Heureusement qu’il y a des riches pour...

L’industrie du luxe est en plein essor, rien d’étonnant à cela, vu que les riches voient leur fortune augmenter exponentiellement, et que leur coffre et leurs comptes dans les paradis fiscaux débordent, il faut bien dépenser un peu.
Pendant ce temps des millions de jeunes de moins de 25 ans, diplômés ou pas, cherchent désespérément un emploi. Des millions de familles n’arrivent pas à joindre les deux bouts...

Cet été le magazine Challenges a publié un scoop : « Les riches sont de plus en plus riches, la fortune totale des 500 Français les plus riches a progressé de presque 25 % en un an. » En 2013, les 500 plus grosses fortunes françaises cumulent un patrimoine de 330 milliards d’euros. Le « Number One » est Bernard Arnault, patron de LVMH, avec une fortune de 24,3 milliards d’euros, soit 162.000 fois le patrimoine médian français. En dixième position, le fondateur de l’opérateur Free, Xavier Niel, entré dans le classement des 500 plus grandes fortunes de France en 2003 avec 80 millions d’euros et qui pèse actuellement plus de 70 fois plus (5,9 milliards). Et à l’autre bout de la chaine, la pauvreté progresse également.
Ce qui n’a rien d’étonnant, si sur la table vous avez un gros gâteau et que des « goinfres » en prennent les trois quarts, il en restera très peu pour les autres.

Ce qui est étonnant c’est que « les autres » plutôt que de se rebeller et reprendre la partie du gâteau aux « goinfres » qui de toutes façons n’arrivent pas à tout manger, préfèrent se disputer entre eux pour se partager les miettes !

L’industrie du luxe est en plein essor, rien d’étonnant à cela, vu que les riches voient leur fortune augmenter exponentiellement, et que leur coffre et leurs comptes dans les paradis fiscaux débordent, il faut bien dépenser un peu. Alors, ils créent des marques et des gadgets hors de prix pour le commun des mortels et n’hésitent pas à payer des sommes folles (pour le citoyen lambda) afin d’acquérir une montre, une robe, une voiture ou un appartement… on passe le temps et son argent comme on peut.
Et ceux qui disent que le luxe crée des emplois, il faudrait faire le ratio pour savoir combien de licenciements, de fermetures d’usines, de délocalisations il a fallu pour que l’industrie du luxe connaisse un tel essor !
Encore une façon de concentrer la richesse entre les mains de gens de « bonne famille », de vivre « bling-bling » et de faire la une de la presse people…qui d’ailleurs leur appartient aussi, et ils vous remercient de l’acheter !

Remarquons au passage que l’idée d’améliorer le sort de leurs semblables ne leur effleure même pas l’esprit, alors que près de trois millions d’enfants vivent dans des familles pauvres, que le nombre de SDF explose jour après jour, que nombreux sont ceux qui ne mangent pas à leur faim et n’arrivent pas à se soigner.
C’est vrai que pour eux, les pauvres ne sont pas parti de leur monde, et après on voudrait que l’on soit tous unis derrière un même drapeau et vibrer pour la « patrie », mais nous n’avons pas les mêmes intérêts, encore une chimère pour nous maintenir dans l’illusion de notre devise « liberté-égalité-fraternité ».

Pendant ce temps des millions de jeunes de moins de 25 ans, diplômés ou pas, cherchent désespérément un emploi. Des millions de familles n’arrivent pas à joindre les deux bouts, les suicides et le stress deviennent monnaie courante et le harcèlement un mode de management !
Et après on s’étonne de la montée de la délinquance, de la désespérance, de la violence, des commerces parallèles, du marché noir, du travail au black, etc. …
Le système capitaliste, présenté comme indépassable par nos dirigeants est en train de sacrifier des sociétés entières sur l’autel des profits.
Cependant, pendant que l’on demande des sacrifices à la majorité, une minorité de petits malins (ceux qui tirent les manettes et tentent de nous faire avaler des couleuvres) s’enrichissent honteusement, et sans pudeur.

À cela, une explication, plus vous êtes en haut de la pyramide, moins votre richesse provient de vos revenus. Les 3500 méga riches doivent leur position à leur patrimoine, pour les deux tiers : or, en France, les revenus du capital (revenus de capitaux mobiliers et fonciers, plus-values…) ont non seulement augmenté plus vite que les revenus du travail, mais ils sont moins imposés ! C’est cela le libéralisme !

Alors qu’en 1985, les restos du cœur distribuaient 8,5 millions de repas, aujourd’hui ils en distribuent 130 millions, c’est un marché en pleine explosion, nul doute qu’un jour ou l’autre nos supers riches vont s’y intéresser de prés. Les restos du cœur seront « privatisés » et l’État versera de royales subventions à ses généreux propriétaires. Et la matière première est inépuisable, vu que les pauvres, ils en fabriquent à tour de bras. On vit une époque formidable !

Robert Gil

 http://2ccr.unblog.fr/2013/09/09/heureusement-qu%E2%80%99il-y-a-des-riches-pour/

COMMENTAIRES  

14/09/2013 20:16 par eric

bonsoir,
une seule thérapie contre les parasites : grève générale mais aurons nous les "couilles"
fraternellement

14/09/2013 23:57 par Dwaabala

Le CREDOC ((Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) en 2008 donnait des chiffres pour une population de 50 millions d’adultes : ces chiffres sont un peu vieux mais ils donnent une idée de la réalité de la base sociale de la Ve République et peuvent expliquer sa longévité.

Selon le revenu.

10% de la population constituent les « catégories pauvres » (avec moins de 780 € par mois et par personne),
20% sont identifiés sous le terme de « catégories modestes » (entre 780 et 1 120 € par
mois),
30% de la population constituent les « classes moyennes inférieures » (avec des revenus avant impôt compris entre 1 120 € et 1 750 € par mois pour une personne),
20% représentent les « classes moyennes supérieures » (entre 1 750 € et 2 600 €),
Les 10% juste en dessous sont nommés « catégories aisées » (entre 2 600 et 3 010 €),
Enfin, les 10% de la population les plus riches sont appelés « hauts revenus » (pour donner une idée, cela correspond à un revenu avant impôt de plus de 3 010 € par mois pour une personne seule).

T. Piketty donne une très intéressante analyse de l’extraordinaire différenciation chez les plus riches.

Donc en très gros, 30% à 40% de pauvres ou très pauvres ; 60% (ou 50% respecivement) dans les classes moyennes ; 10% dans les hauts revenus, chacune de ces catégories étant très inégalitaire en son sein.

Selon le patrimoine maintenant.

Une moitié de la population (50%) ne détient que 4% du patrimoine, et cependant quand on interroge cette même population, les deux tiers (66%) estiment appartenir aux classes moyennes.
Il est intéressant de noter que l’importance du patrimoine garantit une certaine stabilité de la lignée dans le corps social, ce que ne fait pas le revenu individuel même dans le cas où il est suffisant pour commencer à en constituer un.

Ce qui permet de paraphrase ainsi K. Marx : pas plus qu’on ne peut juger un individu sur l’idée qu’il se fait de lui-même, on ne peut juger une population sur l’idée qu’elle se fait de sa situation dans la société, et d’insister sur ce qui était rappelé au début : la stabilité, sinon la pérennité de institutions, compte tenu du fait que les plus pauvres sont les moins aptes à défendre électoralement des intérêts qu’ils n’ont pas.

15/09/2013 16:39 par Dédé

Ben ouais, vous ne les voyez pas circuler comme des cafards le long des tuyauteries ou des pleintes, les riches eux-mêmes ont honte de leur pognon, ils garent leurs voitures de luxe à 1 Km et se pointent déguisés en pauvres quand ils se mêlent à la populasse qui les terrorise en se demandant quand ils vont les pendre aux réverbères, ils ne savent plus quoi faire de leur fric pendant que les classes laborieuses ne savent plus quoi donner à bouffer à leurs mômes passée la 1ère ou la 2ème semaine du mois, ils vivent dans une opulence obscène pendant que tout le monde se serre la ceinture, vous ne les voyez pas ? Ouvrez les yeux bordel !

15/09/2013 17:57 par Dwaabala

Le problème posé par la richesse n’est qu’accessoirement celui de l’opulence.
Admettons que par un moyen qui reste à inventer, les riches (il n’y a pas que les 500 les plus riches) soient ramenés à un niveau de vie moyen, ce qui permettrait peut-être à tout le monde de vivre à ce niveau.
Ce ne pourrait être que transitoire, car l’essentiel de la richesse n’est pas dans les hôtels particuliers, les châteaux, les villas, les collections, les chasses, les appointements du personnel domestique, les bateaux, les avions, etc.
La vrai richesse se trouve dans ce qui permet de grossir son capital : elle est foncière, mobilière et immobilière. C’est elle qui institue les rapports de classe et les inégalités.
C’est pour cette raison que les revendications sur les inégalités, l’injustice sociales, si elles sont fondées, si elles constituent un bon motif d’agitation et concernent de façon vitale ceux qui n’ont rien, n’abordent absolument pas le problème de fond : celui de la socialisation des grands moyens de production et d’échanges, dont l’argent sous la forme du capital.

15/09/2013 18:35 par Dédé

T’as pas l’impressin d’enculer un peu les mouches là Dwaabala ? L’opulene des riches et la monopolisation des moyens de production, ça ne serait pas un peu lié d’après toi camarade ?

15/09/2013 20:10 par Dwaabala

Mais ce n’était pas à moi qu’il fallait le dire, mon cher Dédé, mais à Engels qui montrait ironiquement que si les moyens de production et d’échanges leur étaient enlevés par le prolétariat, ce dernier pourrait même s’offrir le luxe (!) de laisser les riches s’adonner à leurs passe-temps favoris, non ?

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