Je soutiens la solution a un état car c’est la seule à même de débarrasser la Palestine du racisme qu’est le sionisme. Quand à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, je suis bien conscient qu’elle n’a été synonyme que d’une simplification du problème, les puissants qui contrôlent l’économie du pays et maintiennent la majorité de sa population dans la pauvreté ne peuvent plus se cacher derrière une idéologie raciste pour faire diversion sur le fait que le capitalisme est le fond du problème d’aujourd’hui.
Au sujet de l’Afrique du Sud, ce que voulaient les afrikaners était 90% du territoire pour eux, et un ensemble de bantoustans pour les noirs, soit exactement ce que serait la solution à deux états en Palestine dans les circonstances actuelles. Autrement dit diviser pour régner. Le problème de l’Afrique du sud est autre, Mandela, à peine sorti de prison, s’est précipité à Cuba pour y déclarer qu’il n’était pas communiste, puis à Davos pour y déclarer qu’il laissait le pouvoir économique dans les mains des blancs, signant ainsi l’arrêt de mort de la lutte anti-apartheid. Quand à savoir ce qu’il adviendrait des palestiniens dans une Palestine réunifiée, aucun de nous n’est devin et peut prétendre pouvoir le prédire. Toujours est-il qu’entre une solution à deux états qui garantisse le droit à Israel de poursuivre sa politique raciste et une solution à un état qui rend impossible la poursuite de cette politique, mon choix est évident et il est le même que celui de la société civile palestinienne.
Sur cette société civile palestinienne dont, tels les sionistes, vous ne cessez de nier l’existence, en tant que participant auto-proclamé au mouvement BDS, vous ne pouvez ignorer que celui-ci a été initié justement par la société civile palestinienne en 2005 :
"The global movement for a campaign of Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) against Israel until it complies with international law and Palestinian rights was initiated by Palestinian civil society in 2005, and is coordinated by the Palestinian BDS National Committee (BNC), established in 2007.
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The BDS call was endorsed by over 170 Palestinian political parties, organizations, trade unions and movements. The signatories represent the refugees, Palestinians in the OPT, and Palestinian citizens of Israel."
Ce qui en français signifie que "le mouvement global pour une campagne de boycott, de désinvestissement et de sansctions (BDS) contre Israel jusqu’à ce que ce pays applique la loi internationale et reconnaisse les droits palestiniens fut initié par la société civile en 2005, et il est coordonné par le Comité National BDS Palestinien (BNC) établi en 2007.
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L’appel BDS a été entériné par plus de 170 partis politiques, organisations, syndicats et mouvements palestiniens. Les signataires représentent les réfugiés, les palestiniens des territoires occupés et les citoyens palestiniens d’Israel."
Donc, au lieu de me conseiller de relire ce que j’ai déjà lu, vous feriez mieux de lire ce que visiblement vous n’avez jamais lu, ou pire lu mais pas compris.
De plus, ce que veut BDS est très clair :
" 1) La fin de l’occupation et de la colonisation de tous les territoires arabes occupés en juin 1967 et le démantèlement du mur ;
2) La reconnaissance des droits fondamentaux de tous les citoyens arabes-palestiniens d’Israel à une égalité complète ; et
3) Le respect, la protection et la promotion des droits des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers et leurs propriétés tel qu’il est stipulé dans la résolution 194 des Nations Unies."
Le point 1 garanti que les palestiniens ne seront pas réduits, comme vous le dites, à "croupir dans quelque coin insalubre". Le 2 que leurs droits seront garantis même en Israel, et le 3 permet de renforcer les points 1 et 2 par la garantie qu’Israel abandonne effectivement son sionisme et sa politique de colonisation.
Il restera alors le problème du capitalisme, et là, il n’y a que le respect, la reconnaissance et l’union des luttes locales qui permettront d’y mettre fin, ceci en Palestine comme ailleurs. C’est bien pourquoi aujourd’hui je préfère soutenir l’appel BDS de la société palestinienne que d’écouter des politiciens qui n’ont jamais rien résolu. De plus, je ne dit pas que je ne fais pas confiance à un élu en particulier, mais à notre système politique dans son entier, ce qui n’est pas du tout la même chose. Nous voyons bien en occident ce que cela donne quand un parti politique de gauche, les socialistes, participent à cette mauvaise farce qu’est la démocratie à l’occidentale : une surenchère dans laquelle seuls les exploiteurs sont gagnants. Comme le disait Coluche, si un politicien devait tenir ses promesses, il lui faudrait le budget des USA. Il rajoutait même que le mois où les politiciens disent le moins de conneries est celui de février car il n’a que 28 jours, et qu’ils ne sont pas bêtes car ils maintiennent l’exploitation des peuples en toute connaissance de cause, et que les médias qui relaient leurs conneries sont encore pires.
Et là encore, la seule solution viendra quand la société civile, ou les exploités en langue marxiste, sera capable de s’organiser pour imposer son propre parti capable d’emporter la majorité à tous les niveaux de la politique, comme nous pouvons le voir dans des pays comme le Venezuela, et capable, avec toutes les contradictions que cela comporte comme nous pouvons aussi le voir, de résoudre ces contradictions et d’imposer sa propre constitution et sa propre politique. L’alternative est comme toujours de faire le jeu des puissants et de les laisser précipiter les peuples dans la guerre.
Un point où je vous rejoint est que la révolution ne se fera pas par clavier interposé mais par l’action directe. Donc si un jour nous nous rencontrons dans le cadre du mouvement BDS, ou dans celui d’un autre mouvement, tout ce que je peux souhaiter est que nous serons capables de laisser nos querelles théoriques au vestiaire et de nous entendre sur des actions communes.
Comme le dit le poète (Jan Hammarlund), nous avons besoin de tous pour pouvoir appeler cela un monde.