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Le doute pour le doute est un chemin périlleux. Nous devons éviter de sombrer dans un cynisme fatal.

Ce que je considère comme la gauche cynique reproche une fois de plus à la gauche critique progressiste, moi y compris, de ne pas avoir écrit ce qu’elle aurait voulu voir écrit sur Covid-19. Je prends cela comme une sorte de compliment involontaire : qu’ils pensent que nous pouvons écrire sur leurs préoccupations mieux qu’ils ne le pourraient eux-mêmes.

Mais même si je voulais rédiger l’argumentaire de quelqu’un d’autre, il serait toujours difficile de savoir avec certitude ce que la gauche cynique attend des auteurs progressistes : que nous prononcions la pandémie comme un mensonge, ou que nous déclarions que le danger qu’elle représente est exagéré, ou que nous dénoncions le port du masque comme une atteinte à la liberté individuelle, ou que nous affirmions que le confinement est un prélude à 1984 de George Orwell. Ou peut-être tout cela.

Quoi qu’il en soit, la réprobation m’a au moins incité à énoncer les 15 points suivants qui, je suppose, constituent une sorte de déclaration de mission à l’intention de mes lecteurs, en utilisant le Covid-19 comme modèle. J’espère qu’ils clarifieront ce que j’essaie de réaliser avec mon blog et pourquoi je considère la gauche cynique non seulement comme malavisée et inefficace, mais aussi comme un frein à changement progressiste. Ils risquent de contribuer aux pires tendances dans nos sociétés de plus en plus polarisées et dysfonctionnelles.

1. Permettez-moi de commencer par un bref commentaire sur Covid-19. Je n’ai rien de particulier, d’informé ou d’intéressant à dire sur le virus que je n’ai pas déjà dit dans des articles précédents sur mon blog. Je ne répète pas la même chose encore et encore - du moins pas intentionnellement.

Si je devais écrire en ce moment sur la pandémie, j’ajouterais seulement des déclarations qui me semblent relativement évidentes et qui ont déjà été faites dans les médias "grand public" :

- que la plupart des gouvernements occidentaux se sont montrés profondément incompétents ou corrompus dans la gestion du virus ;
- que, même pendant une pandémie, il doit y avoir un équilibre entre les besoins de la santé publique et notre besoin d’un sens pratique de la communauté, et chaque jour, j’ai des doutes quant à savoir où cet équilibre se situe ;
- et que les gouvernements en difficulté tenteront d’exploiter au mieux la pandémie pour imposer des mesures plus répressives à leurs populations, exactement comme cela se passe actuellement là où je vis, en Israël.

Les atteintes à nos libertés doivent être identifiées et traitées au fur et à mesure qu’elles se produisent. Je ne vois pas de conspiration mondiale visant à nous enfermer tous dans nos foyers. Ceux qui voient une telle conspiration devraient écrire des articles pour me convaincre et convaincre les autres qu’ils ont raison, et non pas se plaindre que je n’ai pas écrit l’article à leur place.

2. L’incompétence et la corruption de nos gouvernements dans le traitement du Covid-19 ne sont pas spécifiques au virus. Ce sont les symptômes de systèmes politiques défectueux qui ont été confisqués il y a longtemps par les intérêts économiques privés. Les gouvernements occidentaux technocratiques n’ont pas de véritables solutions à la pandémie, tout comme ils n’ont pas de véritables solutions pour l’effondrement des écosystèmes ou pour rendre nos systèmes économiques, basés sur une croissance sans fin sur une planète finie, durables. La raison pour laquelle ces défis les dépassent est qu’ils ne sont porteurs d’aucune valeur, si ce n’est une concentration toujours plus grande de la richesse.

3. Même si moi ou d’autres devions nous concentrer uniquement sur le Covid-19, il y a des choses bien plus urgentes à aborder que les masques et les confinements. Comme la façon dont nous avons augmenté notre exposition à de nouveaux virus comme Covid par une colonisation et une exploitation effrénées des dernières zones sauvages de la planète, privant d’autres espèces de leur habitat naturel. Comme la façon dont les incitations économiques dans la production alimentaire font en sorte que nous sommes privés d’une alimentation adéquate et encouragés à nous gaver de calories inutiles, provoquant une épidémie d’obésité et de maladies chroniques, qui a affaibli nos défenses naturelles contre les maladies, en particulier les nouvelles maladies comme Covid-19. Je suis moins préoccupé par le confinement que par les modes de vie occidentaux qui font du confinement notre seul moyen d’éviter des taux de mortalité plus élevés.

4. Plus généralement, mon journalisme s’efforce d’attaquer les structures de pouvoir occidentales là où elles sont le plus ouvertement agressives, le plus injustes, le plus exposées et le plus vulnérables. Je consacre mes ressources et mon énergie très limitées à essayer de persuader les lecteurs des conspirations très réelles et très visibles - des conspirations structurelles - perpétrées par nos élites pour maintenir et étendre leur pouvoir.

5. Il existe des conspirations très explicites qui peuvent être appréhendées avec juste un peu d’esprit critique, comme les efforts actuels pour enfermer à vie Julian Assange pour avoir exposé les crimes contre l’humanité des États-Unis et la campagne de cinq ans visant à détruire l’ancien chef du parti travailliste, Jeremy Corbyn, avant qu’il ne puisse atteindre une position où, comme certains le craignaient, il aurait été en mesure de perturber le statu quo néolibéral qui nous conduit rapidement vers l’extinction. Cette conspiration a impliqué de hauts responsables du parti travailliste, comme l’ont démontré des documents fuités.

Une conspiration similaire de la direction du parti démocrate aux États-Unis visant à empêcher Bernie Sanders de devenir le candidat du parti à la présidence en 2016 a été révélée dans une fuite des courriels du DNC, bien que cela, bien sûr, ait été largement effacé de nos mémoires et remplacé par un simple récit sur les méfaits "russes".

6. Il y a une raison pour laquelle les conspirations ouvertes - comme celles contre Assange et Corbyn - ne sont pas évidentes pour une plus grande partie des publics occidentaux : les efforts coordonnés des médias commerciaux, ceux de droite comme de ceux dits de "gauche libérale", pour préserver l’orthodoxie narrative. On peut le voir dans le black-out médiatique sur ce qui se passe dans les audiences d’extradition actuelles d’Assange, et dans la campagne de désinformation générale menée précédemment par les médias contre Corbyn. Je me suis concentré sur ces cas parce qu’ils peuvent encourager les lecteurs à se demander si les médias commerciaux cherchent vraiment la vérité, comme ils le prétendent, ou s’ils sont simplement le service de relations publiques de la classe dirigeante.

7. Ces conspirations politiques et médiatiques sont le talon d’Achille d’un grand récit conçu pour mettre en évidence la supériorité morale et la bienveillance globale de l’Occident. Révéler ces conspirations est le meilleur espoir d’amener les gens à se poser des questions - des questions qui pourraient les amener à comprendre que nos dirigeants et nos systèmes politiques sont maintenant contrôlés par des bailleurs de fonds milliardaires qui ne poursuivent même pas les intérêts de leur propre pays, sans parler des intérêts de l’humanité et de la planète. Cette classe de milliardaires poursuit plutôt des intérêts corporatifs étroits et autodestructeurs, qu’il s’agisse des banques qui endettent les gens, des compagnies pétrolières qui alimentent les crises environnementales systémiques, ou des fabricants d’armes qui font pression pour des guerres sans fin contre un "terrorisme" insaisissable.

8. Le Covid-19 ne semble pas être l’un de ces points faibles du discours occidental, notamment parce qu’il est très difficile de discerner un discours occidental significatif sur le virus autre qu’un accord général sur le fait qu’il s’agit d’une maladie dangereuse pour certaines parties de la population et que sa propagation rapide pourrait submerger les services de santé de la plupart des pays.

Pour contester et perturber ce discours, il faudrait soit persuader le public que la maladie n’est pas dangereuse du tout, soit que les systèmes de santé peuvent facilement faire face à un afflux massif de malades. Même si je croyais que c’était vrai, ce qui n’est pas le cas, mes chances de persuader quiconque - en dehors du petit cercle de croyants parmi la gauche cynique - que je devrais être mieux écouté que la majorité des épidémiologistes seraient proches de zéro. Et même si je pouvais persuader un nombre important de personnes, qu’est-ce que cela suggérerait sinon que nos dirigeants politiques sont des imbéciles qui écoutent ce que leur dit le corps médical ? Quel genre d’éveil politique cela représenterait-il ?

9. S’il existe vraiment une conspiration autour du virus, il n’est pas nécessaire que des auteurs comme moi le dénoncent. Ce n’est pas l’équivalent d’un journaliste que peu d’entre nous ont rencontré et qui est enfermé à l’abri des regards, ou d’un dirigeant politique que peu d’entre nous ont rencontré et qui est uniformément cloué au pilori dans les médias. Il s’agit d’un virus qui se répand dans la population. S’il s’agit d’un canular, s’il n’y a pas de danger, si le confinement est totalement inutile, la vérité sera finalement évidente pour les gens ordinaires sans l’intervention d’experts comme moi. Les gens ne veulent pas être enfermés. C’est la peur, pour eux-mêmes ou pour leurs proches, qui les rend dociles. S’ils arrivent à la conclusion que les restrictions de leur liberté sont inutiles, ils réagiront - quoi que je leur dise ou que d’autres leur disent.

10. Alors que je suis encore une fois réprimandé pour ne pas avoir contesté les motifs soi-disant néfastes du confinement, ma famille et moi en subissons un deuxième à Nazareth. Vu d’ici, il ne semblerait pas que Nétanyahou soit en train de mener le système de santé israélien au bord de l’effondrement ; il semblerait que ce soit le virus. Il est certain que Nétanyahou a été incompétent. Et il est tout aussi certain qu’il espère mettre un terme aux protestations croissantes dans les rues contre son régime en exploitant une crise de santé publique.

Ses abus du système ne signifient pas que, alors qu’Israël est aux prises avec ce qui semble être le pire taux d’infection par habitant au monde, le nouveau confinement est nécessairement la mauvaise politique. Mais cela signifie que les motivations du gouvernement Netanyahu sont confuses et que le mécontentement du public s’accroît. D’autres gouvernements observent sûrement comment Nétanyahou résiste à cette tempête.

11. Les craintes concernant la menace que représente Covid pour les systèmes de santé occidentaux ne me semblent pas être une conspiration politique ou médiatique. Les craintes de cette menace semblent faire l’objet d’un consensus au sein de la profession médicale occidentale. Il est possible que le corps médical ait finalement tort. Mais il est difficile de croire qu’ils disent ce qu’ils disent uniquement parce que cela convient aux politiciens - ou même que ce qu’ils disent est ce que la plupart des politiciens veulent entendre. Les politiciens ne sont que trop conscients de la frustration croissante des citoyens qui sont enfermés à répétition, voient leur emploi disparaître et les économies locales s’effondrer. Les politiciens occidentaux me paraissent profondément indécis, craignant une éventuelle réaction populaire, et non des co-conspirateurs d’un grand complot visant à nous enfermer tous indéfiniment.

12. Nous sommes sur le fil du rasoir, et je ne fais pas référence ici à Covid-19.

D’une part, nous sommes dans une course - si nos sociétés doivent survivre - pour parvenir à un nouveau consensus, à un nouveau contrat social, en reconnaissant que nous avons besoin d’un changement urgent et fondamental. Pour cela, il faudra d’abord que la population accepte mieux que nos dirigeants sont incapables de mener ce changement parce qu’ils sont pris au piège de structures politiques défectueuses. Ces structures sont irrémédiablement défectueuses parce qu’elles ont été confisquées il y a longtemps par des intérêts économiques qui dépendent eux-mêmes de politiques qui nous poussent vers l’extinction. Nous devons approfondir et étendre le doute populaire car, sans lui, il n’y aura pas assez de personnes qui pensent de manière critique pour pousser à un changement global.

13. D’autre part, trop de doute - le doute pour le simple plaisir de douter ou le doute cynique - n’améliorera pas nos chances de réorganiser nos sociétés et de nous donner une chance de survie. Le danger est que le scepticisme justifié, éduqué et ciblé se transforme en un cynisme fataliste, débridé et épuisant. C’est une tendance que nos dirigeants ont cultivée en nous - le plus souvent par inadvertance - par leur propre soutien nihiliste à un statu quo néolibéral qui, de plus en plus clairement, nous précipite vers un avenir désolant.

14. Le doute est une chemin périlleux à suivre. Il comporte une bifurcation décisive : une voie qui peut mener au salut, et un autre qui mène avec une certitude absolue vers la ruine. Si le doute nous envahit au point de ne plus croire en rien, ou si nous considérons que tout est un complot, nous serons paralysés dans l’inaction et le désespoir.

15. Il est difficile de vivre sans espoir. Les êtres humains ont besoin d’espoir, même lorsqu’il semble évident qu’il n’y en aplus. Si nous perdons le sentiment que nous pouvons créer un véritable changement par nos actions, nous finissons - comme certains le font déjà - par nous tourner vers les autorités et les figures paternelles qui peuvent nous rassurer en nous disant que, même si notre situation semble sombre, ils peuvent l’améliorer, ils ont les réponses.

La gauche cynique veut entraîner la gauche critique dans une voie qui nous propulse vers cet avenir maudit. Ce n’est pas ma voie. Je continuerai à ignorer les appels des sirènes qui m’entraîneraient vers un cynisme destructeur et m’éloigneraient d’une pensée critique constructive.

Jonathan COOK

Traduction "oui, mais tu penses quoi de Raout ? Nan, j’déconne..." par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

 https://www.jonathan-cook.net/blog/2020-10-01/doubt-path-despair-cynicism/

COMMENTAIRES  

01/10/2020 12:07 par JEAN DUCHENE

bravo et merci. Fondamentalement le capitalisme a plus à perdre d’une crise économique qu’à gagner à une restriction de nos libertés par l’obligation de porter un masque.

01/10/2020 14:43 par Geb

D’autant qu’avec ou sans virus le Système capitaliste occidental devait s’écraser cette année s’il n’y avait pas comme par hasard une "bonne guerre comme à chaque fois" pour réactualiser les dettes et justifier de l’écrasement.

Et Jonathan Cook a raison : De toute façon d’ici trois mois on aura TOUS les comparatifs des taux de mortalités globaux et catégoriels sur les 5 années précédentes et 2020... Evidemment pris sur une "source fiable", I.E. le site de l’INSEE..

Et je dis pas ça en rigolant mais parce que l’INSEE est réellement une "source fiable". Comme les Nazis qui prenaient des photos de leurs crimes en tablant sur une impunité millénaire, le Système organise chaque trimestre les possibilités d’analyse de ses crimes par ses victimes en étant sûr qu’ils ne lui retourneront pas dans la gueule...

Faut croire qu’il est réellement sûr de lui.

On saura donc exactement où on en est. Par exemple s’il sera nécessaire de lancer chaque année une épidémie psychotique de grippe pour obtenir le même nombre de décès que d’habitude avec un nombre énorme de morts dus à cette grippe et une diminution pharaonesque des décès dus au tabagisme, aux cardiopathies, au diabète, aux accidents de la route, du travail, et même aux suicides. Ou si une année sur deux suffira.

Quoique avec l’ambiance actuelle je suis pas sûr que les suicides "non-covidiens" ne seront pas en augmentation. (- :

Et on pourra en discuter cordialement entre amis et camarades en guise de hors-d’oeuvre dans la file d’attente de la Soupe populaire tout en critiquant en toute démocratie le poids et la couleur du boulet qu’on nous aura rivé aux pieds.

Tout ça sans mettre en cause les Nibiriens, les Reptiliens, et les Illuminatis, tous des gens sérieux qui n’en ont rien à battre de nos petits différents quotidiens entre génocidaires et génocidés.

Faudrait qu’ils soient vraiment nuls pour se placer entre le marteau et l’enclume de tarés qui sont assez c..s pour se détruire tous seuls.

01/10/2020 15:11 par guy

Un grand spécialiste de l ’ "en-meme-temps" ce Cook la ....

01/10/2020 15:28 par Le Fou D'ubu

@ Mr JEAN : "fondamentalement le capitalisme a plus à perdre d’une crise économique qu’a gagner..."

Euh !... C’est tout le contraire !!! ... La Lutte va être dure camarades ...

01/10/2020 16:02 par Yannis

On ne doutera pas de la dimensión moralisatrice de ce texte. C’est quand les gens bien de gauche font de la morale et du politiquement correct qu’ils se plantent complètement sur les conséquences de leurs discours convenus : ils provoquent surtout la défiance et gèlent le débat politique sur le societal, encore une fois...

En Israel-Palestine le doute sur le sort des familles palestiniennes et de leurs terres est de moins en moins permis, également... Si le nouveau virus pouvait en éliminer quelques uns encore, beaucoup de ses concitoyens applaudiraient. Et ceci, c’est pas du sociétal.

01/10/2020 19:29 par Xiao Pignouf

@Yannis

Chacune de vos interventions consiste à dire que ceux qui parlent sans aller dans le sens de vos « théories » sont des inutiles « de gauche ». Une monomanie de plus en plus répandue, des promesses et zéro argument. C’est d’un ennui.

02/10/2020 11:51 par Manant

Ce qui est embêtant, c’est qu’il parle, à deux reprises, du "corps médical", qui serait, selon lui, d’accord sur les mesures prises. Or, le corps médical est divisé, même si peu de docteurs osent s’exprimer, surtout en France — en Allemagne ce n’est pas le cas — à cause de la peur de l’Ordre des médecins et de la vindicte des médias. Comment dissocier, par ailleurs, entre des médias commerciaux que l’on sait aux ordres des riches dénoncés par Cook, et des médecins, ou autres spécialistes, qui sont soumis à l’Ordre des médecins ou aux médias ? Le problème réside dans la perte de visibilité de ce que sont devenues les institutions nationales. Là est la source principale du doute. Là est la cause des approches dites "conspirationistes". Nous sommes des citoyens d’une République dont les fondements se dérobent sous nos pieds, et qui ne luttent plus que pour éloigner leur mort. Misère, misère !

02/10/2020 14:15 par Aquarius15

@Yannis +1
On a l’impression que la gauche sociétale a achevé la gauche sociale par son politiquement correct et sa morale mielleuse ayant pour seuls résultats diversion et division, déplaçant la lutte sur le plus petit dénominateur commun (action communautariste, corporatiste voire individuelle). Le communisme est mort, ou pour ce qu’il en reste (Cuba, Vénézuela...) renié par cette gauche. La notion de "classe sociale" est devenue taboue et, vu que la sociologie c’est compliqué (comme le covid), elle préfère croire en toute circonstance en la bonté humaine (ou au pire évoquer une "incompétence" pour ne pas risquer de devenir "cynique"), ce qui évite de se prendre la tête avec des complots (surtout en cas de "doute").

Or, le doute est indispensable à toute pensée critique, qu’elle soit philosophique, scientifique ou politique (de gauche ou de droite). Ce n’est pas le doute qui peut paralyser, mais la peur. Dès lors, devrait-on cesser de penser lorsque l’on a peur, par peur de ne plus pouvoir penser ?!!
Avec un tel degré de peur de l’inconnu, d’aversion au risque très symptomatique de la propagande covid, pas étonnant que l’auteur, testé positif au socio-libéralisme, semble s’accommoder du système capitaliste, qui le nourrit sans doute grassement.

Alors qu’on nous divertissait avec les histoires de pangolins, les mougeons se sont discrètement hybridés aux autruches !

02/10/2020 15:43 par Autrement

Merci Viktor, l’article de Jonathan Cook respire le bon sens révolutionnaire.
Et les cyniques moralisateurs qui voudraient le convaincre d’écrire autre chose que ce qu’il pense, n’ont plus qu’à mijoter dans leur bile, ils n’arriveront jamais à la cheville du tonneau de Diogène.

Le danger est que le scepticisme justifié, éduqué et ciblé se transforme en un cynisme fataliste, débridé et épuisant. C’est une tendance que nos dirigeants ont cultivée en nous - le plus souvent par inadvertance - par leur propre soutien nihiliste à un statu quo néolibéral qui, de plus en plus clairement, nous précipite vers un avenir désolant.(...) La gauche cynique veut entraîner la gauche critique dans une voie qui nous propulse vers cet avenir maudit.

En plus des doutes qui sont les miens, j’ai un credo.
Il y a la gauche limace, la gauche scorpion et la gauche mouche à m...
Ou encore : il y a la gauche courbée, la gauche tordue, la gauche zigzag et la gauche droite.

Il y a cependant aussi une gauche digne de ce nom.
Non pas la gauche des partis, - surtout pas la gauche des partis -, mais la vraie gauche, celle qui est en mouvement, celle qui FAIT ce qui fait sens dans l’histoire, celle qui ira toujours siéger "sur le banc des Montagnards" (dixit Marx, Engels, Jaurès. Sur Engels voir aussi ICI, et ajoutons y Gramsci).

Quant au masque, il y a toujours quelqu’un derrière, il y a toujours de bonnes raisons de le porter ou de l’enlever...
Alors le masque, on s’en fout, ON-S’EN-CONTREFOUT !

03/10/2020 05:31 par Roubachoff

Quelques remarques qui vont encore m’attirer la sympathie du jury.
1) L’article est hors sol. Je ne vis pas en Israël, mais en France. Un pays gouverné par un idiot, certes, mais pas (encore) par une canaille. A part ces réflexions de bon sens, il ne me viendrait pas à l’idée de donner des leçons de morale à M. Cook. Ni d’accepter les siennes.
2) Le couplet sur l’horrible façon de vivre occidentale qui nous rend plus vulnérables est absurde. Ce monsieur croit-il qu’on gagne par hasard plus de 20 ans d’espérance de vie en un demi-siècle ? Pense-t-il que les médicaments nous empoisonnent ? Dans ce cas, je lui conseille vivement de revenir avant 1940 (découverte des antibiotiques) voire de faire un petit tour en 1918-19, au moment de la grippe espagnole, où un virus sans doute comparable au nôtre a fait (au moins) cinquante millions de morts, parce qu’on ne disposait ni de médicaments contre les surinfections ni de techniques de réanimation avancées. Croit-il qu’on vit moins longtemps en bonne santé, comme l’affirment certains pisse-copie ? Qu’il retourne en 1930, par exemple, et chope à 62 ans un diabète qui lui laissera trois ou quatre ans d’espérance de vie - dans un état épouvantable. Non, le monde occidental n’est pas l’horreur absolue. S’il y a une faiblesse incontestable et très nouvelle, c’est l’extraordinaire mobilité des populations (d’où l’influence, justement, de la guerre en 18/19). Au moment de la Peste Noire, par exemple, l’agent pathogène n’aurait pas fait le tour du monde en neuf mois. Mais il a sévi pendant au moins trois siècles... La révolution, puisque certains en parlent, ça ne consiste pas à détruire les infrastructures du capitalisme (en majorité bénéfiques, mais dont il est le parasite, pas le créateur) mais à exproprier les expropriateurs afin que ces bienfaits profitent à tout le monde. Un "communisme de luxe", comme le dit F. Lordon - ou comme les fameuses "pissotières en or" de Lénine, une image, je l’avoue qui m’a toujours laissé un peu rêveur.
3) On se fout du confinement et des masques ? On se fout des opérations différées et des maladies graves non détectées ? On se fout des faillites d’entreprise (destruction de l’outil de production), des chômeurs à venir, des coupes claires prévisibles dans tous les budgets publics ? On se fout de la dévastation d’un pays ? Mieux encore, on en redemande ? On se contrefout des vieux qui crèvent de solitude et de chagrin dans les Ehpad parce qu’un gouvernement de pitres, quand il a mal au nez, va chez le podologue ? Ah, oui, j’oubliais : la vraie gauche, quand elle arrivera au pouvoir (en 2052) règlera tout ça avec ses petits bras musclés.
S’il n’y avait pas tous ces cyniques qui lui coupent l’herbe sous le pied...

03/10/2020 10:33 par MARC

Bonjour et BON W.END ( il pleut - mais )
VOICI DE QUOI :
COGITER ( parce que DAVOS existe - et que des actions y sont validées..donc = appliquées )
* maintenant chacun réagit en fonction de ses propres expériences...c’est humain ( croire = n’est pas savoir )

https://www.mondialisation.ca/covid-19-la-grande-remise-a-zero-revisitee-des-menaces-effrayantes-des-recompenses-pour-lobeissance/5649244

03/10/2020 13:29 par babelouest

@ Roubachoff
Hélas, je crains que le squatteur du 55 rue du Faubourg ne soit pas un idiot. Il a tout de même (avec bien du mal je le concède) eu bien du mal à faire des études universitaires. Il n’est pas le seul, quand le facteur financement ne joue pas.

En revanche, oui, c’est un prédateur parce que le seul critère qui le motive est le PROFIT (financier, mais aussi avec l’apparence du POUVOIR). Si ses sponsors lui disent de dire telle chose (de préférence à l’étranger quand c’est très "chaud"),il n’hésite pas une seconde.

Les humains ont une certaine fierté, d’autres amas de cellules non. Va-t-on demander à une amibe de disserter sur la philosophie de Kierkegaard ?

03/10/2020 15:56 par Assimbonanga

Juste une question Roubachof. Y avait-il autant de diabète en 1930 ? Pas de sodas au supermarché, pas de laitages aromatisés sucrés, pas de plats surgelés contenant des édulcorants, pas de barres chocolatées, pas de boissons énergisantes (sauf le verre de rouge) peu de bonbons, peu de chocolat, pas de chewing-gum, pas de pains Pasquier ou Jacquet, pas de corn-flakes, pas de Quick, pas de Macdo et fort peu d’obèses...

03/10/2020 23:55 par Dominique

Décores ton masque camarade !

Je sais, c’est pas carnaval. On est déjà obligé de porter ces bouillons de cultures alors autant faire un effort et arrêter de faire peur aux enfants avec ces machins sinistres.

Sur les masques en papier, un simple feutre suffit, mais ça pue le temps qu’il sèche. Sur les masques en tissu, la peinture acryl marche super. Elle résiste même au lavage. Par contre les feutres sur le tissu, c’est pas terrible, ça pompe trop.

Sur l’article, Jonathan Cook dit plein de trucs vrais mais je le trouve optimiste, voir même naïf, sur l’état de la gauche, laquelle est confinée aux abonnés absents depuis des décennies. La gauche radicale ne fait plus rien que baratiner, ce qui n’a jamais rien changé et implique que la gauche collabo est de droite (Mon ennemi le Capital. Ah la bonne blague, comme si on allait pouvoir continuer à faire tourner les usines sans Capital !). Sans doute que la gauche radicale en a marre de perdre son temps à se faire récupérer ses mouvements par des travestis qui n’ont rien en commun avec elle et qui ne pensent qu’à les pacifier et à les édulcorer avant de déguiser ces échecs en victoires dans leurs calculs électoraux. Mai 68 a laissé des traces : les Non à la guerre ! et Non à la société de consommation ! des premiers jours ont été remplacé par des augmentations de salaires dés que les syndicats, tous productivistes et donc tous collabos, sont rentré dans la danse. Résultat : Business as Usual et même les fabricants d’armes ont eu leurs augmentations de salaires. Ceci pour dire que Jonathan Cook n’est pas moralisateur, c’est juste du bon sens : on ne peut pas en même temps avoir une société de consommation, d’exploitation et de destruction de masse et espérer qu’elle soit réformable pour la rendre durable. Seul un psychopathe peut espérer rendre durable une telle société mortifère, suprématiste et guerrière.

Nous ne sommes plus en 58. Aujourd’hui le constat scientifique est sans appel : Nous sommes la dernière génération à pouvoir changer le cours des choses et pouvoir ainsi avoir une chance d’éviter l’extinction. Ce qui pose la question de savoir quel type de mouvement est adapté à provoquer une tel changement. Il n’y en a qu’un, la résistance. Avec tout ce que cela implique. Par exemple que seul un véritable mouvement de résistance est capable de nous faire dépasser les clivages politiques entretenus et provoqués par cette société et donc de nous permettre de nous unir pour lutter.

04/10/2020 07:27 par Roubachoff

@Assimbonanga
Désolé, mais vous tombez dans le biais cognitif que je reproche à M. Cook. Si tout était mieux "avant", pourquoi une espérance de vie de 65 ans contre 85 aujourd’hui ? Avec tout ce qui est censé nous tuer (vous en faites en partie la liste) nous devrions tomber comme des mouches. J’ignore votre âge, mais je suis assez vieux pour avoir entendu des témoignages de grands-parents nés autour de 1890. Bien sûr, j’étais petit et je ne me souviens pas de tout, mais croyez-moi, la vie était dure pour les petites gens. Hors des villes, souvent pas d’eau courante, pas de sanitaires à l’intérieur, une médecine très difficile d’accès et beaucoup moins performante. Quant à l’alimentation, sans réel moyen de conserver au frais les aliments (en été, bien sûr) ce n’était pas toujours la joie. Donc, je le répète, ne jetons pas les bienfaits du monde moderne avec l’eau sale du capitalisme. Bien entendu, il y a toujours des améliorations possibles, mais ça, c’est toute l’histoire de l’humanité.
@Dominique
Extinction, comme vous y allez ! Et même si c’était vrai ? Dans cet univers, ou du moins ce que nous en connaissons, l’entropie est la règle générale. Si l’humanité devait disparaître un jour, eh bien... elle disparaîtra. Ce qui est intolérable, c’est de ne pas faire tout ce qui est possible pour bien vivre, en respectant les autres et en protégeant les faibles, y compris ceux qui ne sont pas humains. Au-delà de ce programme (en l’enrichissant un peu), on finit par tomber dans l’une ou l’autre sorte de démence.

04/10/2020 10:22 par Xiao Pignouf

@Roubachoff

Cook, qu’on soit d’accord avec lui ou pas, ne parle pas spécifiquement de la France, mais des pays occidentaux en général, dont il est un ressortissant. Et qu’il soit expatrié en Israël ne lui ôte pas le droit d’apporter une critique générale.

N’exagérons pas, il ne parle pas d’« horrible façon de vivre », mais plutôt d’« horrible habitudes alimentaires ». En bref, on se gave de merdes, pendant que d’autres crèvent la dalle. Comme il est légitime de se demander pourquoi ce sont les pays les plus riches qui ont subi le plus les conséquences du covid, l’alimentation peut être apportée comme réponse à cette question, parmi d’autres bien sûr.

Oui, c’est vrai la médecine et la prophylaxie ont fait beaucoup de progrès et cela explique peut-être pourquoi un virus probablement équivalent à la grippe espagnole n’a pas fait autant de victimes. Mais ces progrès ne sont pas chose acquise.

La révolution, puisque certains en parlent, ça ne consiste pas à détruire les infrastructures du capitalisme (en majorité bénéfiques, mais dont il est le parasite, pas le créateur)

Je ne crois pas que l’auteur dise cela ni même le sous-entende.

Je ne crois pas non plus qu’au GS, on puisse trouver qui que ce soit qui se foute de la situation causée par le covid et les décisions absurdes de la team Macron.

Ah, oui, j’oubliais : la vraie gauche, quand elle arrivera au pouvoir (en 2052) règlera tout ça avec ses petits bras musclés.

Que serait un commentaire de vous sans évoquer cette « gauche » qui n’est plus au pouvoir depuis des lustres (si tant est qu’elle l’ait jamais été) et qui fait tant de mal au pays ? Cette gauche dont on ne sait plus très bien laquelle elle est, tant parfois elle se confondrait presque dans les propos de certains avec la Macronie. Vous avez quand même les félicitations du jury.

04/10/2020 10:48 par Assimbonanga

@Dominique, à l’impératif, il n’y a pas de s à décore ton masque. Pardon pour cette énième régurgitation de mon formatage scolaire qui n’arrête plus de me persécuter à chaque mot tant la langue française dégénère en ce XXIème siècle. Tous les gens de ma génération se retrouvent confrontés à ce choc entre des années d’orthographe-grammaire-conjugaison-vocabulaire-rédaction-analyse logique et la langue cosmopolite utilisée dans les radios, télés et chaînes youtube. Des heures et des heures passées derrière nos pupitres pendant des années pour enregistrer tout le règlement de l’Académie française. Et maintenant, les journaleux de France Inter réinventent les expressions toutes faites à leur sauce, le canard réfractaire parle en phonétique et n’accorde pas les adjectifs derrière l’auxiliaire être, c’est une souffrance, merde. Et quant à ce s de l’impératif présent, peu de gens savent qu’il n’en faut pas, ça fait pitié.

Pour ce qui est du capitalisme, je crois que c’est plus la peine non plus d’espérer. La Terre est rongée, par tous les bouts, les autoroutes privatisées se font un pognon de dingue qui ne finance plus la collectivité et les exploitations minières n’auront de cesse que d’avoir tout détruit. Lisez : La Nouvelle-Calédonie va-t-elle se libérer de la colonisation ?
La réponse paraît évidente : non. Il n’est pas possible à un peuple de s’émanciper d’une grande puissance dominante. Si ce n’est pas un Etat, ce sera une multi-nationale, comme Vale, compagnie minière, responsable d’un désastre écologique au Brésil et sévissant en N. Calédonie. Il n’y a plus qu’à attendre la décomposition totale, le désastre environnemental, comme dans les Alpes Maritimes dont beaucoup d’habitants doutaient sans doute du réchauffement climatique : les pluies diluviennes sont causées par le réchauffement de la Méditerranée.

04/10/2020 12:59 par Assimbonanga

@Roubachoff, ma question ne portait que sur le diabète, rien d’autre. Beaucoup de nos maladies contemporaines sont creusées avec nos dents, ce qui nous empêche de profiter du progrès médical et social que je ne conteste nullement. Cholestérol, diabète, hyper tension artérielle, sont liés aux excès alimentaires : sucre, graisse animale , sel ou réglisse. Rien de plus dans ma remarque.

04/10/2020 16:09 par Autrement

Ohé Assim, "ajoutons-y", ça prend bien un trait d’union (que j’ai oublié) ?
Moi ce qui me gratouille (Ah, le bon docteur Knock !), c’est quand on écrit "il conclue" au lieu de "il conclut", comme s’il s’agissait de "concluer"...
Donc : ajoutons-y encore quelques pensées d’Alain Badiou, sans oublier la note introductive et les citations de l’auteur du blog.

Et pour conclure, précisons que chez les Grecs, le tonneau de Diogène n’était pas un tonneau, mais une jarre (et qu’il possédait aussi, comme chacun sait, une lanterne...)

04/10/2020 22:29 par act

@LGS :
Merci pour cette traduction !
Voilà un texte à diffuser à tout va !
S’il ne sera probablement pas entendu par beaucoup de camarades qui se sont déjà perdus dans les limbes de la pensée magique,
il confirmera à ceux qui n’ont pas désappris à penser que structurer une pensée et une action, qui ne se trompe pas de cible, reste possible.
Vive la dialectique !*
(mais oui, c’est bien du "marxisme culturel" ;))

05/10/2020 17:07 par hocine

Bonjour,
Il y a un contexte particulier à ce texte.
En effet, J. Cook a été la cible d’une critique acerbe par Darren Allen au mois d’août. Allen reproche à la ’gauche non-officielle’ qu’il oppose à la ’gauche officielle’ et dont fait partie Cook de regarder ailleurs et de ne pas questionner dans tous ses aspects le récit extrêmement suspect du corona. Si bien qu’au final, sur cette crise que nous vivons, la "gauche non-officielle’ et "officielle partage à peu près la même analyse . (Comme Mélenchon, par ex, qui n’a pas de raison particulière - dit-il - à douter des intentions de Macron de faire au mieux, en lui reprochant peut-être de ne pas mettre suffisamment de moyens pour affronter l’hypothétique 2e vague !).
Quelques extraits et l’intégralité du texte
"Jonathan Cook peeped his head about the parapet for a split-second, spiritual astronaut Caitlin Johnstone asked one or two questions on peripheral matters before concluding that she finds ‘the whole thing ultimately irrelevant and boring’"
"Did they criticise the official story ? Did they ask if anything else might have been motivating their leaders than altruistic concern for human life ? Did they question the extraordinarily repressive measures governments have taken to contain the problem ?" etc.

Voici le texte dans son intégralité : https://off-guardian.org/2020/08/15/the-reaction-of-the-left-to-lockdown/

06/10/2020 14:14 par Geb

Ca existe, "La Gauche" ???.

Et si ça existe ça sert à quoi ?

Sinon à permettre aux collabos honteux du Capitalisme de faire semblant de le renier tout en s’offrant le luxe de s’attirer la sympathie des victimes du Système déboussolées ???

Vu les résultats obtenus depuis que cette "notion" a été introduite dans la politique réelle chez nous, (Approximativement les Années 60 et le début de la destruction d’un vrai Parti Communiste révolutionnaire), à part de détruire toute notion de tentative révolutionnaire, ainsi que de permettre de distribuer gratos des jambes de bois avec l’aide intéressée des fabricants d’armes à leurs victimes, je n’ai pas encore réussi à situer une seule avancée concrète grâce à ce "concept".

Concept Ô combien gratifiant pour ceux qui ne sont pas touchés et tellement abstrait pour ceux qui souffrent du Capitalisme.

Mais je dois être un "mauvais esprit" qui n’a pas eut la "chance" de sauter sur une mine antipersonnel ni de bouffer à la soupe populaire.

07/10/2020 12:45 par Autrement

Ça existe, "La Gauche" ???.

Oui, ça existe : ce n’est pas un « concept », mais une réalité historique et politique.
.
En 1789, lors la séance de l’assemblée constituante du 28 août 1789, les délégués se partagèrent en deux groupes sur la question de savoir si, dans la monarchie constitutionnelle qui était alors envisagée, il fallait maintenir ou non le droit de Veto du roi.
Se placèrent à droite ceux qui voulaient le conserver, et à gauche ceux qui voulaient l’abolir.

La signification de ce vote est claire et nette : il y a, à droite, des gens qui acceptent de se soumettre en dernier ressort à l’autorité d’un chef suprême, et à gauche, des insoumis (sans majuscule !), des gens qui ne reconnaissent comme autorité absolue que la volonté du peuple exprimée par la loi.
La République est proclamée par eux lors de la séance de la Convention du 25 septembre 1792.
Les antécédents et les suites sont mouvementés, mais une fois la bourgeoisie au pouvoir, tout le monde peut voir qu’elle entend bien rester aux commandes de toutes les façons possibles. Au point que l’idée même de "loi" est devenue suspecte, et le droit de vote ridiculisé.

Au cours des républiques successives, la différenciation entre « gauche » et « droite » a perduré, sans pourtant que la gauche se confonde jamais complètement avec un parti.
On peut la définir comme « les forces populaires », qui prennent en 1920 en France le visage du PCF révolutionnaire (ou plus tard celui du CNR) mais qui sont loin de s’y limiter.

La gauche est ce que les matheux et les logiciens appellent un « ensemble flou », et c’est aussi un ensemble fluctuant. C’est pourquoi la pire médiocrité peut aussi avoir lieu en son nom (comme au nom du "gaullisme", par exemple).

La gauche est faite des gens qui résistent tous azimuts à une autorité qui s’est établie, de plus en plus, au mépris de la volonté populaire, et qui ne recule plus devant aucune censure ni aucune répression.
Cette résistance s’exprime sous diverses formes à tel ou tel moment de l’histoire, dans tel ou tel secteur de la vie réelle, solidaire, associative, politique, ou dans les circonstances exceptionnelles.
Elle est celle qui lutte pour l’émancipation du grand nombre.
On ne peut pas réduire sa force principale à « la classe ouvrière », bien que celle-ci puisse incarner directement la résistance au Capital, car elle n’est pas et n’a jamais été homogène : il y a celle d’Édouard Martin et celle de Xavier Mathieu.
On ne peut pas non plus omettre la fonction et les personnels des services publics (même si eux non plus ne sont pas homogènes), ni non plus ce que Jonathan Cook appelle dans son article la gauche critique.

Si la gauche ainsi brièvement définie n’existait pas, où puiserait ses forces quelque révolution que ce soit, pour s’engager vers le communisme du XXIème siècle ?

08/10/2020 19:37 par Assimbonanga

Merci à toi, @Autrement. Ça fait du bien de te lire. De nos jours, on voudrait nous faire croire que De Gaulle a fait la décolonisation et que Simone Weil était une militante pour le droit à l’avortement. La droite fait de la récupération et enfume tout le monde. Pour employer le mot à la mode, elle impose sa "narrative".
Avec tout notre vocabulaire qui fout le camp ( destructif, sublimité, mots entendus à la radio !), on n’ose plus dire que la droite ment ou qu’elle profère des mensonges, on dit des "contre-vérités". La droite réinvente l’histoire et les médias colportent sa propagande mensongère et hypocrite. La jeunesse ne peut plus savoir que c’était que la droite et donc on nous sort qu’il n’y a pas de gauche, puisque la droite semble bien sous tous rapports.

09/10/2020 07:58 par cunégonde godot

Assimbonanga :
Avec tout notre vocabulaire qui fout le camp ( destructif, sublimité, mots entendus à la radio !), on n’ose plus dire que la droite ment ou qu’elle profère des mensonges, on dit des "contre-vérités". La droite réinvente l’histoire et les médias colportent sa propagande mensongère et hypocrite. La jeunesse ne peut plus savoir que c’était que la droite et donc on nous sort qu’il n’y a pas de gauche, puisque la droite semble bien sous tous rapports.

Le capitalisme c’est l’Homme, humain trop humain sur tout l’éventail de son génie et/ou sa médiocrité. C’est pourquoi historiquement le communisme partout se transforme en... capitalisme. Etonnant, non ?...

La gauche et la droite se confondent en France aujourd’hui dans la « narrative » fondamentale : l’ "Europe" maastrichienne mondialiste ("compromis de gauche", narrative typiquement de gauche). La gauche et la droite dissimulées derrière le voile "progressiste" depuis les années 70 du siècle dernier, après la mort de De Gaulle et la mise en boîte du PCF immergé dans la saumure "programme-commun-de-la-gauche ».

La gauche et la droite euromondialistes, ensemble, ont « fabriqué » la macronie, synthèse de la domesticité politique moderne…

09/10/2020 11:03 par Assimbonanga

@Cunégonde, on peut dire que vous êtes fidèle à vos thèmes récurrents.
- Qu’entendez-vous par "mondialiste" ? S’agit-il de l’américanisation du monde ? De l’uniformisation du monde étasunien, sa langue, sa culture, ses consommations, son idéologie, son système judiciaire, etc ?
- Le communisme se transforme en capitalisme ? Est-ce bien vrai ? N’est-ce pas plutôt le capitalisme qui triomphe de toute velléité de communisme et anéantit très vite les efforts abyssaux tentés par les communistes ? (Et de surcroît avec l’appui massif des capitalistes étasuniens qui n’hésitent pas à mettre le paquet : voir l’offensive contre Chavez et Maduro, Corréa, Moralès, Lula, Roussef. Voir l’anti-communisme viscéral du trumpisme empreint de bêtise et d’ignorance crasse.... )

09/10/2020 13:11 par Xiao Pignouf

C’est un jour à marquer d’une pierre blanche, Cunégonde ! En effet, ce n’est pas souvent que vous mentionnez la droite dans vos commentaires...

12/10/2020 08:19 par cunégonde godot

Assimbonanga :
@Cunégonde, on peut dire que vous êtes fidèle à vos thèmes récurrents.
- Qu’entendez-vous par "mondialiste" ? S’agit-il de l’américanisation du monde ? De l’uniformisation du monde étasunien, sa langue, sa culture, ses consommations, son idéologie, son système judiciaire, etc ?
- Le communisme se transforme en capitalisme ? Est-ce bien vrai ? N’est-ce pas plutôt le capitalisme qui triomphe de toute velléité de communisme et anéantit très vite les efforts abyssaux tentés par les communistes ? (Et de surcroît avec l’appui massif des capitalistes étasuniens qui n’hésitent pas à mettre le paquet : voir l’offensive contre Chavez et Maduro, Corréa, Moralès, Lula, Roussef. Voir l’anti-communisme viscéral du trumpisme empreint de bêtise et d’ignorance crasse.... )

Si le capitalisme disparaissait, le communisme disparaîtrait avec lui. L’Histoire montre que l’inverse n’est pas vrai.
Le mondialisme en tant qu’idéologie théorise la destruction systématique des Etats-nations et de leurs peuples.
Cette théorie a été mise en œuvre en France à partir du septennat "tronqué" Pompidou, puis s’est poursuivie systématiquement jusqu’à nos jours (hormis une rupture de deux ans de 1981 à 1983, entièrement sabotée par le gouvernement de la "gauche", sauf par les chevènementistes et les communistes dindons de la farce "programme-commun"). Première étape de la destruction-disparition de la France : l’ "Europe" et son idéologie-religion l’européisme (maquillée en "compromis de gauche").
Aujourd’hui, la destruction de l’Etat-nation France s’est accélérée avec Macron-Philippe-Castex-Le Maire et les autres, à "gauche" comme à "droite".
Voilà les faits...

12/10/2020 10:36 par Assimbonanga

@Cunégonde. Comment échapper à la mondialisation quand les entreprises sont mondiales ?
Je précise que pour moi, la mondialisation c’est de tous baragouiner l’anglais, c’est l’écran plat et le canapé, Disney-land, Hollywood, Show-biz, la cuisine incorporée, la bagnole, le téléphone mobile, Coca, Perrier, les aéroports tous semblables... Quelle zone du monde échappe à ce modèle uniforme ?
Merci de ne pas parler de l’UE, pour une fois. On sait, inutile de redire mille fois le notre père.

12/10/2020 17:21 par cunégonde godot

Assimbonga :
@Cunégonde. Comment échapper à la mondialisation quand les entreprises sont mondiales ?
Je précise que pour moi, la mondialisation c’est de tous baragouiner l’anglais, c’est l’écran plat et le canapé, Disney-land, Hollywood, Show-biz, la cuisine incorporée, la bagnole, le téléphone mobile, Coca, Perrier, les aéroports tous semblables... Quelle zone du monde échappe à ce modèle uniforme ?
Merci de ne pas parler de l’UE, pour une fois. On sait, inutile de redire mille fois le notre père.

La mondialisation ne date pas d’hier. Elle a débuté avec le premier troc. Le mondialisme est l’idéologie totalitaire du capitalisme et ses dérivés, le féminisme, le communautarisme, l’indigénisme, l’anti-racialisme, l’écologisme, le transhumanisme, etc.
La pieuvre capitaliste (espèce proliférante planétaire) veut détruire les Etats-nations, seules organisations politiques qui l’empêche de se goinfrer en toute tranquillité, et cela depuis l’ouverture de la première banque.
Une de ses tentacules, l’UE-compromis-de-"gauche" est la mère de tous les renoncements, toutes les trahisons et lâchetés de la classe politique de tout bord, en France. Je ne me lasse pas de le rappeler depuis des décennies sous un flot d’insultes (j’ai la couenne dure).
L’UE, dernière station avant l’esclavage.

13/10/2020 12:58 par Assimbonanga

@Cunégonde. Perdu ! La règle du jeu c’était pas d’U pas d’E, pas d’UE.
Je trouve l’UE complètement gouvernée par une idéologie de droite et des gouvernants parfois pires que de droite.
Vivement qu’on revienne aux francs, aux mark , aux postes frontière, au carnets de change et aux travelers-chèques ! Ce petit folklore nous manque tellement. Mais c’était une forme ancienne de liberté, probablement.

13/10/2020 14:56 par Assimbonanga

DIXIT Cunégonde : "Le mondialisme est l’idéologie totalitaire du capitalisme et ses dérivés, le féminisme, le communautarisme, l’indigénisme, l’anti-racialisme, l’écologisme, le transhumanisme, etc."
Well ! Intéressant. C’est bien si on arrive à exprimer clairement ses définitions de vocabulaire. Bien souvent, les mots sont jetés sans définition entre gens qui se comprennent mais il est difficile aux autres de vraiment cerner ce qu’ils ont réellement voulu se dire. Il faut comprendre par reconnaissance tacite, sans précisions. Bien entendu, votre définition du mondialisme n’est pas du tout la mienne que j’ai donnée plus haut.
Concernant le "communautarisme", j’aimerais que vous précisiez un peu ce que vous entendez par là... Selon moi, c’est un vocable venu des pays anglo-saxons qui n’ont à la bouche que "our community, our community !". En France, on prèfère la collectivité, les collectivités, la commune et le département, et ne pas distinguer les gens selon des particularismes, mais sur la base de l’Egalité citoyenne. Cependant, depuis Sarko et sous Macron, ces concepts américains gagnent du terrain, grâce à Sarko et Macron (en concurrence avec le FN) qui lui donnent une caisse de résonance. Le succès du communautarisme est assuré par ces promoteurs du mot ! RN-LR-LREM même volonté de répandre un concept malsain.
Pour les autres termes que vous mettez dans la mondialisation ( le féminisme, l’indigénisme, l’anti-racialisme, l’écologisme, le transhumanisme, etc.), c’est carrément une profession de foi et d’ailleurs c’est une certitude que vous proclamez : "vous ne vous lassez pas de le rappeler depuis des décennies". Mais pour moi, c’est complètement farfelu, pardon de vous le dire. Et que vient foutre le transhumanisme avec le féminisme ? Vos théories, c’est le grand fourzitou de Fabienne Lepic !

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