , la peur de disparaître des radars de la notoriété , des invitations par les grands organismes internationaux à l’autre bout de la planète , les ONG , des centres de recherche qui permettent de dégager des espaces et des places ...
en clair ça fait peur de finir pigiste dans la gazette du coin ; la faim justifie les moyens , le loup Alpha commence à hurler et les autres loups viennent à ses pieds pour hurler mais un peu moins fort pour ne pas troubler la puissance du loup dominateur

11/02/2019 09:21 par Merlin

Merci pour cet article, les choses sont plus claires maintenant.
Plus la situation se durcit, plus les camps se définissent et les masques tombent.

11/02/2019 11:39 par Mf

Comme par hasard les defenseurs de l’orthodoxie européiste "de gauche". Les chiens de garde de" l’Europe sociale "apparaissent enfin pour ce qu’ils ont toujours été :des traîtres.

11/02/2019 16:16 par taliondachille

ATTAC toucherait-elle de l’argent de la NED comme Reporters sans Frontières ?

11/02/2019 16:19 par Alexandre Maffre

Bonjour,
Il est écris dans l’article "Les noms « USA », « Etats-Unis »ne figurent pas dans l’article où l’on peut néanmoins pêcher « américaines » pour qualifier les sanctions qui expliquent « dans une bien moindre mesure » et « en partie, la crise économique majeure à laquelle le pays est confronté » (en gras dans leur texte)." Cet autre article peut mettre en lumière la citation : /https://worldpeacethreatened.com/20...
ATTAC propose une méthode financière pour "corriger" le capitalisme : demander aux capitalistes de bien vouloir faire un peu moins de profit pour que l’on survive un peu mieux (taxe Tobin). "Ne nous faites pas mourir trop vite" en somme.

11/02/2019 19:25 par Assimbonanga

ATTAC fait confiance à Macron sur ce coup-là ? Macron aurait vu juste sur Guaido ? ATTAC devrait réfléchir 5 minutes... Mais il est vrai que sur le Venezuela la propagande s’est tellement bien répandue depuis suffisamment longtemps pour que le tout Paris s’y laisse prendre.
Sans parler du snobisme, ce virus.

12/02/2019 18:36 par Roger

Plus la situation se durcit, plus les camps se définissent et les masques tombent.

Ce ne sont plus seulement les masques qui tombent, ce sont les manipulations rhétoriques...qui sont massives dans la prose de certains intellectuels (ne parlons même pas du journalisme "mainstream" qui verse grossièrement dans la propagande).

12/02/2019 21:13 par chb

De Zayas, rapporteur de l’ONU pour le Venezuela, indiquait en août 2018 à propos des sanctions US (en vigueur à partir de 2015) :
« Je pense à l’ampleur de la misère causée par les sanctions comme ce fut le cas en Irak, ou maintenant au Venezuela, je peux dire que les sanctions contre le Venezuela sont un crime contre l’humanité dont pourra être saisie la CPI pour violation de l’article VII du statut de Rome »
« Les sanctions constituent un crime contre l’humanité surtout quand elles sont intentionnelles et sadiques, avec l’objectif de créer de la souffrance ».
Il fait aussi un parallèle entre ces sanctions et le sort réservé à Cuba, ou au Chili d’Allende.
Il conclut : « les sanctions économiques tuent », et prévient que la campagne quant à la « crise humanitaire » risque de procurer un prétexte à une intervention militaire…
De cela, ATTAC n’est pas conscient, malgré les expériences de l’Irak, de la Libye, de la Syrie...

12/02/2019 21:53 par juan

maintenant c’est au tour de la chaîne parlementaire 13 qui passe en boucle des documentaire contre la révolution bolivarienne
avec un débat avec Sergio Coronado ancien Ministre élue du PS et vert ayant muter vers la LFI qui prétends qu’il y a un départ massifs de la population du Venezuela , le pays est décomposition ect..
c’est clair c’est plus que les masques qui tombent
si ça continue il y a aura bientôt un appel de la gauche en France à une intervention des états-unis au Venezuela , le colonialisme est encore bien vivant en France !

13/02/2019 09:02 par cunégonde godot

ATTAC est une organisation d’essence mondialiste. Ses analyses sont idéologiquement mondialistes. Logique.

13/02/2019 16:35 par emerson

Honte à ATTAC ! Quel horreur ! Ils sont complices de tueurs, ils sont sont du côté de ceux qui brûlent des opposants politiques vivants !

17/02/2019 10:19 par Gustave

Alerté par cet article, j’ai pris le temps de lire la tribune d’Attac France incriminée.
Je n’ai évidemment pas tous les éléments pour juger des faits et allégations (quel soutien de la population et de qui exactement, quel exode réel et de qui, quelle situation économique, quelles erreurs ou manquements). Il faudrait aller y voir soi même et encore ; dans son propre pays il n’est pas toujours aisé de juger de la situation réelle. Je n’ai donc pas de certitudes, en revanche contrairement à ce que soutient l’auteur, l’approche de cette tribune me paraît équilibrée et raisonnable, et ne souffre pas des travers caricaturaux qu’il dénonce.
Ainsi lorsque V. Marciac écrit : "On peut arrêter la lecture de leur pamphlet (de facto, trumpien) dès l’endroit où on lit (souligné en gras par eux) : « C’est donc fort de l’illégitimité de Nicolas Maduro sur la scène internationale que les députés de l’opposition… », il est permis de regretter qu’il ait arrêté sa lecture aussi vite. Décider de s’arrêter au milieu d’une phrase et de l’extraire revient à faire ce que l’on reproche si souvent à la presse conventionnelle et tendancieuse.
Dès la phrase suivante on lit en effet :"Ce pronunciamiento de Juan Guaido...", ce qui renvoie aux belles heures du franquisme, et ne laisse aucun doute sur l’opinion que se font les rédacteurs de la tribune du rôle de Guaido. Quant au constat de la "légitimité de Nicolas Maduro", il ne vaut pas approbation et ne dissimule pas l’origine des détracteurs, il ne constitue qu’un recensement. Et les auteurs dénoncent bien une "communauté internationale autoproclamée".
Il est vrai cependant que l’accent aurait dû être mis sur les soutiens de N. Maduro.
La suite du texte se veut une étude et une analyse des raisons des difficultés que rencontre le Venezuela, et je suppose qu’il est vain de les nier ou de ne les imputer qu’à la politique dominatrice et impérialiste des US et de leurs caniches.
En ne s’arrêtant pas, comme le conseille V. Marciac, au second alinéa du texte, on lit plus loin : "Quels que soient les manquements (graves) de Nicolas Maduro, on ne peut donc légitimer une intervention extérieure ../.. ni attribuer une légitimité internationale au chef de l’opposition autoproclamé président..."
Il me semble que l’entreprise de réflexion sur l’état économique et social du Venezuela est assez saine et qu’il n’est guère souhaitable de maintenir contre vents et marées que tout s’y déroule comme nous le souhaitons.
S’il est important de défendre le gouvernement actuel, on ne peut pas non plus ne pas réfléchir à ce qui ne va pas au motif qu’il y a un complot international contre le chavisme...?

17/02/2019 12:05 par Assimbonanga

Mondialisation, globalisation, des mots à la mode auxquels on prête un sens variable selon qui l’on est ! Le fait est que le patronat français a délocalisé ses productions quand il s’est aperçu qu’elles seraient moins chères à produire ailleurs. Chine d’abord, puis Pologne ou Roumanie. N’importe en fait, pourvu que ce soit lucratif.
Il n’y a rien là d’une volonté divine. C’est juste la recherche du profit. C’est pas non plus la menace chinoise ! C’était des patrons bien de cheu nous qui avaient juste des bonnes idées pour leurs bénéfices...
ATTAC mondialiste ? Rien à voir avec ce schmilblick en tout cas. ATTAC recherche généralement la compréhension à l’échelle mondiale. ATTAC suit la trace de l’argent pour la dénoncer.
Pour le Venezuela, force est de reconnaître que leur jugement est un peu hâtif et sort de leurs compétences.

20/10/2019 19:21 par alain harrison

Bonjour.

Ils devront se rétracter et annuler leur article par la vérité (dénonçant leur paresse, et rétablir les faits...) sur Médiapart.

Puis remettre leur démission. Ils peuvent toujours se représenter pour les postes, mais seulement après un vote de confiance qui déterminera leur éligibilité ou non.
Donc prévoir de nouveaux représentants (intègres et honnêtes intellectuellement__pas paresseux).

En regard du travail d’ATTAC (on peut le qualifier de monumental considérant le monstre financier : fausse dette), il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain, et le courant mainstream est pratiquement " tout puissant" et a investi pratiquement toutes les niches.
Nous devons insister sur un changement de garde. Ils se rétractent, démissionnent, vote de confiance selon.
Il est claire que des attaques sournoises se manifesteront de plus en plus : la gauche est noyauté, bien plus que nous pouvons le penser ?
Les 4 sorties
La Constituante Citoyenne Souveraine
Le nouveau pacte social
Le nouveau paradigme économique
Le programme du CNR revue et amélioré

Ce sont 5 éléments qui peuvent détermlner qui est et qui n’est pas.
Il faut être pour ces 5 éléments sans conditions, le critère déterminant qui est de gauche ou non.
Je dirais que M. Le Hyaric n’est pas de gauche (?). C’est mon opinion et j’en suis désolé.
S’il n’y a pas de balise et de guide.......adéquat ?
Il y a un sérieux ménage à faire, et......... ?

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