C’est pour quand le Dictionnaire du peuple ?

Le radicalisme, le vrai…

Voici déjà un peu plus de 40 ans, le 11 septembre 1973, était assassiné le président du Chili, Salvador Allende, lors d’un coup d’État sanglant perpétré par la bourgeoisie capitaliste américaine dans le but d’assurer l’efficacité, le maintien, la pérennité du libéralisme économique en ce pays. La presse capitaliste présentait alors le régime renversé comme radical, parce que communiste. Depuis longtemps, la bourgeoisie joue avec les mots, les tripote dans le but de nous manipuler. Elle donne à certains mots une consonance péjorative et à d’autres une consonance méliorative. Comme elle contrôle les médias, le livre, les librairies ; elle contrôle les dictionnaires qui comme le Larousse et le Robert donnent aux mots le sens qu’elle veut bien leur attribuer. Selon Antidote, inspiré du Robert, le mot « radical » prend le sens général suivant : Attitude intellectuelle d’une intransigeance absolue. Qui, d’emblée, aimerait correspondre par son attitude à une telle définition, surtout quand on connaît les mots « ouverture », « compromis », « écoute », « empathie » ? On ne se veut pas « radical ». On ne se veut pas bêtement intransigeant.

Si nous lisons plus loin la définition de radical, nous lisons ceci : « Attitude d’esprit des personnes qui désirent une rupture totale et définitive avec le passé politique et institutionnel. ». Donc, rompre complètement avec le passé politique et institutionnel est « radical ». En 2013, quel est donc ce passé politique et institutionnel au Québec, en Occident ? Nous n’avons pas à chercher longtemps pour que nous revienne en mémoire la société capitaliste bourgeoise issue des révolutions de 1776 et de 1789, ainsi que l’Église catholique qui après avoir soutenu les rois s’est mise au service des bourgeois. « Radical », pour terminer, se définit aussi comme suit : « Au sens large, le radicalisme est l’ensemble des tendances politiques éloignées du centre. » « Centre » se définit comme suit : « Courant politique de tendance intermédiaire entre la droite et la gauche. » Voilà qui n’est pas très éclairant. En réfléchissant un peu, on peut conclure que le centre n’est ni socialiste, ni nazi. En poussant plus loin, on se rend compte qu’il est libéral, capitaliste.

Ces libéraux sont les promoteurs du suffrage universel, de la démocratie, de la liberté pour les individus et de la propriété privée. Comment peut-on s’opposer à la démocratie ? au suffrage universel ? à la liberté ? et même à ce que chacun détienne le droit de propriété ? Comment peut-on s’opposer à la vertu ?

Le radicalisme, l’extrémisme, se trouveraient surtout à gauche, particulièrement chez les socialistes et les communistes. Un homme appelé Soljenitsyne a dénoncé l’univers concentrationnaire mis en place dès la révolution bolchevique de 1918, mais surtout sous le psychopathe Staline. Après quatre années passées dans l’armée soviétique, il fut arrêté en 1945 pour avoir écrit des textes critiques vis-à-vis de Staline et de ses choix militaires. Il écrivit alors un livre intitulé L’Archipel du Goulag où la terreur stalinienne s’affichait dans toute son horreur avec les arrestations, les enfermements, les tortures et les procès arbitraires. Les apôtres de la vertu, les libéraux, fort du capital qu’ils détenaient s’emparèrent de ce texte devenu la bible de tous ceux qui voulaient détruire le communisme. Ce texte fut utilisé pour discréditer toute tentative de réhabiliter le communisme et le socialisme en général dans le monde. Des individus comme Bernard-Henri Lévy, en France, firent de cet ouvrage leur bible et partirent prêcher contre le socialisme. BHL devint lui-même une sorte de Soljenitsyne second, jeune et prisé des médias, déterminé à s’attaquer à tous ceux qui osaient défendre les idéologies communistes. La vertu contre le mal ! La propagande libérale capitaliste, savamment orchestrée faisait passer un homme, Staline, pour une institution politique, le communisme. Elle se gardait bien de dire combien de communistes, de vrais, avaient été tués, torturés, emprisonnés par le dictateur Staline qui utilisait le communisme plutôt que de le servir.

Tout cela n’était pas le fruit du hasard. Le libéralisme a pour valeurs la liberté individuelle, la créativité individuelle, la responsabilité individuelle, l’indépendance personnelle, le respect des droits individuels, etc. Dans la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen française, il se définit comme suit :

• l’égalité en droit ;
• la liberté individuelle et la responsabilité qui en découle ;
• la propriété privée ;
• le droit de résistance à l’oppression ;
• la recherche du bonheur et la sûreté.

Il définit la liberté individuelle comme étant l’absence de contrainte exercée par les autres individus, ou comme le droit d’agir sans contrainte dans la limite des droits légitimes des autres. Sauf que la plupart des libéraux ne se posent pas ces questions de principe ; leur opinion est que le pouvoir politique est bien trop étendu, et s’étend sans cesse. Ils cherchent donc les moyens de restreindre et d’inverser cette expansion de l’État. Il va de soi que le socialisme en privilégiant les intérêts de la collectivité contrôlés par l’État plutôt que ceux de l’individu, vient en opposition avec le libéralisme, d’où les campagnes anti-communistes des libéraux.

Le libéralisme économique donne une grande place au principe de propriété individuelle et s’oppose aux pouvoirs qui perturbent le libre jeu de la concurrence. L’étatisme, l’État-providence, représentent pour lui des barrières au commerce. Le capitalisme doit prendre toute la place. Seul compte le capital, et pour défendre ses intérêts, tous les moyens sont permis pour la bourgeoisie. Les capitalistes en s’emparant de l’ensemble des médias ont pris le contrôle de la pensée des Occidentaux. Ils leur disent pour quels partis, pour quels candidats voter. Ainsi, ils ont éliminé la démocratie qu’ils prétendaient défendre. Les gouvernements occidentaux, celui du Québec en particulier, sont à sa solde. Les Obama, Hollande et Marois ne sont que ses laquais. Ils ont aussi pour les servir, des organismes comme le FMI, l’OMC, la Banque mondiale et même dans une certaine mesure l’Union européenne.

Les oligarchies (constituées du parti au pouvoir et de la majorité de l’opposition) néolibérales travaillent à favoriser les intérêts de la bourgeoisie capitaliste au détriment de ceux de l’ensemble de la population. Dans certains pays, ils vont jusqu’à supprimer ouvertement les libertés politiques (liberté de la presse, liberté d’association, syndicalisme...) par la censure politique ou par le contrôle de l’économie pour conjurer les troubles sociaux provoqués par eux-mêmes. Ils empêchent leurs opposants de se poser en force alternative par leur propagande médiatique ou par leurs coups d’État. Le néo-libéralisme, appelé aussi ultra-libéralisme ou intégrisme libéral, pour imposer le libéralisme économique, élimine la liberté politique, la vraie. Il travaille à la sauvegarde des principes du droit naturel de la propriété privée des moyens de production. C’est justement ce qu’ont fait au Chili, Pinochet et les Chicago boys. Pour les mêmes raisons, dans le passé, les tenants du libéralisme économique ont soutenu des régimes dictatoriaux tels que le régime de Vichy, la dictature de Salazar, celle de Franco, du nazisme, etc..

Le régime fasciste italien, durant les années 1922-1925, instaura le libéralisme économique par l’intermédiaire de son ministre DeStefani, et ceci de manière arbitraire, en interdisant les grèves ouvrières et par l’action répressive de milices terroristes sous les ordres du gouvernement fasciste. Mussolini, avant de s’emparer du gouvernement en 1922, s’était présenté comme un libéral. Il avait présenté son programme politique et économique comme étant une volonté de combattre l’économie de guerre et de la « libéraliser ». Il s’était ainsi attiré les faveurs des adeptes du libéralisme économique.

Le coup d’État de 1976 par les militaires sous les ordres de Jorge Rafael Videla, avait permis d’amener une libéralisation de l’économie d’Argentine. Le putsch avait été soutenu par l’Église catholique. Le ministre José Martinez de Hoz, proche du secteur bancaire et financier des États-Unis, recommandé à la dictature par le Conseil des chefs d’entreprise d’Argentine, avait mis en place une politique permettant d’accroître le commerce extérieur et les investissements étrangers. Les prix furent libres de tout contrôle par l’État et les taxes douanières réduites au minimum. L’économie fut laissée aux spéculateurs et aux entreprises multinationales. Après dix mois de cette politique, les salaires avaient baissé de moitié. Les syndicats, notamment « Luz y Fuerza », et la résistance populaire à ces politiques économiques furent cassés par le terrorisme d’État. Les travailleurs de la compagnie publique d’électricité SEGBA se mirent en autogestion, mais la dictature mit fin rapidement à l’expérience en les licenciant. Les conventions collectives furent supprimées. La banque mondiale exigea et obtint la privatisation de la SEGBA.

Le régime politique de Hong Kong, durant les années 80, fut instauré sans même un semblant de suffrage universel. Pas de pseudoélections, et aucun semblant d’écoute des mouvements sociaux. Les vannes furent ouvertes toutes grandes au libéralisme économique...

En août 1996, en Corée du Sud, le gouvernement du président Kim Young-Sam réprima violemment des manifestations étudiantes. À la fin décembre 1996, il imposa de nouvelles législations sur le travail pour instaurer le libéralisme économique. Les travailleurs sans protection pouvaient être licenciés à tout moment, et sous n’importe quel prétexte. Des briseurs de grève pouvaient prendre leur place en cas de grève et ce fut la chasse aux syndicats… Mais la propagande capitaliste, lorsqu’elle parle de radicalisme, parle de la Corée du Nord (la socialiste…).

Pendant ce temps, à Taïwan, les libéraux et les grosses entreprises, hostiles à la démocratie, la vraie, inquiets devant la montée du mouvement ouvrier, menacèrent de geler leurs investissements si cet état de fait persistait... En Occident, les néolibéraux parlent en plus de délocalisation, de déficit zéro pour les États, d’éliminer les acquis sociaux, caisses de retraite, etc., etc., etc.. Les mots en vogue dans le domaine économique sont : libre-échange, protectionnisme, concurrence, monopole, libre entreprise, interventionnisme (lorsqu’un État ose…), privatisations, nationalisations (le mal à éviter…), etc….

Les néolibéraux à la tête des États occidentaux favorisent le laisser-faire des entreprises en concurrence dans le marché. Si l’entreprise va bien, elle peut empocher tous les profits. Si elle est au bord de la faillite, les États au service du capital, sous prétexte de « sauver » des emplois, placent les deniers publics dans les coffres des compagnies, des banques, etc.. Pour reprendre le cliché : privatisation des profits et socialisation des déficits. Puis, les entreprises peuvent reprendre leur petit jeu, allant même jusqu’à chercher à accaparer le « marché » de la Santé, de l’Éducation et autres services publics grâce aux privatisations déguisées ou non. Nos sociétés baignent dans le servage-esclavage camouflé, la répression ouvrière, syndicale, étudiante, l’exploitation de la « masse » telle que nommée avec mépris par les bourgeois, etc.…

Pour la bourgeoisie capitaliste, le droit de propriété passe avant tous les autres droits. L’État doit être gouverné par elle, d’où la dictature médiatique, le contrôle de la pensée de ceux qui étaient des citoyens et la mainmise sur les États. Les bourgeois sont devenus les rois. Leur royaume s’appelle Wall Street, leurs palais sont les bourses d’Occident. Ils nous ont ramenés à un libéralisme aristocratique où règne le libéralisme économique. Ils se confortent à l’idée qu’ils sont les individus les mieux adaptés de la société puisqu’ils font partie des plus hautes sphères de cette société. Ils peuvent ainsi prétendre que les pauvres souffrent des inégalités du fait qu’ils ne sont pas bien adaptés aux contraintes que suppose la vie en société et qu’ils sont victimes de la sélection naturelle suivant la théorie de Darwin sur l’évolution. Même des médecins et psychiatres influencés dans leur pratique par les idées socio-darwinistes prononcent des diagnostics de « disposition névrotique sentimentale morbide accompagnée d’une sorte de déficit de vitalité » chez les pacifistes et autres philanthropes…

Les néolibéraux en somme, travaillent à la mise en place d’orientations politiques comme la dérégulation des marchés (qui doivent se « réguler eux-mêmes » par le jeu de la concurrence et des « lois du marché ») et la disparition progressive du secteur public au profit du privé. Ils n’ont aucun scrupule à accroître les inégalités, à déstabiliser le tissu social et à piller les ressources naturelles, quitte, par le transport du pétrole sale des sables bitumineux d’Alberta (Canada) à travers le Québec, à détruire l’environnement (pipeline), quitte à tuer des dizaines de personnes (Lac Mégantic), quitte à détruire tout le biotope d’une région (île d’Anticosti) pour peu qu’ils engrangent leurs profits.

Le capital s’est internationalisé. Il a échangé et fait circuler du capital dématérialisé (des actions) sur le marché mondial. Ces échanges de capitaux n’impliquaient aucun déplacement physique, et n’étaient qu’une simple écriture électronique dans les ordinateurs des banques du monde. Le marché des actifs négociables s’est implanté dans de nouveaux domaines comme l’eau, l’électricité, etc.. Il étend son champ d’action sans vergogne. Avec son pétrole par exemple, il se donne le droit de polluer. La Bourse du carbone ne lui suffit pas, il s’adjuge aussi le droit de détruire l’écosystème.

Le capital, propriétaire de la langue, parce que propriétaire des dictionnaires, en est arrivé à masquer la réalité. Les individus, groupes, associations et partis politiques qui veulent travailler au bien commun en utilisant l’État comme instrument, sont des « radicaux » selon la définition qu’en donnent ses dictionnaires. Les néolibéraux, incluant les Pinochet de ce monde, eux, se situent au « centre », donc sont des « modérés »…

Quoi de plus radical que celui (le néolibéral) qui, par cupidité est prêt à toutes les bassesses, et même à tuer quiconque se placerait en travers de son chemin pour l’empêcher d’arriver à ses fins ? Mais pourtant…

C’est pour quand le Dictionnaire du peuple ?

Michel

À écouter : Che Guevara par Joan Baez Carlos Puebla (version originale - modifié par LGS - sans rancune, Michel ?)

Sources :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Radicalisme

http://politique.eu.org/spip.php?article770

http://www.wikiberal.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme

http://fra.anarchopedia.org/Lib%C3%A9ralisme

http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9olib%C3%A9ralisme


EN COMPLEMENT :

La propagande ambiante a crée cette illusion que le socialisme (et donc ses partisans) est « responsable » de ses erreurs ou errements ou insuffisances alors que le capitalisme (et donc ses partisans) n’est responsable de rien - puisqu’il ne serait que l’expression d’un système « naturel » qui passe son temps - outrecuidance totale - à qualifier tout ce qui bouge de « radical » ou « extrémiste ».

Qu’y a-t-il donc de si « radical » à plonger - même tout habillé - dans un lac pour tenter de sauver quelqu’un de la noyade - même si on ne nage pas aussi bien qu’on le croyait ? Que signifie cette « radicalité » par rapport à l’attitude infiniment plus extrémiste et « criminelle » qui consiste à observer impassible la scène en poussant des soupirs d’agacement avec son hors-bord soigneusement amarrée à proximité ?

En réalité, plus on est « raisonnable » et « pragmatique », plus la critique du capitalisme se doit d’être radical. Mais peut-on pour autant qualifier ceux qui le critiquent de radical ? Lancer une bouée, éteindre une incendie, partager une gourde d’eau au milieu du désert, n’ont jamais constitué des actes « radicaux ». Alors pourquoi la redistribution des richesses, l’organisation de la société autrement que par des « lois de l’offre et la demande » le seraient-elles ?

Le « naturel » du capitalisme est distillé cent fois par jour, simplement par le vocabulaire employé dans les médias. Je ne m’en lasse pas de souligner comment les médias martèlent le « régime communiste » de La Havane ou le « régime populiste » de Caracas, mais jamais le « régime capitaliste » de Washington. Dans les médias, le capitalisme n’est jamais un régime, le capitalisme « est », tout simplement, et flotte quelque part, là , au-dessus de nous.

Contrôlez le vocabulaire, vous contrôlez le débat

L’insoutenable bruit du claquement des tongs de la pensée anticommuniste.
http://www.legrandsoir.info/L-insoutenable-bruit-du-claquement-des-tongs-de-la-pensee-anticommuniste.html

COMMENTAIRES  

25/09/2013 11:25 par Michel Rolland

Merci pour ce complément d’un extrait de L’insoutenable bruit du claquement des tongs de la pensée anticommuniste de Viktor Dedaj qu’il vaut la peine de relire. Un peu poétique, un peu humoristique, ce texte agréable à lire parle pourtant du mensonge ambiant dans lequel nous vivons. Jacques Ferron, un poète québécois, disait : « nommer les choses par la poésie, signifie les posséder, les démystifier… ». Donc, capitalisme, socialisme, communisme, etc., etc..

Michel

25/09/2013 18:14 par Emilio

Bravo Michel , tres bon article qui remet les poings (¡) sur les I, et demonte bien le mensonge odieux et cynique du liberalisme.. racine libre .. ben oui on n attire pas les mouches avec du vinaigre. Et les mouches liberales sont des mouches a merde qui se nourrissent de cadavres , c est deja moins reluisant comme ça , et dans la realite cette fois .

Santos et Monsanto ont 15 morts sur leurs consciences, le dernier mois en Colombie , 800 blesses graves mutiles a vie .. Prosperite et developpement , slogan de Santos, oui pour le cadeau de 40% des terres colombiennes offertes aux compagnies minieres et 80% reservees aux multinationales etrangeres.. Uribe le souhaitait , Santos l a fait (par decret) et des son arrivee au pouvoir, question de priorite . Un vassal doit allegeance a son suzerain et le suzerain se nomme capitalisme des multinationales.

Liberal et fasciste vont de pair , quand le pouvoir liberal vacille , son vrai visage fasciste reapparait illico et sans masques cette fois. La criminalisation des mouvements sociaux , toujours classes comme communiste dangereux etc.. La repression – brutale- est presentee comme une defense de la democratie , pas un deni. Marx est le probleme , l epine dans le pied du capitalisme. Pour les peuples , c est une solution. Cuba en exemple pour nous , malgre son odieux embargo. Le castro chavisme leur fait peur et a raison, c est leur perte.

Les morts ¿ ben parce qu ils ne respectaient pas les regles. En Colombie , ce sont des spots tv qui passent en boucle, ce qui est autorise > manifester pacifiquement, ce qui est interdit < bloquer les routes. Donc le droit de manifester s accompagne de rester a la maison.

Les manifs tranquilles n aboutissent pas parce que c est la democratie du ”cause toujours” ..Les libertes ne se donnent pas , elles se prennent.
Par contre les greves avec blocus des routes paralysent tres vite l economie, et la c est le point sensible et basique du systeme capitaliste. Quand les profits baissent, le pouvoir s affole ,parce qu il doit rendre des comptes a ses maitres Monsanto et autres , c est le prix de la corruption. Alors vient la criminalisation des manifestants et la repression avec une loi discrete sur l impunite de la police , la boucle est bouclee et les forts en gueule aussi . (plus de 500 emprisonnes)
SAUF que dans les derniers mouvements massifs colombiens, la determination l a emporte, le pouvoir a recule, au moins en partie (pour la resolution 9.70 sur les semences certifiees) . Parce que le liberalisme dans son avidite sans bornes a accule des millions de paysans deja pauvres a la ruine et l asphyxie economique. C est ce vecu la qui fera tomber le fruit mur du capitalisme.

Des multinationales qui controlent tout et d abord l agriculture et ensuite l agro business. C est Monsanto qui fait les traites de “libre” echange parce que c est la cle d un profit illimite pour ces violeurs du monde. La liberte des esclaves du “travail rend libre” des camps de concentration. L enfumage mediatique de ces mots vides de sens deviennent des plus cyniques au sud , la on ne fait plus dans la dentelle mais dans le massacre d Etat avec police et armee utilisant des armes lethales contre le peuple. Les masques tombent. Le centre droit des Uribe Capriles , politiques corrompues de destruction des peuples. Par le feu le sang ou l extreme pauvrete economique.

Le liberalisme n est pas negociable , c est ce que dit Santos a propos du TLC , mais la democratie fonctionne .. sauf pour l essentiel . Les contradictions flagrantes ne genent pas ces vereux, parce qu ils se sentent invincibles.

Prosperite et developpement . A la tele et dans les discours oui mais , c est la gamelle qui se vide et les ventres affames n ont plus d oreilles. La , ça coince serieux pour le pouvoir , question de temps. Ce temps s accelere avec les traites de libre echanges , les avidites capitalistes ont mis moins d un an pour ruiner les campesinos colombiens. La degringolade en accelere. Parce qu il n y a plus de porte de sortie , l exil , comme au Mexique apres le meme accord en 1992. Plus d autres choix que de combattre ou mourir . Et comme le pouvoir national , corrompu par Washington grand maitre absolu politique et les multinationales qui sont les instigateurs reels. Monsanto rayonne , le Paraguay lui appartient a 90% . La Colombie le suit, tout est bon pour faire plus de fric, et tous les pretextes aussi. La drogue < fumigation massive aerienne (finance par le congres US) . Et que cultive le campesino qui doit travailler a perte en faisant des cultures vivrieres non competitive face aux importations ? ben la coca .. et Monsanto qui perd en fertilisant gagne en fumigation aerienne ( par ailleurs inneficace contre la coca mais tres efficace contre les bananiers et cultures potageres et aussi pour rendre malade les populations et les cours d eau...) C est merveilleux le systeme Win Win made in USA .
la Terre ¿ ben oui elle est detruite mais la nature est imparfaite , Monsanto en fera une autre , plus “rationelle” plus capitaliste. OGM c est breveter , privatiser , ce qui est un bien commun. Faites nous confiance en hypnotisme.

Sauf que exclure les masses et les exterminees economiquement a une limite.
La revolution est inevitable parce que les rapports de force ne jouent pas en faveur des multinationales et de leurs courroies de transmissions politiques. Et si, dans une prochaine greves, ce sont directement les interets des multinationales qui seraient vises.. leurs entrepots leurs bureaux , c est bien la qu est le coeur du capitalisme.. Faire derayer ce train , c est juste enlever quelques rails .. juste un element de reflexion . Et bien sur agriculture alternative organique , plus sain et plus productif et moins cher et pas polluant. Cuba est un pionnier dans ce domaine comme dans d autres, le Venezuela le suit et les autres pays en logique de survie.
Detruire les multinationales , c est apprendre a s en passer. La guerre de survie des peuples , c est contre eux , ce sont les cibles. Non , elles ne sont pas indispensables, et c est la dessus qu il faut jouer parce que le radicalisme c est leur totalitarisme et la fin de la liberte des peuples. Souverainete alimentaire des nations , c est la reapropriation de ce qui appartient a qui de droit et une reponse populaire a la globalisation mercantile.

25/09/2013 22:13 par Michel Rolland

Merci Émilio ! vous aurez compris qu’au sens du dictionnaire capitaliste, je suis un radical. Et vous aussi je crois. Le bien commun avant tout ! Cuba, la Bolivie, le Vénézuela et les autres pays bolivariens nous montrent l’exemple, nous tracent la voie. Ce que vous dites sur la Colombie est encourageant. Si les Colombiens renversaient leurs néolibéraux, nous pourrions commencer à espérer voir l’Amérique latine entière montrer la porte aux capitalistes. À mon avis ce n’est pas avec les fusils que nous réussirons à renverser les capitalistes, mais avec leur propre argent. Plus nous mettrons de sable dans leurs rouages économiques, moins ils seront puissants.

Mort à Monsanto !

Mort au capital !

Michel

26/09/2013 00:24 par latitude zero

Michel,

Après le nouveau dictionnaire du Peuple , il faudra aussi expurger toute la propagande glissée insidieusement jusque dans des dictionnaires électronique de langue !!
Je ne résiste pas à remettre sur le GS cette anecdote qui m’a beaucoup amusé !
L’autre jour je cherchais à vérifier la conjugaison d’un verbe sur un dictionnaire Français/Espagnol/Français ( Grand Larousse Français Espagnol)
L’exemple donné était « la guerilla impide que los medicamentos lleguen a los refugiados » « La guerilla empêche que les médicaments arrivent aux réfugiés ».
Magnifique non ?

Ce sont des spots tv qui passent en boucle, ce qui est autorisé > manifester pacifiquement, ce qui est interdit < bloquer les routes.

Holà Emilio !

Les grandes marches de protestation populaire et manifestations pacifiques , ne sont pratiquement plus possibles ( à part le défilé du 1er Mai qui fait partie du folklore !!) , que ce soit en Europe , au Canada , aux US, en Amérique Latine.
On peut constater qu’elles dégénèrent maintenant pratiquement toutes en violence et en saccage. Et ce fait est relativement nouveau en occident, pourquoi !? Peut être l’accélération de leur agenda...
L’ infiltration des manifs par des policiers déguisés en casseurs n’est plus un secret pour personne, plusieurs fois pris les mains dans le sac , malgré les démentis évidemment. Passant de la casquette et brassard de police à la tenue « Ninja » , capuche et bâton télescopique sorti en une seconde pour casser , provoquer, faire déraper la manif , la mettre en scène, la criminaliser.( voir manifs des retraites en France)
Ces types n’improvisent pas et n’agissent pas sous leur propre responsabilité. Ce sont de petits fachos enrôlés dans la police qui ont reçu des ordres de leur hiérarchie, qui elle-même a reçu les siens de plus haut et jusqu’au sommet de l’état. Aucun flic, aucun préfet ne prendraient ces responsabilités sans que les ordres ne viennent du plus haut de l’état.
Voilà leur démocratie.
Parce qu’il faut bien se poser la question , sommes nous encore dans un état de droit quand on constate ça ?
« Libéral et fasciste vont de pair , quand le pouvoir libéral vacille , son vrai visage fasciste réapparaît illico et sans masque cette fois. » Bien d’accord avec ça Emilio !
Si la situation leur échappe, je n’ai aucun doute qu’ils iront jusqu’aux snippers , comme ça été le cas plusieurs fois en Amérique Latine.
Des policiers tirant sur les forces de l’ordre et sur la foule pour faire un bain de sang et justifier la présence de l’armée, justifier un coup d’état ou un état de guerre civile avec couvre feu. En France le terrain est déjà préparé médiatiquement avec les armes des banlieues .
Voilà où on en est ! Une dictature sous vernis de démocratie pour lobotomisés.

Ils ont tout bouclé. Les portes de sortie sont quasiment toutes fermées. Une des clés principale est l’information et on voit bien où elle en est actuellement, ça date pas d’ hier, quand je pense qu’ils nous taxent de conspi, ils ne manquent pas d’air !

26/09/2013 01:46 par Emilio

Merci Michel. Je ne savais pas si je devais poste ce commentaire sur le fil des paysans colombiens ou pour ton article. Mais je trouvais ton article excellent et tres clair, que j ai finalement opte de l illustrer avec une realite latino qui collait parfaitement a tes propos.

J ai vecu ces evenements en direct et sur place , et c etait la terreur , vraiment. Jamais la Colombie n a connu un soulevement social pareil, aussi vite et avec autant de determination parout dans le pays. Le coup de grace fut le TLC. La brutalite policiere etait immonde, tous terroristes . Des victimes tuees par balle , pres de chez moi , en fin d apres midi et soudainement, des emeutes en plein centre ville, et la police est arrivee a moto en arme automatique tirant en l air et plus bas .. Un jeune de 15 ans qui a eu le malheur d etre pris en souriciere a ete tue d une balle en plein coeur. La police anti emeute etait dechainee , les memes actions que les paramilitaires demobilises et visiblement remobilises dans cette police terroriste. Dans le centre des villes , des tirs sur les habitations , bref tout ce qui bougeait ou pas ,quantite de lacrymo dans les maisons etc… On sentait la peur de cette police car oui , elle etait completement debordee par l ampleur du mouvement et reculait , usee par la resistance remarquablement bien organisee. La petite ville de 20 000 habitants , tout pres, rurale qui compte plus de tracteurs que de voitures , qui vit de la culture tres affectee par le TLC ,de la ponme de terre, etait en insurrection.. (ponme de terre importee moins chere du Canada et de Hollande) la route coupe sur un km par des arbres abattus pour empecher la police de revenir faire son incursion punitive, en ville, de la veille, arretant une dizaine de personnes et frappant avec haine tous , femmes enfants y compris.

Jamais Santos n a eu un mot pour les victimes mais pour les policiers blesses oui. Honteux, jamais nous n oublierons ce pas qu a franchi l Etat capitaliste ce dernier mois. Les tirs venaient aussi des helicopteres , lacrymo et balles meurtrieres. Sur la fin du mouvement , dans la province du Cauca, deja en guerre militaire violente contre la guerrilla Farc, les paysans avaient confectionne de nouveaux explosifs , cette fois la terreur a change de camp .. et Santos a lache a ce moment… jusqu a la prochaine fois parce que RIEN n est regle. C est une guerre contre le capitalisme barbare qui veut affamer le peuple. Une autre dimension qui est aussi chilienne , mexicaine , peruvienne ..ou les greves sont aussi massives et generales et qui durent.. La revolution germe … les citrons que sont les peuples latinos ont ete trop presses cette fois , ce n est plus tenable.. De pauvre a extreme pauvre et travailler a perte , c est clairement ce que veulent les oligarques affilies aux groupes des multinationales. Clash inevitable. Et comme leurs mots d ordre est de ne rien lacher, d autant plus.

Je remercie encore une fois toute l equipe de LGS qui a gentiment publie tous mes commentaires sur ces evenements –en direct- et de nombreux articles par la suite .

Michel , je suis aussi quebecois , de coeur, j ai vecu 8 ans dans la belle province avant de venir m installer en Colombie il y 7 ans , dans une finca que je convertis en organique en ce moment.
La superbe chanson sur le Che .. …(on est tres cubanophile chez nous …) “ Hasta siempre comandante”.. que je mettais trop fort quand je defrichais le terrain, au milieu des scorpions, araignees et serpents .. m a valu une menace telephonique de ce qui apparaissait comme venant de paramilitaire. Tres violent, du genre on va massacrer ta famille etc.. Mon epouse colombienne a eu tres tres peur ,elle a capote, change les numeros de tel etc.. pas de suite mais je fais gaffe .. parler avec des gens de connaissances , pas de politiques autres que l explication du TLC que peu connaissaient alors , beaucoup d amis surs mais jamais de reunions publiques , trop dangereux pour un etranger, bref un vie a la colombienne si on veut eviter les problemes.. j ecoute toujours beaucoup de chansons cubaines , silvio Rodriguez etc.. mais pas trop fort )))
Un jour , la paix viendra en Colombie mais ce ne sera pas dans un systeme capitaliste par le refus de justice sociale et la repression extreme.
Amities a toi camarade Michel , beau travail.. vive le Quebec …libre

26/09/2013 02:05 par Emilio

Hola Latitude zero, content de te lire de nouveau amigo .

Oui,tu as tout compris , l agenda se precipite , c est evident. Les snippers sont des paramilitaires chez nous et ne tirent que sur les “communistes”, c est a dire tout manifestants ou ceux qui refusent de mourir en silence . Mais tout depend de l echelle de la repression , s il y a massacres , le pouvoir tombera parce que le peuple est arme et bien trop nombreux. Et les guerrillas viendront a la rescousse , donc le pouvoir ne peut pas faire un genocide .. nos amis US par contre le peuvent tres bien, as usual… Le capitalisme est pris au piege de sa propre crise , il n y survivra pas , c est mon avis. Mais il ne lachera jamais si facilement , quitte a faire une autre guerre mondiale. Il faut, de notre cote , etre le plus autonome possible en vue de ce chaos possible. J ai vu en moins de 2 semaines , les magasins se vides suite au blocus des routes, penuries d aliments, d essence etc…

26/09/2013 03:24 par Michel Rolland

À latitude zero,
Merci pour l’exemple !

À Émilio,
C’est avec émotion que j’ai lu votre message. Je suis avec vous, non seulement d’esprit, mais aussi et beaucoup, de cœur. Soyez prudent !
Vous êtes Québécois en effet, et cela se sent. C’est de gens comme vous, dont la nation québécoise a besoin.
Bonne chance !

Michel

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