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LFI et Mélenchon sont de trop !

Suite à la dissolution orchestrée par Macron, le RN fait un score historique avec 125 députés à l’assemblée nationale. Bien sûr, il est facile de dire que « Jupiter » a construit un boulevard à Marine Le Pen, avec la loi immigration, ses politiques anti-sociales et sa volonté de monter les gens les uns contre les autres. Pour autant, la gauche aussi a sa part de responsabilité. Les « petites gens » ont le sentiment d’être abandonnés, et ont l’impression que la gauche s’intéresse plus aux classes moyennes et aux diplômés qu’aux problèmes du citoyen lambda. Que peu à peu, elle s’est détournée des campagnes au profit des villes. Elle a constaté la droitisation de la politique, de la société mais a refusé d’analyser les causes de ce virage à droite, et même à l’extrême droite. Si la gauche veut être crédible, elle ne peut plus faire l’économie de réfléchir. Il faut qu’elle sorte du piège du sociétal et qu’elle revienne aux fondamentaux. Ce sont les couches les plus aisées qui s’intéressent prioritairement au féminisme, aux droits LGBT, aux problèmes des transgenres ou aux voitures non polluantes, ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois, qui peinent à payer leur loyer, à se chauffer, à mettre du gasoil dans leur véhicule pour aller bosser parce que le train et les transports en communs ont été supprimés, tout ceux-là ont envie qu’on les prenne au sérieux. Il faut également que la gauche prenne à bras le corps les questions soulevées par l’immigration sans parti pris mais sans angélisme. Ce sont les couches populaires les plus fragiles qui sont confrontées directement à l’immigration, et c’est sur ce sujet que le RN bâtit son fonds de commerce.

Le Nouveau Front Populaire est un montage fragile. Les Faure (4), Gluksman, Tondelier, sans parler du retour de Hollande, sont plus compatibles avec LR ou Renaissance qu’avec LFI. Les désistements « républicains » ont couté des places au parti de Mélenchon mais ont profité au PS, à EEVL et à Macron. Cela a permis entre autres de faire élire des Borne ou des Darmanin !

Déjà au lendemain des élections un groupe de dissidents quitte les rangs de LFI, car si l’on veut travailler à sa carrière, si l’on a des ambitions personnelles, il vaut mieux s’éloigner d’un groupe que l’on fait passer pour radical, et d’une personnalité que nos médias ont cataloguée comme violente. Oui, la société s’est droitisée, il y a encore trente ans LFI n’aurait pas été taxée d’extrême gauche, et si l’on fait un retour quarante ans en arrière, ce même groupe aurait été classé « gauche modéré ». Ces dissidents « purgés » juste avant les élections avaient en réalité préparé leur scission depuis le 24 mai 2024. Clémentine Autain et quatre autres conjurés, Alexis Corbière, Raquel Garrido, Danielle Simonnet, Henrik Davi ont présenté, le vendredi 12 juillet, leur mouvement bizarrement nommé « L’Après (1) » dans un café du centre-ville de Bagnolet.

Plutôt que de reconnaitre que ces opportunistes ont des ambitions personnelles, bloquées par Mélenchon, puis sans doute par Quatennens, auquel ils ont maintenu la tête sous l’eau après ses déboires conjugaux (5), ils ont prétexté « l’absence de démocratie chez LFI », sans autre démonstration que leurs paroles. Le moment magique c’est lorsqu’ils ont dit lors de la conférence de presse, « Nous sommes restés fidèles à notre identité politique » ... quand on connait le parcours politique d’Autain faut espérer que c’est de l’humour ! Le comportement de Ruffin est plus difficile à cerner, sauf bien sûr s’il se voit comme possible Président de la République ! Il lui faut rompre avec les « extrémistes » de LFI, afin de poursuivre un agenda politique très personnel. Ruffin est sans doute très fort pour porter secours aux opprimés mais sur son projet politique c’est beaucoup plus flou.

Le but est de marginaliser LFI sans paraitre trahir... Tous les autres partis sont auto-compatibles. LFI a une extrémité, le RN à l’autre. Le projet est de construire un social-libéralisme au service des classes possédantes. Ensuite, continuer à remodeler le peuple en lui ôtant toute conscience politique et le reconcentrer sur des particularismes identitaires, folkloriques, en faisant ressusciter, en lui, des traditions fantasmées. Il faut mettre « les classes laborieuses » en état de ne pas réfléchir au pouvoir économique et à son contrôle, toute la structuration et la vie de nos sociétés en dépendent. On peut faire confiance au RN, pour faire ce boulot, détourner l’attention du bon peuple, et prouver sa fidélité à l’oligarchie (2 et 3) en place. Pour le moment seul LFI les empêche de faire la fête !

Et maintenant ? Gouverner, appliquer le programme du Nouveau Front Populaire va être difficile. Il va valoir faire des compromis... des compromissions ? Jusqu’où ira la trahison, la compatibilité avec les partis de gouvernance ? Si EEVL, le PS, Place Publique et maintenant « L’Après » vont trop loin dans la collaboration, ils risquent de « se griller » pour 2027. Espérons que dans ce cas-là, Mélenchon ne les remettra pas en selle avec une nouvelle NUPES. Suivant les événements, LFI peut être en position de force aux prochaines présidentielles. La priorité à mon sens est de donner un but commun, un projet politique, social, économique qui puisse être adopté par et pour le plus grand nombre afin de se diriger ensemble vers un avenir où personne ne sera laissé sur le bas-côté de la route... je sais, ce ne sont que des mots, mais les mots peuvent aussi être porteurs d’espoir.

Notes :

Histoire et Société, le 13/07/2024 : « Les statuts d’”Après” ont-ils été déposé “avant” et ce que cela dit d’une manière de faire de la politique... ».
(2) Basta, le 13/05/2024 : « Au Parlement européen, le RN s’oppose aux droits des femmes et au salaire minimum ».
(3) Frustration, le 11/06/2024 : « Pourquoi les riches veulent que vous votiez RN ». Olivier Faure au micro de BFM le 09/05/2017 :« Nous voulons la réussite de Macron. Nous souhaitons participer à cette majorité ».
(5).Le Grand Soir, le 17/02/2022 : « Sur Quatennens, Aubry et Autain sont mieux informées que la Justice ».

 http://2ccr.unblog.fr/2024/07/16/lfi-et-melenchon-sont-de-trop/

COMMENTAIRES  

18/07/2024 18:56 par cunégonde godot

je sais, ce ne sont que des mots, mais les mots peuvent aussi être porteurs d’espoir.

Cé ben vré, pour sûr !...

Au passage : l’inflation serait à plus de 9%.

Espérons...

19/07/2024 10:44 par Auguste Vannier

La priorité à mon sens est de donner un but commun, un projet politique, social, économique qui puisse être adopté par et pour le plus grand nombre afin de se diriger ensemble vers un avenir où personne ne sera laissé sur le bas-côté de la route...

Ce projet commun existe, et sa dimension sociétale n’est pas dominante. De l’Avenir en Commun, la NUPES, puis le NFP ont extrait un projet commun budgétisé et opérationnalisé dans un agenda de priorités gouvernementales clair. Mais c’était sans doute encore "trop à gauche"(!?) pour le PS qui n’a pas tardé à s’orienter avant même que d’essayer vers du macronisme compatible.
L’élection de Braun-Pivet au perchoir clarifie bien la situation, les 3/4 des députés sont bien ancrés à Droite, une droite dure et radicale, qui s’oppose férocement à toute nuance de gauche réelle. Une "gauche" qui essaierait d’être compatible avec cette "droite" ne peut que se faire laminer (c’est d’ailleurs l’expérience des soc-dem partout en Europe, et en France avec un PS réduit à néant, remis en selle par son alliance avec LFI, et qui fait comme si de rien n’était).
Pour tous ces gens là effectivement Mélenchon et LFI sont bien trop dangereux. La classe dominante ne s’y trompe pas, elle tire dessus à boulets rouges. Tous ceux qui en rajoutent en reprenant les éléments de langage de la propagande le plus grossière font bien entendu le jeu du RN qui sans autre effort que de modérer ses pulsions attend explicitement son heure.

19/07/2024 12:37 par Chris

Le programme du NFP est une vaste fumisterie !

Non pas sur le fond, car il a en lui les ferments du rejet du système libéral qui opprime les masses, mais sur la forme avec une (dés)organisation incapable de donner corps et vie à ce programme.
Pour appliquer ce programme, il faut impérativement abolir les contraintes Bruxelloises, pour ce faire, il faut absolument sortir de l’UE et pour y parvenir il faut clairement (politiquement) affirmer cette volonté de FREXIT.

C’est exactement le contraire de ce qui a été fait par TOUS les protagonistes de la création du NFP. Et c’était prévisible dès les affirmations de R.Glucksmann au soir du 9 juin ou de celles de JL.Mélenchon, le 7 juillet pour ne citer qu’eux.
Ce front républicain qui a permis à ceux qui étaient battus de rester en place est vain a partir du moment où les fondamentaux ne sont pas communs et affirmés sans équivoque.
Tous coupables d’avoir cocufié le vote de gauche, tous incapables de penser et d’organiser la France de demain car aucune perspective du bien commun et de l’intérêt général, déjà entre eux et à fortiori auprès d’une indispensable majorité...

Le NFP ne sera qu’un stratagème politicien vaguement électoraliste, réalisés par des protagonistes qui ne veulent pas du grand soir... Sinon, ils s’y seraient pris autrement et depuis longtemps !

20/07/2024 07:09 par Francine lo

Ce à quoi nous continuons d’assister, malgré les dernièrs épisodes électoraux tumultueux (et d’ailleurs absolument pas satisfaisants en matière de démocratie représentative) c’est à l’éclatement politique de notre pays avant dissolution finale dans l’ensemble unioneuropéen. Finalement les guéguerres de clocher et d’égos dans le monde politique, mis en scène pas les médias, ne sont que des diversions pour nous faire oublier que la France sombre dans ce grand ensemble UE-OTAN, que ce naufrage est préparé de long terme avec participation active, tacite ou totalement naïve des acteurs et actrices delà scène politique.

Quand, après avoir lu les tweets agressifs de Marion Aubry â propos de Von Leyen, de l’avoir entendu dire qu’elle ferait tout pour s’opposer à sa réélection et de la voir lui sauter dans les bras pour l’en féliciter, cela laisse un impression bizarre aux citoyens qui la soutiennent. Sur une autre scène, les députés LFI devraient s’éloigner de la politique spectacle à l’Assemblee Nationale, ils se croient parfois dans une série de TV réalité. Pas la peine d’en faire trop face aux députés RN, un peu de mesure et de distance émotionnelle ne les déservirait pas. D’ailleurs le RN, quoiqu’on souligne concernant sa fondation et son histoire, ses bases idéologiques (variables au gré du vent) ou qu’on dénonce son fascisme intrinsèque (celui de Macron venu des rangs du PS et de la banque Rothschild, qui l’a vu venir ?), le RN représente une partie conséquente de la population française et on ne peut pas l’effacer comme cela.

Le mal profond dont souffre notre pays continue à s’amplifier. Des émeutes peuvent éclater mais le système a prévu depuis les GJ une contre offensive ultra musclée. Si pour certains le caractère totalitaire du gouvernement macroniste n’etait pas encore évident, ils vont comprendre leur douleur. Macron et ses sbires, ainsi que la plupart des élus et des hauts fonctionnaires français marchent en rang dans les ornières des grandes directives unioneuropéennes, du programme de Davos et de la stratégie étasunienne pour l’élargissement du conflit ukrainien. Ce conflit qui va s’éterniser sera supporté par les seuls Européens tant au niveau militaire que financier (donc bye bye les programmes sociaux, bonjour la rigueur et la récession) pendant que les dingies aux commandes aux USA s’occuperont directement de la Chine. Après la fête multicolore des JO à Paris, cette si jolie ville lumièère, les prochains mois seront bien vert de gris

20/07/2024 08:39 par xiao pignouf

Pour appliquer ce programme, il faut impérativement abolir les contraintes Bruxelloises, pour ce faire, il faut absolument sortir de l’UE et pour y parvenir il faut clairement (politiquement) affirmer cette volonté de FREXIT.

Le Frexit est une chimère. Non seulement, c’est fondamentalement inatteignable, mais le jour où ça deviendra une perspective envisageable, elle ne vous appartiendra déjà plus. Fonder une politique sur ce préalable, c’est cimenter toute alternative. Il n’est donc pas anodin que les laudateurs du Frexit n’aient en général que deux propositions : soit un vote de conviction sans issue, soit le refus du vote. Avec ça, on est sûrs que notre vie va s’améliorer.

Tout parti qui se risquera à prôner le Frexit sera totalement invisibilisé et n’aura aucune chance de se faire entendre, comme c’est le cas pour le PRCF ou l’UPR. En outre, si un jour l’état de la démocratie vient à s’améliorer dans notre pays, une sortie française de l’UE (qui signifierait la fin de l’UE) devra conduire quiconque s’en saisira à préparer le peuple à une décennie de récession. Le Brexit n’est clairement pas un long fleuve tranquille alors même que ce pays n’avait pas les deux pieds dans l’UE comme les a la France. Cet exemple déplorable d’impréparation éloignera pour longtemps toute velléité française de demander son avis au peuple.

Du coup, on fait quoi ? On creuse un trou et on se met dedans ? On reste chez soi et on balance de temps en temps des commentaires répétitifs et acides sur un site alternatif de gauche ?

Le NFP ne sera qu’un stratagème politicien vaguement électoraliste

Le NFP est une alliance contrainte et forcée que la FI n’a pas voulue mais qu’elle n’a pu rejetée. Il y a quand même une réalité, un postulat qu’il convient d’établir une bonne fois pour toute : pour Mélenchon et pour l’immense majorité de son électorat, le RN est un ennemi bien pire que Macron. On peut être en désaccord avec ça, on peut en débattre, mais le réel confirme de plus en plus ses intuitions : le RN, copié-collé raciste du macronisme est aux portes du pouvoir.

Et il l’est, non pas comme certains le prétendent, à cause de Mélenchon (de nos jours, Mélenchon est la preuve par neuf de toute chose dramatique), mais parce qu’il n’est pas et n’a jamais été un danger pour le système néo-libéral, ce que d’aucuns appellent l’« État Profond ». C’est au contraire sa roue de secours. Alors en effet, jusqu’à récemment, les médias privés aux ordres du capitalisme, jouaient avec le RN entre normalisation et re-diabolisation de dernière minute, mais le monstre a échappé à ses Frankenstein politico-médiatiques avec l’aide de Bolloré qui depuis des années gave les classes populaires blanches d’angoisses et d’idées racistes décomplexées. Ajoutés à cela une haine sans commune mesure pour Macron et sa politique aussi méprisante que destructrice pour les classes populaires et une accélération inédite de l’anéantissement du tissu social téléguidée de Bruxelles, et vous avez là les ingrédients éternellement égaux à eux-mêmes de la montée du fascisme. Malheureusement et ironiquement, voter pour le RN n’y changera strictement rien et tout changement ira vers le pire pour les classes populaires quelles qu’elles soient.

Certes, cette posture inébranlable contraint la FI à refaire une alliance de fortune avec les judas du PS et les mollusques écolos, mais elle le fait par fidélité pour son électorat et pour ses idées. Les classes populaires des quartiers, majoritairement racisées, se conscientisent face à la montée du RN et ceux qui parmi elles ont voté l’ont fait majoritairement en faveur de la FI aux dernières législatives car contrairement aux classes populaires blanches, elles identifient clairement l’origine de la violence qu’elles subissent. La FI ne peut pas leur tourner le dos et les jeter en pâture au RN qui amplifiera cette violence.

Les Gilets Jaunes, archétypes de cette classe populaire blanche en colère, ont eu un aperçu de cette violence, mais cela se traduit globalement par un vote RN. Attention, je n’affirme pas que les GJ ont voté RN mais tant qu’on a pas d’études à ce propos, on ne peut que constater que le vote RN est majoritaire dans l’environnement qui est le leur. Pourquoi ? Les trahisons de la « gauche » n’y sont pas étrangères évidemment mais elles sont aussi vieilles et notoires que depuis que la « gauche » n’est plus la gauche et que Mélenchon a quittée précisément pour cette raison. Comme l’a justement dit le militant décolonial Samir Bousnina, il faudra faire rendre gorge au PS, il y a pas d’autres choix, c’est un ennemi aussi délétère que le RN pour la vraie gauche. Pourtant Hollande n’est pas arrivé au pouvoir par l’opération du Saint-Esprit. Les classes populaires blanches ont toujours voté comme on leur a dit de voter, en 2012 comme en 2022 comme en 2024 : contre leurs intérêts.

Le petit écran qui trône dans chaque foyer, dans presque toutes les pièces de ce foyer, c’est la perfusion permanente aux idées qui empoisonnent les classes populaires, les endorment, les hypnotisent et les télécommandent par la peur, l’angoisse et la haine.

après avoir lu les tweets agressifs de Marion Aubry â propos de Von Leyen, de l’avoir entendu dire qu’elle ferait tout pour s’opposer à sa réélection et de la voir lui sauter dans les bras pour l’en féliciter

L’un n’empêche pas l’autre. Elle a voté contre sa réélection mais l’a chaleureusement félicitée d’être réélue. C’est maladroit mais c’est comme ça. Les mêmes avaient fait tout un flan des politesses de Mélenchon quand il s’est retrouvé nez à nez avec Macron sur le port de Marseille. À ces gens, tout et son contraire leur ai reproché, leur courtoisie comme leurs colères. Et puis l’hypocrisie est un trait typiquement humain. Moi-même il m’est arrivé plus d’une fois d’être sympathique et bienveillant avec des personnes que je détestais cordialement. Et alors ?

cela laisse un impression bizarre aux citoyens qui la soutiennent

Non, je m’en fous, les actes comptent plus que les apparences. Et je gage que la majorité des gens qui votent Insoumis et qui boudent les Européennes s’en foutent aussi. Sur le GS, on critique plus les sourires mal placés d’Aubry que les manoeuvres de Roussel lorsqu’il complote à la fin de la FI, que c’est prouvé, que c’est enregistré. Je n’ai vu personne ici se scandaliser de ses propos.

20/07/2024 13:56 par Tardieu Jean-Claude

Voilà un excellent article, même si je ne partage pas la chute, dans tous les sens du terme.

Une proposition, qui vaudrait, uniquement, si elle était reprise par un puissant parti ouvrier.

Je pense que la priorité pourrait être de lancer un appel unitaire en direction des travailleurs et leurs organisations sur la base de leurs revendications sociales, pour qu’ils s’organisent en comités à travers tout le pays, dans les entreprises et administrations, et ces comités une fois fédérés sur le plan national se doteraient d’un organisme politique indépendant qui constituerait en quelque sorte un contre-pouvoir face aux institutions antidémocratiques et bonapartistes de la Vᵉ République, favorisant l’instauration d’une situation de double pouvoir, dont l’objectif serait à terme un changement de régime politique et social, l’instauration d’une République sociale (pour ne pas dire socialiste, mais pourquoi pas.).

Ses délégués auraient pour mandat ou tâche d’élire une direction, qui serait chargée de rédiger et de leur soumettre une nouvelle Constitution, ainsi qu’un ensemble de décrets prenant en compte chacune des revendications sociales exprimées par les travailleurs, ils seraient ensuite soumis à tous les travailleurs et jeunes du pays avant adoption définitive, étant entendu que chacun d’entre eux aurait eu l’occasion de participer à leur rédaction ou de les amender en participant aux comités présents dans leur commune ou département ou sur leur lieu de travail, de sorte que ce processus politique révolutionnaire serait à la fois légitime et démocratique. J’ai évité à ce stade d’employer les termes de soviet ou d’Assemblée constituante souveraine qui diviseraient ou feraient polémique, sachant qu’ils ne veulent rien dire de suffisamment précis pour la plupart des travailleurs ou prêteraient à confusion inutilement.

- Le 12 juillet, concluant l’assemblée de ses partisans dans les locaux du POI 87, rue du Faubourg-Saint-Denis, Mélenchon en appela « à la conquête du pouvoir, nous en connaissons la date et les moyens, c’est 2027 et c’est l’élection présidentielle ». Si c’est 2027, ce n’est pas 2024… (Source : La Tribune des travailleurs [PT])

Circulez, il n’y a rien à voir, Macron peut dormir tranquille jusqu’en 2027 avec un tel "opposant".

J’avais posé une question dans un commentaire qui n’obtint aucune réponse. Je dois avouer qu’en réalité, je la connaissais déjà, sans pouvoir la chiffrer précisément, tel était uniquement l’objet de ma question, je demandais quelle était la composition sociale de la France en matière de revenu par foyer, cet article y a répondu à sa manière, et confirme ce que je n’ai pas arrêté de répéter au cours des dernières décennies. Les "causes de ce virage à droite" sont à rechercher d’abord du côté des conditions sociales des masses, dont la majorité a le statut ou le mode de vie confortable des classes moyennes.

Par ailleurs, je crois qu’on commet une grave erreur politique en plaçant le moindre espoir ou plutôt en nourrissant des illusions dans les partis et les dirigeants corrompus qui se prétendent de gauche, au lieu de s’adresser aux millions de travailleurs de la classe ouvrière et des classes moyennes qui se disent de gauche, qui, certes peuvent entretenir des illusions dans l’une ou l’autre composante du NFP, mais qui sont surtout animés d’aspirations tenaces et sincères démocratiques à vivre dans une société débarrassée des débris de l’impérialisme décadent...

C’est à nous de les convaincre ou de les aider à arriver à la conclusion, qu’ils n’ont rien à attendre des institutions de la Vᵉ République, et que leur sort est entre leurs mains, pour peu qu’ils s’unissent, qu’ils s’organisent, qu’ils se dotent d’une direction politique digne de leurs aspirations légitimes, c’est seulement ainsi qu’on pourra envisager sérieusement de vaincre le régime en place.

20/07/2024 14:27 par tchoo

Le projet est de construire un social-libéralisme au service des classes possédantes.
Ce projet à déjà été mis en route d’abords avec Hollande, puis avec Macron avec son en même temps
à part eux plus personne n’y croit
certains croient au RN (parce que on a pas essayé) et s’il réussi à accéder au pouvoir, alors les tenant du social-libéralisme ou du liberalisme social auront gagné car la majorité des écoeurés et des abstentionnistes deviendra écrasante
D’autres croient à LFI, pour qui rien ne sera épargné, rien ne sera facile
Annoncer un Frexit radical, pur et dur serait une faute stratégique, et donnerait trop d’indication à l’adversaire

21/07/2024 06:28 par Tardieu Jean-Claude

Une précision suite à mon précédent commentaire. Pourquoi ne pas dire en face la vérité aux travailleurs ?

Ce qui ressort à la suite de ces élections, c’est qu’il n’existe aucune issue politique conforme aux besoins de la classe ouvrière dans le cadre des institutions de la Vᵉ République, par conséquent, ceux qui en chercheraient une témoigneraient leur subordination à ces institutions conçues par les capitalistes et servir leurs intérêts, elles doivent disparaître, mais tout comme le capitalisme en crise, elles ne disparaitront jamais d’elles-mêmes, il faudra qu’une mobilisation révolutionnaire du prolétariat les renverse et prenne le pouvoir...

21/07/2024 06:58 par Francine lo

Le Frexit est une chimère. Non seulement, c’est fondamentalement inatteignable, mais le jour où ça deviendra une perspective envisageable, elle ne vous appartiendra déjà plus. Fonder une politique sur ce préalable, c’est cimenter toute alternative. Il n’est donc pas anodin que les laudateurs du Frexit n’aient en général que deux propositions : soit un vote de conviction sans issue, soit le refus du vote. Avec ça, on est sûrs que notre vie va s’améliorer.

C’est un point de vue tout personnel, vous limitez beaucoup le débat. Dommage que Mélenchon n’ait pas davantage argumenté sur le plan A, vite enterré le plan B lorsque dans ses premiers discours de présidentiable, il mettait l’UE en question. Cela vous aurait peut être donné d’autres options. Sinon écoutez Asselineau et les quelques autres souverainistes, aucun de gauche désormais, cela vous donnera du grain à moudre au lieu d’être aussi péremptoire. Même si les Britanniques ont foiré en partie leur sortie de l’UE, UK et Londres, certes un des centres névralgiques de l’Empire, n’a pas sombré pour autant dans l’anarchie et la misère noire.

Donc on attend comme des moutons à l’abattoir ? Parce que sortir de l’UE irait à contresens de l’Histoire ? C’est surtout que ça irait à rebours des intérêts étasuniens, qui ont tout verrouillé via L’UE qui se substitue toujours un peu plus à l’OTAN et ne sert que les plans des vautours financiers étasuniens. L’Allemagne n’a pas moufté concernant la destruction des gazoducs, et pourtant ses intérêts vitaux sont en jeu. Car ce pays vaincu à la fin de la seconde guerre mondiale est devenu un obligé des USA pour leur suprématie en Europe - premièrement occidentale, maintenant également centrale et orientale - avec encore des bases militaires conséquentes sur son territoire. l’Allemagne reste un pays occupé par une puissance étrange. Et la France, arrimée à la puissance économique germanique depuis le passage à l’euros, serait le grand dindon de la farce, et ne pourrait plus jamais tracer son propre destin ?

Eh bien quand le scénario de vente du pays à la découpe à la grecque et les blocages bancaires chipriotes, premiers tests à l’échelle européenne, seront appliqués cette fois ci à la France ou à l’Italie, il sera effectivement trop tard pour chanter le refrain des socialistes et affairistes de droite, tous fervents acteurs de la globalisation : l’UE est notre avenir, notre seul chemin, en sortir nous ferait sortir du camp des puissants - et pourquoi pas disparaître physiquement aussi de la péninsule européenne tant qu’on y est... Pire, quand la jeunesse européenne sera directement mobilisée sur le conflit ukrainien étendu, on l’aimera moins, l’Europe politique,mais il sera trop tard car on aura poussé les Russes à bout.

Lorsque le peuple français a pris son destin en main à partir de 1789, vous croyez qu’il est allé faire le tour des tétes couronnées d’Europe pour demander la permission ? Pourtant ce fut aussi cher payé en terme d’aventure. Et jamais vraiment règlé car les forces réactionnaires ont repris la main à différentes époques, particulièrement depuis ces 40 dernières années unioneuropéistes.

21/07/2024 11:18 par xiao pignouf

Dommage que Mélenchon n’ait pas davantage argumenté sur le plan A, vite enterré le plan B lorsque dans ses premiers discours de présidentiable

Je pense qu’il l’a fait pour les raisons citées plus haut. Les médias qui appartiennent à des personnes qui n’ont strictement aucun intérêt à sortir de ce système pour le moment se seraient appuyés sur ce point du programme pour justement en faire une volonté réelle de quitter l’UE et en faire un portrait aussi sombre que possible. Même si le plan B n’est pas une sortie de l’UE à proprement parler. Et puis, il ne s’agit pas de s’opposer à l’UE, mais plutôt à l’Allemagne qui a toujours été la grande bénéficiaire de son fonctionnement.

Même si les Britanniques ont foiré en partie leur sortie de l’UE, UK et Londres, certes un des centres névralgiques de l’Empire, n’a pas sombré pour autant dans l’anarchie et la misère noire.

Je n’ai pas dit ça. J’ai beaucoup d’amis britanniques autour de moi et j’ai conscience qu’une partie de la gabegie du Brexit est due à l’impréparation du gouvernement Johnson, pour ne pas dire son je-m’en-foutisme total pour son impact sur la vie des gens. Je n’oublie pas non plus le covid qui a sans aucun doute rendu la chose encore plus compliquée. Le référendum ne s’est pas non plus passé de la manière la plus démocratique qui soit. C’est même probablement une fraude à grande échelle et d’un nouveau genre. Les Britanniques se sont vite rendus compte que certains arguments pour le leave étaient mensongers, notamment sur la NHS (la Sécu anglaise). Un tel référendum aurait dû, comme tous les référendums d’ailleurs, être confirmé par un deuxième vote. Si ça avait été le cas, les millions d’abstentionnistes qui ne croyaient pas à la possibilité du Brexit auraient fait pencher la balance dans l’autre sens.

Le fait est qu’il y aussi des différences fondamentales entre le RU et la France. Le RU n’était que partiellement membre de l’UE et n’avait pas adopté l’euro. La situation française est clairement toute autre : quitter l’UE, c’est bien sûr renégocier des centaines de traités de libre-échange et ça, tout seul dans son petit coin et certainement avec moins de poids et donc des résultats moins avantageux pour nous, ce qui signifie entre autre chose, une hausse certaine des prix des produits importés. Tout ça simultanément à un retour à une monnaie nationale. Il est clair que ça ne pourrait pas se faire du jour au lendemain, ni même d’une année à l’autre et surtout pas sans une période de récession d’une durée incertaine. Et avec l’incertitude, tous les ingrédients sont là pour rendre cette idée impopulaire.

C’est un point de vue tout personnel, vous limitez beaucoup le débat

Oui et non. Bien sûr que je donne mon avis que je crois basé sur des faits et non en la croyance en une solution miracle. Mais non, je ne crois pas limiter le débat. Il semblerait que selon vous, le seul débat possible soit de tous être du même avis, c’est tout. Ce n’est pas un débat, ça.

Il serait plus simple de sortir de l’OTAN qui n’est qu’une superstructure militaire. Ça a déjà été fait, certes partiellement, et sans conséquence économique sur la vie des gens. Ça, c’est écrit noir sur blanc dans le programme de la FI.

l’UE est notre avenir, notre seul chemin, en sortir nous ferait sortir du camp des puissants

Là, vous faites du Cunégonde : essayer de me faire passer pour un défenseur de l’UE, un europhile ou un européiste. Vous avez raison de dire qu’il y a urgence à réagir. Je crois juste pour ma part qu’espérer le Frexit n’est pas répondre à cette urgence. C’est pour cela que j’affirme que c’est une chimère. Le plus urgent est de mettre à la tête de l’État un gouvernement d’opposition à l’UE/Allemagne pour infléchir ses politiques. Et il n’y a que la France pour faire cela parce qu’elle a suffisamment de poids économique, démographique et politique sans parler des indéniables alliés qu’elle aura. Orban, par exemple, démontre qu’un petit pays comme la Hongrie peut déjà représenter un gros caillou dans les escarpins de VDL sans qu’elle ne puisse y faire grand-chose, sinon condamner ses initiatives, ce dont l’intéressé se fout royalement.

Je le répète : je crois qu’on peut s’opposer à l’UE si on le veut. La France est juste devenu idéologiquement ordo-libérale à la traîne des Allemands. Ce n’est pas une fatalité.

Lorsque le peuple français a pris son destin en main à partir de 1789, vous croyez qu’il est allé faire le tour des tétes couronnées d’Europe pour demander la permission ?

Au-delà du mythe, il ne faudrait pas oublier que la Révolution de 1789 est avant tout un projet de la bourgeoisie pour supplanter la noblesse. Le peuple a été aussi vite armé qu’il a été désarmé. Voyez où nous en sommes aujourd’hui. 1789, c’est beau, ça a du panache et ça entretient à moindres frais la fierté de la France et de ses habitants. La réalité, c’est que derrière les grandes avancées pour le peuple, il y a les fondations pour l’instauration d’un système dont nous avons hérité aujourd’hui et qui nous a ramené au point de départ : une classe dominante ultra-minoritaire et une classe oppressée ultra-majoritaire.

21/07/2024 18:38 par Aquarius15

"Le référendum ne s’est pas non plus passé de la manière la plus démocratique qui soit. C’est même probablement une fraude à grande échelle et d’un nouveau genre. Les Britanniques se sont vite rendus compte que certains arguments pour le leave étaient mensongers, notamment sur la NHS (la Sécu anglaise). Un tel référendum aurait dû, comme tous les référendums d’ailleurs, être confirmé par un deuxième vote. Si ça avait été le cas, les millions d’abstentionnistes qui ne croyaient pas à la possibilité du Brexit auraient fait pencher la balance dans l’autre sens."

Les bras m’en tombent !!! Procéder à un nouveau référendum pour effacer le résultat d’un srcrutin populaire est anti-démocratique. Vous cautionnez la trahison UMPS du NON au traité de Lisbonne en 2005, bravo.

Le plus urgent est de mettre à la tête de l’État un gouvernement d’opposition à l’UE/Allemagne pour infléchir ses politiques.

C’est une chimère.

Orban, par exemple, démontre qu’un petit pays comme la Hongrie peut déjà représenter un gros caillou dans les escarpins de VDL

Orban... ’l’horrible nationaliste’ ??? Après le barrage et les magouilles pour écarter le RN du bureau de l’Assemblée, c’est un comble de louer Orban pour sa politique souverainiste, non ?

21/07/2024 20:25 par Francine lo

"Un libéral vous répliquera que vous êtes fou et démesuré si vous lui dites que la révolution est la seule voie vers un changement significatif"

Copié sur un autre fil de discussion. J’en conclue que concernant l’UE, vous avez une approche libèrale Monsieur Xiao.

22/07/2024 05:54 par xiao pignouf

Francine Io,

Belle façon d’« ouvrir » le débat que de me traiter laconiquement de libéral. Je suis juste réaliste. Et je n’avais pas compris que vous comptiez obtenir le Frexit par la révolution. Je croyais que votre référence à 1789 était symbolique.

22/07/2024 08:43 par Tardieu Jean-Claude

Réponse à xiao pignouf.

- "Quitter l’UE, c’est bien sûr renégocier des centaines de traités de libre-échange"

Non, c’est rompre avec l’UE, dont décréter que tous ces traités sont nuls et non avenus, abolis.

- "Il est clair que ça ne pourrait pas se faire du jour au lendemain, ni même d’une année à l’autre et surtout pas sans une période de récession d’une durée incertaine. Et avec l’incertitude, tous les ingrédients sont là pour rendre cette idée impopulaire."

Allez, jamais ! Ce qui est certain, c’est que l’auteur de ces lignes renvoient la rupture avec l’UE à une date indéterminée, aux calendes grecques ! On a bien compris qu’il y était opposé, mais pour justifier sa subordination à l’UE, il n’a rien trouvé de mieux que d’en faire porter la responsabilité aux masses, pour lesquelles cette idée serait "impopulaire". Il a omis de préciser, pour autant qu’elles n’y trouveraient aucune contrepartie ou aucun avantage, car dans le cas inverse où il existerait un véritable gouvernement ouvrier, il y a tout lieu de penser qu’elles y seraient favorables parce qu’elles y trouveraient leur compte.

- "Bien sûr que je donne mon avis que je crois basé sur des faits et non en la croyance en une solution miracle."

Il arrive parfois que la présentation des faits relève de "la croyance", surtout quand on identifie la rupture avec l’UE ou l’instauration d’un gouvernement ouvrier acquis au socialisme à "une solution miracle"  !

- "Le plus urgent est de mettre à la tête de l’État un gouvernement d’opposition à l’UE/Allemagne pour infléchir ses politiques."
- "Je crois qu’on peut s’opposer à l’UE si on le veut."

S’opposer, infléchir, ne signifie pas rompre, mais conserver, s’adapter, pour qui sait lire attentivement. Bref, on aura compris que vous n’avez pas l’intention ou la volonté de rompre avec l’UE, vous nous l’avez assez démontré comme cela. Ni avec l’OTAN, le capitalisme ou la Vᵉ République, de fait.

- Il serait plus simple de sortir de l’OTAN qui n’est qu’une superstructure militaire.

Il suffirait de rompre avec et de donner un délai relativement court à ses représentants pour quitter le pays, il suffirait de suivre l’exemple de certains États africains.

- La réalité, c’est que derrière les grandes avancées pour le peuple, il y a les fondations pour l’instauration d’un système dont nous avons hérité aujourd’hui et qui nous a ramené au point de départ : une classe dominante ultra-minoritaire et une classe oppressée ultra-majoritaire.

C’est mal rédigé ou confus, essayons de nous y retrouver. J’imagine qu’il évoquait le capitalisme qui a engendré la classe ouvrière. Cependant, il laisse entendre qu’il nous aurait "ramené au point de départ", ce qui est vrai et faux à la fois, puisque si le capitalisme n’a pas aboli le système d’exploitation de l’homme par l’homme qui existe depuis le passage au néolithique, en revanche au cours de ses deux siècles et demi d’existence en tant que régime dominant, il a participé au développement économique (des forces productives, des sciences et technologies), social et politique, à la transformation de la société à l’échelle mondiale, ponctué par la lutte de classe (internationale) entre deux classes qui n’existaient pas sous l’Ancien Régime...

Je pense que c’est de là qu’on doit partir, car les facteurs objectifs pour passer au socialisme existent, autant que les facteurs subjectifs propres à la réaction pour empêcher d’y parvenir. Cela dit, pourquoi serions-nous incapables de notre côté de résoudre cette question des facteurs subjectifs, en avons-nous réellement la volonté, si oui, nous parviendrons à vaincre tous les obstacles qui nous détournent pour le moment du socialisme.

22/07/2024 22:23 par xiao pignouf

Ce qui m’interpelle dans les réponses qui me sont faites, c’est l’absence totale d’arguments répondant aux miens, et leur substitution par des noms d’oiseaux (« libéral » n’est pas un compliment...) et à la limite de la discussion de cour d’école.

Aquarius15, ne pas comprendre une fois, ça passe, ne pas comprendre trois fois de suite, c’est au mieux de la mauvaise foi, au pire de l’inattention (notez que je n’ai pas dit « bêtise », je vous laisse le bénéfice du doute) :

Les bras m’en tombent !!! Procéder à un nouveau référendum pour effacer le résultat d’un srcrutin populaire est anti-démocratique. Vous cautionnez la trahison UMPS du NON au traité de Lisbonne en 2005, bravo.

Je n’ai pas parlé de « refaire » le référendum du Brexit. Relisez-moi plus sérieusement : « Un tel référendum aurait dû, comme tous les référendums d’ailleurs, être confirmé par un deuxième vote. » Bon, peut-être que je n’aurais pas dû dire « tous les référendums ». J’avais en tête le référendum de Kanaky qui s’est déroulé en 3 phases. Ce que je voulais dire, c’est qu’un référendum d’une telle importance, engageant l’avenir d’un pays entier, aurait dû se faire en deux tours, quel qu’ait été le résultat au premier. Ce n’est pas anti-démocratique que de promouvoir cela, au contraire.

Alors pourquoi me comparer à l’UMPS sinon pour démontrer que vous n’avez rien compris à ce que j’ai dit ? Ce dont je parle n’a rien à voir avec la négation d’un résultat, ce dont je parle a à voir avec la confirmation d’un résultat. Vous avez beau jeu ailleurs de me faire la leçon sur de prétendues considérations à géométrie variable quand c’est vous qui en faites la démonstration : vous indigner à raison du déni de démocratie de 2005 et minimiser celui de Macron après les dernières législatives...

C’est une chimère.

Vous reprenez donc contre moi la formule que j’utilise pour qualifier l’éventualité d’un Frexit mais est-ce que ça décrit précisément ma propre hypothèse, c’est-à-dire celle d’un gouvernement de rupture qui s’oppose aux réglementations européennes, notamment en matière de services publics, de re-nationalisations et de fiscalité ?

Les deux groupes politiques actuels qui sont en pointe sur la question du Frexit, c’est l’UPR et le PRCF. Perso, j’ai une préférence pour le PRCF car je considère qu’un Frexit DEVRAIT être de gauche. En ce qui concerne l’UPR, j’ai dû remonter à 2017 pour trouver des résultats électoraux. Aux présidentielles, Asselineau a obtenu un score de 0,92%, soit 332 547 voix. Aux législatives la même année, l’UPR présente 570 candidats pour un résultat de 0,67%. Depuis, plus rien. Ah si ! Aux Européennes de 2019, ils font 1,2% et en 2024, 1%. Le PRCF quant à lui se tient éloigné des scrutins jusqu’en 2022, mais n’obtient pas les 500 signatures nécessaires.

Je ne fais pas cet inventaire pour me moquer. C’est un constat. Les fers de lance sur la question du Frexit peinent à se faire entendre de seulement 1% de la population.

La France Insoumise dont le programme contient noir sur blanc une sortie de l’OTAN et une opposition aux traités européens est un groupe politique en croissance constante dans les scrutins locaux et nationaux. Au sein du NFP, elle est la force motrice, l’aile du PS qui la compose n’ayant fait de gros scores que parce que la FI leur a concédé plus de 100 circos. Aujourd’hui, c’est près d’un électeur sur 3 qui met un bulletin FI/NFP dans l’urne. Et tout cela en dépit d’une entreprise médiatique visant à traîner le groupe et ses membres dans la boue à un niveau jamais atteint dans la 5ème République.

Donc entre ma chimère et la vôtre, il y a une différence de taille. Votre paresse intellectuelle (ou simplement votre absence de réponse) vous incite à répéter de façon puérile ma formule contre moi. J’aurais aimé pourtant que vous me donniez vos raisons de douter du succès d’une telle opposition à Bruxelles. Il doit y en avoir mais j’ai l’impression que vous-même ne les connaissez pas vraiment. Vous vous contentez, comme beaucoup de fervents adorateurs du Frexit de rabâcher inlassablement votre mantra. Dommage. Je ne fais pas ce débat pour prouver que j’ai raison (l’avenir me prouvera si j’ai raison ou tort) mais pour confronter mon opinion avec des gens dont je croyais qu’ils savaient de quoi ils parlaient. Ce que je vois, c’est que toute contradiction vous déstabilise.

Orban... ’l’horrible nationaliste’ ??? Après le barrage et les magouilles pour écarter le RN du bureau de l’Assemblée, c’est un comble de louer Orban pour sa politique souverainiste, non ?

Je suis désolé, mais là vous frôlez le ridicule. Primo, je prenais Orban comme exemple, et non comme modèle. Où diantre avez-vous vu des louanges ? Il fait juste la preuve que tout pays européen qu’on soit, on peut nager à contre-courant. Deuxio, je fais le distinguo entre les choix d’un peuple dans un pays qui n’est pas le mien et dont les affaires ne me concernent pas et mon propre pays. Je rappelle aussi que la notion de souveraineté n’est pas absente de l’AEC.

23/07/2024 11:19 par Aquarius15

@Xiao : Frexit vs changer l’UE de l’intérieur ?
Le Frexit nécessiterait une volonté nationale forte. Pour changer l’UE, il faudrait en sus de la condition précédente, l’unanimité (bientôt la majorité ?) des membres de l’UE, ce qui est encroe plus improbable.
Dans l’attente, un minimum de volonté politique permettrait de s’extraire unilatéralement de conditions largement défavorables à la France, à l’instar de l’Espagne pour le marché de l’électricité.

Je ne vois pas comment justifier un référendum à plusieurs tours quand il n’y a que 2 choix possibles (OUI ou NON), sauf à ajouter un 3è choix sournois (PEUT-ETRE) ou une 2è question ("en êtes vous certain, OUI/NON ?") pour pouvoir manipuler l’opinion entre les tours. Contrairement à ces législatives, la campagne du référendum de 2005 avait été extensive. Malgré une intense propagande de consensus politico-médiatique (ils appellent cela ’pédagogie’) en faveur du OUI, les Français ne s’étaient pas laissé duper. Ce contexte de tentative de conditionnement sur la durée semble transposable au Brexit, pour lequel vous osez supposer un vote massivement irréfléchi qu’il conviendrait de sonder à nouveau... après une énième couche de ’pédagogie’ !??

Sur la défiance des Français vis-à-vis de l’UE, vous omettez 2 scores importants : le NON à 55% au référendum de 2005, et les 19,6% de JLM à la présidentielle de 2017.
Aujourd’hui les scores faméliques d’Asselineau et du PRCF ne représentent pas le rejet inspiré par cette UE. Certains électeurs égarés pensent peut-être, à tort, que le RN ou LFI ont encore la volonté d’en sortir ?

Deuxio, je fais le distinguo entre les choix d’un peuple dans un pays qui n’est pas le mien et dont les affaires ne me concernent pas et mon propre pays. Je rappelle aussi que la notion de souveraineté n’est pas absente de l’AEC.

J’en suis agréablement surpris car il me semblait que LFI n’était pas exempte de donner des leçons aux pays ne respectant pas ’nos valeurs’, LGBT notamment. Par ailleurs, si je ne m’abuse, la Russie était bien souveraine en condamnant Navalny pour complot et détournements de fonds...

23/07/2024 14:10 par Julie

Et si au lieu du brexit si cher à certains, on soutenait davantage ceux qui sont en train d’organiser concrètement la solidarité entre les travailleurs européens ( et même, au-delà des frontières de l’Europe, ceux du reste du monde).

Je viens de découvrir, par exemple que Mélenchon rencontre un syndicaliste belge, désormais député européen, qui partage des idées que nous défendons aussi : Rudi Kennes.
https://www.ptb.be/actualites/rudi-kennes-au-parlement-europeen-je-parlerai-la-langue-de-la-classe-travailleuse

Pourquoi parle-t-on si peu dans la presse de gauche des mobilisations/ grèves/ solidarités des travailleurs à des échelles supranationales (continentales, mondiales), ça pourrait ouvrir le champ des possibles et nous rendre un peu d’espoir !
Imagine ce qui pourrait advenir d’une grève générale européenne des salariés de l’armement, contre la livraison d’armes de guerre à Israël... Imagine ce qui se passerait si les ouvriers américains rejoignaient les grèvistes européens...

J’apprends par exemple que des salariés d’un pays d’Amérique Latine ont fait une grève de 24h par solidarité avec celle des travailleurs d’une entreprise européenne (désolée, je ne retrouve pas l’article). Je n’en avais pas entendu parler. N’est-ce pas aussi important que les basses trahisons (qu’il convient bien sûr de continuer à dénoncer) du personnel politique ?

J’ai eu quelques échos de grèves ou actions de travailleurs européens en soutien à Gaza. Mais qui ne semblent pas avoir dépassé chacune le cadre de l’entreprise qui en avait pris l’initiative, initiative qui semble être restée isolée. Ne pourrait-on faire mieux ?

Dans la foulée j’ai aussi découvert ce site : https://uniglobalunion.org/fr/about/
Je ne suis pas en mesure d’évaluer son orthodoxie politique aux analyses de nos révolutionnaires purs et durs "de canapé " ; mais ça vaudrait peut être le coup d’élargir l’idée à d’autres secteurs de l’économie...

Seule la solidarité et l’union des travailleurs européens nous permettra d’avancer vers "une autre europe", vers "un autre monde possible". Il me semble peu probable qu’un Brexit ait le même effet.

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